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vendredi 21 décembre 2018

Voici la page 130

œuvre de Krist Dimo



Relais :

L’homme bleu n’est pas givré
juste stupéfait.

Son grand-père, rouge,
aurait affirmé « de mon temps… »
son père, arc-en-ciel
aurait souri « cool, restons zen ».

Lui,
reste coi,
bouche bée.

Son fils serait plutôt vert.

Autre temps, autre saison
la roue tourne
l’homme bleu est d’hiver.













Clap de fin...

Je n'ai plus rien à te dire
Entre nous plus que soupir et silence
A se faire la gueule
Notre tableau quotidien...

Je te laisse à une autre
Un autre m'aime bien,
George a mille fois raison
Ne gravons pas nos noms au bas d'un parchemin...

Une seconde chance
Insistes-tu
Trémolo dans la voix, regard triste,

A me forcer la pitié

Comme on recueille un animal perdu...

Ni de pierre, ni de bois, ni de marbre
Je ne suis faite Pierre
Mais me satisfaire je ne puis
De ton manque de vie en rose
Toi uniforme tel un ciel de grisaille
Gai comme une porte de prison...

Et de changer tu me jures,
Sur la tête de ta mère,
Toi qui est son portrait craché
Aquoiboniste dans le sang...
























Casqué comme un templier
Une croix orne son front
Il reste impassible
Sans un mot, sans un cri
Bardé d'acier
Des coulées en bulles froides
Ont marqué son visage
En même temps que la pluie fine
D'un mois de décembre troublé
Il semble attendre
Des lendemains meilleurs
Comme moi
Sans y croire vraiment

                                         





















L'homme accablé

L'homme à tête d'airain
pleure toutes les larmes du monde
pour ne plus rien voir.

Et coule en pointes assassines
l'encre des désillusions !
©Jeanne Fadosi





                                           illustration musicale


                           Schubert, Trio op. 100 - Andante con moto









Homme-robot

Homme de labeur farouche !
Homme si froid, si dur d’apparence :
Âme sans sourire, ni expression,
 Sans parole, ni rondeur !

Homme défait de larmes,
De larmes et de liens :
Homme de peines,
De peine et de souffrance !
Homme de traces,
De griffures, de blessures :
D’outrages placidement acceptés !
Homme blessé,
Homme marqué par son histoire !

Visage d’humanité à construire :
Visage où faire renaître
 Un sourire est presque un chantier.

Oh ! Homme de glaise,
De plâtre ou de pierre !
Homme presque sans arme,
Homme à faire !

Tes yeux me disent un silence
Qui s’élève comme un cri terrible,
Une absence qui sature et m’interpelle.













Forteresse à la dérive


La forteresse au regard de sphinx dérive sur la mer comme un iceberg arraché à la banquise. Tête d’homme marquée d’une croix, raccommodée de bleu, d’acier. Cette cousine de la créature de Frankenstein semble dubitative.

Sensibilité
ce que l’on croit des monstres
une absurdité

L’œil à l’écoute, l’oreille au aguets, entend-elle la folie qui agite le monde ? Vomit-elle cette eau qui ruisselle de sa bouche sur l’ardoise de son socle, comme on se libère d’un trop plein de désespoir ?

Colosse égaré
dans cet univers gris bleu
l’impuissance, le froid.







8 commentaires:

  1. Merci à vous d'avoir participé pour saluer le premier jour de l'hiver, ainsi que me l'a dit Annick. Je suis passée chez vous, j'ai salué chez Annick deux poèmes en commentaire, de Balaline et de Josette.
    N'ayant pas trouvé le poème chez eux, je dépose un mot ici pour Serge :

    "Je vous espère bien remis et surtout j'apprécie votre poésie, ce portrait d'un homme défait de larmes qui me touche profondément".

    Pour Marine aussi, avec son homme casqué et son souhait de lendemains meilleurs :

    "Tout ce qui est monté est appelé à redescendre et ce qui est descendu à remonter, alors il faut y croire et les rêver ces lendemains, de tout son cœur d'enfant".
    Joyeux Noël à tous.

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  2. Un visage très marqué, non par la joie de vivre, mais par la vie que donne à dé'boire la société humaine…

    Merci l'Herbier et joyeux Noël tous… JB

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  3. Malgré la froideur de l'homme bleu, c'est lui qui ouvre les portes de l'hiver et de la renaissance progressive de la lumière. Dans trois jours nous serons à Noël, gardons l'espérance chevillée au corps pour avancer sur le chemin de l'an neuf qui approche...
    Bonne fête de Noël à tous les brins de ce poétique herbier !

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  4. je suis désolée Adamante... mal organisée et dépassée par le temps ma page sera faite dans la journée !
    Je te souhaite - ainsi qu'à l'Herbier qui m'est cher - de bonnes fêtes de Noël et des mots plain de paix pour l'année à venir

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    1. Bonnes fêtes de Noël à toi aussi et à très bientôt ici.

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  5. Merci Adamante pour votre visite sur mon blog, et pour votre petit mot d'encouragement à poursuivre parmi vous.
    Je me porte bien:
    Juste un de ces passages obligés où l'on s'expérimente soi-même avec un peu plus d'intensité.
    Je revois aujourd'hui le soleil au travers d'une fenêtre lavée, quand je n'en goûtais plus que la lumière et le halo flou derrière des verres tâchés.
    L'art que je contemple, la nature et la vie n'en trouveront qu'un plus bel élan.

    Les plus belles fêtes d'hiver possibles à chaque brin d'herbe, comme à vous. Que l'année à venir continue de nous réunir dans notre effort de dire ce qui ne peut l'être, à traduire en mots ce que d'autres ont aussi peiné à faire échapper aux concepts, cet "au-delà du connu d'eux-même".

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  6. Bonnes fêtes de fin d'année, Adamante.
    Merci à tous et toutes pour les partages sur l'Herbier.

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  7. un homme triste que les brins ont vu ainsi chacun à sa manière, avec la touche d'optimisme de ABC pour que la route vers l'avenir soit moins angoissant
    bonnes fêtes de fin d'année à toutes et à Adamante un grand merci de tenir cette page

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Merci de vos commentaires, ici et sur nos blogs respectifs. Adamante