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Sur tes pas ( du Douanier Rousseau)
Fatiguée, desséchée après avoir tourné en rond pendant des heures, errante, me voici perdue. le plan indiquant la petite chapelle peinte dans le style du Douanier Rousseau semble être une belle farce. Quelle nigaude! Ah! On ne m'y reprendra plus à gober les histoires du père Chappelut.
Au début, la promenade fût agréable. L'allée cavalière était facile à suivre. Mais, insensiblement, son dessin s'estompe parmi les herbes et branches mortes. La voie royale mue en parcours d'obstacles. De vagues sentes tracées par les animaux m’entrainent Dieu sait où. Bientôt, à l'évidence, me voici égarée.
Lorsque enfin, au fond de cette forêt, entre deux arbres noirs, là: une trouée lumineuse! Courbatue, griffée, le souffle un peu court, je hâte le pas vers cet oasis éblouissant.
Cette clairière gazonnée abrite en son coeur un ravissant étang. Dissipée ma torpeur! Oubliée la chaleur! J'arrache mes vêtements et pénètre dans cette paix liquide. Dérobée, à l'abri du monde et de sa vaine agitation, quel délice que de se laisser flotter à la surface des choses. Hésitants et confus, grenouilles et têtards frôlent ma nudité.
Caresses et nageoires
Tapi au fond
L'inconnu
Retour aux sources, je me coule hors de mon enveloppe civilisée; redeviens primitive. Dérangée par ma nage, la vie s'approche, me frôle sans façon. De légers frissons courent sur mes cuisses. Le monde des poissons palpe la sauvage. Barbotant doucement je goûte ce délicieux supplice.
Fougères et roseaux
Paravent d'ombre mouvante
Fugue en tapinois
Immobile, me faisant discrète, j'écoute battre le coeur de Gaïa. Magie d'un autre temps, la jungle minuscule m'enveloppe d'oubli, de douceur. Cette sérénité émeraude possède un charme puissant irrésistible.
Conciliabules
Libellules et moucherons
Mon âme en fête
Les yeux écarquillés, ils surveillent. Après l’au revoir, vont-ils vraiment le perdre ? Se souviendra-t-il d’eux ? Ils l’ignorent et regardent médusés. Dans leur cachette luxuriante, ils sont tapis comme à l’affut.
Un pas après l’autre
le petit d’homme s’éloigne
la jungle est figée
C’est dans ce décor de rêve qu’il a grandi, qu’ils l’ont élevé. A la porte du village, il ne se retourne pas. Surpris par sa première rencontre le voilà subjugué. L’appel de son monde semble le happer. Ils ne peuvent se résigner à partir.
Comme statufiés
dans leur cadre de verdure -
Mowgli tourne la page
L’aventure fut si belle. Ils l’ont porté à cœur de bête, le poussant à être lui-même à cœur d’humanité. L’enfant deviendra homme sans jamais oublier celles et ceux qui l’ont bercé.
D’un monde à l’autre
entre rêve et réalité
la vie en partage
Le lion
Bat le tam-tam
Cogne la vie
Frappe le djembé
Siffle l'oiseau huppé
Le rêve se cache bien
Au fin fond de la jungle
Le lion attend
Le lion veille
Sa femelle le suit
Il a choisi sa proie
Sous les hautes herbes
A l'affût
Bat le tam-tam
Fulmine son regard
Frappe le djembé
Bat le tam-tam
Le lion veille
Écouter Traoré Boubacar - Hona
Visite au musée
Son regard léger
leurs yeux étonnés , ravis
un rêve éveillé?
Les garçons pouffent, étouffent leurs rires dans leurs mains, se poussent du coude. Les filles rosissent et regardent le bout de leurs chaussures. Le professeur est atterré. Il n'avait d'autre ambition que de leur faire découvrir l'harmonie des couleurs, la singularité de l'oeuvre, et sa constance. Ebloui par la poésie de l'artiste, il en a oublié l'aspect faussement facétieux.
Fleurs mystérieuses
une épopée rythmée
fruits défendus.
Ci-dessous, un poème du Douanier Rousseau
Yadwigha dans un rêve
S'étant endormie doucement
Entendait les sons d'une musette
Dont jouait un charmeur bien pensant.
Annette
Quelques pas furtifs dans les hautes herbes
Quelques pas furtifs dans les hautes herbes. Tous mes sens aux aguets, je voyage sur une musique couleur terre. Je perçois les effluves de liberté de ce monde sauvage qui s’offre à moi. L’attrait de l’inconnu me pousse à vaincre mes craintes, je décide de continuer dans cet imbroglio où les chemins se perdent afin sans doute de mieux me retrouver… Acte ultime peut-être, je plonge dans ma racine primaire
que se cache-t-il
dans cette sombre forêt ?
qui peuple la nuit ?
un sommeil, enfui trop loin
quelques soupirs de rosée
J’avance à la découverte dans ce tableau surgi du monde intérieur qu’un autre a offert à la contemplation. Je ne risque rien d’autre que ma vie à me fondre dans cette profusion de formes aussi étranges que mon aventure. Se perdre à sa dimension personnelle c’est se retrouver dans la palpitation universelle qui sans cesse nous appelle. J’arrive !
un feulement doux
deux grands yeux phosphorescents
le cœur qui s’emballe
ne pas céder à la peur-
j’arrive, oui j’arrive.
Rendez-vous mercredi pour les prochaines participations sur la P. 171
Bonjour Adamante et à tous les brins,
RépondreSupprimerOoooh! Que c'est beau! On entre dans le monde du merveilleux!Tous les sens sont sollicités. Et la musique! J'aime tant les rythmes africains! C'est une vraie bouffée d'oxygène!
Merci
:)
La jungle au multiples visages n'arrête pas de nous faire rêver... Merci les brins pour cette plongée dans un ailleurs sauvage et verdoyant !
RépondreSupprimerMultiples et surprenantes toutes ces participations sont réjouissantes
RépondreSupprimerMerci pour cet Herbier
Merci, à vous pour vos haïbuns, et à Marine pour le partage de cette musique envoûtante, je l'adore. Merci de vos commentaires à vous qui passez par ici et prenez le temps de vous arrêter. C'est si agréable ces petits clins d'œil.Rendez-vous mercredi pour les autres participations, encore un bonheur futur (il l'est déjà au présent - c'est comme la veille d'une fête !) à partager.
RépondreSupprimerMerci à toi Adamante qui nous fait vivre ces partages en poésie, ça me réveille un peu à vrai dire...
RépondreSupprimerLe tamm-tam m'a aidé à me croire en pleine jungle mais le tableau est splendide, je le verrais bien sur mon mur...
Le rêve se poursuit avec la diversité des écrits, des aventures, des ressentis, des voyages dans tous ces verts et l'Afrique ...
RépondreSupprimerMerci Adamante, merci les brins pour ces partages qui donnent du baume au coeur.