Photo ABC |
Patte de sorcière
Il y a, dans mon jardin, secret,
Une sorcière
A la peau de crapaud
Aux ongles vernis
Elle vient y cueillir, à la lune pleine,
De la Mandragore
De l'Armoise
De l'Aconit
De la Jusquiame
De la Belladone
De la Livèche
De l'Aïl, du Souci...
Magie verte
Rite et croyance
Elle y voue sa vie...
Et moi, vous me trouverez
Sur la place du marché
A vendre ses potions et compagnie
En flacons qui ne laissent planer aucun doute...
Vous avez besoin d'un sortilège,
D'une diablerie, d'un maléfice,
Salem et moi pour vous servir...
Les badauds s'y pressent
S'amusent à m'entendre conter
De fausses histoires,
Moi, je vends du remède de grand-mère...
Potion en flacon
pour les p'tits bobos légers
Tout, tout pour la toux
Rencontre printanière :
J’avais toujours entendu dire que tous dinosaures étaient éradiqués de la planète terre… J’eus vent que bien accroché sur un mur de ferme s’agrippait cependant, depuis des siècles, le squelette de l’un d’entre eux.
Ma curiosité fut si forte que j’entrepris des recherches pour trouver où je pourrai observer ce phénomène étrange. Ma quête fut longue et obstinée, tant le lieu est gardé secret… Si je finis par le découvrir, je serai bien en peine de vous y mener. J’y fus conduite par un mystérieux hasard lors d’une de mes nombreuses escapades aventurières et aventureuses, sans carte ni boussole.
Était-il Tyrannosaure, sauropode, théropode, ou autre tanystropheus ??? Mon ignorance en la matière se révèle trop grande pour l’élucider… Mais quelle ne fut pas ma stupeur quant à mon approche, d’une de ses mains articulées, il fit jaillir des griffes pointues et menaçantes.Croyez-moi ce n’était point un rêve ! Bouche bée, yeux écarquillés, je restais statufiée devant ce colosse vivant et préhistorique…
Depuis cet instant, je me demande où et quand l’horloge du temps m’avait-elle permis de remonter ?Aussi bizarre que peut paraître la chose, j’en affirme sa véracité, confirmée par les clichés que j’en ai rapportés.
en contes et légendesgravés sur un mur de pierresce printemps m’envoute
ABC
Surgie de sa caverne
Surgie de sa caverne, une sorcière emplie de mauvais sentiments, abreuvée de philtres nauséabonds, étale ses doigts crochus, tordus, perclus, les ongles injectés de sang à la recherche d'une proie...
Cinq petites féeschapeautées de paille fleuriedu printemps le symbole
sous le grand cerisier blancchantent avec les oiseaux
L'univers continue de tourner, le soleil de déployer sa lumière inébranlable, les enfants de jouer, les hommes de lancer des bombes, les cœurs de s'endurcir, les familles de se désespérer...Qui saura éloigner le mal, par quel miracle et nous ouvrir les portes du paradis ?
Puisque tu le peuxenfant aux yeux d'azurdanse nous cette ronde
emplie de résiliencechange ce monde en bleu
Bob Dylan
Une main squelette
Une main squelettevenue d'outre-tombeVernis de ses ongles
rose à rouge sangen griffes acérées
prêtes à la colère ?Le long des tiges inertes
saisons enfuies en mille mortsla sève, la vie, un nouveau cycle
©Jeanne Fadosi, mardi 9 avril 2024
Fadosi continue
P.S. J'admire sincèrement et toujours en silence les participations des brins, que ce soit sous les photos ou en mode choral. Sauf que je ne peux plus commenter sur les blogs de Blogger.
Terreur
agressif j'assumedoigts d'une tête chenuebourgeonnant encore
La main du diable
la main du diablesuspendue au décortous tremblent de peur
les chênes restent impassiblesils en ont vu d'autres
la nature espièglese joue de ses pouvoirsnous sommes si petits
cette main surprenantenous délivre un message
Balaline
Paroles de bourgeons
Ah ! naître dans la douceur d'un hiver n'est pas si agréable, nous en perdons la boussole ! Nous, pauvres bourgeons ! Cet hiver est plein de vicissitudes car cette douceur inhabituelle est souvent suivie d'une période de gel tardive, qui nous fait poindre.....mais, en rasant terre !
la douceur déboussoleles rameaux ploient en hiverbourgeons sur la neige
ils éclosent en beautédéfiant le sol gelé
Fort heureusement, nous avons la vie dure car la vie pleine d'espoir triomphe toujours !
nos nez colorésreniflent la neige en poudrenotre sève vit-
vibrations de couleurs tendresla nature en renouveau
En éclatant, nous faisons naître toutes les promesses du Printemps..
corset éclatéla sève nouvelle est née-grands éclats de rire
des petits moments de grâceenjolivant le Printemps
Et bientôt, nous dévoilerons les fleurs printanières dans toute leur splendeur.
bourgeons frémissantssous leur corset vert anisde riants calices
Nous justifions ainsi la pensée de Charles Péguy :
"Les bourgeons sont l'expression de la vie ".Le tendre bourgeon symbolise en effet, pour Péguy, l’espérance :
« Et ma petite espérance n’est rien que cette petite promesse de bourgeon qui s’annonce au fin commencement d’avril. »
Quelque chose de fragile, qui ne va pas de soi, qui étonne — « Ça c’est étonnant » « cette petite espérance qui n’a l’air de rien du tout. »
Claudie Caratini (sans blog - commentaires ici) - Le 12/04/2024
La belle et la bête
Le soleil chauffe agréablement l’atmosphère d'une belle matinée d'avril. Les oiseaux, occupés à leurs amours, chantent dans tous les coins.
Édelinne avance lentement, profitant à plein de tous ses sens: les trilles et gazouillis, les couleurs des fleurs, les mille et une nuances du vert printanier et les parfums. Ah! Toutes ces odeurs sont si enivrantes après le long hiver. C'est une jeune brune aux yeux pervenche, grande, élancée, teint halé et joues roses, se moquant bien de sa beauté. La chevelure libre légèrement emmêlée, elle se promène, droite et sereine, dans sa petite robe grise élimée aux poignets, balançant à bout de bras son panier d'osier. Connaissant la forêt comme sa poche, la bachelette** chemine cueillant ici quelques agarics*, là de l'ail des ours, plus loin des feuilles d'oseille, d'arroche***, de menthe et autres plantes aux vertus médicinales. De quoi préparer la soupe, ainsi que des tisanes digestives et des emplâtres. Soudain, à droite, s'élève du cœur obscur de noisetiers un gémissement.
- Qui est là? interroge-t-elle alarmée.
Seul un geignement lui répond. Immobile, la jeune fille, tout en patientant, tente de percer cette ombre ténébreuse. Lorsque, dans un fracas de branches brisées, une patte griffue apparaît, suivie d'une grosse tête écailleuse aux yeux dorés brillant de larmes.
- Mais... qu'est-ce-que... s'étonne Édelinne.
- Moi... avoir mal, se plaint en reniflant le nouveau venu.
- Un dragonnet ! s'exclame la cueilleuse tout en s'élançant vers lui.
Pauvret ! Montre-moi. Ah ! je vois une grosse épine plantée entre deux coussinets. Ne bouge pas. Hop! Voilà! C'est fini, sourit-elle, tout en lui caressant la sommet du crâne.
- Merci, gronde le jeune animal. Moi... avoir dette, ajoute-t-il, découvrant deux canines fort aiguisées.
- Je t'en prie. C'est avec grand plaisir que je rends service.
Le monstre juvénile tente deux pas prudents. Rassuré, il ouvre ses ailes translucides, puis s'envole gracieux et rapide. Édelinne le suit du regard, éblouie. Elle qui croyait cette race éteinte.
douceur printanière-
parmi la nature en fête
la belle et la bête
* agaric: semblable à un champignon de Paris , mis à part que ses lamelles sont roses.** bachelette: jeune fille ( au Moyen âge)*** arroche: annuelle de la famille des épinards, cultivée depuis le Moyen âge jusqu'au 19 ème siècle .
La belle chevalière
Au printemps, il arrive parfois que je m’égare entre deux averses. Un simple rayon de soleil m’invite à batifoler par les bois et par les prés.
Je musarde, m’ensonge et m’en vais patauger dans la boue nourricière qui englue les chemins de la liberté.
bottes en caoutchouc
quelques slurps de terre glaise
rencontre insolite
Qui est là ? Voilà que je glisse et me retiens à quelques branches qui se trouvent près de moi, j’ondule. Ces branchages trop souples ne me sont pas d’un grand secours. Je refuse de prendre la main qu’un monstre aux griffes vernies de rouge semble me tendre. Je recule effrayée, glisse encore, me rétablis enfin et l’observe.
La Dame car je n’en doute pas c’est une Dame, s’est mise sur son trente et un. Elle a beau être un monstre elle n’en est pas moins coquette. Elle est là, à prendre la pose, à moins qu’elle n’attende que le vernis de ses griffes soit totalement sec pour bouger. Ma frayeur ne l’a pas vexée, et elle ne me semble plus aussi menaçante que je le craignais de prime abord.
Je commence même à la trouver belle, avec ses phalanges protégées d’une cuirasse. C’est une chevalière sans doute, venue du fond des âges pour me mettre devant une question existentielle : de nous deux qui est la bête ?
maux de l’apparenceet du jugement rapide -une pie jacasse.
Adamante Donsimoni - 11 avril 2024
Ceci signifie : Herbier |
Une surprise en passant
la participation de Jack à découvrir et à féliciter
Bienvenue sur la page Jack et à très bientôt.
Entre sorcières et bêtes
RépondreSupprimerles légendes galopent
imaginaires des brins
Beau florilège poétique
pour simple vigne-vierge
Merci à toutes, aujourd'hui le pied est empli de bouquets de feuilles vert tendre, adieu les griffes et les ongles vernis !
Bonne semaine !
Claudie, j'ai un petit coup de cœur pour tes paroles de bourgeons. C'est beau !
RépondreSupprimerBonjour à tous, eh bien, cette photo extraordinaire a fait parler d'elle, écrits dignes de conte de fées ou de sorcières... bravo à Claudie aussi, amitiés, jill
RépondreSupprimerEt ce n'était pas halloween !
SupprimerEntre Belles, bêtes de tous poils, terreur et belladone, quelques bourgeons "expression de vie", voilà une page très généreuse. Merci à vous toutes.
RépondreSupprimerBonjour Adamante ainsi qu'à tous les brins,
RépondreSupprimerSans surprise, la lecture de cette page 232 est magnifique! J'irai vous commenter sous vos pages respectives.
Claudie,
Tout d'abord: quel plaisir que de te retrouver sur l'Herbier!
Ta plume est alerte, imaginative. Un haïbun plein de fraîcheur et ciselé d'espérance.
" bourgeons frémissants
sous leur corset vert anis
de riants calices"
De superbes tankas également. Et puis, quelle belle chute avec la magnifique citation de Péguy! j'ai adoré! Bravo!
Bises
:)
Je vais continuer à lire tranquillement ces participations, superbes !
RépondreSupprimerQuel dommage que tu ne puisses venir sur nos blogs, sur aucun ?
Tu as bien su parler de l'apparence, ça me plait Adamante, en fait ta sorcière est plus aimable que la mienne, tu as su voir la bonté sous les apparences !
Merci Marine, Je suis passée sur les blogs hier, sur le tien aussi et j'ai laissé un commentaire. Pas la fois précédente, je n'en ai pas eu le loisir, mais tu peux comprendre, tout le monde ne passe pas non plus sur le mien (qui n'est pas celui de l'herbier) et je peux le comprendre.
SupprimerClaudie, j'aime beaucoup ces paroles de bourgeons et la citation de Charles Péguy, merci !
RépondreSupprimerPour Claudie : J'aime ton choix d'avoir donné la parole aux bourgeons dont parle si bien Peguy que tu cites ici. Un très beau texte qui amène un souffle de fraîcheur et d'espoir. Merci de ce regard, Claudie. À dans quinze jours j'espère. Un lien pour toi :
RépondreSupprimerhttps://youtu.be/oT4PLrF0utc?si=1L4IQXQe6OL6oM4m
Les bourgeons ces nouveaux nés qui reviennent au printemps...
RépondreSupprimerIls ont été très inspirants sur cette page.
SupprimerBonjour
RépondreSupprimerj ai découvert ce site sur Bill Jill voici ma participation
ici
http://jakepistolaire.over-blog.com/2024/04/l-herbier-poesie-232.html
bonne soirée
Une photo de nature qui intrigue, qui inspire, qui donne des frissons et de beaux écrits !
RépondreSupprimerMerci à tous les brins, merci ABC .
Claudie,
RépondreSupprimerBravo pour ton histoire de bourgeons qui défient l'hiver et nous préparent un délicieux printemps; ils sont admirables de force et de persévérance !
Merci pour ce beau texte.
rebondissement par rapport à l'haïku de Jack :
RépondreSupprimermagie du printemps
Dame Nature vit sa vie
tous les doigts sont verts
Bonjour, Adamante et tous les Brins
RépondreSupprimerMerci encore à Annick pour sa superbe photo énigmatique qui a donné lieu à de belles interprétations . La vigne vierge a été d'un bon cru..et un grand merci aussi pour vos commentaires qui m'ont touchée.
Belle soirée à vous toutes
Claudie
De Françoise la Vieille Marmotte
RépondreSupprimerPourquoi s'acharner à nommer HAÏKUS des poèmes,qui sont très beaux certes, mais qui ne sont pas des haïkus ? Idem pour les tankas .... et ce n'est pas une seule question de rigidité ! Et le vouloir ainsi n'est pas faire preuve d'intolérance .....
Loin de moi le désir de polémiquer. Pour moi, c'est une question de respect ! Un quatrain est un quatrain. Un tercet n'est pas un alexandrin . Sinon pourquoi se casser la tête à nommer la chose avec justesse ? Poésie fera bien l'affaire et contentons nous de ce Fouzitou !!!!!
Bon. Je me fâche encore. Ça veut dire que je suis toujours vivante ! 🥵
Ah ! Chère Françoise, heureusement que tu es vivante et tu as parfaitement le droit d'exprimer ton juste sentiment.
SupprimerUne petite histoire pour te répondre : j'avais demandé un jour à mon maître de Qi Gong :" Peut-on faire cela ?" en parlant du détail d'une technique qu'il venait de nous enseigner, et en bon Chinois philosophe, il m'avait répondu en riant : "Nous sommes en France, on peut tout faire !" Eh oui ! Nous sommes en France. ;-)
Quant à moi, j'indique des règles, je les rappelle parfois quand je le pense nécessaire, en espérant une réaction (ce qui arrive aussi parfois), mais je me suis donné un principe : je ne corrige jamais (sauf à ce que l'on me le demande précisément), et je ne refuse rien.
L'herbier n'est pas un atelier d'écriture, je n'ai pas dans ses pages la vocation à enseigner, remarquons tout de même son niveau qui est intéressant. Nous avons toutes bien progressé depuis quelques années. À se lire les unes les autres nous avançons.
Le Renga qui paraîtra lundi, tu l'auras déjà remarqué puisque tu fais partie d'un groupe est loin d'avoir des tankas à la métrique parfaite, et ceux qui paraissent suivent-il les règles plus astreignantes encore de ce répons d'écriture ? Je ne le pense pas, du moins pas encore, mais le temps, je n'en doute pas, amènera quelques perfectionnements, tout en douceur, par la simple envie de se parfaire et de se faire plaisir.
Les haïkus des jeunes écrivains japonais ne respectent pas la métrique, certes, la traduction y est parfois pour quelque chose, mais pas toujours... Finalement, par le fait de favoriser le fond sur la forme, on s'approche de plus en plus de la poésie chinoise du quotidien qui excella du temps de Li Po (poésie que je préfère de loin à tout autre, je l'avoue). Tu me donnes l'idée d'en partager quelques exemples ici, dans les pages de l'Herbier.
C'est intéressant de "l'ouvrir" parfois, c'est constructif, merci de l'avoir fait. Belle soirée, Françoise, amicalement.
Je ne parlais pas pour moi spécialement en répondant à ta difficulté à visiter tes brins qui te suivent Adamante ! Ces plateformes nous posent des problèmes dont on ne connait pas la raison. Comme avec certains Wordpress où je commente facilement et sur d'autres ou c'est vraiment problématique (c'est pourquoi j'ai gardé Over-blog aussi ).
RépondreSupprimerAmitiés et à bientôt