Fontaines
Féerie nocturne
ballerines sous les projecteurs
D'eau et de lumière
Nocturnes :
Sous leur réverbère
quelques pas de ballerine
l’eau ruisselle
Comme une invitation au bal de minuit, grâce et légèreté s’offrent aux
regards des trop rares passants.
Valse harmonieuse
de leur tutu aquatique
chacune dans sa bulle
Une à une les fenêtres des immeubles s’éclairent, monotonie du soir, la
vie s’écoule… Elles dansent, perfection de l’élégance de la pointe des
pieds jusqu’au bout des doigts. Beauté d’une fontaine rompant avec
l’uniformité citadine…
Sous la brise du soir
arrimés à leur parterre
Le frisson des arbres
Une fenêtre s’ouvre, quelques notes de piano se dispersent sur la ville,
Chopin s’invite à la tombée de la nuit…
Leurs pas de trois
s'’accordent au rythme musical
Nocturnes en sourdine
Naufrage d'un été
Bien sûr, nous aurions aimé danser cet été, bercés de musique, de brumes rafraîchissantes, de nuits hospitalières, de découvertes éblouissantes, de tant de rêves à partager !
Chacun tisse son petit éden estival souvent né de désirs printaniers.
Mais voilà !
Les cigales ont peu chanté sous un ciel chauffé à blanc
Le feu a dévoré toutes les vies, des minuscules aux géants
L'eau, tant d'eau déversée, coule encore chaque jour sur nos terres calcinées
Et les arbres ! pauvres squelettes vêtus de noir, endeuillés des racines à la cime, encore gémissants à la tombée du jour. La forêt est perdue, nous sommes impuissants.
Du noir, des larmes, un désert de non-vie sous un astre implacable.
Perdues l'insouciance, la légèreté, la joie de vivre et de chanter.
Les danseuses se sont figées, la musique s'est arrêtée, le rêve s'est enlisé.
Seule la nuit vient doucement rallumer ses étoiles, une trêve dans les blessures des jours.
31 août 2022
" L'arbre est le lien entre les mondes souterrain et céleste. Arbres, éternels efforts de la terre pour parler au ciel qui l'écoute. "
Rabindranath Tagore
Robotisées
Femmes fées
Nymphes bruissantes
Sous vos corps émerge la source
Foisonnante
Jaillissante
Bouillonnante
Dans l'or des étoiles
Et c'est l'attente au clair de lune
Chacun retient son souffle...
Convoitées, admirées
Sur leur aire d'envol
Fuselées
Libérées pour un autre voyage
Jupes d’eau et de lumière
Elles dansent dans la nuit qui recouvre la ville. Sur la place, ici, avant qu’elle ne soit place, dans ce qui était alors des forêts, vivaient des fées des bois. Voici venue l’ère des fées de fontaine. Vénus d’or habillées de rêves citadins, éblouissants miroirs pour conjurer l’oubli.
déesses de la rue
jupes d’eau et de lumière-
un clapotis
Bras tendus vers le ciel sombre criblé des étoiles artificielles des immeubles, le regard en terre, ces sylphides métalliques sont l’évocation d’une nature confisquée. Que sont devenues les fées qui habitaient ici les forêts et les lacs, avant l’invasion des pelleteuses et des marteaux piqueurs ?
danseuses figées nues
cascades ruisselantes-
que de nostalgie
ici la main de l’artiste
réinvente la Nature.
Une vidéo de Malgorzata Chodakowska sur sa chaîne youTube
J'ai autant apprécié les autres textes que ces trois fontaines, merci, amitiés, JB
RépondreSupprimerJuste une fontaine, la porte des rêves s'ouvre au pouvoir des mots, gracieux instant sur le seuil nocturne...
RépondreSupprimerDes écrits complémentaires et si poétiques sur cette merveilleuse image ! je suis allée voir la vidéo des sculptures d'eau, quelle inventivité et quelle grâce !
RépondreSupprimerEau, grâce, lumière, les ingrédients d'un été dont on rêve tous !
RépondreSupprimerMerci à toutes pour vos écrits.
Encore la magie de l'herbier de poésie , bravo !
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