Une nuit d'été...
Nuit d'été à la campagne
Minuit, fenêtre ouverte
Lampions d'intérieur à la bougie
Et leurs ombres chinoises
M'inspirent quelques haïkus...
Murs théâtre
marionnettes de lumière
Projection privée
Il fait chaud,
Je joue à cache-cache avec Morphée
Ne le trouve pas
Mon être perlé de sueur...
Dehors, peu de vent
Pour faire danser le feuillage,
J'entends
Le chant des batraciens amoureux,
Je devine le vol d'une chauve-souris
Tout en arabesques...
Il fait chaud
J'ai soif, mais j'ai la flemme...
Bientôt
Les bougies vont mourir...
Ma campagne s'endort, la faune fait le mort
Je n'entends plus que le doux silence ;
Juste troublé par un anophèle...
Et s'allument les étoiles
Dans les cieux noir cassis,
J'écris un dernier haïku...
Sur la lune virgule
Pierrot est adossé rêveur
Chut ! Plus un mot...
C’était une nuit profonde,
Pas un souffle, pas une étoile,
la lune boudait la terre,
Je marchais seule,
Quand une lampe attira mon regard,
Guide inespéré dans l’obscurité,
Je la suivis, longeant un mur,
Mes pas résonnant alentour.
Comme en plein conte des mille et une nuit,
J’avançais lentement intriguée et curieuse.
Soudain une porte s’ouvrit,
La lampe s’arrêta devant un escalier grimpant en colimaçon,
Dès que je mis le pied sur la première marche,
Le reflet de mon guide projeté sur le mur s’éleva petit à petit.
Aimantée par l’ombre lumineuse
Marche à marche, je montais à mon tour,
Les yeux rivés sur cette lueur enjôleuse …
La montée me sembla interminable,
Jusqu’au moment où la lumière se fit plus nette.
J’avais atteint le sommet d’une tour,
Un halo d’étoiles m’apparut dans le ciel,
Je contemplais le firmament.
Une grande paix intérieure m’envahit.
Calme et détendue,
Je jetai un œil vers le bas,
Je vis mon corps immobile allongé sur le sol.
Marche à marche, je pris le chemin du retour,
Et sortis lentement d’une relaxation bienfaisante
Après une dure journée de labeur.
En fermant les yeux pour entrer en moi-même
J’avais d’un coup coupé la sono
En les ouvrant j’entendis de nouveau chanter les grillons.
Lumières dans la nuit
C'est l'heure noire d'avant le sommeil, rituel immuable au jardin de la nuit. Le campanile sonne la demie de onze heures. Le vent du nord fait filer les nuages. L'avion de onze heures n'est pas passé ce soir.
L'herbe est trop haute
et beaucoup trop mouillée
le chien veut rentrer.
La lampe de cour du voisin s'éclaire crument balayant l'herbe déserte. Non loin une chouette chevêche affolée lance son cri e crécelle.
Je n'ai pas revu
mon ami le hérisson
A-t-il survécu ?
Chanteront-ils encore les grillons, les criquets, aux soirs tièdes de l'été à venir ? La lune en fin croissant cherche en vain le clocher d'où elle pourrait s'inviter dans l'intimité d'un foyer. Le très vieux bougon solitaire regarde, ou pas, la télé allumée tout le jour.
Pas un moucheron
juste le frisson des feuilles
froissées par le vent
Bientôt les rues du village plongeront dans la nuit noire, immuable horloge automate. Qu'en pense le petit peuple de cette nuit artificielle ? Dans le silence de ma chambre, paupières closes, sommeil absent, je compterai des moutons, ou des étoiles.
Le bambin demande
L'allumeur de réverbère
il servait à quoi ?
Y aura-t-il des grillons cet été ?
©Jeanne Fadosi, vendredi 21 mai 2021
La nuit s'est posée sur le dernier rayon
à pas de satin noir
en suaves parfums
Elle nous rassemble autour des photophores
d'où je devine les contours
des visages tant aimés
Des heures douces où tremblent les flammes
où dansent les ombres fauves
où palpitent les derniers souffles crépusculaires
Les senteurs de l'été se mêlent aux souvenirs
comme une petite musique nostalgique
où les papillons de lumière
petites âmes voyageuses
animent la beauté de l'instant
Dans ce cocon soyeux
les heures se sont tues
nos regards se partagent
l'émouvante soirée de nos retrouvailles inespérées
Balaline
Nuit estivale
Août
Il fait chaud, très chaud. Volets entrebâillés, fenêtre grande ouverte, un léger souffle d'air agite à peine les rideaux.
Entre deux rêves-
Le merle dans l'olivier
Insomnie aussi ?
Je repousse le drap et décide de descendre à la cuisine. Un verre d'eau fraîche à peine citronnée à la main je sors sur la terrasse.
Nuit estivale-
Concert criquets et grillons
Solo d'un oiseau
Pas un nuage. La lune règne sans partage. Sous sa lumière éblouissante, tout prend un relief absolu. Héliotropes et chèvrefeuilles composent une partition lourde et enivrante. Je me laisse envahir par une douce langueur.
L'argent astral
Dégouline de feuille en feuille-
Un papillon s'y baigne
Texte N°1
Petite grenouille de lumière
déguisée en vieux grand chien gardien triste
il ne te manque que la parole
je te prête la mienne un instant
Saleté de pluie il faut bien le dire qui me donne
une âme d’escargot
bien des fois je suis venue et revenue vers les herbes
Que sont mes amies devenues
Que sont mes amis devenus
Tu vas savoir
j’attendrai
Il fait nuit il fait froid
joli mois de Mai
Saints Pancrace urbain mamert saints les deux autres
retournez vite au ciel
pour soleil libérer.
J’ai froid.
- Eh bien tu sais quoi petite grenouille de lumière ?
prière exaucée
ne sais qui m’a entendue
chaleur revenue
et toi
tu me dis belle princesse que le baiser
qui redonne Vie
n’est jamais perdu dans la nuit.
Merci je t’aime pardon d’avoir douté.
Françoise, lundi 17 Mai 2021.
Ils sont revenus ! - qui ? - les restaurateurs de ma cantine préférée.
Chante petit grillon !
Texte N°2
Est-ce une église au sein de la nuit ? Sous la clarté de la lune le chant des grillons infatigables repose de la chaleur du jour.
Soutien des reflets
La lanterne magique
dans le noir chaleur
Torpeur d’un soir d’été
Le silence de la terrasse, où je goûte un semblant de fraîcheur, griffe les tentures de la nuit que tissent les chants des grillons. Dans la touffeur du soir, le souffle de leurs élytres fait à peine vaciller la flamme des photophores.
J’aimerais entendre le son des carillons chinois, pour galvaniser un peu l’atmosphère, mais le vent est trop doux ce soir, il ne craint pas les mauvais esprits, comme tous, assoupis de torpeur. Tout est si calme…
Mes pensées s’alanguissent, bercées par la danse des ombres qui s’enrubannent sur le mur de la maison. La chaleur fait s’appesantit les corps-Terre écrasés de Ciel.
Nul n’échappe à l’abandon et au poids. Troublante saveur d’été, ne plus bouger, regarder sans voir… Dériver.
L’esprit est parti si loin à chevaucher les anguilles des ombres qui glissent sur le macramé de lumière en soleil couchant, toile arachnéenne où se piègent les papillons fous du mental.
Le coin des retardataires :
NUIT SINGULIÈRE
Nuit bleue qui pétille
Sous la mélopée des grillons
Mandoline au jardin des cascades
La magie d'une lampe
Qui dessine la broderie des songes
De longues palmes filtrent la lune
Aucune rumeur ne trouble l'instant
Encore une fois l'être s'interroge...
Entendre le chant de l'eau
Qui égrène le silence
Fines perles de cristal
Diffusées dans le drap des mystères
Dans les senteurs brûlées
Des sentes interdites
Voilà des nuits d'été comme on a hâte re retrouver, malgré la chaleur qui empêche le sommeil, on se laisser tout simplement aller, à la leur d'une lampe, fenêtre ouverte, on écoute la nuit... merci les brins, amitiés, JB
RépondreSupprimerAh... le rêve absolu alors que la pluie s'enrage à l'extérieur. J'ai hâte.
Supprimerje partage l'avis de Jill. Même sensation.
RépondreSupprimerJ'ai apprécié chaque texte qui nous embarque sur son chemin chaud et lumineux. Ou même les ombres vivent et flattent l'imaginaire.
Bravo à tous les brins
:)
Comment sans ombres aimerions-nous la lumière ? C'est là la richesse de l'âme humaine. Merci, Martine.
SupprimerJe n'arrive pas à publier en ce moment sur Emprises de brises, du coup, j'ai publié Au Jardin de Titi
RépondreSupprimerMerci
Quel dommage, je n'ai pas reçu ton texte. Il manquera ici. Amicalement.
SupprimerBravo à toutes.
RépondreSupprimerJ'ai ressenti la chaleur de cette nuit d'été à travers toutes ces belles participations...
La chaleur, cela fait du bien alors qu'il ne cesse de pleuvoir. Merci de ta visite.
SupprimerA mon texte manque la dernière strophe rajoutée un peu tardivement :
RépondreSupprimerEn fermant les yeux pour entrer en moi-même
J’avais d’un coup couper la sono
En les ouvrant j’entendis de nouveau chanter les grillons
Pas de souci, j'ai rajouté la fin ("coupé la sonno").J'aime bien l'image de la lune qui boude.
SupprimerQuelles belle promesses de nuits d'été. Seront-elles douces ou caniculaires ? habitées de sons ou silencieuses ? Plaisir de croiser la plume avec vous les brins
RépondreSupprimerCroiser la plume, c'est mieux que croiser le fer, il y a dans cette image un enrichissement. Merci, Jeanne.
SupprimerJe te l'ai envoyé vendredi
RépondreSupprimerIl a paru sur Le Jardin de iti et sur Emprises, car dans un premier temps ça ne passait pas sur OB, et puis cela a fini par apparaitre...
décidément rien ne marche !
Ta photo est magnifique, les participations de chacun sont toutes très belles aussi.
RépondreSupprimerJ'ai adoré cette page.
Merci pour tout, Adamante.