REMBRANDT "VIELLE FEMME LISANT"
https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Rembrandt_Harmenszoon_Van_Rijn_dit_Rembrandt/140629
La vieille lisant
Dis voir la vieille
A la lueur de la chandelle
Que lis-tu encore
Le feu se meurt, la vieille, que fais-tu...
Rien !
Ce soir encore la soupe est froide
Le marmot pleure
Nous rentrons de l'étable, épuisés,
Ma paysanne et moi,
Et toi... tu lis, la vieille...
A ton âge qu'a-tu à en faire
De te remplir la tête,
Remplis plutôt nos assiettes la vieille...
Et puis va au lit
Economisons la chandelle !
jill bill
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Héritage :
Une à une les années s’écoulent,
Sa passion pour la lecture de jour en jour s’amplifie.
Ne lui demandez pas, combien de livres, combien d’auteurs elle a dévorés.
Cela fait tant d’années qu’elle ne les compte plus, sans jamais pouvoir s’en passer.
Pas un regard, pas un sourire, sur les pages toujours concentrée, c’est à peine si elle s’incline, les ans ne l’ont point éprouvée…
D’une ligne à l’autre
sa bulle livresque comme passeport
elle voyage
Solitaire et silencieuse, elle aurait aimé l’interroger.
Son exemple fut contagieux.
Les livres l’attiraient.
Son mutisme l’impressionnait.
En sa bibliothèque longtemps elle s’est perdue avant d’oser l’aventure.
Premier livre ouvert
sa passion la transporte
chaque mot l’absorbe
La drogue est contagieuse. Sans un mot, elle lui a transmis le virus.
Face à face, elles ne prennent pas le temps d’échanger.
.
Dés la première phrase
Sur elle le piège se referme
Jusqu’au point final
Ne lui demandez pas combien de livres, combien d’auteurs elle a avalés.
Elle non plus n’a jamais songé à les compter. Ses collections sont immenses, les aura-t-elle un jour épuisées ?
Parfois, elle regarde le visage de sa mère et se voit vieillir, étonnée de ne pouvoir partager. Les mots écrits ont annihilé les mots dits.
Taiseuses cultivées
en lisant encore et encore
étancher sa soif
ironique passage de témoin
telle mère telle fille
ABC
http://jardin-des-mots.eklablog.com/
Au lieu de laisser maturer mon cerveau vacant,
la vieille que je suis toujours à procrastiner
a passé la journée d'hier plongée dans la lecture
d'un trop captivant polar.
Ce matin bien décidée à laisser venir les mots
sur ce visage austère et sans âge
trop sérieux, trop droit sur sa page,
je ne sais quoi me chiffonnait.
Ce matin la solution m'est arrivée d'un cliché
ainsi commenté :
« Café, puis lecture ...
terrasse (pouce en l'air en émoticône) ».
Un seul dessin pour traduire juste.
les sensations les sentiments,
Tant d'émotions que mille mots ne peuvent dire.
Joie, plénitude, sérénité ; intérêt à jardiner sa pensée,
à confronter celle d'un autre.
La vieille que je suis a souri
imaginant l'amie savourant la douceur de l'air
pour lire sur son balcon.
Imaginant sa moue,
agréant ou pas de se dire vieille comme moi.
Sur la couverture de sa lecture : "J'assume".
La vieille que je suis a encore souri.
Amusement ou soulagement ?
Personne hier pour voir ma tête
sourcils froncés, lèvres serrées, neurones concentrés.
J'assume,
comme sous le regard du peintre
de donner à voir, juste à mon miroir,
le visage peu amène d'une vieille toute à sa lecture,
oublieuse de tout le reste.
Lire, plonger dans un autre monde
franchir l'espace-temps d'une autre dimension
et se relier à son monde intérieur.
Tant pis si rien ne passe
sur le visage austère de la vieille.
©Jeanne Fadosi, vendredi 23 avril 2021
https://fadosicontinue.blogspot.com/search/label/l%27herbier%20de%20po%C3%A9sie
La vieille lisant
Le soir tombe lentement
La pénombre envahit la chambre.
C'est un jour semblable aux autres,
Aujourd'hui et demain unis
Dans la douleur qui l'étreint.
Ce combat qu'elle mène jour après jour
La lumière qui s'estompe
Les lettres qui se brouillent
Et ce livre qui n'en finit pas.
Page après page, elle use les mots
Il lui faut tant de temps pour les déchiffrer
Qu'elle n'en sait plus le sens.
Il lui semble que si elle renonce,
Sa vie s'arrêtera.
Ce livre sans fin l'épuise et la motive
tout à la fois, un mot après l'autre.
Le soir tombe lentement
Ou bien sa nuit, sa fin.
Elle s'endort épuisée.
La vieille lisant n'a plus de mots.
Merci pour cette inspiration
Annette
LA FÉE DES BOIS
Elle lisait au fond des bois
Devant sa masure de fortune
Un vieux livre très racorni
Sur le chemin je l'ai vue
J'ai reconnu cette âme secrète
Sous le couvert des merisiers
Elle m'accueillait, toute courbée
Accrochée à sa canne
Sous le couvert des merisiers
On la nommait la fée des bois
Sur le chemin je suis revenue
Le cœur ne vieillit pas
Mon enfant, tu devrais le savoir
Marine Dussarrat
http://emprises-de-brises.over-blog.com/
Cette nuit-là
L'odeur de la bougie parfume le silence
Cette nuit-là et puis une autre
son châle noir sur ses épaules
elle semble immobile
les yeux rivés sur son roman d'amour
Tu songes donc grand-mère
tu navigues dans tes voyages ensoleillés
ces fleurs d'amour dessinées sur les pages
avec leur cortège de bonheurs
Cette nuit-là, tu souris
et les mots chantent dans ta tête
quand son visage délicatement se pose
sur les lettres qui s'entremêlent dans la joie
Cette nuit-là, tu as ressenti
l'ébauche de sa présence
cette lumière née de l'absence
celle qui étincelle dans le noir
et fait pleurer ton rêve
Balaline
Dans le silence de la nuit
Dans le silence de la nuit, oubliées les corvées du jour. Dès la maisonnée endormie, la vieille femme prend place dans son fauteuil. Un soupir, quelques feuilles qui se tournent pour retrouver le chapitre lu la veille.
Une lampe à huile
son livre sur ses genoux
elle s’évade enfin
Je cherche à lire sur son visage ce que raconte son ouvrage, l’expression en est si énigmatique. Dubitative peut-être, je la situe entre surprise et réprobation, et je tente d’entendre le soliloque silencieux qu’évoquent ses sourcils relevés. Impossible pourtant de pénétrer les secrets des pensées inscrites sur ses traits.
Lumière sépia
tout se cache et se révèle
en un même instant.
Adamante Donsimoni
http://le-champ-du-souffle.blogspot.fr/
Un tableau et plusieurs amosphères, merci les brins, encore une fois, bravo... merci Adamante, bises, jill
RépondreSupprimerEncore une très belle page offerte par les brins, merci ! le livre est un trésor précieux qui inspire, la vieille le sait et elle n'en perd pas une miette, chaque mot la nourrit encore.
RépondreSupprimerJ'ai commencé à lire, chez l'une ou l'autre... je vais prendre le temps.
RépondreSupprimerCe sont des textes magnifiques !
J'ignore si ce tableau m'aurait inspiré...
Passe une douce journée.
La magie de l'herbier de poésies et que je ressens particulièrement sur cette image, c'est que chaque texte explore avec la signature propre à son auteur, une ou plusieurs des pistes que j'ai été tentée de suivre. Alors merci Adamante de permettre à cette magie du partage d'opérer
RépondreSupprimerMagie du clair-obscur et de l'amour des livres qui nous happent et nous offrent d'aussi beaux textes.
RépondreSupprimerMerci Adamante, merci les brins.