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lundi 26 avril 2021

Page 176 La vieille femme lisant

 


REMBRANDT "VIELLE FEMME LISANT"



https://www.larousse.fr/encyclopedie/personnage/Rembrandt_Harmenszoon_Van_Rijn_dit_Rembrandt/140629





La vieille lisant



Dis voir la vieille

A la lueur de la chandelle

Que lis-tu encore

Le feu se meurt, la vieille, que fais-tu...

Rien !


Ce soir encore la soupe est froide

Le marmot pleure

Nous rentrons de l'étable, épuisés,

Ma paysanne et moi,

Et toi... tu lis, la vieille...


A ton âge qu'a-tu à en faire

De te remplir la tête,

Remplis plutôt nos assiettes la vieille...


Et puis va au lit

Economisons la chandelle !



jill bill 

http://jill-bill.eklablog.com







 


Héritage :


Une à une les années s’écoulent,

Sa passion pour la lecture de jour en jour s’amplifie.

Ne lui demandez pas, combien de livres, combien d’auteurs elle a dévorés.

Cela fait tant d’années qu’elle ne les compte plus, sans jamais pouvoir s’en passer.

Pas un regard, pas un sourire, sur les pages toujours concentrée, c’est à peine si elle s’incline, les ans ne l’ont point éprouvée…


D’une ligne à l’autre

sa bulle livresque comme passeport 

elle voyage


Solitaire et silencieuse, elle aurait aimé l’interroger. 

Son exemple fut contagieux. 

Les livres l’attiraient. 

Son mutisme l’impressionnait. 

En sa bibliothèque longtemps elle s’est perdue avant d’oser l’aventure.


Premier livre ouvert

sa passion la transporte

chaque mot l’absorbe


La drogue est contagieuse. Sans un mot, elle lui a transmis le virus.

Face à face, elles ne prennent pas le temps d’échanger. 

.

Dés la première phrase

Sur elle le piège se referme

Jusqu’au point final


Ne lui demandez pas combien de livres, combien d’auteurs elle a avalés.

Elle non plus n’a jamais songé à les compter. Ses collections sont immenses, les aura-t-elle un jour épuisées ?

Parfois, elle regarde le visage de sa mère et se voit vieillir, étonnée de ne pouvoir partager. Les mots écrits ont annihilé les mots dits.

Taiseuses cultivées

en lisant encore et encore

étancher sa soif

ironique passage de témoin

telle mère telle fille


ABC

http://jardin-des-mots.eklablog.com/




 



 

Au lieu de laisser maturer mon cerveau vacant,

la vieille que je suis toujours à procrastiner

a passé la journée d'hier plongée dans la lecture

d'un trop captivant polar.


Ce matin bien décidée à laisser venir les mots

sur ce visage austère et sans âge

trop sérieux, trop droit sur sa page,

je ne sais quoi me chiffonnait.


Ce matin la solution m'est arrivée d'un cliché

ainsi commenté :

« Café, puis lecture ...

terrasse (pouce en l'air en émoticône) ».

Un seul dessin pour traduire juste.

les sensations les sentiments,

Tant d'émotions que mille mots ne peuvent dire.

Joie, plénitude, sérénité ; intérêt à jardiner sa pensée,

à confronter celle d'un autre.


La vieille que je suis a souri

imaginant l'amie savourant la douceur de l'air

pour lire sur son balcon.

Imaginant sa moue,

agréant ou pas de se dire vieille comme moi.


Sur la couverture de sa lecture : "J'assume".

La vieille que je suis a encore souri.

Amusement ou soulagement ?

Personne hier pour voir ma tête

sourcils froncés, lèvres serrées, neurones concentrés.


J'assume,

comme sous le regard du peintre

de donner à voir, juste à mon miroir,

le visage peu amène d'une vieille toute à sa lecture,

oublieuse de tout le reste.


Lire, plonger dans un autre monde

franchir l'espace-temps d'une autre dimension

et se relier à son monde intérieur.


Tant pis si rien ne passe

sur le visage austère de la vieille.


 

©Jeanne Fadosi, vendredi 23 avril 2021

https://fadosicontinue.blogspot.com/search/label/l%27herbier%20de%20po%C3%A9sie




 


La vieille lisant


Le soir tombe lentement

La pénombre envahit la chambre.

C'est un jour semblable aux autres,

Aujourd'hui et demain unis

Dans la douleur qui l'étreint.

Ce combat qu'elle mène jour après jour

La lumière qui s'estompe

Les lettres qui se brouillent

Et ce livre qui n'en finit pas.

Page après page, elle use les mots

Il lui faut tant de temps pour les déchiffrer

Qu'elle n'en sait plus le sens.

Il lui semble que si elle renonce,

Sa vie s'arrêtera.

Ce livre sans fin l'épuise et la motive

tout à la fois, un mot après l'autre.


Le soir tombe lentement

Ou bien sa nuit, sa fin.

Elle s'endort épuisée.


La vieille lisant n'a plus de mots.


Merci pour cette inspiration


Annette




 


LA FÉE DES BOIS




Elle lisait au fond des bois

Devant sa masure de fortune

Un vieux livre très racorni


Sur le chemin je l'ai vue

J'ai reconnu cette âme secrète

Sous le couvert des merisiers


Elle m'accueillait, toute courbée

Accrochée à sa canne

Sous le couvert des merisiers

On la nommait la fée des bois


Sur le chemin je suis revenue

Le cœur ne vieillit pas

Mon enfant, tu devrais le savoir

 


Marine Dussarrat

http://emprises-de-brises.over-blog.com/







   Cette nuit-là

                                                      

   L'odeur de la bougie parfume le silence

   Cette nuit-là et puis une autre                              

   son châle noir sur ses épaules

    elle semble immobile

   les yeux rivés sur son roman d'amour

   Tu songes donc grand-mère

    tu navigues dans tes voyages ensoleillés

   ces fleurs d'amour dessinées sur les pages

   avec leur cortège de bonheurs

   Cette nuit-là, tu souris

   et les mots chantent dans ta tête

   quand son visage délicatement se pose

   sur les lettres qui s'entremêlent dans la joie

   Cette nuit-là, tu as ressenti

   l'ébauche de sa présence

   cette lumière née de l'absence

   celle qui étincelle dans le noir

   et fait pleurer ton rêve 


    Balaline 






 


Dans le silence de la nuit


Dans le silence de la nuit, oubliées les corvées du jour. Dès la maisonnée endormie, la vieille femme prend place dans son fauteuil. Un soupir, quelques feuilles qui se tournent pour retrouver le chapitre lu la veille.


Une lampe à huile

son livre sur ses genoux

elle s’évade enfin



Je cherche à lire sur son visage ce que raconte son ouvrage, l’expression en est si énigmatique. Dubitative peut-être, je la situe entre surprise et réprobation, et je tente d’entendre le soliloque silencieux qu’évoquent ses sourcils relevés. Impossible pourtant de pénétrer les secrets des pensées inscrites sur ses traits.



Lumière sépia

tout se cache et se révèle 

en un même instant.

 

Adamante Donsimoni 

http://le-champ-du-souffle.blogspot.fr/ 




 

 


5 commentaires:

  1. Un tableau et plusieurs amosphères, merci les brins, encore une fois, bravo... merci Adamante, bises, jill

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  2. Encore une très belle page offerte par les brins, merci ! le livre est un trésor précieux qui inspire, la vieille le sait et elle n'en perd pas une miette, chaque mot la nourrit encore.

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  3. J'ai commencé à lire, chez l'une ou l'autre... je vais prendre le temps.
    Ce sont des textes magnifiques !
    J'ignore si ce tableau m'aurait inspiré...
    Passe une douce journée.

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  4. La magie de l'herbier de poésies et que je ressens particulièrement sur cette image, c'est que chaque texte explore avec la signature propre à son auteur, une ou plusieurs des pistes que j'ai été tentée de suivre. Alors merci Adamante de permettre à cette magie du partage d'opérer

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  5. Magie du clair-obscur et de l'amour des livres qui nous happent et nous offrent d'aussi beaux textes.
    Merci Adamante, merci les brins.

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Merci de vos commentaires, ici et sur nos blogs respectifs. Adamante