Le Fauvisme : cinq choses à savoir
La joie de Vivre" de Henri Matisse
Huile sur toile 174 X 238 cm - exposée à la fondation Barnes, près de Philadelphie.
« Deux fauves »
1 Mattisse
Un Eden
Sans retenue, librement nus,
Amoureux enlacés,
Jeunes Eve se prélassant
Quand d'autres cueillent,
Jouent du pipeau, entrent dans la ronde.
Scène de joie de vivre insouciante.
Eté jaune soufre
qu'une jeunesse se partage
Vie en rose bonbon
André Derain, L’Estaque, route tournante, 1906, Museum of Fine Arts Houston
2 Derain
Un marchand
En carriole à cheval
Sur la route tournante
Et tournent les jours, semblables,
Sous la chaleur écrasante
Comme celle du four à tuiles...
Corvée de farine, d'eau en jarre
A pied, pour les sans mule
Quant un peu de repos s'impose
Pour d'autres.
Une contrée cuivrée
qui martèle les corps pareils
Ombre bienvenue
Les dessous des Fauves
Il flottait dans l’air comme un parfum de femme. Ne t’y méprends pas lubrique lectrice.teur.
Nous sommes au lendemain de cette journée récurrente annuelle où l’on réclame l’égalité des droits des hommes et des femmes. Eh oui, nous sommes en l’an de grâce 2021 et l’on n’a toujours pas compris que les hommes et les femmes sont égales, gaux, en matière de DROITS. Que dire du Droit des Fauves ?
Je veux donc te parler aujourd’hui de la première femme galériste parisienne qui, en 1901, propose à la vente, des artistes contemporains . La première à acheter et à vendre les œuvres de ce Picasso récemment arrivé en France. La première à exposer pour la première fois Matisse . Et à la veille du Salon de 1905,
Veille merveille
la petite mère Weill
sur les Fauves veille
Cette femme intrépide qui ne fait que ce qui lui plaît organise en 1907 la seule exposition Modigliani réalisée du vivant de l’artiste.
sa vie consacrée
peu lui importe l’argent
les qu’en dire-t-on
Peu lui chaut.
Seul le bonheur lui importe et elle avoue l’avoir connu.
Pour en savoir plus sur Berthe Weil (source Artips)
Huile sur toile 174 X 238 cm - exposée à la fondation Barnes, près de Philadelphie.
À la recherche de la Joie
2020. La Joie nous a quittés avec l'an neuf, balayant l'espérance, les couleurs, l'insouciance et nos libertés. Un nuage bien plus noir que l'orage dévalant sur la terre dans un fracas de peurs éclatant sur nos jours.
Le monde sombre
L'angoisse étreint les hommes
La joie se délite
Suivront ainsi des jours, des mois, dans l'attente d'une éclaircie, de quelques bouffées délicieuses pour nous redonner sourires, gaieté, bonheur de vivre .
Soleil mer sable
La vie en demie teinte
Un été en panne
2021. Le printemps en chemin fleurit quelques espoirs et pourtant...
Chaque matin, chaque réveil, partir à la recherche de la Joie, un rendez-vous salutaire pour continuer debout. S'arrêter quelques instants pour écouter la respiration du vivant.
L'enchantement cueilli au coeur du bouton d'or,dans le chant du pinson, un rayon de lumière, dans les pulsations qui nous entourent.
Saisir chaque petit rien, du ciel à la terre, du jardin à la forêt, de la mer à la campagne, les sourires qui passent, les messages amicaux, des retrouvailles inespérées, des projets pour après-demain...
Plus près du regard
Les secrets de nature
La révélation
Une éclosion de soleil et de rose, chaleureuse et douce, une berceuse tendre, maternante, consolante, où l'insignifiant se révèle dans la beauté de l'heure.
Alors, ouvrir les yeux en grand et aller de l'avant, juste pour un sourire, la vie soudain ensoleillée dans le bonheur d'aimer !
André Derain, L’Estaque, route tournante, 1906, Museum of Fine Arts Houston
Feu solaire
C'est dimanche. Le temps est merveilleux. Trois jeunes filles, trois collègues de travail , cheveux au vent, sourire éclatant, filent vers la Méditerranée au train laborieux d'une vieille 4L. Qu'importe le rythme poussif de cette pauvre voiture, le moral est au beau fixe.
Matin radieux-
Rafales de rires et
la chanson des cigales
Les paysages se succèdent comme autant de cartes postales. Bleu, rouge, vert, ocre... La journée est comme peinte par un artiste fou de couleurs. Des noms affluent et se bousculent dans ma tête: Georges Braque, Charles Camoin, Maurice de Vlaminck, Henri Matisse, André Derain...
Éclaboussures-
Sur la toile des pensées
Tableaux de Maîtres
Parties à l'aventure, à moment donné, une décision doit être prise. Quelle direction prendre? La première propose: "Le lavandou?" Huum! Depuis Aix en Provence? Trop loin! La seconde lance: "Lestaque?" Moues dubitatives. La troisième prend les choses en mains: "c'est moi qui conduis? Alors c'est moi qui décide!"
Sur la route des vacances
Flotte
Un petit air guilleret
Allez! Fouette cocher! Vaille que vaille nous avançons vers une... surprise. La route semble onduler sous la chaleur. Pins, oliviers, vignes, pins encore... Parfois, rompant la monotonie, un cyprès dresse son pinceau vers l'azur. Veut-il, peintre fauve, barbouiller le ciel en vert? Les contours tremblent dans l'air de plus en plus brûlant. Vivement que l'on arrive! Comme pour me répondre, voici un panneau indicateur: Cassis. Aaaah ! Enfin! Trouver une place à l'ombre pour la voiture. Prendre sacs et serviettes et zou! A nous le farniente en monokini sur Les Roches Plates. Sous les assauts de la lumière, le temps est aboli.
Feu solaire-
Plus un mot. Juste
le soupir du vent
Huile sur toile 174 X 238 cm - exposée à la fondation Barnes, près de Philadelphie.
La Vie se la coule douce dans cette clairière tout d'ocre baignée, il flotte comme un parfum de bien-être et d'oisiveté, de joie de vivre. Un paysage idyllique s'offre à nous où les personnages s'adonnent aux plaisirs sensuels, aux joies de la volupté et au plaisir de la danse.
Voltige des sens
ivresse de la danse-
une ronde bachique
Des femmes dénudées, lascives se prélassent, offertes au plaisir de l'amour : plusieurs scénettes dévoilent des corps nus évoluant dans la plus grande liberté, d'autres se laissent à contempler où l'amour se vit au grand jour dans un extrême libertinage.
Au centre deux vénus alanguies dans une posture libérée. Les corps nus sont célébrés dans la plus grande simplicité.
Muses enlacées-
un désir de jouissance-
sensualité
Sur la droite du tableau, un berger joue de la flûte debout. Cette vision concourt à donner beaucoup de fraîcheur et de sérénité à ce tableau.
Mais, le plus significatif dans cette toile est l'exacerbation des couleurs vives qui la magnifient et l'électrisent. Les couleurs contrastent fortement les unes par rapport aux autres. Il n’y a pas de nuance, ni de recherche de dégradés. Matisse libère la couleur pure, peignant par aplats. Il n’y a pas de lumière naturelle, ce sont les couleurs vives qui éclairent le tableau.
L'or, l'orange et le rougedynamisent la toile-la palette fauve.
Cette exubérance des couleurs annonce ce nouveau mouvement artistique, le fauvisme dont Matisse est le chef de file.
Le vers de Charles Baudelaire "Là, tout n'est qu'ordre et beauté, luxe calme et volupté" pourrait s'appliquer à cette toile qui nous fait partager la douceur et la volupté de l'instant.
et comme Louis Aragon, on pourrait dire que "l'optimisme de Matisse, c'est le cadeau qu'il fait à notre monde malade". Il va sans dire que cette phrase s'applique ô combien à la situation actuelle de pandémie que nous vivons.
Plénitude etdouceur de vivre-L'art salvateur
Claudie Caratini
La joie de Vivre" de Henri Matisse
Huile sur toile 174 X 238 cm - exposée à la fondation Barnes, près de Philadelphie.
Marcher dans la joie de vivre
Marcher dans la joie de vivre, comme au premier jour. Goûter la vie, à même la peau, nue ; respirer par le souffle du vent
bonheur d’une rondecomme des enfants heureuxrien qu’une utopie ?
Je marche dans une toile, emportée par la magie de formes et de couleurs délivrées du mensonge. Je respire la liberté, le regard ébloui. J’entends le message de la vibration primordiale tracée à la brosse sur une toile de maître
tout est simple et vrai
il n’y a que la beauté
qui s’exprime ici
Dogmes et religions ont confisqué la vraie nature des corps, ont confisqué l’idée même du bonheur originel, celui de la pureté enfantine, sans masque ni mensonge
pour le Paradis
on nous dit que c’est après,
qu’il nous faut souffrir
mais le Paradis en nous
vit au plus profond du cœur
Quelle miracle, un tableau qui offre de contempler la beauté et la vérité de corps parfumés d’ailleurs, que rien ne peut avilir. Ici le Paradis c’est maintenant, dans la joie de l’âme créatrice, enfin libre de danser nue, et sans reproche.
chemin de l’amour
-mensonge que la laideur-
la vie est merveille
le temple sacré de l’âme
se situe au cœur du corps.
Adamante Donsimoni - 14 mars 2021
sur « la joie de vivre » de Henri Matisse
Les retardataires, parfois laissés en commentaires
Au bonheur du joursur la page d'un herbiermariage mots-tableaux
Sans phareâmes et corps à nus
UN FAUVE
« Route tournante »
C'est une palette de couleurs
Chaudes et vibrantes
qu'André Derain nous délivre
Un moment explosif
De réalité modifiée
Il nous baigne dans une scène
Où les ocres, les feux, les jaunes
les verts crus, les violets, les bleus bruts,
Se répondent et s'accordent
Ondulent et s'élèvent
Avec force et netteté
Simplicité et vigueur
Alliant le labeur des personnages
Au foisonnement de la nature
Zut! je crois que mon commentaire n'est pas passé.
RépondreSupprimerBonjour Adamante ainsi qu'à tous les brins,
Ces deux toiles qui me plaisent beaucoup ont donné naissance à des interprétations assez différentes. Ce n'est que du bonheur que de les lire.
Merci et bravo à toutes
Bien amicalement
:)
Au bonheur du jour
RépondreSupprimersur la page d'un herbier
mariage mots-tableaux
Sans phare
âmes et corps à nus
Bravo ! Je reprends le fil en vous lisant avec grand plaisir.
Chaque instant est un cadeau. C’est pour ça qu’on le nomme « Présent ». Contempler les œuvres des artistes dits « fauves » nous réchauffent.
RépondreSupprimerJ’ai oublié de noter le titre de ma participation ? Je voulais dire : Les dessous des Fauves. (!) . Nous les connaissons, beaucoup à cause de cette petite Madame Weill au caractère aussi trempé que celui de Rosa Bonheur, il me semble.
Merci les Brins.
Chaque instant est un cadeau. C’est pour ça qu’on le nomme « Présent ». Contempler les œuvres des artistes dits « fauves » nous réchauffent.
RépondreSupprimerJ’ai oublié de noter le titre de ma participation ? Je voulais dire : Les dessous des Fauves. (!) . Nous les connaissons, beaucoup à cause de cette petite Madame Weill au caractère aussi trempé que celui de Rosa Bonheur, il me semble.
Merci les Brins.
Je viens de rajouter le titre et un texte en retard. Amicalement
SupprimerJe ne peux que bisser le commentaire de Martine qui m'a bien devancée !
RépondreSupprimermille bravo à l'Herbier
e temple sacré de l’âme
RépondreSupprimerse situe au cœur du corps."
Oh que oui! oh! que je suis d'accord.
Au coeur de ce corps que l'homme ou la femme sont, plutôt que de ce corps que la femme ou l'homme ont.
Après pour ce qui est de la façon d'accéder à la conscience de ce temple et de cette âme, il y en a de nombreux des chemins et l'art en est un des plus beaux.
Merci Mesdames pour vos "lectures de toiles" poétiques!
A bientôt!
Serge De La Torre
La main tendue vers la joie de vivre, celle qui parait parfois insaisissable mais nous offre ici de très beaux textes.
RépondreSupprimerMerci Adamante, merci à tous les brins.
Bonsoir l'Herbier, avec Matisse place à l'insouciance estivale dénudée, la légèreté, une pause bienheureuse, liberté chérie... avec Derain on est plus dans le labeur d'une chaude journée... merci les brins, au plaisir, JB
RépondreSupprimerJ'avais déjà lu certaines participations, avec un grand bonheur je les retrouve ici.
RépondreSupprimerMerci à tous pour ce partage, et à toi pour la tenue de l'Herbier.
Passe une douce soirée.
Le fauvisme n'a laissé personne indifférent..pour ma part, j'ai axé mon haïbun sur la globalité de l'oeuvre, mais, j'ai fort apprécié la diversité des textes sur ces deux tableaux. Bravo à tous les Brins!
RépondreSupprimerClaudie