Toutes les images (D.R.) ont un lien sur leurs sources, le plus souvent ici le Centre Pompidou, & le Musée d'Art Moderrne.
Vous pourrez les voir en grand sur le site et admirer les autres œuvres de l'artiste. Un autre lien ICI.
Merci pour vos beaux textes. AD
Musician with violin, 1919 - Marc Chagall -
Kinor
Il jouait, pour un verre ou deux Kinor
C'était l'homme au violon
Barbe rousse habit noir
Nez crochu
Sourire en demie lune,
C'était l'homme de circonstance...
Il jouait dans les noces
Les baptêmes, les enterrements de campagne
Des airs slaves qui savaient faire pleurer ou rire,
Contre, un verre ou deux...
Il jouait Kinor le juif
Parce qu'il ne savait rien faire d'autre
Avec ces doigts en or
Taillés pour l'archet
Pas pour être tailleur, comme Moché son père,
Qui lui en avait tant voulu...
Il ne jouera plus Kinor, il ne jouera plus
Des airs slaves à faire pleurer ou à rire
Contre, un verre ou deux...
Emporté par la mort
Il a emporté son violon dans la tombe
On l'entend jouer le juif, ses airs russes
Dans ses nuits noires à l'infini,
Enfin, c'est ce que racontent les paysans
A boire, plus d'un verre ou deux...
Fleurs et plumes, tableau de Chagall, Paris, Musée national d’art moderne, Centre Georges Pompidou
Rencontre insolite
aux clins d’œil complices –
boule de tendresse
Juste un songe, au cœur de la nuit. La lune, discrète apostrophe, en témoin, s’emplume.
Regards intenses
au-delà des mots –
atout cœur
D’un œil à l’autre, l’extase. Leur cœur, au vent de leurs émois, tourbillonnant à l’unisson, fleurissent en un bouquet champêtre.
Heureuse nuit
pour âmes en fête -
tableau surréaliste
Tandis que notre terre dort, le tête-à-tête d’un amour bleu s’éveille, magie nocturne jaillissant du monde enchanteur de l’artiste.
Parce que nous sommes deux
Bleu nuage vaporeux
Bleu magique de l'amour
léger comme le vent d'été
qui retient les instants souverains
parce que nous sommes deux
dans les bras du rêve échappé
de sa prison terrestre
Plus que les mots plus que les sons
les fleurs racontent le beau des âmes
la sensibilité la force des regards
et cette envolée merveilleuse
ouvre les portes de la sérénité
de la plénitude
Parce que nous sommes deux
cette deuxième naissance
enracinée sous la voûte céleste
accueille chaque petit bonheur
dévoile toutes les beautés du monde
quand se fanent les heures
Lettre à Monsieur Moïche Zakharovitch CHAGALov
de Liozna, près Vitebsk, Empire Russe,
aujourdhui Biélorussie.
Cher Vieux Monsieur,
Vous naquîtes au 19ième siècle le 7 juillet 1887, et mourûtes presque centenaire ; après avoir traversé le XXe siècle, connu une révolution, deux guerres et l’exil. Vous conjuguâtes toutes ces expériences avec de grands thèmes fondateurs et vous revisitez inlassablement votre ville natale, la tradition juive, la Bible, le couple, la famille..... et le cirque ! Vous sûtes vous affranchir des règles et des codes, tout en vous en nourrissant, demeurant toujours indépendant et libre.
Vous trépassâtes la veille de mes deux fois quatre ans (44 ans), le 28 Mars 1985. Et vous êtes toujours bien vivant puisqu’on parle encore de vous sur notre belle Planète. OUI, elle est belle notre Planète. À n’en pas douter quand vous nous la montrez au travers de votre regard.
En 1943, vous peignîtes un Tableau dénommé LE JONGLEUR, l’année de ma naissance ! (Aurions -nous quelques point de gémellité ?)
Bien des raisons pour que je vous chérisse.
LE JONGLEUR.
C’est celui-ci que je choisis à l’intention de mes Copinautes de l’Herbier de poésies. CLIC
En équilibre sur un pied
l’œil en éveil
Rouge sang et nuit noire
fleurs de la Bien-Aimée
village et temps qui passe lutrin de la Torah
univers Chagallien
Qui me dit tout du mien
Exil, Envol ! ....
Je m’arrache les cheveux. Choisir me fend le cœur, car je les aime tous vos tableaux et pas seulement vos Tableaux, mais encore, vos vitraux, vos céramiques, vos écrits, car tel ce JONGLEUR, vous vous jouâtes de tout. Vous ne fûtes pas le spectateur de ce cirque, mais DANS l’arène, grand frère ! vous êtes acteur à part entière . Vous êtes resté un gosse, hors du temps, et ça, j’adore. Alors je vous le dis, Vieux Monsieur, je me sens comme votre petite sœur.
Imaginons que vous fussiez encore là, aujourd’hui, dans votre enveloppe charnelle ? Que diriez vous ?
Oh je crois rien de plus que ce que hurle chacun de vos Tableaux, si richement colorés, si richement musicaux, si richement planants, plein d’amour, si richement enracinés dans la glèbe de Vitebsk, si richement remplis de rêves et de poésie. En un mot si HUMAINS.
Et moi j’entends : taisons-nous, mais taisons-nous, nous qui savons tout mais qui ne savons rien. Cessons ces guerres fratricides. Ces «c’est moi qui ai raison » . Revenons à l’Essentiel. Cultivons notre Esprit d’Enfance en ce temps de Noël. Gardons nos yeux émerveillés.
Pitié, plus de guerres de religion. L’on peut être Juif (ou tout autre) et le rester en profondeur, sans faire de mal à quiconque [••••••••••]
Plus de Peste ni de Choléra. Ni de .... Covida 19 ou plus. L’art est vital, essentiel, salvateur. Le rêve et la poésie font partie intégrante de la Vie. Une autre manière de dire les choses, un autre Regard ....
Merci Marc Chagall du Temps où vous choisîtes la France des Lumières comme patrie d’élection, que vous quittâtes durant le régime de Vichy. Mais vous y êtes revenu.
Merci Marc Chagall , Moïche Zakharovitch CHAGALov pour ce temps oû vous fûtes heureux d’habiter la France , et contribuâtes à enrichir son patrimoine.
Je vois parfois les choses un petit peu comme vous.
Françoise Isabel
L'amante aux larmes de lune
Vêtue du clair obscur
Perles nacre et soie bleu nuit
Silhouette ténébreuse
L'amante aux larmes de lune
Déambule à l'orée de ses rêves
S'immisce dans ses chimères
Trouble l'azur de son regard
Fait frissonner l'ourlet de ses lèvres.
La vie, Chagall, 1964, publié dans Il Dialogo di Monza
Évoquer Chagall, c'est grimper comme des fous les marches du grand escalier pour arriver au poulailler avant la fin de la sonnerie et de la fermeture de la salle. Avant l'extinction des lumières.
Ouf, reprendre son souffle,
la scène en bas, minuscule,
plein feux sur la voute.
Chercher sur la Toile en se laissant vagabonder sur l'escalier imaginaire. Images du Net. Rêverie fissurée par un souvenir oublié. La diapo était nette quoique rognant l' oeuvre sur les côtés ; le poster réussi sinon tout à fait fidèle aux couleurs.
"La vie", de Chagall,
célébrant les arts vivants,
prélude au plafond.
La vie qui palpite dans les balles des jongleurs, dans les orteils souffrants des danseuses, dans les ailes des oiseaux. La vie qui fait vibrer l'air sous les archers des violons, dans le souffle d'une flûte et d'un hautbois ou d'une trompe, les gongs des cymbales ; qui survit aussi, pour combien de temps, près de la barque surchargée, tout là-haut à gauche des Tables de la Loi, encore intactes.
Sous l'échelle céleste
montera ? montera pas ?
Meunier ou Jacob
Dans leur bulle les amoureux de Peynet rêvent leur futur, sans se soucier des écueils, ni de l'immense oiseau bleu comme la nuit qui souffle sur les braises de leur sommeil. En son sein, l'oisillon se devine. En haut de l'échelle, la lune est bien au rendez-vous du soleil.
Ils auront leur enfant roi
béni par les arts en fête.
©Jeanne Fadosi, dimanche 20 décembre 2020
Le violoniste absent
Le violoniste est absent
Mais quelque part
Peut-être
Perdu dans le bleu
Dans une maison
Sous globe éclairé lune
J’entends pleurer l’archet
Des notes s’envolent
Par deux
Couple amoureux
Elle
Porte un long voile blanc
Il s’élève
Vers les buissons du ciel
Arc-en-ciel délavé
Larmes de neige
Le froid
Nouvelle demeure
De l’Aimée
Lui
Porte le bleu
Bleu solitude
Bleu cœur orphelin
Sa bouche s’ouvre vers le ciel
Cri atone
Déchirant la nuit
Bleue
Comme son âme blessée
Là-haut
Au-dessus des Hommes
Un oiseau porte flamme
Jaune
Comme la lune
Comme l’étoile
Aux piques acérées
De l’exclusion et des pogroms
Deux notes
Sur la partition de l’amour
Inséparables
Séparés
La toile est un porte peine
Illustré couleur de larmes
Les brosses
Devant le chevalet
Attendent le prochain sanglot.
Chaque jour est un jour d’adieu.
Samedi 19 décembre 2020
Et si vous aimez la musique contemporaine CLIC
LE COIN DES RETARDATAIRES
"Fantaisie de Noël" |
J'ai choisi "Fantaisie de Noël" pour rendre compte de l'univers de Chagall !
Ce tableau a été peint en 1938 quand Chagall, même en exil, a la volonté de fêter Noël.
Un horizon bleu, si bleu parcheminé d'un rêve, celui d'un peintre en quête d'Espoir, de solidarité pour Noël!
Un horizon bleu
où la ferveur grandit-
un ange passe
Un ange éperdu descend du ciel, gagné par la féerie magnifiant le Paysage.
Une partition insolite
des fantaisies surréalistes-
l'onirisme du peintre
L'Envol d'un cheval blanc dans les nues nous transporte de joie, quelle douce cavalcade! Même un sapin vert poétise l'espace dans un ciel d'ouate jauni !
Un univers surréaliste nous émerveille avec l'Envol d'un parapluie jaune éblouissant, comme un vrai soleil qui rit!
La partition se fait Amour et symphonie en blanc majeur : dans la vallée recouverte d'un grand manteau blanc, un couple d'amoureux s'étreint, souvenir radieux de son union avec Bella..
La partition devient un hymne à la Joie dans ce désert de neige.
Désert de neige
un visage souriant-
une note d'espoir
Dans ce conte- tableau, Chagall se fait l'apôtre de l'Avenir car cette fantaisie de Noël fait naître un rêve somptueux pour des jours meilleurs...
La vie coloriée
d'un Chant d'Espoir-
fêter Noël
Cette toile illustre parfaitement les mots de Marc Chagall :
"Si toute vie va inévitablement vers sa fin, nous devons durant la nôtre, la colorier avec nos couleurs d'amour et d'espoir."
Bien amicalement
Claudie Caratini.
Bonjour l'Herbier, choix de tableaux différents, pour des écrits fort bien inspirés ! Encore une fois bravo... et merci Adamante, au plaisir, jill
RépondreSupprimerDe belles inspirations, de beaux textes...
RépondreSupprimerJ'espère participer bientôt.
Annette
Bonjour Adamante ainsi qu'à tous les brins.
RépondreSupprimerUne nouvelle page , toujours aussi somptueuse! C'est un vrai bonheur que ce rendez-vous Adamante. Merci aussi pour cette belle mise en page.
Au plaisir sur d'autres partages
:)
Tout est dit et surtout tout est peint par un artiste hors pair...
RépondreSupprimerL'art par son art (peinture, vitraux, mosaïques) de susciter des mots de poésies. un rendez-vous magique entre réalisme et onirisme
RépondreSupprimerBravo Claudie pour ce beau choix, ce tableau de Chagall est vraiment un clin d'œil souriant dont nous avons tant besoin aujourd'hui !
RépondreSupprimerMerci, Adamante, pour la publication...j'ai aimé les différentes partitions de l'Herbier qui m'ont fait connaître d'autres peintures de Chagall! un joli écrin de beauté et d'onirisme! Merci à chacune d'entre-vous pour cette poésie!
RépondreSupprimerClaudie
Je reviens lire Claudie
RépondreSupprimerUn autre joyau qui vient se poser dans ce bel écrin de l'Herbier. Et cette merveilleuse citation pour conclure. J'aime! :)
Je bisse Martine. Excellent choix et haïbun sur cette fantaisie de Noël de Chagall
RépondreSupprimerQuel cadeau cette lecture, une grande diversités d'oeuvres mises en mots avec cette superbe fantaisie de Noël qui s'adapte parfaitement au moment.
RépondreSupprimerbravo à toutes et merci Adamante
Bonsoir Adamante et tous les brins
RépondreSupprimerC'est un festival de couleurs, de mots et de voyages,une très belle page riche de nos diversités et de nos rêves !
Merci et doux Noël à tous les brins.