Franz Marc |
Extase
Dans un vallon merveilleux, deux chevaux vont l'amble, en rêvant, assoupis, l'imaginaire s'emballe.
Rêvant de galop
chevaux, naseaux en éveil-
le peintre nous émeut
Mais où rêvent-ils de batifoler ? Battre la campagne, sentir toute la sensualité de la forêt sous leurs crins vifs ou fouler l'herbe verte de la prairie, tant d'horizons possibles...
L'appel de la forêt
sentir l'humus de la terre-
leur crinière bleue miroite
Un prompt arrêt au bord d'une rivière frétillante les fait hennir de plaisir.
Au bord du ru
leurs sens chavirent-
l'envie de ruades
Un bonheur illusoire ou qui dure au moins l'espace d'un instant, celui de l'onirisme.
Leur hennissement
fait bruire les roches
au fil de l'eau
Enchantement des sens, utopie, réalité, abstraction, la toile déroule son mystère sous nos yeux captifs.
Toile enchanteresse
une vie de cavalcades-
le peintre du cheval
Claudie
Février 2017, j’avais écrit
Rêve arc-en-ciel
d’une nuit chevaline -
sommeil bleu
***
Tendresse d’un soir
à l’écurie –
palette d’une berceuse
***
Songes équestres
aux rayons de lune –
verte espérance
Aujourd’hui, je rajoute :
Sous le rayon vert
d’un jour sans fin
pourquoi dors-tu toujours ?
Sur ton flanc
Je m’enracine
cherchant ton souffle de vie
Ma jeunesse s’épaule sur toi
en s’abreuvant
A la source de ta tendresse
Puis-je espérer encore
des jours arc-en-ciel
à l’ombre de ton souvenir ?
http://jardin-des-mots.eklablog.com/
Le petit cheval
L'été bat son plein en Haute Vallée. Impérial, Phébus rayonne d'une ardeur volcanique. Quelle chaleur! L'air semble onduler sur les blés flavescents.
Août
Son brasier
Sa fièvre
Champs et prairies semblent déserts. Pas un mouvement. Et pourtant, en étrécissant les yeux, là-bas, on aperçoit un troupeau de vaches ruminant paisiblement à l'ombre d'un chêne bis-centenaire.
Une pie jacasse
Sur le vol d'un bourdon-
Les cigales en joie
Près du bois aux cerfs, un éclat émeraude vibre d'étrange façon. En s’approchant, quelle surprise! Ce joyau est un tapis d'herbes velours bordé d'eau chantante. Oasis de fraîcheur où aime à rêvasser Flèche Nacrée, le petit cheval. Glougloutant, apaisant, le ruisseau projette alentours les larmes cristal de Gaïa; les bulles saphir volées à une truite; maintes gouttes indigo parfumées à l'aventure... Flèche Nacrée, naseaux frémissants, hume avec délice ces cadeaux ruisselants.
Après-midi feu-
La chanson de la source
Et le rire d'un cheval
Le voile des apparences
Début des années 1900
Le soleil vert a endormi le petit cheval. Son imaginaire met de la couleur dans ses rêves ou sous les poils de soie de l'artiste peintre. Le monde est si laid que pour lui survivre et échapper à sa folie, il déserte le monde des humains, puis même les animaux.
Loin des apparences
L'abstraction est son refuge,
sa cure de santé
Début des années 2000
L'enfant de la ville ne connait que des chevaux par écrans interposés. A l'autre bout du monde l'un des derniers enfants des steppes apprend, sous l'œil tendre et sévère de son père, à dompter les derniers chevaux sauvages.
Le vent de la plaine
murmure à l'herbe et aux joncs,
inlassablement.
Persan et Mars
Chut !
Le petit cheval bleu
Persan
Couché dans la poussière
D'un été aride
Se rêve licorne,
Créature de légende.
Sans bruit
Le petit cheval rouge
Mars
A ses côtés
Résiste à l'appel du sommeil
Et ses mirages
Ce pays à l'effet opium.
« Loin dans l'abysse
d'un esprit interstellaire
Se réincarner»
Sur le petit cheval bleu
Persan
A poussé la corne mythique
D'un vert Sinople.
Chut !
De l'autre côté du miroir
Il y a un autre monde, fantastique...
Le petit cheval rouge
Mars
A ses côtés
Résiste à l'appel du sommeil
Et ses mirages
Ce pays à l'effet opium.
Mais,
Pour combien de temps encore... ?
«Rejoindre Persan
une paire d'ailes dans le dos
Céleste Pégase »
Partition blanche
Il dort
Il se confond à l’herbe
Au soleil
Il dort
Il rêve
La Terre semble bercer ses désirs
De chevauchées débridées
En joie et couleurs
La paix arc-en-ciel
Irradie de ces paysages
Ensemencés de vie
Il rêve
D’un autre comme lui
Qui le rejoindrait
Ils s’enuageraient
Dans la tendresse
La brise leur murmurerait
À l’oreille
Leurs envies de galop
Leur soif de hennir
Jusqu’à l’infini du ciel
Leurs crinières flottant
Jusqu’au bord de la lumière
Il seraient ivres de liberté
Il dort
De L’autre côté de son monde
Un peintre l’observe
Il rêve
Il s’identifie à son œuvre
Il est cheval
Assoupi
Dans une apothéose mystique
Rêveur rêvé
Engendré par le rêve
Il est l’hôte tant espéré
Du rêve de son œuvre
Quelques lignes se déforment
Prémices d’angles interrompant la courbe
La forme s’enfuit
Il faut sortir du cadre
Les pigments explosent
Irradient la toile
Les dimensions s’imbriquent
Formes inextricables
Condamnées à l’étranglement.
S’évader !
Hennir
Hurler
Ne plus entendre ces grondements
Annonciateurs des ténèbres
L’éclat
Il faut l’éclat !
Mais c’est un autre éclat
Bientôt
La main vaincue
Déposera la brosse
Ce sera
Le grand silence
Du sang versé
Et là
Couché
Toujours rêvant
Le petit cheval
Continuera de s’ensonger
Dans la lumière
Douce comme un regard
D’enfant émerveillé
Mais soudain tout change
Je le découvre
Couché sur le flanc
Dormant d’un tout autre sommeil
Est-ce les grondements
Que je crois percevoir
Qui troublent ma vision ?
Je crains le Da capo
De cette partition infernale
Interprétée
Jusqu’à l’écœurement
Depuis l’aube des temps.
Dehors le vent souffle
Mon rêve
Le rêve de Franz Marc
Ou celui de son petit cheval
Allongé sur le flanc ?
Il dort et se confond à l’herbe…
Mon cœur ouvert s’incline
Partition blanche.
4 novembre 2020
Pouvez-vous me laisser le lien sur la page précédente en commentaire ?
Un grand merci.
Nous l'avions eu en 2017, il me semblait bien, mais qu'importe, ils sont revenus pour notre plaisir de lecture ! Bravo les brins... au plaisir Adamante, jill
RépondreSupprimerMerci pour cette page magnifique.
RépondreSupprimerJ'avais déjà lu certaines participations chez leurs auteurs, mais j'avoue que je n'avais pas visité tous les participants.
Passe une douce journée.
Après ces cavalcades et ses rêves arc-en-ciel la semaine de l'Herbier sera galopante à n'en pas douter !!! Quel plaisir que tous ces rebondissements sur un tableau qui touche ! Bonne semaine !
RépondreSupprimerBonjour Adamante,
RépondreSupprimerCette toile a inspiré de magnifiques écrits. C'est beauuuuu! Merci et bravo à tout le monde.
Je reviendrai dans la journée pour commenter sur les blogs.
Bien amicalement
;)
merci pour cette page et ces poèmes sensibles
RépondreSupprimerUn beau complément réactualisé, avec de neuves signatures à la page où nous nous avions déjà travaillé sur ce tableau. Un bon souvenir!
RépondreSupprimerhttps://imagesreves.blogspot.com/search/label/Chevaux%20r%C3%AAvant
Bonjour tous les brins,
RépondreSupprimerMerci pour ce beau festival d'images, de couleurs et de plumes nées de cette toile si émouvante!