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vendredi 28 juin 2019

La page 147



Photo Carine Noushka


La barque glissait silencieuse sur les canaux des hortillonnages. Une kyrielle d'oiseaux s'accommodaient tant bien que mal des visiteurs. Un héron dérangé soudain s'envola tandis qu'un grèbe placide nourrissait une nichée au ras de l'eau, juste protégée par des herbes. Les cygnes se pavanaient non loin des colverts, les poules d'eau pêchaient. Nous aurions pu apercevoir cette spatule facétieuse.

Spatule élégante,
emmène-moi sur tes ailes
comme ce gosse suédois

visiter tous les pays
de tes parcours migrateurs.

Laisse-moi rêver
que le monde est paradis
glissant sur tes plumes.

Tant de beauté concentrée
sont l'avant-goût du bonheur.



illustration musicale
Eddy Constantine, L'homme et l'enfant









       



La Spatule qui ne laisse de bois...
La cigogne donne dans les bébés,
La Spatule se donne en cuisine
Marchandant son vert j'ai 
Chez un Bocuse
Point du beignet de Ducasse
Ou du repas de Carême
Avec Loiseau on Veyrat ce qu'on verra...

Hermé m'en la Spatule
De ton herbe des lagunes
 Ratatouille entre autres
Ne discute jamais écu,
Ton prix sera Lenôtre
Même si ça nous coûte un Bras !

Toujours tu tombes à Pic la Spatule
Dans nos Chapel de chef coq, toqué de cuisine,
Savoy bien une étoile
Que tu nous décrocheras là-haut
Toi qui tutoies le Ciel...

Elle est passée par ici, oh
Elle repassera par-là, ah...
Elle vole elle vole la Spatule
Au secours du maître queux
Qui a du plomb dans l'aile...

jill bill (sans lien)










Enquête saisonnière :

Ce jour-là, dans un grand cri, le printemps s’envola emportant sur son dos, les rameaux de sa tendresse. Aurait-il eu peur de l’été ?
Depuis ce jour, happées, par la pression des ardeurs humaines, les saisons, en émoi, se heurtent et se bousculent. Leur tension évolue au plus haut de la gamme. Un jour sans, un jour avec, leur moral, en porte à faux, s’enraye.
Sans la tendresse du printemps, point de chaleur de l’été, point de couleurs de l’automne, adieu le manteau blanc de l’hiver…
Le ciel, rancunier, s’embrume. La terre tantôt se dessèche, tantôt s’inonde, tandis que le baromètre du temps cherche sans relâche où le printemps a bien pu s’envoler ?
Si, au gré de vos promenades, vous le rencontriez, dites-lui combien, sans lui, le monde est déboussolé…


















La spatule joueuse
D'un long ruban feuillu
Fera son nid

Le ciel est à l'oiseau
Il est voyage


Un nuage de chaleur
Un souffle et le vent tombe
    Tout est silence

La mouche ne zonzonne plus
Le soleil écrase tout

Je volerai bien loin
    Tu viendras boire à la source

Quand le sable aura tout recouvert
Il neigera des cendres







            



La  grande Dame blanche


Où voles-tu grande Dame blanche avec ton étole de verdure ?
Est-ce ainsi qu’à présent tu te prépares pour ta danse nuptiale ?
À moins que ce ne soit fête autour de l’étang, une sorte de mardi-gras où les oiseaux, enclins à se divertir, viendraient grimés, sur le thème du végétal.
Peut-être es-tu tout simplement en route pour les îles où des ukulélés t’attendent, impatients de te voir danser avec leurs vahinés.
Je rêve de tout ce que je ne sais pas en te voyant.
Ta grâce enchante le quotidien du ciel, vision peu banale que celle d’un oiseau habillé de verdure.
Mais je sais que tu chantes belle Dame blanche. 
Annonces-tu le renouveau ?
Portes-tu sur ton épaule ce qui peut-être demain accueillera ta descendance ?
Comment savoir, moi qui ne sais pas ton chant, moi qui rêve dans la dimension rétrécie de mes pauvres idées d’espace et de liberté ?

Vole Spatule
porte loin ton étole
-le vert de l’espoir

À l’horizon, disparue,
s’arrêtera mon rêve.


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2 commentaires:

  1. Cette belle spatule de Carine entre poésie et humour m'a régalée !

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  2. J'avais déjà lu certains des textes... merci de les avoir tous réunis ici, c'est une belle page de nouveau.
    Bises et douce journée.

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