Photo Carine Noushka |
La barque glissait silencieuse sur les
canaux des hortillonnages. Une kyrielle d'oiseaux s'accommodaient tant bien que
mal des visiteurs. Un héron dérangé soudain s'envola tandis qu'un grèbe placide
nourrissait une nichée au ras de l'eau, juste protégée par des herbes. Les
cygnes se pavanaient non loin des colverts, les poules d'eau pêchaient. Nous
aurions pu apercevoir cette spatule facétieuse.
Spatule élégante,
emmène-moi sur tes ailes
comme ce gosse suédois
visiter tous les pays
de tes parcours migrateurs.
Laisse-moi rêver
que le monde est paradis
glissant sur tes plumes.
Tant de beauté concentrée
sont l'avant-goût du bonheur.
illustration musicale
Eddy Constantine, L'homme et
l'enfant
La
Spatule qui ne laisse de bois...
La
cigogne donne dans les bébés,
La
Spatule se donne en cuisine
Marchandant
son vert j'ai
Chez
un Bocuse
Point
du beignet de Ducasse
Ou du
repas de Carême
Avec
Loiseau on Veyrat ce qu'on verra...
Hermé
m'en la Spatule
De
ton herbe des lagunes
Ratatouille entre autres
Ne
discute jamais écu,
Ton
prix sera Lenôtre
Même
si ça nous coûte un Bras !
Toujours
tu tombes à Pic la Spatule
Dans
nos Chapel de chef coq, toqué de cuisine,
Savoy
bien une étoile
Que
tu nous décrocheras là-haut
Toi
qui tutoies le Ciel...
Elle
est passée par ici, oh
Elle
repassera par-là, ah...
Elle
vole elle vole la Spatule
Au
secours du maître queux
Qui a
du plomb dans l'aile...
jill
bill (sans lien)
Enquête saisonnière :
Ce jour-là, dans un grand cri, le printemps s’envola
emportant sur son dos, les rameaux de sa tendresse. Aurait-il eu peur de
l’été ?
Depuis ce jour, happées, par la pression des ardeurs
humaines, les saisons, en émoi, se heurtent et se bousculent. Leur tension
évolue au plus haut de la gamme. Un jour sans, un jour avec, leur moral, en
porte à faux, s’enraye.
Sans la tendresse du printemps, point de chaleur de
l’été, point de couleurs de l’automne, adieu le manteau blanc de l’hiver…
Le ciel, rancunier, s’embrume. La terre tantôt se
dessèche, tantôt s’inonde, tandis que le baromètre du temps cherche sans
relâche où le printemps a bien pu s’envoler ?
Si, au gré de vos promenades, vous le rencontriez,
dites-lui combien, sans lui, le monde est déboussolé…
La spatule joueuse
D'un long ruban feuillu
Fera son nid
Le ciel est à l'oiseau
Il est voyage
Un nuage de chaleur
Un souffle et le vent tombe
Tout est silence
La mouche ne zonzonne plus
Le soleil écrase tout
Je volerai bien loin
Tu viendras boire à la source
Quand le sable aura tout recouvert
Il neigera des cendres
La
grande Dame blanche
Où voles-tu grande Dame blanche avec ton
étole de verdure ?
Est-ce ainsi qu’à présent tu te prépares
pour ta danse nuptiale ?
À moins que ce ne soit fête autour de
l’étang, une sorte de mardi-gras où les oiseaux, enclins à se divertir,
viendraient grimés, sur le thème du végétal.
Peut-être es-tu tout simplement en route
pour les îles où des ukulélés t’attendent, impatients de te voir danser avec
leurs vahinés.
Je rêve de tout ce que je ne sais pas en
te voyant.
Ta grâce enchante le quotidien du ciel,
vision peu banale que celle d’un oiseau habillé de verdure.
Mais je sais que tu chantes belle Dame
blanche.
Annonces-tu le renouveau ?
Portes-tu sur ton épaule ce qui peut-être
demain accueillera ta descendance ?
Comment savoir, moi qui ne sais pas ton
chant, moi qui rêve dans la dimension rétrécie de mes pauvres idées d’espace et
de liberté ?
Vole Spatule
porte loin ton étole
-le vert de l’espoir
À l’horizon, disparue,
s’arrêtera mon rêve.
Mon livre Romano les lettres à Grand-père est sorti c'est ICI
Cette belle spatule de Carine entre poésie et humour m'a régalée !
RépondreSupprimerJ'avais déjà lu certains des textes... merci de les avoir tous réunis ici, c'est une belle page de nouveau.
RépondreSupprimerBises et douce journée.