Maurice Denis, Avril (Les Anémones), 1891, Collection particulières (Tous droits réservés © Paris, ADAGP, 2012) |
Maurice Denis au bois
De vert de violine et d'or
De fleurs blanches sous les bouleaux
Le peintre nabi a créé un printemps
De charme et de lumière
Qu'avril a suggéré
A l'image du paradis
Furtivement un couple passe
Cueillez cueillez ces fleurs étoilées
Humez roses ou résédas
Tant que le loup n'y est pas !
En
embuscade à l'écart de la sente, la dame de deuil et sa corneille observent les
butineuses. Quelle forfaiture conspire-t-elle ? Le printemps dans sa course du
temps indispose ses projets funestes.
Sous
les grands troncs nus
chauffées
au soleil d'avril
elles
sont offrande pure.
Sur
la sente elles grappillent des fleurs de vie pour quelque remède, quelque
infusion, quelque crème de beauté, quelque onguent quelque philtre de douceur.
Sans
rien dérégler
de
l'horloge de l'univers
avec
gratitude.
La
dame noire se résigne à céder la place à la sève prête à l'assaut des fûts
séculaires pour aller là-haut, tout là-haut, nourrir les canopées et, dans
l'éclatement silencieux des bourgeons, épanouir les feuilles en mille éclats de
lumière.
Entre
deux saisons
des
vies tapissent le sol
ivres
de soleil.
Bientôt
sous les frondaisons
l'ombre
sera don de fraîcheur.
Illustration
musicale : Mouloudji Merci la vie, une chanson peu connue dont j'ignore la date
et l'auteur des paroles.
mais pour tout savoir :
Renaissance
Symphonie
en blanc illuminant le tableau d'un Printemps fleuri tout empreint de beauté.
Même les arbres de la forêt scintillent, et y serpente un chemin où s'éclot le
renouveau de Dame Nature dans ses habits tout neufs.
un chemin
parsemé
d'anémones
virginales-
renouveau
Deux
jeunes filles cueillent des fleurs, un couple se promène dans ce bois rayonnant
où tout respire la sérénité
Bois
enchanté
ou forêt
primesautière
-zénitude
De cette
peinture, se dessinent la douceur de vivre, la communion des cœurs, et se
dégage une certaine philosophie de la vie basée sur l'optimisme, la foi dans la
Nature
Bucolisme
et
arborescence
sublimée-
Nature
magnifiée
Chantons
cette nature
et
préservons la Planète
Claudie
Chansons pour les cueilleuses d’anémones.
Dans cette forêt des merveilles
Tout est calme et pourtant
Des promeneurs tout de noir vêtus
Semblent sous leur parapluie noir ne rien
vouloir voir
Tout est calme et pourtant
De belles dames à genoux
Ne sont pas là pour prier ni même pour
s’amuser
Tout est calme l’air embaume et pourtant
En prêtant l’oreille
Dans ce silence parfumé
J’entends les cris des anémones sauvages
Et croyez-moi percevoir le cri de
l’anémone sauvage
Le soir au fond des bois me fend le cœur
Ce cri vient mourir au bas de la colline
Parmi la bise errant en courts abois
L’anémone sauvage pleure
Et dans ce cri qui monte alors que le
soleil décline
Je vois son agonie
Qu’on aurait pu croire câline
Mais qui dans le beau vase du salon
Sera lente et navrante à la fois
Il fait doux en ce soir printanier
Où se dorlote un paysage lent
Moi à travers ce couchant couvert d’un
bleu à l’âme
J’entends comme un long soupir triste de
dame nature
Ne cueillons pas les fleurs sauvages
Elles aiment tant avoir la liberté
D’offrir aux promeneurs une surprise
enchantée.
(PS : Il y a du Verlaine dans
l’air de cette chanson. « Le son du cor s’afflige vers les bois »
Verlaine dans son recueil Sagesse en 1881)
ou
Les
anémones de Giverny
ou
La grâce de la soumission
Le bois s’est éclairé de blanc.
Partout le printemps éveille la vie. Dans les branches, dans les terriers, en
haut des herbes, jusqu’au moindre bruissement des feuilles sous la brise, le
parfum de l’air nouveau s’insinue. Tout se met à chanter, à danser, à fleurir.
Les cœurs reçoivent un appel impérieux à s’ouvrir.
Les
anémones
explosent
leurs corolles
sur
la mousse
Dames du temps jadis, courbées
avec élégance vers le parterre fleuri, le peintre vous a cueillies dans le
secret espoir de vous déflorer. Image d’Épinal où tout est à sa place, de la
grâce féminine à la fleur d’ornement. Le tableau se veut idyllique pour masquer
l’ignominie d’un monde phallocrate mettant en exergue faiblesse et fragilité, afin
de bien marquer sa supériorité.
Femmes
bibelots
tout
en vous n’est que grâce.
L’odieux
mensonge.
©Adamante
Donsimoni
Le coin des retardataires :
Estampe indienne au Bois de Boulogne
Un seul geste suffit pour faire un chef d'oeuvre
Au loin, un sombre couple d'amants,
Crie à sa manière la perfection du moment .
Pour eux, la mer est une perspective évadée.
La vernale blancheur d'un bouquet,
Vaut la grâce d'un genou en terre
La main nue d'une élégante accroupie,
Met de l'or au paysage de soleil ébloui.
Cueillir la saison
en oubliant qu'elle passe
sans jamais trépasser
puisqu'elle renaîtra
d'une année à l'autre
Cueillir la saison
ses fleurs et ses odeurs
en sachant que demain
elle va déjà nous quitter
l'une la précède l'autre la suit
Cueillir la saison
fille, femme, mère
soucieuse de sa beauté
pour ne jamais la perdre
au fil des jours qui s'égrènent
Cueillir la saison
en aimer chaque couleur
avant qu'elle ne s'estompe
silencieux le noir passe
pour éteindre la lumière
ABC
en oubliant qu'elle passe
sans jamais trépasser
puisqu'elle renaîtra
d'une année à l'autre
Cueillir la saison
ses fleurs et ses odeurs
en sachant que demain
elle va déjà nous quitter
l'une la précède l'autre la suit
Cueillir la saison
fille, femme, mère
soucieuse de sa beauté
pour ne jamais la perdre
au fil des jours qui s'égrènent
Cueillir la saison
en aimer chaque couleur
avant qu'elle ne s'estompe
silencieux le noir passe
pour éteindre la lumière
ABC
Oups, merci Marine et Jamadrou, dans l'ombre noire je n'y avais pas vu un couple sous un parapluie. La vue est fragile. L'imaginaire s'y substitue et adapte la réalité. Merci les brins et merci Adamante qui en compose les gerbes.
RépondreSupprimerFleurs parmi les fleurs
RépondreSupprimerelles cueillent le printemps
eux ne font que passer
leur cœur en bandoulière
accroché à une autre saison
demain peut-être
verront-ils fleurir l'été ?
ABC
http://jardin-des-mots.eklablog.com/
(juste un petit texte en passant, nous sommes encore vendredi)
Bonjour, Adamante
RépondreSupprimerMon 1èr com s'est envolé, je crois...je disais que ta page était magnifique avec de belles compositions variées avec en prime, une chanson de Mouloudji! que du bonheur! J'ai apprécié, notamment, ta version avant-gardiste. Bravo à tous ces brins qui ont magnifié la charmante toile de Maurice Denis.
Claudie
Cueillir la saison
RépondreSupprimeren oubliant qu'elle passe
sans jamais trépasser
puisqu'elle renaîtra
d'une année à l'autre
Cueillir la saison
ses fleurs et ses odeurs
en sachant que demain
elle va déjà nous quitter
l'une la précède l'autre la suit
Cueillir la saison
fille, femme, mère
soucieuse de sa beauté
pour ne jamais la perdre
au fil des jours qui s'égrènent
Cueillir la saison
en aimer chaque couleur
avant qu'elle ne s'estompe
silencieux le noir passe
pour éteindre la lumière
ABC
C'était un beau tableau, et la page est superbe.
RépondreSupprimerMerci à tous.