• Crédits : William Anders / NASA |
La
rose et le réséda
le
concept et la matière
et
une cathédrale minérale
Des
hommes et des dieux
des
chênes dressés vers le ciel
et
une cathédrale végétale
Des
corps et des âmes,
des
coraux comme mausolées,
et
une cathédrale engloutie
Dis-moi
donc Pierrot
de
tout là-bas sur la lune
voit-on
les forêts brûler ?
Dis-moi
Colombine,
depuis
la mer des nuages
voit-on
d'un joyau les flammes ?
Terre Bleue
Ce jour là
Ils l'ont vue bleue
Les hommes de l'espace
Belle comme au premier jour
Notre Terre Mère
Ils l'ont vue perle d'azur
Agathe dans l'aura de la lune
Mouvante et incandescente
Symphonique
Dans la nuit elle nous berce
Parfois elle tremble
Elle forge des heures fourvoyées
Pailletées de mensonges
De nuages imprécis
Comme ces voiles
Qui masquent nos rêves
Terre vue du ciel
Bordée de mystères
Insaisissable
Turquoise ou indigo
Fantasmée
Au clair de la lune
Il y avait Pierrot
Jean aussi
Ni l’un ni l’autre
N’avaient les pieds sur terre
Au clair de la terre
Il y a la lune
Ciel noir sans étoile
Pour une planète bleue
De marées en éclipses
Rêvant de s’amarrer aux cieux
Beau et long voyage
D’un rêve prenant forme
Objectif lune
« Un petit pas pour
l’homme
Un grand pas pour
l’humanité »
Avant l’heure
Hergé l’avait écrit
On a marché sur la lune
©ABC
Rebecca
Je vis l’éclat sur la margelle,
en même temps que remontait la fraîcheur des profondeurs, caressant le visage de celle qui se
penchait au-dessus.
Je vis au fond la surface noire,
dans laquelle rien ne venait se refléter;
je vis qu’elle contenait tous les
chagrins de ceux et celles qui avaient lutté ici.
Je vis la source, depuis
Jérusalem elle avait traversé la terre, peut être même était-elle allée
jusqu’au centre;
je vis qu’elle s’était enrichie
de tous ces sédiments qui nourrissent un peuple, je vis les détours et combien
de fois elle eut pu se perdre dans les tréfonds de pays oubliés, ou dans les
déserts arides qui dessèchent jusqu’aux larmes.
Je vis Rebecca se pencher au-dessus
du puits et remplir sa cruche à la margelle.
Je la vis s’éloigner, altière, le
vase sur l’épaule droite, tandis que sa longue chevelure de feu se balançait
dans son dos.
Je vis la finesse de ses cuisses
dans la transparence de sa robe, les longues flammes de ses cheveux semblaient
lécher ces voiles.
Je vis Rebecca s’éloigner jusqu’à
devenir un point, un point aussi petit et lumineux que Vénus, déesse devenue
étoile.
Je me vis allongé dans l’herbe,
les mains derrière la tête, contempler les réverbères de l’univers s’éclairer
un à un, et la Voie lactée d’un coup déversait sa semence.
Je vis le manteau de la nuit se
transformer en une longue traîne poudrée.
Je vis la Terre d’en haut, elle
était cet îlot bleu mêlé d’écume, mais les fourmis qui grouillaient dessus
semblaient ignorer son unicité.
Je vis des brindilles flotter
dans un rayon de lune, et elles me chatouillaient les mains.
Je vis la main de Rebecca saisir
la cruche et se verser l’eau claire sur le cou et la poitrine.
Je vis ses cheveux devenus lianes
embrasser ses seins, comme je les enviais !
Je vis son sourire et le rose de
ses lèvres. Sa langue, frottant des dents fines et pointues, éclataient les
perles d’eau brillantes.
©Myriam Roux
A l’appui de ©Thoinot Arbeau, «
Belle qui tiens ma vie… »
Belle qui tiens ma vie
Captive dans ta ronde
Avec ta robe d’opale aux voiles
d’écume
Tu retiens mon errance
Sans toi je suis poussière
Tu retiens mon errance
Sans toi je serais vaine
Toi qui fais tournoyer
Mon âme vagabonde
Il n’y aura jamais
De nuit sur ton épaule
Danse mon Unique sous mes pâles
lueurs
Avant que la nuit sidérale
Ne nous avale
©Myriam Roux
Bleu Terre
Bleu Terre
Bleu Terre
Bleu Terre
Du haut de l’immensité
Le bleu
L’eau qui danse parmi l’or des
étoiles
Bleu de la Terre
Lever d’un rêve
Sur un sol de poussière
La lune
Bleu Terre
Bleu mère
Bleu confiance
Bleu tendresse
Bleu fragile
Bleu d’enfance
Bleu souillé des plastics du
profit
Les industriels n’aiment que l’or
Bleu contusion
L’eau bleue
Blessée
Bleu beauté
Désenchanté d’humanité
Bleus des coups sur le corps de l’amour
Bleu Terre
Bleu Terre
Bleu Terre
Du haut de l’immensité
le bleu
l’eau qui danse parmi l’or des
étoiles.
©Adamante Donsimoni
et pour rester avec l'espace
Beau voyage de la lune à la terre écrit par des brins de poésie
RépondreSupprimerMerci Annick de tes mots déposés ici.
SupprimerBonjour Adamante, bleu blessé passé au baume poétique, magnifique suite. Merci beaucoup, bises.
RépondreSupprimerBonjour Lénaïg, un bleu à préserver pour que le rêve continue de vivre. Merci de ton passage.
SupprimerMerci à vous qui avez participé, à toi Myriam, et à celles qui passent saluer ici. À très bientôt.
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