L'homme des étoiles - Adamante - |
Artiste
peintre
mi
Van Gogh, mi Chagall
rencontre
nocturne
Au
milieu de mes rêves, j’ai croisé un drôle d’artiste, ce n’était ni lui, ni
l’autre. Juste un funambule, jongleur de couleurs au pays de la lune.
Planètes
en palettes
en
son cirque noctambule
visiteur
des songes
Mon
sommeil m’aurait-il trompé ? Serais-je en présence d’un allumeur de
réverbères ? Petit Prince où es-tu ? Pourrais-tu éclairer ma
lanterne ?
Ni
d’ici ni d’ailleurs
voyageur
de mémoire
almanach
des rêves
À
l’aube, lentement, il s’éclipse, le soleil darde ses premiers rayons. Ma
pendule intérieure ordonne ses souvenirs. Seule la nuit permet de brouiller les
cartes de nos coups de cœur artistiques.
Monsieur Siméon
L'homme des étoiles
Fabriquait les stars
Le gratin des comédiens
A son plus ancien des cours
Le cours Siméon
Au 14 de la rue Vacherie
Non loin du Père-Lefauteuil...
On y travaille les classiques
De Radicelle à Lacerf
Les techniques théâtrales
La réflexion
Sur la vocation et le talent,
Comment faire
Un bon professionnel, ou non...
École privée
se privent certains parents
Devenir un Rich
Chapeauté et cravaté
Dans son imper inconditionnel
Silhouette à la Brasseur
On parle encore en coulisses
De Monsieur Siméon
Le faiseur d'étoiles
Resté vivant au 14 de cette rue...
Être comédien
en vivre toute une vie
Fruits de la passion
Il a l’air serein mais fatigué
Paisible le vieux dort
Le vieux à l’air malade
Le vieux est-il mort?
Il a mis son beau costume
Sa cravate son beau chapeau
Et puis il s’est assis dans son fauteuil usé
Et il a attendu
Le noir du soir
La nuit étoilée
Il a vu des ballons couleur automne
Il a vu des étoiles brillantes et légères
Il savait que le moment était arrivé
Lâcher prise avec la vie
Se donner le droit et le plaisir d’être libéré
Comme un papillon
Léger il s’est envolé
Il savait où se poser
Il va aller sur la grosse bille ambrée il sait que c’est
là qu’Agathe l’attend depuis si longtemps.
Je pense aux hommes volants de Folon : début de la vidéo
Le Petit Prince a pris de l'âge avec le
temps le voici quittant sa planète, prenant son chapeau et son manteau un peu
démodé il est parti voir ce qu'il se passait ici
Prince désabusé
ses cheveux d'or devenus gris
les roses ont fanées
Adieu les étoiles, les roses, les renards, il revient sur la planète bleue, il revient sur celle qu'un jour il a appelé Terre des Hommes afin de constater comment vous vous conduisez.
Avez vous encore la valeur de l'amitié,
votre vie a-t-elle un sens ou bien est - elle vaine de valeurs ?
La terre tourne
au rythme de l'univers
sans se soucier
Naguère
vous l'auriez rencontré dans les allées des baraques d'une foire ou à la sortie
de Mirapolis, faisant chanter son orgue de barbarie ou proposant pour quelques
sous un ballon de baudruche, ou encore près d'un cirque itinérant, promenant
les gosses sur le dos d'un poney ou d'un lama fatigué.
L'homme
au chapeau mou
déambule
dans les rues tristes
passant
invisible.
Hier
peut-être, à la foire du Trône ou sur un marché de Noël, vous auriez acheté pour votre petite fille
une énorme barbe à papa ou une pomme d'amour chatoyante. Mais les gosses le
frôlent sans le voir, écouteurs vissés aux oreilles, doigts experts dansant sur
leur clavier virtuel.
L'homme
au regard flou
traverse
les bulles de lumière
l'âme
dans les étoiles.
illustration
musicale
Homme de la nuit
Poète, solitaire
Quêteur d’étoiles !
Il marche dans la vie, comme irait un somnambule. Cherchant
à la lumière des astres le sens qu’il pourrait donner à ses personnels
désastres, tandis que les lumières de la ville lui font des bulles de pensées.
Il avance : le chapeau melon
mou, la cravate en nœud serré
comme la corde d'un gibet et le
regard triste.
Mains serrées en poche
Mal rasé et front plissé
Chaque balle, un monde.
Chaque pensée est une planète où il s'égare, la nuit est devenue son habituel enfer. Elles
vont les sphères, colorées ou
transparentes, et lui dans leur ballet ne trouve plus ni sens, ni envie de rien
faire. Il va, perdu, épouvantail
immobile dans un tourbillon qui le fatigue et l’indiffère.
« Poète des sphères
Quêteur de mots, viens donc
Chez moi, prendre un verre ! »
L'homme a levé
le nez, souri un instant, il m'a fait un signe : de ceux que l'on
fait à son ami. Puis ses épaules sont tombées. Il poursuit sa route, traite ses
pas vers le Pont aux illusions :
où coulent noires les eaux lisses et calmes qui l'attirent. Bel endroit
pour les noyer. Je l'ai vu hésiter un moment sans rien savoir faire.
Témoin d'une mort
Je demeurai immobile,
Fol, l'esprit glacé
Chacun put entendre le baiser mouillé de l'eau du fleuve,
quand sur le malheureux il referma ses bras comme on le fait de ses lèvres. Un
seul aurait pu sauver l'homme au melon mou, victime
de ses pensées suicidaires. D'un
seul geste, d'un mot, j'eus pu le gagner à la vie. Je l'ai gâché le seul pas
décent que j'aurais dû faire. Je
déambule, depuis, chaque nuit par la ville, entouré de mystérieux halos
circulaires : appelé, appelé
bruyamment par la paix des rivières.
Homme de la nuit
Poète solitaire
Quêteur d’étoiles !
L’homme
des étoiles
Je
rentrais tard ce soir-là, mains dans les poches, je marchais vite pour me
réchauffer tout en pensant au parfum de la soupe qui m’attendait. Soudain, en
levant les yeux, je l’aperçus.
Marchant
dans le ciel
comme
une ombre entre les astres
il
m’observait
J’oubliais
le froid, la soupe. Le nez en l’air, je restais là, subjuguée comme un chien de
chasse à l’arrêt. Qui pouvait être cet inconnu des nuages ? Le petit
gardien d’étoiles du livre qui berça mon enfance ?
Tout
ridé, barbu
comme
il paraissait vieux
-l’enfance
est loin
Le
temps de penser au temps, l’homme des étoiles avait disparu. Elles me l’avaient
repris.
Le
froid revenu
je
goûtais l’instant présent
quel
bonheur de vivre !
Adamante
Donsimoni (©sacem)
Le coin des retardataires :
LE PERE MICHEL
J'ai vu le père Michel
il a perdu son chien
il l'appelle à tue-tête
mais c'est un vrai gredin
qui ne lui répond pas
Dans la rue froide, les lumières factices éblouissent l'homme fatigué, il erre en cherchant son petit compagnon...
Il n'y a personne pour le rassurer, l'aider, l'univers tourne là-haut et dans son cœur, à grande vitesse, comme une toupie, il en est étourdi, il songe avec tristesse qu'il y a bien longtemps il était beau et plaisait tant !
Tournoient les astres
les jours et les nuits reviennent
le temps s'enfuit
Un flash comme on dit Adamante, vision éphémère sur le passé, comme un clin d'œil et on reprend son chemin, dans la nuit… un grand bravo à tous, j'ai tout aimé ! JB
RépondreSupprimerDis-moi bonhomme tes histoires ont-elles toutes une triste fin?
RépondreSupprimerUne page aux mots simples et beaux comme cet homme au chapeau.
L'homme des étoiles a perdu de sa prestance Adamante, et pourtant il t'a fait rêver...
RépondreSupprimerJ'ai retrouvé le bon blog, j'étais probablement dans la lune moi aussi !!!
RépondreSupprimerA lire, lire .. et relire .... J'aime .... beaucoup
RépondreSupprimerCette oeuvre nous a conduit (limite des points d'accroches visuels, des éléments en présence ?), vers des rivages assez similaires ou proches, et pourtant rien n'est jamais pareil, ce qui fait la chanson n'est pas seulement l'air et ni les mots chantés, mais aussi le timbre de voix de chacun(e), la façon de se poser pour les dire...
RépondreSupprimerBravo à chacune, l'Herbier s'est transformé cette fois en bouquet de ballons de baudruche .
S.
Je suis tout à fait d'accord avec Serge De La torre sur les rivages et les similitudes, chacun avec sa façon singulière, dans la musique des mots comme dans les nuances de sens ... merci à tous et désolée de ne pouvoir déposer des commentaires chez ABC.
RépondreSupprimerSamedi, j'aurais ajouté aux ballons, les jolis moulins de toutes les couleurs, sur leur tige de rotin ... et peut-être mis un lien vers les moulins de mon coeur du grand Legrand.
C'est une magnifique page... j'avais lu certaines participations, mais pas toutes. J'ai adoré pourvoir les lire et relire ici.
RépondreSupprimerMerci pour tout, Adamante.
Passe une douce journée.