plus d'image mais quels textes !
Mais c'est compter sans Jamadrou, voici l'image qui va porter ces textes.
Merci, Jama, l'Herbier c'est aussi un univers d'entr'aide
quand le sort se met à nous contrarier.
sous-bois-en-automne - acrylique/toile - Jamadrou |
Bien mère, oui mère...
Purée de pois au bois,
On y voit goutte...
Je suis encore de corvée
Pour la galette et le pot de beurre
Mère-grand oublie son diabète... !
Ne te fais point prier petite Cherra
Aide-toi de ce lampion.
Bien mère !
Et donne en passant à ton bûcheron de père
Le litron et ses rillettes
Tu le trouveras près du moulin à eau !
Oui mère !
N'oublie pas de saluer le garde-forestier
Monsieur Leloup...
Il aura pour nous un lièvre
Fais en joli merci.
Euh mère...
M'sieur Leloup me fait peur,
Il dégouline de bave à ma vue !
Mère-grand dit de lui
Qu'il a le bas-ventre dur comme bobinette
Qu'il faudrait la lui couper !
Mets ta cape rouge et file
Mère-grand voit le mâle partout !
Bien mère...
Ah, donne un coup de main à Madame Lécureuil
Pour ramasser ses noisettes
Qu'elle vendra au marché du village,
La pauvre veuve a peu d'épargne.
Oui mère...
Purée de pois au bois
On y voit goutte...
Un jour n'en reviendrai pas, conte dessus !
Suzie baskets :
Elle ne savait plus très bien pourquoi elle courait, mais
elle courrait beaucoup, souvent, tout le temps. A force de courir, elle a fini
par se perdre.
courir pour courir
comme une respiration
son addiction
Dans le petit bois de chez elle, qu’elle connaissait comme
sa poche, elle s’est vraiment perdue. Arbres, taillis, arbustes, dans la
lumière bleutée de ses incertitudes, elle n’avait soudain plus aucun repère.
connaître les lieux
tout en perdant le nord
sans boussole
Son ombre faisant écho à son ombre, il lui semblait tourner
en rond. Seul le martèlement de ses pas, sur le sol incertain, résonnait au
rythme des battements de son cœur. Elle courait toujours. Après qui ?
Après quoi ?
comme un ours en cage
pris au piège
à perdre la raison
Aucun chemin, une faible lumière et tant de broussailles
dans ses sous-bois qu’elle seule aurait pu jardiner.
point de sentier
juste un fouillis végétal
--chercher sa voie
En un brusque retournement, elle stoppa son élan. Le
brouillard du doute s’estompait. La végétation lui redevenait familière. Une
fenêtre s’entrebâillait. Elle venait de découvrir la porte la menant à elle.
ouvrir la porte
pour se laisser entrer
chez soi
Depuis cet instant, elle marche jour après jour sur le
chemin de sa vie. De l’adolescence à la maturité, chacune de ses courses l’ont
forgée femme. A l’aise dans ses baskets, elle les troqua contre des escarpins.
Ce n’était plus tout à
fait l’été
Ce n’était pas encore
l’automne
Dans le Bois d’Amour
Les fougères déjà
rousses
La lumière jouait
Dans le labyrinthe des
troncs
Sous le couvert des
hêtres
Les couleurs improbables
Faisaient appel à la mémoire…
Le souvenir de ce
Talisman
Paul Sérusier et Paul
Gauguin
La naissance d’une
peinture nouvelle
« L’âme serait
portée à la tristesse dans ce cadre tranquille si un rayon de soleil perçant
quand même le feuillage le plus épais ne donnait la sensation de la divine
espérance… » *
*https://books.google.fr/books?id=qpvaCwAAQBAJ&pg=PT488&lpg=PT488&dq=l'âme+serait+portée+à+la+tristesse+dans+ce+cadre+tranquille
Au pays des arbres
de la forêt des merveilles
toute une vie respire
Alice n’ira plus au bois
les miroirs en sont brisés
Dans cette forêt je me suis perdue
L’automne m’a caché le chemin
Mais enfin
Le chemin n’existe pas tu es le chemin
Dans le bleu au loin
J’ai cherché comme dans un songe
A retrouver le fil de mon destin
Il n’y avait plus rien
Alors désorientée j’ai laissé couler
Des larmes d’aquarelle délavée
Et j’ai espéré que l’aube serait
Couleur satin.
jamadrou
Que sera demain ?
À travers le gris des feuilles,
dans la torpeur d’une brume laiteuse, le spectre du ciel déploie son camaïeu de
bleu céruléen,
partout
la rouille
les
craquements furtifs
des
feuilles finissantes
Les
pas se perdent dans l’humus d’un automne tardif. Bientôt la brume enveloppera
la forêt et couronnera les mousses de gouttelettes froides, comme le souvenir.
Heure
du mutisme
sur
ce chemin des ombres
vit
la mémoire des arbres
La
Terre adoucit le temps qui passe. Cette berceuse de la nature chantée de cœur à
cœur dans le silence des forets résonne fort sous le pinceau du peintre.
L’homme
y est absent
mais
le silence parle
d’une
menace
Le
chant des loups qui saluaient la venue de la nuit est une vibration dont
témoignent les arbres. Une sorte de souffle à peine perceptible qui enveloppe
l’esprit, sans plus se dire.
La
mort a parlé
crachats
des tronçonneuses
que
sera demain ?
Adamante Donsimoni
Merci à vous d'avoir participé.
Et quel est votre avis sur la nouvelle présentation du blog ?
J'avais lu les p'tits brins chez eux, le tien ici ce soir… Certes les arbres alimentent une industrie, depuis longtemps, mais à bon escient reste préférable, l'homme en est le décideur…. merci, jill
RépondreSupprimerAh oui côté blog… Y a pas photo, tout est clean ! ;-)
RépondreSupprimerRien à redire sur la présentation, elle est bien et je fais surtout attention aux textes au priorité.
RépondreSupprimerQuand la forêt se laisse apprivoiser malgré la brume, la diversité des styles laisse percevoir la diversité des interprétations pour offrir toute la richesse de la page...
Tu n'as pas reçu le mail que je t'ai envoyé sur gmail le 5 novembre avec mon texte ?
RépondreSupprimerDans un camaïeu de mots
RépondreSupprimerdu bleu ciel au noir chaque écrit a sa couleur
Cette forêt est peuplée de la richesse des interprétations de l'Herbier.
RépondreSupprimerchacun y dépose en mots ses démons !
qu'elle nous effraye, nous fasse rêver ou nous attire la forêt nous inspire.
RépondreSupprimerPris dans un mouvement de responsabilités qui n'avaient rien de sylvestre, j'en ai oublié d'envoyer un texte que je tenais prêt depuis lundi, je le rajoute ici .
Vous dirai-je les brumes
Des matins bleus ?
Les coulées de lumières
Dans les sous-bois ?
Les roux des broussailles
Qui y font des tapis ternis
Par l’œil et puis l’usage ?
Saurai-je vous peindre, en mots,
Les verts des feuillages
Qui s’assombrissent ?
Limbes condamnés
D’un été qui résiste.
Je vous dirai - qui sait ?!-
Ces noirs des ramures
Qui, de leurs lignes libres,
Zèbrent le ciel d’élans divers.
J’irai peut-être jusqu’à vous chanter
Les percées d’azur
Dans les au-delàs lointains.
Mais n’attendez pas,
On ! non ! N’attendez pas
Que je vous parle d’automne :
L’automne c’est bien autre chose :
C’est différent chaque jour !
Tenez ! Quoique ce puisse être…
Et tout cela aussi … du moins parfois !
Serge De La Torre
Bravo à chacune pour sa production!
Oui aussi à l'organisation simple et épurée du blog.
Voici le lien pour lire mon texte et voir ma propre illustration (je viens de modifier à l'instant : 12 nov 18 22h)
RépondreSupprimerhttps://wordpress.com/post/lesmotsdejama.wordpress.com/295
Puis-je intégrer ton image ici ? Elle vaut largement la précédente qui nous a valu les récriminations d'une Dame peu aimable. J'imagine que son auteur (talentueux) n'aurait jamais réagi ainsi et donné son accord si nous avions pu le contacter en lieu et place de son homonyme, talentueux lui-aussi et qui va nous offrir une de ses images pour une future page. Condamner avant de chercher à comprendre n'est pas une attitude qui favorise les relations. Mais c'est ainsi, nous n'y pouvons rien.
SupprimerIl faut visiter sa page fb, il est évident qu'elle n'a rien à craindre pour l'emprunt d'une quelconque de ses images.
Bien joué ! Je vais m'endormir paisible !
RépondreSupprimer"Quand le sort se met à nous contrarier" ne pas se fâcher, tout poison a son antidote.
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