Claude Monet, Meules, 1891, huile sur toile, 73 x 92 cm, collection privée |
Derniers feux
les rayons ultimes
dans un éclat de lumière
incendient les foins
Et bientôt le crépuscule
lancera ses derniers feux
©Jeanne Fadosi
Soleil incendiaire
Soleil incendiaire
Sur les meules de
foin,
Le jour est cuisant
A les roussir tels du bricheton
Servi avec la soupe
du soir...
La terre rase a des
allures de ruisseau,
Avec ses reflets
bleutés,
L'arbre d'épouvantail
plaintif
Qui penche vers un
peu d'ombre...
Fournaise de juillet
La Brousse en prend
les couleurs
Chapeau de paille
Soleil incendiaire
Sur les huttes de foin
Avec ses airs
d'Afrique,
Si chaude, trop
chaude,
Pas âme qui vive,
D'oiseau dans le
ciel...
Au loin une bâtisse
discrète
Se devine à peine,
Toile tirée aux
fenêtres, sans doute...
Comme un vent lourd, il vous souffle, l’éclat
de la lumière.
Il est mouvement,
Force illuminante,
Et puis énergie qui sauve.
Quel peintre saurait le rendre sur l’espace
d’une toile,
Fusse par ses couleurs, par des touches
épaisses ou serrées, et même par tout le détour de son art ?
Quel peintre saura donner la parfaite
sensation vécue, sous une semblable flamboyance ?
Mille ont osé, tenté ; certains, bien
plus rares ont fait merveille.
Et pourtant toujours à nouveau, ils y reviennent :
Il est des chemins qu’il n’est possible de prendre que seul.
Et bien au-delà de soi, toujours !
Des quêtes qui valent par l’effort que l’on
fait, autant au moins que par le point où l’on arrive
Lumière jaillie d’un invisible foyer,
Et qui au ciel silencieux explose,
La meule comme une pyramide,
Alignée à ses voisines, te fait mur de sa
paille sèche.
Et offre un semblant d’ombre
Où l’on s’abrite, voit et se repose.
Comme un vent, éclat de la lumière
Tu vas brisant les limites d’un objet qui
finit
Dans celles où l’autre prend son
essence,
Opposant simplement, à l’immobile, l’allant.
Dans l’œil qui vieillit la fusion s’opère.
L‘éclat importe plus que ce qu’il éclaire.
Soudain le regard transperce
Jusqu’aux frontières devenues floues de la
matière.
L’été brûle, les jours flamboient ;
Rien n’est plus dans ses propres limites.
Tout va un cours, invisible et fuyant,
Où l’empreinte de l’homme est plus grande
Que n’est, visiblement, sa présence.
Sous le pinceau de
Monet
les meules ont les
couleurs
de la félicité
le piano d'à côté
récite
la féerie de
l'automne
Le chant du cygne
Ombres tournées vers
la lumière par désir insensé de brûlure.
C’est le soir. Le feu, maître et roi, despote sublime et vénéré, grand
ordonnateur de la consomption sacrée du végétal offert à la dessiccation,
assure son règne sans partage.
Les moissons finies
les meules
s’alanguissent
souvenir des grains
Jaunes, oranges et rouges s’élancent du couchant
pour incendier une ultime fois la paille dressée vers le ciel par la main de
l’homme. La nuit qui s’annonce recouvrira bientôt les artères surchauffées de la Terre, mais en
attendant le flamboiement des lumières bouleverse la réalité habituelle des
choses. La chaleur est partout, partout le feu.
Pourpres en fusion
les couleurs
crépitent
le chant du cygne.
et pour terminer une petite moisson avec Marie Laforêt
et puis en savoir plus...
Nadar1. Portrait de Claude Monet, 1899 |
- Nadar un immense photographe à découvrir ici
Fin août 1890, à Giverny. Près de chez lui, dans
un champ, l’artiste Monet peint de grandes meules de foin. Il s’agite soudain,
hurlant des indications à sa belle-fille Blanche :
"Une autre ! Une autre !" Mais que réclame-t-il avec
tant d’insistance ? Une nouvelle
toile, tout simplement. Le peintre s’est engagé dans une entreprise ambitieuse
: immortaliser toutes les variations de la lumière sur les meules.
Liens vers les autres peintures des meules
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Merci Artips !
Je ne sais pas si Monet apprécierait autant les rouleaux de foin actuels mais la lumière rasante sur les hauts de la falaise en amont de Giverny sont toujours aussi beaux
RépondreSupprimermerci pour ces brins d'herbe flamboyants
J'en doute, surtout ceux enveloppés de plastic (on en trouve partout désormais), pas idéal pour capter les derniers rayons du soleil et méditer sur la beauté du monde. Le monde, désormais uniformisé par des procès anti naturels, s'effondre et nous entraîne dans sa chute. Et dire que c'est une poignée d'individus qui programme avec un effroyable mépris de la vie la perte du plus grand nombre par leur avidité insatiable de profits.
SupprimerQue deviendra le monde sans la beauté ?
Il sera morne et plat... et nous laissera indifférents.
SupprimerMerci à tous pour ces si belles participations.
Merci à toi pour cette proposition de page.
Dans chacun/e son style, encore des perles pour l'Herbier de Poésie… et vive Monet en travailleur gourmand… Merci Adamante, à la prochaine… JB
RépondreSupprimerOn peut le remercier d'avoir été de ceux qui souhaitaient témoigner de la beauté au rythme naturel de ses transformations.
SupprimerMerci, JB
Derniers feux, l'été s'éloigne, la poésie fait courir nos plumes, et avec elle, l'éclat de la lumière persiste jusque dans nos nuits.
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