In sou mission
C’est comme ça. Aujourd’hui pas de haïbun
pour moi, de la proooooooooose et des veeeeeerrrrrs !
Alors les brins, permettez que j’ouvre le
bal.
Comme un pivert
s’échine à creuser le bois pour atteindre le ver qui fera sa pitance, l’herbier
rame à grand flot pour épurer les siens, d’une tout autre espèce.
Il se veut révolutionnaire et pourtant, comme
le ver dans le fruit, se voit parfois rattrapé par la rime, frappé par la
rythmique, dépassé par l’inversion de l’adjectif gourmand de redondance. Il est
comme paysage que couvre
« un blanc
manteau d’étincelante neige »,
lui qui rêve
« d’un manteau
blanc de neige étincelante »…
In sou mission.
Face à un haïbun, une
tribu de réfractaires s’insurge, décide de dévier.
Certains éludent, d’autres riment, sans autre
raison que de déclarer ne pas connaître et il souffle alors un grand vent sur
la bougie des espoirs déçus d’un herbier déconfit.
Oups ! |
Mais l’herbier ne se démonte pas, tu veux
rimer, ben rime ! Et profites-en bien car demain, retour à la forme qu’on
se le dise, et pas en rime, en vers, en procession* (oups ! voilà qu’il
chante à présent !) * on écoute Jean Ferrat
Non ! Demain, fini la débandade, la débauche, le bazar, la
déconfiture du libre. Demain on quitte le carré pour retrouver le cercle.
Ensemble nous
débusquerons du nouveau afin de bouleverser l’ordre des règles établies et de
s’affranchir, dans la joie et la bonne humeur tant qu’à faire, pour partir à la
découverte des grands espaces.
L’insoumission sera
de dépoussiérer, si possible et en fonction de nos moyens, la phrase de tous
ses maniérismes afin de toucher l’instant simple du quotidien sans fioriture.
Il se dira,
l’instant, comme on salue le jour, en s’étirant sur le pas de sa porte avec un
sourire vers le ciel.
Non pas avec un poème ainsi tourné qui
convient à la fleur de lys :
Beauté du jour nouveau
Tout resplendissant soleil
Dans ce matin si beau
Émue, mon âme s’émerveille.
Mais plutôt avec ce qui convient à la
mine enchifrenée du pékin tout juste sorti du lit :
Il fait beau !
sur le pas de ma porte, je m’étire
pour saluer le jour.
Je ne sais trop
pourquoi il me vient soudain une envie de café. Pas vous ?
C’est l’heure ! Je lève ma tasse à votre santé.
Faites un heureux jour, les brins, la
gardienne de la porte de l’herbier vous salue !
En groupe, en ligue, en procession
Radio insoumise à radio libre, je répète
radio insoumise à radio libre, mes électrons s’agitent en ondes positives. Le
vent souffle sur l’herbe des prés, rien ne semble pouvoir l’arrêter.
Quelques brins d’herbes
secouées par le vent du jour –
leurs vers délirent
Radio insoumise à radio libre, aucune
consigne ne s’impose, les rebelles prennent la parole, écoutez-les, je répète
écoutez-les.
La bride sur le coup
en toute décontraction
les mots s’expriment
Les brins d’herbe occupent le studio, je
répète, les brins d’herbes occupent le studio. Adamante confiante, contrôle ses
troupes en les défiant.
Studio en fête
toute consigne envolée –
pas de panique
Des bruits étranges résonnent ici et là, des
clics et des déclics, les doigts s’agitent, les lèvres remuent. Avec ardeur,
chacun s’applique. La révolte s’estompe, je répète la révolte s’estompe.
Poésie insoumise
échauffant les claviers
sans compassion
Adamante jongle avec les pousses réfractaires
qui occupent le terrain, en les amadouant. Les vers s’arrosent dans les verres,
et chacun trinque à la santé de son herbier préféré.
À la vôtre
au plaisir du partage -
herbier je t’aime
Poésie insoumise
Poésie insoumise
La fantaisie est de mise
Enlève ta chemise
Et joue à la soumise
Pour avoir la mainmise
Sur ceux qui s’économisent.
L’information est émise
Et bientôt transmise
Par delà la Tamise :
Poésie insoumise
Vive la paillardise
Et les caresses exquises
Au diable la couardise,
La jalousie, la convoitise
Rimes ivres et grises
Seront nos devises
Pour chasser la crise
Des biens qu’on commercialise
Poésie insoumise
Rime avec folle emprise,
Réussite et libre entreprise
Je lance mon expertise
En toute franchise :
Envie d’une friandise.
Qui mène à la gaillardise
Un baiser, une gourmandise
Retiens-toi et maîtrise
Puis claque une bise
Laisse fondre la banquise
Poésie insoumise
2 mai 2018
Laura VANEL-COYTTE
Poésie insoumise
Si se soumettre c’est se mettre sous la pile
pour passer le dernier
Et si la consigne c’est celle, un peu con,
qui signe pour accepter
JE suis cet électron libre
Électre étant la fille d’Agamemnon, on
sait comment elle cacha son frère sous sa robe
(Bien sûr tous les trois avaient le même nom)
Et, JE portant robe ou pantalon écrirait sous
deux noms :
Si la soumission
N’est que fine acceptation
La liberté brille
Et ON me direz-vous
Eon chevalier sans peur et sans reproche
avait ce don d’ambiguïté qui fit de son nom un joli mot à mots croisés mais son
épée il ou elle ne l’a jamais croisée.
Paix à son âme
Un don s’entretient
Sur le chemin avançons
En ambiguïté
Ce pouvoir d’être deux et à deux endroits à
la fois, ubiquité je crois, m’a donc été donné sans ambiguïté et me voilà
doublement propulsée dans mes écritures. Ce don d’écrire n’importe où,
n’importe quoi, n’importe quand, par qui m’a-t-il été offert ? Père ou
mère ? Les deux mon général sinon l’insoutenable ambiguïté du don comme de
l’âme serait invivable.
Et moi je soutiens que ma vie va bien.
Soutenir mon monde est chose aisée, Google a
remplacé Atlas et je navigue à perte de vue entre deux mondes.
Perdre la vue serait triste histoire car les
couleurs sont mon moteur.
Dans un monde qui s’écroule avancer aux
couleurs ne pollue en rien l’air qu’on respire.
Allez les verts, allez les verts,
l’écologie c’est pour deux mains, celle de la plume et celle du pinceau.
Oui la poésie
Et notre avenir heureux
Liberté du simple
Et si l'écho de mes mots ouvre une brèche
dans vos logis bien clos
Cette écologie là me va droit au cœur tel la
flèche de cupidon.
Cupide je ne le serai jamais, mon don me
suffit.
Heureux les simples d’esprit le royaume de la
poésie est à eux
jamadrou © 28 avril 18 (A
fleur de mots)
Écoutez, amis blogueurs !
Il était une fois un blog devenu le
réceptacle d'un atelier d'écriture poétique. La règle du jeu et du Je est
annoncée à l'entrée :
« Bienvenue dans l'Herbier de Poésies. Vers
libres, prose poétique, expression libre des profondeurs de l’instant qui se
dit sans rime ni métrique imposée. Mais aussi Haïku & famille favorisant le
fond plutôt que la forme. »
Ici pas de rime
pas de pieds à décompter
une image, des mots.
Des mots pressés ou hésitants, indociles ou
trop soumis. La rime vient malgré soi, vieux réflexe d'une pratique régulière,
par effraction. Elle réussit même quelquefois à échapper à la vigilance de
l'instant, s'associe au rythme, en découd avec la mesure. Les règles apprises
s'insinuent dans l'écriture que l'on croit spontanée. Le texte est raboté, vite
relu pour l'envoyer, au risque de malmener la syntaxe ou l'orthographe.
Au fil des semaines
un rendez-vous attendu
une page de l'Herbier
Chaque page est une nouvelle découverte. Les
mots tissés par chacun font seuls vêtement ou simple capeline. Réunis ils
habillent l'image de pied en cape, sans rien imposer, avec ce petit plus qui ne
les fait pas seulement tenir ensemble.
L'alchimie opère
évidente synergie
de pensées croisées
La poésie par essence
n'est-elle pas insoumission ?
©Jeanne Fadosi, mercredi 2 mai 2018
Contribution de la semaine "Poésie insoumise"
La loi intérieure:
Elle est poésie et sagesse,
La plus insoumise.
Pas assez de bras
Pour s’étreindre. Ni de larmes
D’amour
pour oublier.
Une goutte d’eau
Creuse un trou, bâtit colonne,
Où tombent mille autres.
Terre
ronde pour tous
Elle est
injuste pour beaucoup
Les
hommes en abusent.
Résistance de la chaîne
N'est égale qu’à la faiblesse
Du moindre maillon.
Seul, nul ne boira.
En
nombre et avec patience
On
assèche lagon;
Voici ce que diffusait ce
matin, Radio "Autonomie" en direct de
l’émission "Poésie insoumise", à l'adresse de tous les électrons
libres du monde. Je pense que certains de ces haïkus sont d'origine
gabonaise et se retrouveront - d'une façon ou d'une autre- sur la page de mon
blog personnel consacré au conte : " Ousmi, Bouna et Koissy ",
lisible dans sa version la plus récente -mais non définitive-, dès demain, en suivant ce lien
Amicalement,
Serge
Serge
Dessin Adamante |
Le coin des retardataires
Des
nouvelles
Nous avons cueilli le muguet de mai, lala-lère,
sous la pluie, comme l'escargot on a eu les pieds mouillés, puis le soleil
est revenu,
il faut oublier les manifestations, les casseurs, la
fumée et les insultes, un instant, devant un café noir...
Je cherche un abri
Il se passe des choses
dans ce jardin
La pluie et le soleil jouent à cache-cache,
le mulot a squatté l'azalée, l'oiseau s'est planqué,
toutes les nouvelles sans exception sont
mauvaises, chacun y met son grain de sel,
nos concitoyens ont perdu tout optimisme et
le gout du bonheur
Les pavés volent
c'est la chienlit dans la ville
une fois de plus
Je sais vous allez me dire que rien n'est
perdu, qu'il suffit de garder espoir,
que le ciel gaulois a une
grande réserve de bleu, qu'il faut y croire...
Poète insoumis
vas respirer l'azur
sors de ta cage
J'ai aimé chacune des participations à ton défi.
RépondreSupprimerBravo à tous.
Merci encore à toi pour ces moments d'échanges et de partage.
Passe une douce journée.
Bravo !
RépondreSupprimerJe répète :
Brav'Haut
Dans l'insoumission l'Herbier reste l'Herbier et les brins d'herbe pleins d'idées folles à partager, à la bonne heure !
RépondreSupprimerLa folie de l'herbier est un trop plein.
RépondreSupprimerElle se soigne à sa façon.
L'herbier fait, sans casse ni blessure, son petit Mai 68, sa révolution: mieux même son introspection (révolution intérieure).
L'heure est grave, l'heure est belle.
L'heure est, je crois, au pas en avant, la règle est pour l'avenir mieux entendable, elle semble même entendue, est-elle respectable? Le cœur lui donne-t-il raison?
Nous essayerons, Madame la Marquise, nous essayerons!
Le chemin le plus court quand il s'agit de l'âme humaine, m'a dit un psycho-philosophe, c'est le détour, et il avait, ma foi, raison.
La vie est d'une folle puissance, elle se lit partout au printemps, jusque dans la maturation de la plus infime des brindilles .
Salutations et salutations,
Serge
Je vous remercie tous (ma foi les règles du français ne me dérangent pas plus que cela même s'il semble plus logique que le nombre influence le genre) donc je vous remercie toutes et tâcherai de vous faire un petit commentaire personnel.
RépondreSupprimerBelle journée à toutes (eh oui Serge, l'imprégnation rend la phrase bizarre tu ne trouves pas ?) Faites un heureux jour. La Marquise des brins de l'herbier ;-)))
J'ai toujours travaillé dada des équipes majoritairement féminine, je n'en ai jamais souffert. Il me faudra plus qu'un -te pour que cela commence à me sembler bizarre ou insupportable.😂 et puis c'est la semaine de toutes les audaces. Rupture après des siècles de machisme. OK ! Il est temps, mais il y a tant à faire. N'oublions rien, alors !
Supprimeroui une belle page et un beau partage, merci "marquise" de l'animer semaine après semaine et merci à tous les brins d'y apporter leur grain ...
RépondreSupprimerUne mission d'un sou*
RépondreSupprimerC'est vraiment pas cher payé
c'est d'l'exploitation !
pas de quoi payer le riz
pour remplir un quart de bol
Une mission d'deux sous
c'est toujours pas cher payé
sans remplir le ventre
cent pour cent d'augmentation
de quoi donc vous plaigniez-vous?
* En France, malgré la réforme de 1795, le sou est resté dans le langage populaire pour désigner le vingtième d'un franc autrement dit la pièce de 5 centimes, jusqu'à la réforme de 1958-59 et l'arrivée du nouveau franc. Mais cela va peut-être vous faire sourire, j'en connais qui causent encore en anciens francs ...