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vendredi 7 avril 2017

Un pont enjambe la Page 73




Et si...

Et si c'était le pont
Qui en Avignon dansait
Pris de folie
Dans une nuit estivale
A s'éclater
En mille morceaux...

Ah si papa
Les belles dames
Et les beaux messieurs
Savaient ça... !

Ils diraient,
Ohé ohé Rémi
Petit bonhomme
Mentir n'est pas bien
Retourne de ce pas
A ta leçon de clarinette...

J'peux point
J'ai perdu son do...
Et sur le sol
Ne le retrouve pas !









J’ai pensé qu‘il avait un je ne sais quoi d’extraordinaire, comme un géant enjambant vagues et flots.
Du rayon de ma torche éclairant l’horizon, j’ai projeté au loin les limites de son univers.

Il sortait tout droit de l’imaginaire d’un enfant rêvant de construire un robot pour décrocher la lune :
-       Allo la lune, de la terre ici la mer…

J’ai admiré l’enfant, jeune pousse d’architecte.
J’appréciais son élan vers l’astre nocturne et la légèreté de son échelle céleste ancrée sur les fonds marins en trait d’union entre les éléments.
Le laissant à ses rêves, je souriais à la lune lui souhaitant de rester, longtemps encore, solitaire en son jardin étoilé.







         




Je vois
Je vois les « Prisons » de Piranèse, « architecte vénitien »
Je vois ce gros livre chez Taschen, épais et cher
Dont j’aimerais mettre l’imaginaire qui m’inspire
Dans ma bibliothèque pour les regarder à l’envi

Je vois Mestre en Vénétie où est né Piranèse
Son père était tailleur de pierre, un métier de fantasme
Piranèse apprend l’architecture, l’ombre de Palladio
Plane, il apprend aussi la perspective théâtrale

Je vois Tiepolo chez lequel peut-être Piranèse a étudié
La peinture : ses œuvres admirées religieusement à Venise.
Piranèse poursuit sa formation à Rome : la perspective.
Je le vois encore devenir théoricien et archéologue

Je vois Piranèse, ce graveur-poète bâtir un univers imaginaire
De gouffres sans fond, coupés d’escaliers et de ponts vertigineux
Dont on ne sait où ils mènent : caprice architectural hanté par l’antique
Adoré par les néo-classiques et gothiques, De Quincey, Nodier, Hugo.







         



Au-dessus de la mer
Par-delà les nuages
Prenant racine dans l'humus noir
La fleur blanche se déploie
Comme un espoir dans la nuit
Du cosmos infini 








 
Est-ce un ballet ?
Une bataille ?
Une danse d'outre-morts ?

Dans la nuit d'encre marine
sur l'océan d'ordures obscures
des morts-vivants témoigneront.








La porte s'ouvre sur le rêve
Une longue nuit sans lune
piquée de quelques voiles blanches
En bas la mer s'est tue
vagues apaisées
offrant son ventre d'encre
aux sillages d'écume
Arabesques émouvantes
Pas de danse esquissés
Le chant de nuit se glisse
Cette nuit est magique
pleine de force et de désirs
tremblant au bord des champs
du grand silence
Fils dénoués cordes enlacées
L'espace en vibrations
entame la marche du nouveau monde









J'ai la boule au ventre
Les foules ont perdu la tête
Les politiques aussi
Ils ont chamboulé les mots, les idées
Et semé les promesses au vent des innocents...
Se souvenir du passé
Des horreurs faites au nom de la Patrie
Qui prend selon les gens
Des contours bien divers
Péripéties et billevesées
Ces exterminés, ces suppliciés
Que l'histoire voudrait effacer ?


Tournent les planètes
Je ne veux pas oublier
Je ne veux pas d'un monde
Empli de haine
Je n'écoute pas le chant des sirènes
Je ne veux pas d'un pays sans mémoire....







 

 Elles sont fatiguées les mères nourricières.
Après avoir épuisé la terre
Allons-nous aussi épuiser la mer
Avec nos rêves fous d'inépuisables ressources?







Les limites

Comme un pont enjambe deux mondes, l’univers déploie ses formes multidimensionnelles.  Structures Gaudiennes, unijambistes, parcourant l’océan inversé des angoisses kafkaïennes ; voiles contemplant  les abysses tandis que des bras chimériques dressés vers l’indéfini de la matière noire tentent d’en attraper le temps. Créations de l’Esprit luttant contre l’inconcevable mesure, sans cesse traquée, sans cesse échappée, tandis que la lumière fusant de l’insondable nous attire comme ces papillons de nuit fascinés et impuissants.


















On pense à nous.
 "Les petites pensées qui font plaisir"


 

« Absent toute la semaine, dans l'impossibilité de réaliser un travail sérieux pendant cette semaine, je ne participerai pas aux efforts collectifs, mais vous lirai avec plaisir dimanche prochain. Bonne semaine à tous, Bonne semaine Adamante! «

Serge De La Torre 




« Absente depuis 2 semaines et sans internet, j'essaie de participer mais je n'ai pas souvent de connexion, c'est pourquoi la semaine dernière je l'ai juste mise en commentaire. »

Balalline (de son mobile) :
Merci pour ces regards tout en sensibilité!

A l'orée de l'aube
J'ai rencontré un roi
Aux couleurs d'élégance
D'un regard souverain
Épris de liberté
Il défie silence
L'espace immaculé
Et la folie des hommes
                         http:// balaline.eklablog.com  (rajouté à la page)




 

14 commentaires:

  1. Bonsoir Adamante,au fil des vendredis toujours cette qualité d'écriture qui met un H majuscule à ta communauté... un Herbier talentueux et ses fidèles plumes qu'on ne peut qu'applaudir ! Bravo à tous... bonne nuit, amitiés JB

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  2. Merci, Jill, l'Herbier ronronne de plaisir avec de tels mots. Merci à toi et à tous, un vrai bonheur que de découvrir à chaque fois des textes qui méritent de s'arrêter pour prendre le temps de les savourer.

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  3. Ce qui me fascine c'est la diversité des interprétations et sur cette belle image on ne peut que le constater...
    Grand merci à l'herbier et bien sur Adamante de partager ainsi l'imaginaire te toutes (tous)

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    1. C'est moi qui vous remercie, c'est à chaque fois un grand plaisir.

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  4. Aujourd'hui, demain, le monde avance, recule, avance tout de même dans ses incertitudes, chacun s'ouvre à demain...
    Encore une belle page que j'avais hâte de découvrir, car les possibilités d'interprétations me semblaient vraiment multiples... C'est bien le cas.

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    1. Tu as tout à fait raison, sujet un peu surréaliste qui a apporté beaucoup de variété et de gravité. Belle soirée, Annick.

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  5. Il y a un pont, il y a les rêves d'un enfant, il y a un graveur poète, il y a une fleur blanche espoir sur l'océan d'ordures obscures, il y a le pas de danse du nouveau monde mais il y a aussi une boule au ventre, une terre épuisée, une lumière qui nous attire, nous, papillons de nuit impuissants.
    Il y a eu une photo tel un oracle silencieux que chacun à écouté pour raconter à tous.
    Et c'est juste beau.

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    1. J'ai utilisé ton com. pour la page sur google, il dit si parfaitement. Merci, Jamadrou.

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  6. Bon Jour à tous ! J'ai déclaré forfait cette semaine. Un trop beau soleil dehors et l'appel des jeunes pousses s'est fait pressant. Un ordinateur qui s'est mis autoritairement en berne, un disque dur infesté, ...... une(des) décision à prendre : à quoi accorder la priorité, aujourd'hui ? (véritable question existentielle !) .....
    Mais c'est avec le sourire, et donc un grand bonheur que je viens faire mon miel de vos interprétations sur l'image de Susi S. qui me renvoie là, tout de suite, à Madame Butterfly, sans autre mot
    https://youtu.be/Yi2AqTZCkR0

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    1. Mais quelle magie que cette voix, j'ai bien envie de rajouter ce lien ici pour les retardataires où ceux qui parfois suivent le chemin des sentiers refermés par le temps. Un plein de soleil intérieur. Amitiés.

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  7. courage à la vieille marmotte pour son ordinateur mais profiter du soleil pendant qu'il y en a je comprend et partage son envie.
    Pour tous ces mots qui s'entrecroisent sur cette image, qu'ajouter en effet au commentaire de Jamadrou. Merci à tous et à Adamante

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  8. Comme d'autres, j'apprécie la diversité des participations.
    Tout est très beau.
    Merci à toutes.

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  9. Fais comme tu le souhaites Adamante ! Bonne fin de semaine, plus estivale que printanière ? Mais que c'est bon tout ce soleil !

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  10. Dans un clair-obscur s'avancent, entre eau et ciel, d'étranges architectues: une belle toile (comme une vision !) et de bien beaux textes pour l'illustrer.
    Bravo à vous tous! Chers ami(e)s de plume.

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Merci de vos commentaires, ici et sur nos blogs respectifs. Adamante