L’herbier s’ouvre aujourd’hui sur le poème de
Rabindranath Tagore auquel j’ai pensé en voyant ce tableau la toute première
fois. Sans doute à cause de cette forme bleue que je voyais flotter sur la
rivière (à droite).
Une œuvre de Françoise ISABEL |
R.Tagore image BNF
Il est tiré du recueil : « Le Jardinier d’amour suivi de La Jeune Lune » Ed.Gallimard et faisait partie d’un spectacle autour de l’écrivain que j’ai eu l’occasion de monter au Centre Mandapa, il y a quelques années. Merveille que de dire du Tagore. Un souvenir de bonheur que j’avais envie de partager avec vous.
« Je me rappelle qu’un jour
dans mon enfance, je faisais flotter un petit bateau en papier sur le ruisseau.
C’était par une journée humide de juillet ; j’étais seul et heureux de mon
jeu.
Je faisais flotter mon petit
bateau en papier sur le ruisseau.
Subitement de gros nuages d’orage
s’amoncelèrent, le vent vint en tourbillons et la pluie tomba à torrents.
Des flots d’eau vaseuse
submergèrent le ruisseau et coulèrent mon petit bateau.
Amèrement je crus que l’orage était venu tout
exprès pour gâter ma joie ; et qu’il me voulait du mal.
La journée nuageuse de juillet
est longue aujourd’hui et je pense à ces jeux de la vie où j’ai toujours été le
perdant.
J’allais blâmer ma destinée pour
tous les tours qu’elle m’a joués, quand soudain, je me rappelai le petit bateau
en papier qui sombra dans le ruisseau. » Rabindranath Tagore
L'imbu...
J'étais p'tit voilier
Bleu roi
Jeune prince
intrépide
Se riant
Des ont dit
Quant à la mer...
P'tit voilier j'étais
Comme un grand
Sur les flots
Imprévisibles
Fétu de paille
Dans la tourmente...
Défier Poséidon
Etait-ce bien malin
Pauvre naïf
Quand la vague
hautaine
Avec force
Rabat le caquet
Même des plus
maous...
J'eusse dû
Me contenter du
ruisseau
Telle coque de noix
Quand on est sourd
Aux recommandations
Imbu de sa personne
Qui a bu la tasse...
Entre.
Entre rive escarpée
Et rive florissante,
Elle roule des eaux, parfois
tumultueuses, ou parfois reposées
Elle baigne un vieux pont
Cache un monstre marin
Abrite les reflets d'un orage
lointain,
Eclabousse un moment, ou apaise
soudain
Ma Rivière.
Françoise ISABEL© 13 novembre
2016
Seule sur les chemins
escarpés
Accompagnée de
l'absence et du manque
Je suivrai la rivière
bouillonnante
Qui fuit entre les
sommets mordorés
Baignée d'un soleil
inaltérable
J'imaginerai
l'éclaircie de ton sourire
Le visage de l'enfant
confiant
La douceur de sa
tendresse retrouvée
Je saurai que le
miracle de l'amour existe
Je saurai que la
route peut être à nouveau
Bordée de fleurs et
d'étoiles
Papillon fragile
essoré dans l'âpre flot
ouragan ailleurs
Monts avalés par la brume
Poisson volant dans l'écume
L’oiseau bleu a froissé ses ailes
Tel un esquif fragile
Le torrent l’emporte par-delà sa
réalité de volant
Devenu poisson bleu aux écailles
d’argent
Il se laisse porter par le
courant
Il sait que quelque part la mer
l’attend
Poisson volant
Il sera trait d’union entre mont
mer ciel et vent.
jamadrou © 14 novembre 2016
Ils sont tous là
Je vois tous les animaux
Sur la rive près de l'eau
Je vois le renard
Et l'oiseau bleu
Le saumon qui remonte le
torrent
Ils sont tous là
Comme lorsque j'étais enfant
Rien n'a changé
Si ce n'est moi
Qui t'attend
Au même endroit
Chaque été
Il est libre...
Il y a des aurores si lumineuses
que l'on croit naître au tout
premier jour.
Il y a des silences si intenses
où les sommets deviennent
irréels.
Les géants statufiés capturent la
lumière
l'eau, le vent, le glacier,
quelques touffes herbeuses pour
isard solitaire
quand le vautour se tait.
Et nous marchons encore, encore
parce que pas nés oiseaux.
Oiseaux ?
Une ombre bleue crisse dans le
matin
soie d'azur enlevée à la terre
L'homme vole, plane,
dérobe le silence,la beauté et la
paix
Il est libre, libre, libre....
LAVANDE
Au vent des rêves flous,
Essence au goût lavande,
Tu berces mon âme
Entre tes bras lumière.
Je flotte , brume parme,
Sous un ciel de cigales,
Humant la joie dansant
Une folle farandole...
De ciel et d’eau
De ciel et d’eau
monts criblés de soleil
Les couleurs fusent
De l’herbe à la fleur
de la terre au rocher
le bleu s’installe
se reflète
murmure
J’arrache au courant
des poignées d’enfance
attrapées au vol
et vogue ma folie
dans le fil de tes eaux
emportant à jamais
mon éternelle jeunesse
dans un éclat de rire.
P.S. Veuillez m’excuser si votre lien ne figure pas, je n’ai
pas eu le temps d’aller le rechercher si vous avez oublié de le noter sous
votre texte.
Je tâcherai d’y remédier quand j’aurai quelques instants.
N’oubliez pas la prochaine fois.
Un grand merci.
Bonjour Adamante,
RépondreSupprimerLes mots suivent, très agréables, le flot de cette rivière vive et parme.
Bravo et merci pour ce magnifique partage
Amicalement
Un beau partage encore une fois, merci et belle soirée.
SupprimerBonjour Adamante, je découvre les mots de Tagore, j'aime de suite... la vie se moque de nos petites joies, en effet, enfance ou autre, comme c'est bien dit... et bravo à toutes, encore un Herbier délicieux, merci encore, bizzz
RépondreSupprimerPetit bateau chez toi aussi, si fragile dans le courant. Merci, Jill.
SupprimerMerci pour cette très belle page, riche de mots et d'une belle image inspirante, et de la chanson si touchante de Garou, et pour ce texte de Tagore aussi.
RépondreSupprimerJ'ai aimé le texte de ta planète en poésie .... Que j'ai trouvé très pertinent ! Merci Marine D
SupprimerMagnifique poème, Marine, un immense merci.
Supprimerque dire de plus que merci pour ce rendez-vous où les flots ne font que secouer les petits bâteaux de mots sans les faire chavirer
RépondreSupprimerBateau coulé
SupprimerPapillon essoré
Poisson vole !
Merci, Jeanne pour ce court mais splendide poème.
Avec retard je découvre chaque texte avec toujours ce grand plaisir...j'ai hésité entre l'oiseau et le bateau...
RépondreSupprimerMerci Adamante
Merci à toi, Josette, pour ce rendez-vous avec l'enfance au bord de l'eau.
SupprimerBelle nuit.