Bienvenue dans l'Herbier de Poésies. Vers libres, prose poétique, expression libre des profondeurs de l’instant qui se dit sans rime ni métrique imposée. Mais aussi Haïku & famille favorisant le fond plutôt que la forme.
Quand l'âme s'exprime et qu'un artiste est révèlé dans son humanité. Une découverte matinale à vous partager, les larmes aux yeux et le cœur comblé. "Un choc de lumière !"
À lundi pour la page.
Adamante
Nadia a quitté ce monde deux mois après ce témoignage.
Il flottait dans l’air comme un parfum de femme. Ne t’y méprends pas lubrique lectrice.teur.
Nous sommes au lendemain de cette journée récurrente annuelle où l’on réclame l’égalité des droits des hommes et des femmes. Eh oui, nous sommes en l’an de grâce 2021 et l’on n’a toujours pas compris que les hommes et les femmes sont égales, gaux, en matière de DROITS. Que dire du Droit des Fauves ?
Je veux donc te parler aujourd’hui de la première femme galériste parisienne qui, en 1901, propose à la vente, des artistes contemporains . La première à acheter et à vendre les œuvres de ce Picasso récemment arrivé en France. La première à exposer pour la première fois Matisse . Et à la veille du Salon de 1905,
Veille merveille
la petite mère Weill
sur les Fauves veille
Cette femme intrépide qui ne fait que ce qui lui plaît organise en 1907 la seule exposition Modigliani réalisée du vivant de l’artiste.
sa vie consacrée
peu lui importe l’argent
les qu’en dire-t-on
Peu lui chaut.
Seul le bonheur lui importe et elle avoue l’avoir connu.
Huile sur toile 174 X 238 cm - exposée à la fondation Barnes, près de Philadelphie.
À la recherche de la Joie
2020. La Joie nous a quittés avec l'an neuf, balayant l'espérance, les couleurs, l'insouciance et nos libertés. Un nuage bien plus noir que l'orage dévalant sur la terre dans un fracas de peurs éclatant sur nos jours.
Le monde sombre
L'angoisse étreint les hommes
La joie se délite
Suivront ainsi des jours, des mois, dans l'attente d'une éclaircie, de quelques bouffées délicieuses pour nous redonner sourires, gaieté, bonheur de vivre .
Soleil mer sable
La vie en demie teinte
Un été en panne
2021. Le printemps en chemin fleurit quelques espoirs et pourtant...
Chaque matin, chaque réveil, partir à la recherche de la Joie, un rendez-vous salutaire pour continuer debout. S'arrêter quelques instants pour écouter la respiration du vivant.
L'enchantement cueilli au coeur du bouton d'or,dans le chant du pinson, un rayon de lumière, dans les pulsations qui nous entourent.
Saisir chaque petit rien, du ciel à la terre, du jardin à la forêt, de la mer à la campagne, les sourires qui passent, les messages amicaux, des retrouvailles inespérées, des projets pour après-demain...
Plus près du regard
Les secrets de nature
La révélation
Une éclosion de soleil et de rose, chaleureuse et douce, une berceuse tendre, maternante, consolante, où l'insignifiant se révèle dans la beauté de l'heure.
Alors, ouvrir les yeux en grand et aller de l'avant, juste pour un sourire, la vie soudain ensoleillée dans le bonheur d'aimer !
André Derain, L’Estaque, route tournante, 1906, Museum of Fine Arts Houston
Feu solaire
C'est dimanche. Le temps est merveilleux. Trois jeunes filles, trois collègues de travail , cheveux au vent, sourire éclatant, filent vers la Méditerranée au train laborieux d'une vieille 4L. Qu'importe le rythme poussif de cette pauvre voiture, le moral est au beau fixe.
Matin radieux-
Rafales de rires et
la chanson des cigales
Les paysages se succèdent comme autant de cartes postales. Bleu, rouge, vert, ocre... La journée est comme peinte par un artiste fou de couleurs. Des noms affluent et se bousculent dans ma tête: Georges Braque, Charles Camoin, Maurice de Vlaminck, Henri Matisse, André Derain...
Éclaboussures-
Sur la toile des pensées
Tableaux de Maîtres
Parties à l'aventure, à moment donné, une décision doit être prise. Quelle direction prendre? La première propose: "Le lavandou?" Huum! Depuis Aix en Provence? Trop loin! La seconde lance: "Lestaque?" Moues dubitatives. La troisième prend les choses en mains: "c'est moi qui conduis? Alors c'est moi qui décide!"
Sur la route des vacances
Flotte
Un petit air guilleret
Allez! Fouette cocher! Vaille que vaille nous avançons vers une... surprise. La route semble onduler sous la chaleur. Pins, oliviers, vignes, pins encore... Parfois, rompant la monotonie, un cyprès dresse son pinceau vers l'azur. Veut-il, peintre fauve, barbouiller le ciel en vert? Les contours tremblent dans l'air de plus en plus brûlant. Vivement que l'on arrive! Comme pour me répondre, voici un panneau indicateur: Cassis. Aaaah ! Enfin! Trouver une place à l'ombre pour la voiture. Prendre sacs et serviettes et zou! A nous le farniente en monokini sur Les Roches Plates. Sous les assauts de la lumière, le temps est aboli.
Huile sur toile 174 X 238 cm - exposée à la fondation Barnes, près de Philadelphie.
La Vie se la coule douce dans cette clairière tout d'ocre baignée, il flotte comme un parfum de bien-être et d'oisiveté, de joie de vivre. Un paysage idyllique s'offre à nous où les personnages s'adonnent aux plaisirs sensuels, aux joies de la volupté et au plaisir de la danse.
Voltige des sens
ivresse de la danse-
une ronde bachique
Des femmes dénudées, lascives se prélassent, offertes au plaisir de l'amour : plusieurs scénettes dévoilent des corps nus évoluant dans la plus grande liberté, d'autres se laissent à contempler où l'amour se vit au grand jour dans un extrême libertinage.
Au centre deux vénus alanguies dans une posture libérée. Les corps nus sont célébrés dans la plus grande simplicité.
Muses enlacées-
un désir de jouissance-
sensualité
Sur la droite du tableau, un berger joue de la flûte debout. Cette vision concourt à donner beaucoup de fraîcheur et de sérénité à ce tableau.
Mais, le plus significatif dans cette toile est l'exacerbation des couleurs vives qui la magnifient et l'électrisent. Les couleurs contrastent fortement les unes par rapport aux autres. Il n’y a pas de nuance, ni de recherche de dégradés. Matisse libère la couleur pure, peignant par aplats. Il n’y a pas de lumière naturelle, ce sont les couleurs vives qui éclairent le tableau.
L'or, l'orange et le rouge
dynamisent la toile-
la palette fauve.
Cette exubérance des couleurs annonce ce nouveau mouvement artistique, le fauvisme dont Matisse est le chef de file.
Le vers de Charles Baudelaire "Là, tout n'est qu'ordre et beauté, luxe calme et volupté" pourrait s'appliquer à cette toile qui nous fait partager la douceur et la volupté de l'instant.
et comme Louis Aragon, on pourrait dire que "l'optimisme de Matisse, c'est le cadeau qu'il fait à notre monde malade". Il va sans dire que cette phrase s'applique ô combien à la situation actuelle de pandémie que nous vivons.
Plénitude et
douceur de vivre-
L'art salvateur
Claudie Caratini
La joie de Vivre" de Henri Matisse
Huile sur toile 174 X 238 cm - exposée à la fondation Barnes, près de Philadelphie.
Marcher dans la joie de vivre
Marcher dans la joie de vivre, comme au premier jour. Goûter la vie, à même la peau, nue ; respirer par le souffle du vent
bonheur d’une ronde
comme des enfants heureux
rien qu’une utopie ?
Je marche dans une toile, emportée par la magie de formes et de couleurs délivrées du mensonge. Je respire la liberté, le regard ébloui. J’entends le message de la vibration primordiale tracée à la brosse sur une toile de maître
tout est simple et vrai
il n’y a que la beauté
qui s’exprime ici
Dogmes et religions ont confisqué la vraie nature des corps, ont confisqué l’idée même du bonheur originel, celui de la pureté enfantine, sans masque ni mensonge
pour le Paradis
on nous dit que c’est après,
qu’il nous faut souffrir
mais le Paradis en nous
vit au plus profond du cœur
Quelle miracle, un tableau qui offre de contempler la beauté et la vérité de corps parfumés d’ailleurs, que rien ne peut avilir. Ici le Paradis c’est maintenant, dans la joie de l’âme créatrice, enfin libre de danser nue, et sans reproche.
Quelle richesse de se promener dans cette page, avec toutes ces vidéos.
Paul Barton est vraiment un magicien.
Je vous souhaite plein d'émotions, l'œil humide et le cœur comblé.
Je ne sais quand je proposerai une autre... image ? musique ? autre ? Je ne sais, ce que je sais c'est que c'est un vrai bonheur que de vous lire.
Un immense merci ! Tiens, si je savais jouer du piano, je vous jouerai quelque chose. Bon, il vaut mieux que ce soit Paul Barton.
Merci, aux poètes et à nos visiteurs, un herbier content.
Adamante
Ce qu'en dit Paul Barton, le pianiste.
"Mongkol est un ancien éléphant bûcheron de 61 ans. Il a passé sa vie en captivité à transporter des arbres dans la forêt thaïlandaise. Son corps est déformé par le dur labeur, il a perdu son œil droit et ses défenses au cours de cette pratique forestière brutale.
Mongkol a été secouru et amené à Elephants World pour passer paisiblement le reste de ses jours, libre au bord de la rivière Kwai.
J’ai découvert que Mongkol est un éléphant extrêmement doux et sensible qui aime la musique, surtout ce mouvement lent de Beethoven que je lui joue occasionnellement de jour comme de nuit. "
Tandis que coule la rivière aux flots rapides mais harmonieux de cette nature si paisible, on ne s' étonne point de voir un piano posé sur l'une de ses rives et l'on pressent déjà comme un certain mystère, la magie des instants d'une histoire à naître, à vivre, à ressentir profondément dans ce paradis vert sur un coin de la terre.
Sur son piano un chant
À l'autre bout du monde
Rencontres inespérées
L'homme n'est pas toujours le sauvage que l'on croit, il a même souvent la générosité du coeur et oeuvre pour ses semblables et pour les êtres souffrants.
Ainsi Paul Barton offre sa musique aux vieux éléphants blessés ou aveugles.
De ces instants uniques chargés d'émotion, naît un sentiment de communion intense.
Des notes envolées
Adagio au clair des matins
Cadeau lumineux
L'éléphant retrouve un semblant de bien être, ses oreilles frémissent, quelques traces de larmes sur sa vieille peau ridée, la musique l'apaise, il renoue avec l'humain qui l'a tant exploité, meurtri, détruit.
Elle se mit en quête sur You tube , et y fit des rencontres peu banales.
Hazel, l’ânesse qui s’essaye à la chanson avec ses maîtres au son de la guitare.
Un tout petit écureuil pourtant réputé aussi timide que les cornes d’un escargot.
Des vaches, les unes dansant au son d’un orchestre de Jazz, ou l’autre, tombant amoureuse d’un accordéon.
Et bien d’autres encore.
Dans les réserves de Thaïlande, dans un sanctuaire dédié à nombre d’éléphants rendus aveugles par la grâce des hommes s’en servant comme bulldozers pour la déforestation d’une partie de la planète bleue,
un dénommé Paul Barton, pianiste réputé
consacre beaucoup de son temps à soulager les douleurs de ces vieux éléphants si proches des humains qui les ont maltraités.
Piquée par la curiosité, elle continua sa recherche :
Un éléphant dans un cadre aquatique au bord d'une rivière chantante et un homme qui y pose son piano comme un peintre poserait son chevalet. Tels sont les acteurs de cette vidéo. Magie de l'instant à capter! Emerveillement!
Le piano chuchote
à l'oreille de l'éléphant-
suavité
Touchante réaction, l'éléphant est intéressé, voire fasciné, il s'approche du piano, dodeline de la tête comme s'il voulait suivre la musique, son oreille dans un élan spontané se met à vibrer, il fait quelques pas rythmés vers cette douceur si apaisante.
Douceur pianistique
vibrations sensorielles-
harmonie des coeurs
Certes, ne dit-on pas que la musique adoucit les moeurs, mais on peut observer comme l'a souligné Aristote que l'éléphant est « la bête qui dépasse toutes les autres par l'intelligence et l'esprit ».
L'homme et l'éléphant par le biais de la musique ont appris à communiquer. Beaucoup d'émotion et de tendresse imprègne cette vidéo pleine d'humanité. Surtout quand on sait que cet éléphant, victime de mauvais traitements est vulnérable et a besoin d'attention pour se rétablir.
Il progresse lentement, le vieil éléphant. Les sages ne sont pas pressés. Il s’avance vers ce rendez-vous insolite où un piano, en pleine nature, l’attend.
quelques cris d’oiseaux
le chant de la rivière Kwaï
tout n’est que musique
Le pianiste à son tour s’avance. Il assure sa partition contre le vent. Il est si aisé pour un papier musique de s’envoler à tire notes pour jouer les petits bateaux dans la rivière
quelques gestes lents
c’est le temps qui prend son temps
déjà un point d’orgue
Le vieux sage, tout près de l’homme, reste immobile. Il se prépare à goûter l’instant rare et précieux qui s’offrira à lui dès le premier accord. Il le sait, le silence intérieur qui apaise les corps est rituel de purification, indispensable avant le concert.
quel instant précieux
que celui d’une promesse-
le cœur s’ouvre en grand
Tout est prêt. L’homme vient de s’asseoir. Il attaque les première mesures saluées par quelques battements d’oreilles de l’immense mélomane. Le cœur exprime ainsi son trop plein
un balancement
la musique envahit le grand corps-
la tendresse
L’immense pachyderme, repose avec délicatesse le bout de sa trompe sur la berge. Est-ce pour mieux goûter ces vibrations d’amour que lui offre l’homme en train de jouer ? Comme c’est bon l’amour après une vie d’esclavage, après tant de contraintes, tant de souffrances et de blessures.
Âme blessée, corps violenté ce vieux bûcheron a tant de douceur à offrir…