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jeudi 25 mars 2021

"Un choc de lumière !"

 

Quand l'âme s'exprime et qu'un artiste est révèlé dans son humanité. Une découverte matinale à vous partager, les larmes aux yeux et le cœur comblé. "Un choc de lumière !"

À lundi pour la page. 

Adamante

 


 

Nadia a quitté ce monde deux mois après ce témoignage. 

 


 

samedi 20 mars 2021

Pour la page 175

 

Coucou les Brins,

Pas de problème de droit d'auteur, je vous propose une de mes dernières œuvres. J'espère qu'elle vous inspirera. 

Pour quand vous voulez, publication lundi  dans 15 jours.


Faites d'heureux jours, et n'invitez pas la peur à rentrer chez vous.


Adamante Donsimoni - acrylique 2020



lundi 15 mars 2021

La page 174 "Les deux fauves"

 Le Fauvisme : cinq choses à savoir

Et encore



La joie de Vivre" de Henri Matisse

Huile sur toile 174 X 238 cm -  exposée à la fondation Barnes, près de Philadelphie.




« Deux fauves »



1 Mattisse


Un Eden

Sans retenue, librement nus,

Amoureux enlacés,

Jeunes Eve se prélassant

Quand d'autres cueillent,

Jouent du pipeau, entrent dans la ronde.

 

Scène de joie de vivre insouciante.


Eté jaune soufre

 qu'une jeunesse se partage

Vie en rose bonbon



jill bill



André Derain, L’Estaque, route tournante, 1906, Museum of Fine Arts Houston




2 Derain


 Un marchand

En carriole à cheval

Sur la route tournante

  Et tournent les jours, semblables,

Sous la chaleur écrasante

Comme celle du four à tuiles...

Corvée de farine, d'eau en jarre

A pied, pour les sans mule

Quant un peu de repos s'impose

Pour d'autres.


Une contrée cuivrée

qui martèle les corps pareils

  Ombre bienvenue



jill bill




Georges Kars, Portrait de Berthe Weill, 1933, huile sur toile, 56 × 46 cm,
 collection privée (source Artips)




Les dessous des Fauves



Il flottait dans l’air comme un parfum de femme. Ne t’y méprends pas lubrique lectrice.teur.

Nous sommes au lendemain de cette journée récurrente annuelle où l’on réclame l’égalité des droits des hommes et des femmes. Eh oui, nous sommes en l’an de grâce 2021 et l’on n’a toujours pas compris que les hommes et les femmes sont égales, gaux, en matière de DROITS. Que dire du Droit des Fauves ?

Je veux donc te parler aujourd’hui de la première  femme galériste parisienne qui, en 1901, propose à la vente, des artistes contemporains . La première à acheter et à vendre les œuvres de ce Picasso récemment arrivé en France. La première à exposer pour la première  fois Matisse . Et à la veille du Salon de 1905,

 

Veille merveille

la petite mère Weill

       sur les Fauves veille  

 

Cette femme intrépide  qui ne fait que ce qui lui plaît organise en 1907 la seule exposition Modigliani réalisée du vivant de l’artiste.                                


sa vie consacrée 

peu lui importe l’argent

les qu’en dire-t-on


Peu lui chaut.

Seul le bonheur lui importe et elle avoue l’avoir connu.

 


Françoise jeudi 11 mars 2021.


 Pour en savoir plus sur Berthe Weil (source Artips)

 


La joie de Vivre" de Henri Matisse

Huile sur toile 174 X 238 cm -  exposée à la fondation Barnes, près de Philadelphie.



 

À la recherche de la Joie


 

2020. La Joie nous a quittés avec l'an neuf, balayant l'espérance, les couleurs, l'insouciance et nos libertés. Un nuage bien plus noir que l'orage dévalant sur la terre dans un fracas de peurs éclatant sur nos jours.

 

Le monde sombre

L'angoisse étreint les hommes

La joie se délite 

 

Suivront ainsi des jours, des mois, dans l'attente d'une éclaircie, de quelques bouffées délicieuses pour nous redonner sourires, gaieté, bonheur de vivre .

 

Soleil mer sable

La vie en demie teinte

Un été en panne

 

2021. Le printemps en chemin fleurit quelques espoirs et pourtant...

Chaque matin, chaque réveil, partir à la recherche de la Joie, un rendez-vous salutaire pour continuer debout. S'arrêter quelques instants pour écouter la respiration du vivant.

L'enchantement cueilli au coeur du bouton d'or,dans le chant du pinson, un rayon de lumière, dans les pulsations qui nous entourent.

Saisir chaque petit rien, du ciel à la terre, du jardin à la forêt, de la mer à la campagne, les sourires qui passent, les messages amicaux, des retrouvailles inespérées, des projets pour après-demain...

 

Plus près du regard

Les secrets de nature

La révélation

 

Une éclosion de soleil et de rose, chaleureuse et douce, une berceuse tendre, maternante, consolante, où l'insignifiant se révèle dans la beauté de l'heure.

Alors, ouvrir les yeux en grand et aller de l'avant, juste pour un sourire, la vie soudain ensoleillée dans le bonheur d'aimer !

 

Balaline      11 mars 2021


 





André Derain, L’Estaque, route tournante, 1906, Museum of Fine Arts Houston


 





Feu solaire


C'est dimanche. Le temps est merveilleux. Trois jeunes filles, trois collègues de travail , cheveux au vent, sourire éclatant, filent vers la Méditerranée au train laborieux d'une vieille 4L. Qu'importe le rythme poussif de cette pauvre voiture, le moral est au beau fixe.

  

Matin radieux- 

Rafales de rires  et

la chanson des cigales

 

Les paysages se succèdent comme autant de cartes postales. Bleu, rouge, vert, ocre...  La journée est comme peinte par un artiste fou de couleurs.  Des noms affluent et se bousculent dans ma tête: Georges Braque, Charles Camoin, Maurice de Vlaminck, Henri Matisse, André Derain...

  

Éclaboussures-

Sur la toile des pensées

Tableaux de Maîtres

 

Parties à l'aventure, à moment donné, une décision doit être prise. Quelle direction prendre? La première propose: "Le lavandou?" Huum! Depuis Aix en Provence? Trop loin!  La seconde lance: "Lestaque?" Moues dubitatives. La troisième prend les choses en mains: "c'est moi qui conduis? Alors c'est moi qui décide!"

 

Sur la route des vacances

Flotte

Un petit air guilleret

 

Allez! Fouette cocher! Vaille que vaille nous avançons vers une... surprise. La route semble onduler sous la chaleur. Pins, oliviers, vignes, pins encore... Parfois, rompant la monotonie,  un cyprès dresse son pinceau vers l'azur. Veut-il, peintre fauve, barbouiller le ciel en vert?  Les contours tremblent dans l'air de plus en plus brûlant. Vivement que l'on arrive! Comme pour me répondre,  voici un panneau indicateur: Cassis. Aaaah ! Enfin! Trouver une place à l'ombre pour la voiture. Prendre sacs et serviettes et zou! A nous le farniente en monokini sur Les Roches Plates. Sous les assauts de la lumière, le temps est aboli.

 

Feu solaire-

Plus un mot. Juste

le soupir du vent

 

Martine Madelaine-Richard





 
La joie de Vivre" de Henri Matisse

          Huile sur toile 174 X 238 cm -  exposée à la fondation Barnes, près de Philadelphie.

 


La Vie se la coule douce dans cette clairière tout d'ocre baignée, il flotte comme un parfum de bien-être et d'oisiveté, de joie de vivre. Un paysage idyllique s'offre à nous où les personnages s'adonnent aux plaisirs sensuels, aux joies de la volupté et au plaisir de la danse.


Voltige des sens

ivresse de la danse-

une ronde bachique


Des femmes dénudées, lascives se prélassent, offertes au plaisir de l'amour : plusieurs scénettes dévoilent des corps nus évoluant dans la plus grande liberté, d'autres se laissent à contempler où l'amour se vit au grand jour dans un extrême libertinage.


Au centre deux vénus alanguies dans une posture libérée. Les corps nus sont célébrés dans la plus grande simplicité.


Muses enlacées-

un désir de jouissance-

sensualité


Sur la droite du tableau, un berger joue de la flûte debout. Cette vision concourt à donner beaucoup de fraîcheur et de sérénité à ce tableau.


Mais, le plus significatif dans cette toile est l'exacerbation des couleurs vives qui la magnifient et l'électrisent. Les couleurs contrastent fortement les unes par rapport aux autres. Il n’y a pas de nuance, ni de recherche de dégradés. Matisse libère la couleur pure, peignant par aplats. Il n’y a pas de lumière naturelle, ce sont les couleurs vives qui éclairent le tableau.


L'or, l'orange et le rouge
dynamisent la toile-
la palette fauve.


Cette exubérance des couleurs annonce ce nouveau mouvement artistique, le fauvisme dont Matisse est le chef de file.


Le vers de Charles Baudelaire "Là, tout n'est qu'ordre et beauté, luxe calme et volupté" pourrait s'appliquer à cette toile qui nous fait partager la douceur et la volupté de l'instant.


et comme Louis Aragon, on pourrait dire que "l'optimisme de Matisse, c'est le cadeau qu'il fait à notre monde malade". Il va sans dire que cette phrase s'applique ô combien à la situation actuelle de pandémie que nous vivons.


Plénitude et
douceur de vivre-
L'art salvateur


Claudie Caratini


    La joie de Vivre" de Henri Matisse

               Huile sur toile 174 X 238 cm -  exposée à la fondation Barnes, près de Philadelphie. 

 

Marcher dans la joie de vivre



Marcher dans la joie de vivre, comme au premier jour. Goûter la vie, à même la peau, nue ; respirer par le souffle du vent


bonheur d’une ronde
comme des enfants heureux
rien qu’une utopie ?


Je marche dans une toile, emportée par la magie de formes et de couleurs délivrées du mensonge. Je respire la liberté, le regard ébloui. J’entends le message de la vibration primordiale tracée à la brosse sur une toile de maître


tout est simple et vrai

il n’y a que la beauté

qui s’exprime ici


Dogmes et religions ont confisqué la vraie nature des corps, ont confisqué l’idée même du bonheur originel, celui de la pureté enfantine, sans masque ni mensonge


pour le Paradis

on nous dit que c’est après,

qu’il nous faut souffrir


mais le Paradis en nous

vit au plus profond du cœur


Quelle miracle, un tableau qui offre de contempler la beauté et la vérité de corps parfumés d’ailleurs, que rien ne peut avilir. Ici le Paradis c’est maintenant, dans la joie de l’âme créatrice, enfin libre de danser nue, et sans reproche. 


chemin de l’amour

-mensonge que la laideur-

la vie est merveille


le temple sacré de l’âme

se situe au cœur du corps.



Adamante Donsimoni - 14 mars 2021

sur « la joie de vivre » de Henri Matisse



Les retardataires, parfois laissés en commentaires 



Au bonheur du jour
sur la page d'un herbier
mariage mots-tableaux

 

Sans phare
âmes et corps à nus

 





UN FAUVE



« Route tournante »

C'est une palette de couleurs

Chaudes et vibrantes

qu'André Derain nous délivre

Un moment explosif

De réalité modifiée

Il nous baigne dans une scène

Où les ocres, les feux, les jaunes

les verts crus, les violets, les bleus bruts,

Se répondent et s'accordent

Ondulent et s'élèvent

Avec force et netteté

Simplicité et vigueur

Alliant le labeur des personnages

Au foisonnement de la nature





Marine Dussarrat





 





mardi 9 mars 2021

Pour la page 174" Deux Fauves"

 

Je vous propose, au choix, deux "fauves" à l'écriture, 

pour lundi

 en haïbun (nous en devenons des maîtres non ?)


"La joie de Vivre" de Henri Matisse

Huile sur toile 174 X 238 cm -  exposée à la fondation Barnes, près de Philadelphie.


Ou (et)


André Derain, L’Estaque, route tournante, 1906, Museum of Fine Arts Houston



Et pour découvrir ou redécouvrir le Fauvisme 

dont Matisse fut tête de filevisitez ce lien


Notez bien les références des reproductions sur vos blogs

(prises sur le site en lien).

dimanche 7 mars 2021

P 173

 

Coucou les Brins,

 

Quelle richesse de se promener dans cette page,  avec toutes ces vidéos. 

Paul Barton est vraiment un magicien.

Je vous souhaite plein d'émotions, l'œil humide et le cœur comblé.

Je ne sais quand je proposerai une autre... image ? musique ? autre ? Je ne sais, ce que je sais c'est que c'est un vrai bonheur que de vous lire. 

Un immense merci ! Tiens, si je savais jouer du piano, je vous jouerai quelque chose. Bon, il vaut mieux que ce soit Paul Barton. 

Merci, aux poètes et à nos visiteurs, un herbier content.

 Adamante

 

Ce qu'en dit Paul Barton, le pianiste. 

 "Mongkol est un ancien éléphant bûcheron de 61 ans. Il a passé sa vie en captivité à transporter des arbres dans la forêt thaïlandaise. Son corps est déformé par le dur labeur, il a perdu son œil droit et ses défenses au cours de cette pratique forestière brutale.

Mongkol a été secouru et amené à Elephants World pour passer paisiblement le reste de ses jours, libre au bord de la rivière Kwai. 

J’ai découvert que Mongkol est un éléphant extrêmement doux et sensible qui aime la musique, surtout ce mouvement lent de Beethoven que je lui joue occasionnellement de jour comme de nuit. "   

https://www.facebook.com/PaulBartonPiano 

https://www.youtube.com/watch?v=_4AcjvsVn5k&ab_channel=PaulBarton 


L'installation du piano et le jeu, toujours avec Mongkol : 

https://www.facebook.com/PaulBartonPiano/videos/681924909144558 


et l'autre facette de l'Artiste 







Adagio à fleur d'émotion

 

Tandis que coule la rivière aux flots rapides mais harmonieux de cette nature si paisible, on ne s' étonne point de voir un piano posé sur l'une de ses rives et l'on pressent déjà comme un certain mystère, la magie des instants d'une histoire à naître, à vivre, à ressentir profondément dans ce paradis vert sur un coin de la terre. 

  

Sur son piano un chant

À l'autre bout du monde

Rencontres inespérées

  

L'homme n'est pas toujours le sauvage que l'on croit, il a même souvent la générosité du coeur et oeuvre pour ses semblables et pour les êtres souffrants. 

Ainsi Paul Barton offre sa musique aux vieux éléphants blessés ou aveugles. 

De ces instants uniques chargés d'émotion, naît un sentiment de communion intense.

 

Des notes envolées

Adagio au clair des matins

Cadeau lumineux

 

L'éléphant retrouve un semblant de bien être, ses oreilles frémissent, quelques traces de larmes sur sa vieille peau ridée, la musique l'apaise,  il renoue avec l'humain qui l'a tant exploité, meurtri, détruit. 

 

Un souffle sur la main

L'émotion nous étreint

La musique panse


Balaline 4 mars 2021




 



De l'eau qui murmure

un piano droit sur la rive

un éléphant sage


Quelques notes douces égrenées

et le buzz sur les réseaux

 


L'éléphant tout ouïe

un écureuil intrigué

la musique en lien


Pour les animaux blessés

pour tenter d'apprivoiser

 

©Jeanne Fadosi, jeudi 4 mars 2021


 



 

Planète confinée

les touristes ont déserté

leurs plages d'Eden


La musique pour consoler

les petits singes affamés


©Jeanne Fadosi, jeudi 4 mars 2021


 

https://www.rtbf.be/musiq3/article/detail_en-thailande-le-pianiste-paul-barton-joue-pour-apaiser-des-singes-affames?id=10638805``

 






 



Elle se mit en quête sur You tube , et y fit des rencontres peu banales.

Hazel, l’ânesse qui s’essaye à la chanson avec ses maîtres au son de la guitare.

Un tout petit écureuil pourtant réputé aussi timide que les cornes d’un escargot. 

 Des vaches, les unes dansant au son d’un orchestre de Jazz, ou l’autre, tombant amoureuse d’un accordéon.

Et bien d’autres encore.


Dans les réserves de Thaïlande, dans un sanctuaire dédié à nombre d’éléphants rendus aveugles par la grâce des hommes s’en servant comme bulldozers pour la déforestation d’une partie de la planète bleue, 

un dénommé Paul Barton, pianiste réputé 

consacre beaucoup de son temps à soulager les douleurs de ces vieux éléphants si proches des humains qui les ont maltraités.

Piquée par la curiosité, elle continua sa recherche :


https://www.radioclassique.fr/magazine/articles/covid-19-les-singes-affames-en-thailande-apaises-par-beethoven-grace-au-pianiste-paul-barton/



Elle se souvint alors 

« du pleur de la chamelle » 

qui valût récompense à une jeune cinéaste,


https://fr.m.wikipedia.org/wiki/L%27Histoire_du_chameau_qui_pleure

 



                                    Frères humains vous

                              Monstres  ou  vous  les fêlés 

                                     Silence on joue. Hou !


                                    Elle renvoya dos à dos  

                                 scientifiques z’et religieux 

                          qui n’en croyaient pas leurs z’yeux.

 


Françoise jeudi 4 mars 2021


 



L'homme au piano et l'éléphant

 


Un éléphant dans un cadre aquatique au bord d'une rivière chantante et un homme qui y pose son piano comme un peintre poserait son chevalet. Tels sont les acteurs de cette vidéo. Magie de l'instant à capter! Emerveillement!


Le piano chuchote

à l'oreille de l'éléphant-

suavité


Touchante réaction, l'éléphant est intéressé, voire fasciné, il s'approche du piano, dodeline de la tête comme s'il voulait suivre la musique,  son oreille dans un élan spontané se met à vibrer, il fait quelques pas rythmés vers cette douceur si apaisante.


Douceur pianistique

vibrations sensorielles-

harmonie des coeurs


Certes, ne dit-on pas que la musique adoucit les moeurs, mais on peut observer comme l'a souligné Aristote que l'éléphant est « la bête qui dépasse toutes les autres par l'intelligence et l'esprit ».


L'homme et l'éléphant par le biais de la musique ont appris à communiquer. Beaucoup d'émotion et de tendresse imprègne cette vidéo pleine d'humanité. Surtout quand on sait que cet éléphant, victime de mauvais traitements est vulnérable et a besoin d'attention pour se rétablir.


L'homme et l'éléphant-

des réserves de tendresse

à partager

 


Claudie Caratini



 

Collage - Marine D


      Mongkol 


L'éléphant Mongkol

rescapé des massacres

écoute la musique

 

tout proche du pianiste

il savoure  la mélodie


 

Chacun de nous

connaît ce moment ineffable

où la paix est un baume


 

Animal mon ami

ton  innocence est une leçon

à ne jamais oublier


            

marine D






 







Le pianiste insolite



La musique adoucit les mœurs

Qu'importe l'endroit, elle met à l'envers

Ici le cœur d'un mastodonte

Qui inspire la frousse, mais,

Devenu inoffensif mélomane...

Ah, rien de classique là-dedans, me trompe-je... !?


Accoudé comme on s'accoude à un bar

Pour siroter une bière, en solitaire,

La bête écoute, captivée...


L'eau qui passe semble applaudir

 Si loin de la société dite civilisée

Et ses divertissements urbains...


« Joue homme blanc joue

Pour moi l'éléphant à tes pieds

Moi le baladeur de touristes,

Plein l'dos parfois...



jill bill







 

Mongkol, le mélomane


Il progresse lentement, le vieil éléphant. Les sages ne sont pas pressés. Il s’avance vers ce rendez-vous insolite où un piano, en pleine nature, l’attend.


quelques cris d’oiseaux

le chant de la rivière Kwaï

tout n’est que musique


Le pianiste à son tour s’avance. Il assure sa partition contre le vent. Il est si aisé pour un papier musique de s’envoler à tire notes pour jouer les petits bateaux dans la rivière


quelques gestes lents

c’est le temps qui prend son temps

déjà un point d’orgue


Le vieux sage, tout près de l’homme, reste immobile. Il se prépare à goûter l’instant rare et précieux qui s’offrira à lui dès le premier accord. Il le sait, le silence intérieur qui apaise les corps est rituel de purification, indispensable avant le concert.


quel instant précieux

que celui d’une promesse-

le cœur s’ouvre en grand


Tout est prêt. L’homme vient de s’asseoir. Il attaque les première mesures saluées par quelques battements d’oreilles de l’immense mélomane. Le cœur exprime ainsi son trop plein


un balancement

la musique envahit le grand corps-

la tendresse


L’immense pachyderme, repose avec délicatesse le bout de sa trompe sur la berge. Est-ce pour mieux goûter ces vibrations d’amour que lui offre l’homme en train de jouer ? Comme c’est bon l’amour après une vie d’esclavage, après tant de contraintes, tant de souffrances et de blessures. 

Âme blessée, corps violenté ce vieux bûcheron a tant de douceur à offrir…


la musique apaise

c’est là sa grande magie-

le don de l’espoir.


Adamante Donsimoni

 



 








juste de passage, l'émotion en écho à vos mots et une vision personnelle de la scène :


sa trompe posé sur l'épaule du pianiste,

l'éléphant remercie.

Les notes chantent leur complicité,

la paix en partage ! 


ABC9 mars 2021 à 09:49