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lundi 22 février 2021

P 172 un texte oubié

 

Un texte absent de la page, et pourtant je l'avais enregistré et importé, une mauvaise manipulation ? En tout cas une incompréhensible absence. Alors pour me faire pardonner cette inattention à la relecture bien désagréable, le voici ici. 

Vraiment désolée Annette.

 


Photo Nathalie Manaud - devant la maison


 

Le ciel


Les nuages sont lourds et doux à la fois, cotonneux, et le ciel est gris, d'un gris envoûtant. Son reflet dans l'eau m'attire, féérique et tendre. Ou dangereux.

La surface de l'étang me paraît dure, comme gelée, j'ai envie d'y marcher, de patiner, de rêver, de m'agripper aux branches qui en jaillissent.

Les buissons sont colorés, comme des ballons surgissant de l'onde, projetés par une main invisible.

Il n'y a pas un bruit, pas un souffle, tout est immobile, suspendu.

Et puis une parenthèse..


À la nuit tombée,

Souffle au-dessus de l'étang

Vol de grues cendrées.


J'ai rangé mes pinceaux, mon chevalet.

À l'horizon, un arc-en-ciel. Il trouble mon rêve, tombe dans l'eau, un frisson m'étreint.


Mirage soyeux

Vol des oiseaux migrateurs

Appel du lointain.


C'est déjà demain.


Annette



 

dimanche 21 février 2021

La page 172


 


 

Juste un petit mot pour notre ami Jill Bill qui tricote sa guérison en attendant de revenir nous enchanter de ses mots. Alors ce petit haïku pour porter nos pensées : 

 

 Brume de pensées

derrière le gris du ciel

l'espoir, en fleur.


Adamante  

et tous les brins. Un bouquet de bises pour toi JB.

 



Photo Nathalie Manaud - devant la maison



                                             




-  « Dis Mémé tu crois en Dieu ?

-   «    ....................................          -  « Tu crois en Dieu Mémé, dis  ...

-   «  je crois,  .......   comme tout le monde.

-    «  en Dieu ,  je suis moins sûre  ...............

-     «  Enfin, Je crois dans le dieu que je me suis bricolé, comme tout le monde.

 

             Tout le monde revendique SON Dieu, fabriqué. 
             Ou pas.
              Regarde :

                                                     Eau bleue par ici

                                                 Tu vogues sur l’Océan

                                                      Eau noire  par là   


Cette eau que nous avons sous les yeux, ma chérie, elle reflète le ciel.

                Et le ciel ce soir est bien orageux !

                                                      

                                                        Quel à venir, dis

                                                  Et pourtant, dos au soleil

                                                       Tout l’or de l’automne »


                            Françoise La Vieille Marmotte, jeudi 18 février 2021


                                              


                                                           


                                            







 



Petit chêne aux feuilles d’or :



Sous un ciel sombre tant de hargne déversée dans le lit des cours d’eau. Champs, bois et sentiers surnagent. 


Baignade forcée
au bord des rives submergées -
les arbres pataugent


Pour la première fois, le petit chêne aux feuilles d’or se contemple dans le miroir qui l’entoure. Il eut si soif cet été, il a tant bu cet hiver ! Est-ce un mirage ? Il croit rêver dans ce paysage aquatique. Il songe à apprendre à nager.


Brillance d’or

d’un faible rayon de soleil –

premier portrait


Ne regarder que l’éclat d’un instant en évitant de voir la catastrophe environnante. Le petit chêne est jeune, beau et dynamique, il s’adaptera aux situations extrêmes. Il ignore la répétition, la lassitude, la désespérance, autour de lui tout est si magique !


En artiste peintre

Dame Nature cache sa tristesse

d’un voile d’élégance


Dis-moi, Terre-Mère, est-ce pour consoler les jours que tu m’as conservé mon habit de lumière ? Que les flammes des arbres brillent encore aux couleurs d’automne ?``

 

Splendeur fugitive 
chassant les idées noires 
aux caprices des vents



ABC





 


 


L'Adour


Notre belle Adour a débordé, encore une fois à l'issue d'un déluge qui a détrempé terres et vallons. Venue des montagnes pyrénéennes elle a coulé vive ou tranquille dans les vallées pour,  bien plus tard,  atteindre l'océan. Elle accueille dans ses méandres pêcheurs, oiseaux et amoureux de la nature.


Gorgée de lacs bleus

 de trois torrents assemblés

pleine de vaillance


Aux portes d'Aire sur Adour,  l'Adour reçoit le Lees qui baigne de ses vertes courbes notre Vic-Bilh lumineux, et hop elle dévale et inonde champs, routes et fossés, coupe les communications et nous oblige à chercher des passages moins périlleux.

Plus tard les gaves du Lavedan, du Haut-Béarn et du Pays basque lui apporteront leurs eaux vives, leurs  frayères à saumon revenus dans leur lieu de naissance, tout comme les anguilles. Connus pour leurs « barthes » ces marais riches et giboyeux terres d'inondations et de pâturages, où se côtoient le fameux poney  landais et les petites vaches tout terrain.

 

Après le Gers

les Landes s'en souviennent

de Tartas à Dax


À Bayonne, Adour et Nive se rejoignent avant d'aller se jeter dans l'océan à La Barre, elle a charrié tant d'eaux vives, de petites rivières, déposé ses nappes de limon, mais rien ne l'arrête et finalement elle redeviendra les orages passés ce fleuve plein de charme qu'ont chanté les poètes et les troubadours locaux...


Si belle Adour

comme à une jolie femme

on lui pardonne tout


       Marine D    




Inondation



Les arbres du jardin ont les pieds dans l’eau, et les nuages promettent de leur en offrir encore.

Arrivant de l’horizon lointain, d’énormes cumulus assombrissent le ciel.


lourde chape grise 

sensation de fin du monde-

le questionnement


Les dieux dessinent aujourd’hui, d’une bien belle façon, leur colère sur la campagne. Tout semble si doux dans ce paysage inondé. Mais derrière l’apparente douceur, la force des eaux est terrible.

  

palette en demi-teinte 

les verts meurent doucement-

quels sombres reflets.



Adamante Donsimoni

18 février 2021

Ici le texte de Annette qui a été oublié 




mercredi 17 février 2021

Pour la P. 172 Innondation


Photo Nathalie Manaud - devant la maison

Une autre photo de Nathalie pour une page précédente

Proposition pour la page du lundi 22 février 2021


Textes à adresser jusqu'à samedi 20 midi. 

Merci et à très bientôt




Petit rappel de la forme du haïbun :


Le haïbun commence toujours par une partie en prose, et se termine par un haïku. Il peut y avoir une seule partie prose et un seul haïku, mais  la forme peut se répéter plusieurs fois.




Exemple -avec faux texte- :


Il était une fois, si vous souhaitez travailler du bois d’une super qualité et respectueux de l’environnement alors vous trouverez votre bonheur. En plus les prix sont très intéressants. Exemple comme précédemment avec la planche de sapin. Si vous souhaitez travailler votre bonheur.


un deux trois quatre cinq

un deux trois quatre cinq six sept

un deux trois quatre cinq




mercredi 10 février 2021

P.171 seconde partie

henri_rousseau_le_reve_1910_detail

 


Le marchand d'art mécène orphelin du Père d'Ubu avait-il mission de remercier le peintre qui l'avait hébergé en sa jeunesse ? A-t-il passé commande ou l'a-t-il acheté par bonté d'âme et flair de découvreur en ce début de 1910 ?


Au jardin des plantes

les ours ont les pattes dans l'eau

Les badauds accourent.


L'homme de l'art aux galeries a-t-il commandé cette femme alanguie sur un divan ? Un grand classique. L'homme de l'art aux pinceaux rêve à son amie qui rêve. Il est triste pour les trésors du Muséum d'histoire naturelle, son lieu d'exotisme. Tous n'ont pas pu être déménagés. Ses pinceaux l'emmènent dans le voyage de Madame Rêve. Lequel du poème ou du tableau a-t-il été conçu en premier ?


Un serpent furtif

dans une jungle apaisée,

des yeux étonnés


Loin de la foule et des barques que la crue du fleuve affole et attire, le peintre peaufine son grand œuvre, ignorant que c'est peut-être sa dernière, dans la douceur d'un paradis qui aurait été retrouvé ou n'aurait jamais été perdu.


Dans la ville grise

les bas quartiers inondés

créent du désespoir.


©Jeanne Fadosi, lundi 8 février 2021

 






 

 

Plongée dans les bras de Morphée, j'avance sur un sentier touffu et luxuriant, guidée par l'odeur de l'humus, la nature vierge me chatouille les narines, une profusion de fruits tropicaux me tend les bras, un gazouillis d'oiseaux se mêle aux sons harmonieux d'une flûte..


Eden perdu ou

savane accueuillante-

la pulpe d'un rêve


Pourtant, deux lions au regard ténébreux me scrutent dans un lascis de feuilles... entre vert tendre et vert olive, le Vert chavire mon coeur débordant d'espoir. Ces animaux sauvages éclairent mon chemin, je hâte le pas en quête d'un bonheur, peut-être illusoire mais bien palpable.


La voie de l'espoir

un camaieu de vert-

comme un... vertige


Je m'imagine, Tarzane, sautant de liane en liane... sur ces arbres si tortueux mais si plein de charme... Je vois Baloo, l'ours bon vivant, il me semble entendre KAA, le serpent hypnoptiseur, la faune et la flore sont un enchantement, où palpite la vie sauvage. Dame Nature me ravit sous ses rayons de miel et de soleil


le Livre de la Jungle

il en faut peu pour être heureux-

un plaisir primitif 


Et enfin, le susurrement d'une source m'invite en bas d'une cascade... L'eau frémit, je fais une halte régénérante dans un chaos bouillonnant. Je me revois si bien, emportée dans un bain de boue et glissant dans une piscine.... mon désir de cure envahit mon corps d'une douce torpeur.


Mais, soudain, frétille un poisson volant. Mon rêve me réveille, je suis nue, telle sirène!


Et, si c'était la vision d'un jardin des Plantes ? Peu importe, j'ai savouré mon rêve avec délectation.


Le bonheur existe

un rêve qui donne la pêche-

encore faut-il le saisir!


Claudie Caratini







 

Un goût de liberté


L'été nous a ouvert ses portes, nous avons filé sous le soleil brûlant. 

Un jardin luxuriant aux herbes gigantesques, fougères exubérantes, sentes moussues, cachettes exiguës, le paradis de nos jeudis audacieux où l'on venait s' aventurer, se faire peur et s' inventer un tout autre univers


Rires et frissons sur fond de toile verte

Notre écran géant au goût de liberté

de bataillons d'insectes, de criquets affamés

de serpents fluorescents et de chats tigrés aux feulements féroces


Ce rendez-vous des heures sauvageonnes où sonnait la rencontre pour une après - midi de courses et de chasse avec sa panoplie : frondes, fusils de bois, arcs, flèches et rêves à pleines gibeciéres. 


Ah ces instants - bonbons dégoulinant sur nos épaules brunies! 

Senteurs d'herbes foulées, de mûres écrabouillées, nous nagions dans un bonheur immense, nous découvrions la terre, ils étaient nos héros. On les adorait nos copains aux bras et jambes griffés, eux qui nous sacraient reines. 


Regards déterminés et courage infaillible

Ils allaient vaincre, nous sauver

nous les princesses du jour

cauchemardant les nuits


Balaline



LE COIN DES RETARDATAIRES


Détente…


Certains n'ont jamais aimé l'école, surtout quand on y allait le samedi matin. 

Dans ma classe, nous étions plutôt sages comme des images et studieuses par crainte des parents, par respect de l’enseignante ou peut-être aussi par souci d’émancipation à venir. 

Le samedi était ma matinée préférée. On commençait par une interrogation sur le cahier de contrôles. Cela ne durait pas longtemps ; il en fallait peu à madame Artys pour déceler nos lacunes. Une dictée de quelques lignes, une phrase à décomposer, quatre opérations et un mini problème ! Le tour était joué ! La matinée de détente s’offrait à nous …

Ce qui était génial c’est que madame Artys aimait nous faire des surprises.

Parfois elle mettait un chapeau melon à l’envers sur son bureau, rempli d’étiquettes ; chaque élève venait piocher un mot, l’écrivait au tableau et à nous l’imagination ! Nous avions quartier libre pour écrire un texte, dessiner ou miner à partir de mots que nous choisissions ! « Pas plus de cinq », disait-elle. « C’est comme les doigts de la main ! »

 Quel bons fou-rire ensuite à la lecture de nos récits ou à la contemplation des œuvres d’art !

 D’autres fois, c’était les exposés qu’elle nous proposait de faire sur notre thème préféré : les animaux. 

  Je me souviens de Fabienne, grande rêveuse qui imaginait des expéditions dans de grands espaces et qui trouvait toujours des choses à nous apprendre ; elle avait vraiment cherché dans les encyclopédies celle-là pour être si précise sur les espèces !

Corinne, passionnée de mammifères marins, nous en avait appris un rayon sur toutes leurs différences.

 Et Sylvie, camarade très discrète et polie, connaissait tous les noms d’oiseaux de la planète ainsi que leurs chants. On ne moquait d’elle en la nommant « Miss Volaille »

Mais, je m’égare dans tous ces bons souvenirs alors, revenons à ma surprise préférée : 

Certains samedis, une affiche ou reproduction d’art était aimantée au tableau, cachée par des morceaux de Canson de différentes couleurs.

On ôtait une à une les feuilles et apparaissait une belle toile de maître que l’on pouvait reproduite en peinture ou aux crayons de couleurs.

Quand nous avions fini notre dessin, madame Artys devenait alors conteuse. Moi, je fermais les yeux et nous buvions ces paroles :

 « Les lionnes, étonnées de ne plus rien entendre, s’étaient arrêtées dans la jungle. Elles tournaient la tête, à droite puis à gauche. Il en fallait de la patience à ces mères voraces pour attendre les proies qui nourriraient leurs lionceaux. Mais, elles le savaient, les gazelles ne tombent pas du ciel ! 

Ce matin-là, aucune proie à l’horizon, mais une odeur, une odeur particulière et inconnue. La truffe de la vielle lionne humait lentement de grandes bouffées d’air en inspirant un parfum délicieux ; ce n’était pas du numéro 5 non, ni même une eau de Cologne, c’était l’odeur d’une douce chair fraîche, le parfum délicat d’un bébé.

 Une amie de la lionne, cette Baguera légendaire qui habitait un autre continent, et dont tout le monde avait entendu parler dans la contrée avait déjà expliqué que parfois, les jeunes humains étaient abandonnés en forêt ; mais jusqu’à présent, aucune des deux lionnes n’avait fait cette surprenante rencontre… »

Elle en connaissait un rayon en œuvres d’art, madame Artys ! A croire qu’elle avait travaillé dans un musée avant d’être institutrice. Certains parents disaient même qu’elle était « peintre du dimanche » à cause de ses mains très souvent colorées le lundi matin. Je n’ai jamais osé lui demander si c’était vrai.

 Une chose était certaine, c’est que la voix de la maîtresse me berçait, me transportait, m’enchantait ; elle nous faisait voyager dans des contrées lointaines, elle décrivait les moindres détails, donnait le nom de plantes extraordinaires et tout semblait devenir réel, vivant.

Quel merveilleux rêve !

Pour nous qui n’avions jamais quitté notre quartier, quelle aubaine c’était !


Annick SB     février 2021


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La première partie de la page 171