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vendredi 12 octobre 2018

Chansons d'automne, ensoleillées ou pas

photo Marine D






Comptine du topinambour :



De gros soucis avec Blogger, la mise en page ne tient pas.

C’était le temps, le triste temps
Des topi, oui des topi
Des topinambours

Grimace dans les assiettes
Pour des ventres en disette

C’est le temps, le bon temps
Des topis, oui des topi
Des topinambours

Fleurs jaunes aux jardins
En clin de soleil du matin

Certains mangent les fleurs
D'autres les racines
Je les enracine
Dans mon jardin à fleurs
Mais qui dans ses casseroles
Aujourd'hui cuisinent encore
Les topi oui les topi
Les topinambours ?

D'hier à aujourd'hui
survivent dans le temps
Les topi oui les topi
Les topinambours

©ABC






Que c'est triste l'automne...


Que c'est triste l'automne
Ce temps décousant le vert ouvrage,
Que c'est triste l'automne
Au temps de l'effeuillage...

On entre comme en carême
Privé des soleils de l'été,
Les chrysanthèmes
Donnent envie de pleurer...

Le feu crépite dans l'âtre
Et les fenêtres restent closes,
Au jardin la lune d'albâtre
Eclaire une dernière rose...

Je fume, tu tricotes
Sur un sanglot long de cistre,
Plaisir démodé... Une loupiote
Brûlant même le jour si bistre...

Que c'est triste l'automne
Ce temps décousant le vert ouvrage,
Que c'est triste l'automne
Au temps de l'effeuillage...

Alors on cherche ailleurs
Ce qui ferait chanter la vie
Quand le coeur
S'habille tout de gris...

Un instant à Venise
Pour oublier nos soupirs
Ses pigeons quoi qu'on en dise
Nous font tant sourire...

Ses ruelles, ses gondoles
Encore pleines d'amoureux,
Je t'achèterai de ces babioles
Au pied des maisons de Dieu...

Que c'est triste l'automne
Ce temps décousant le vert ouvrage,
Que c'est triste l'automne
Au temps de l'effeuillage...


















Elles ont la couleur d'un miel d'or
Il fait encore bien chaud dehors

Un vol d'oiseau
s'aide du vent.

Quelques fleurs saluent la lumière
et dans le vent chante un oiseau

Vol d'un oiseau
chanson du vent

Elles s'étirent vers le soleil
Il les défie haut tout là-haut.

Chante l'oiseau
danse le vent

Les tiges se poussent du col
le ciel prend des teintes rosées

Chant de l'oiseau
danse du vent

Elles s'inclinent vers le sol
Bientôt commence la soirée.

parole d'oiseau
langage du vent

Dans la fraîcheur retrouvée
un bourdon goulu attardé

froissement d'ailes
chant du bourdon

bientôt se fige pour la nuit
on le croirait transi d'ennui.

Se tait l'oiseau
vienne la nuit.

©Jeanne Fadosi

lien vers mon blog sur le mot clé l'herbier de Poésies
https://fadosicontinue.blogspot.fr/search/label/l%27herbier%20de%20po%C3%A9sie






Le jardin en soleils

Dans les allées du parc
Hélios, anthos, hélianthe
butinent les abeilles

Les vieux s’y promènent
les enfants viennent y jouer
les vieux s’y promènent
moi j’y viens rêver

Et parfois quand il pleut
quand le jardin est gris
quand les passants frileux
évitent la sortie

Hélios, anthos, hélianthe
moi j’en connais qui rient

Les vieux s’y promènent
les enfants viennent y jouer
les vieux s’y promènent
moi j’y viens rêver

Et quand des amoureux
Viennent s’y retrouver
le jardin malicieux
se plaît à les cacher

Hélios, anthos, hélianthe
Des regards indiscrets

Les vieux s’y promènent
les enfants viennent y jouer
les vieux s’y promènent
          moi j’y viens rêver.
©Adamante Donsimoni (sacem) 
http://le-champ-du-souffle.blogspot.fr/ 




Hélianthes radieux 

Et chaque jour, chaque matin
Qu’elle soit gaie ou bien chagrin,
Du jardin, elle ramenait la gueuse
Des fleurs d’hélianthes radieuses

C’était un cas !
Mamie Vincent : 
L’’avait cent ans
Nous rendait tous, fada !
Avec ses amants :
Qu’étaient tous marrants.
Bruyants, et trop fringants,
A  tous plus d’quatre-vingt ans.

Elle restait la nuit,
Tard sous les étoiles,
Avec Gros Louis
Ou bien Bilhal

Et chaque jour, chaque matin
Qu’elle soit gaie ou bien chagrin,
Au jardin, elle cueillait à vif
Ses hélianthes décoratifs.

T‘étais si joyeuse grand-mère,
Que seule sur la mer
T’était prête à mettre les voiles.
Tu restais la nuit,
Si tard sous les étoiles,
Avec Gros Louis
Ou bien Bilhal,
Tonton Jackie,
Le grand Charly
Ou même Kémal.

Et chaque jour, chaque matin
Que tu sois gaie ou bien chagrin,
Au jardin, tu cueillais à vif
Tes  hélianthes près des ifs.

T’étais un cas,
C’est vrai  
Pour un oui, un non,  tu riais
T’m’rendais fada,
Avec tes dix chats
et tes mille dadas
Moi, raisonnable p’tit fils,
J’étais jeune et si lisse

Plus d’vingt ans, je n’avais guère
Alors bien sûr, je n’ai rien compris
Toi, tu voulais juste aimer.
Tu voulais vivre, encore rêver
Pardonne-moi, j’te prie, grand-mère ;
J’t’ai jugée, j’t’ai, ce jour-là, pourrie,
J’avais honte et je t’ai huée
Alors dans la mer, te noyer, t’es allée

Aujourd’hui j’ai ton âge,
Et tristement seul,
Oh, ma si chère aïeule
Je m’traine et ne suis pas plus sage,

Et chaque jour, au petit matin
Que je sois gai ou bien chagrin,
Au jardin, je vais cueillir derrière les ifs
Des tournesols décoratifs ….

       Serge de la Torre  











mardi 9 octobre 2018

P 121 Hélianthe

photo  Marine

Tristes tournesols, automne incertain ?
 Le soleil boit à la santé d'l'été en fleurs...
Je vous remercie de vos participations. 

Adamante




Tristes tournesols,
Tu pendouilles, assoiffé,
Sous un ciel souillé !

Chevelure ébouriffée
Dans une aube délavée,
Trois de tes fleurs pointent ;

Feuilles lustrées vertes
Sur fond de buissons ternes,
Tu guettes l’ondée. 




  

La chanson de Charles...


Une deux trois abeilles mexicaines
Descendues d'leur car
Au Jardin Extraordinaire
Commandent trois Margarita
Dans un verre jaune tournesol
Assises sur vert tabouret...

A la santé d'l'été en fleurs
Hic hic hic
Ses ors qui nous tournent la tête
Ivresse à ciel ouvert
Dans ce coin de douce France,
Qu'il fait bon « Trenet » ici...

Bouquet de soleils
fait de l'oeil aux butineurs
- Tu montes chéri -

Un deux trois bourdons américains
Descendus d'leur car
S'installent bruyamment au vert...
Joue chérubin en pierre, joue sur ton luth
Au bar des insectes
La chanson de Charles...













Plus haut toujours plus haut, leurs rêves les transportent dans des conversations interminables, qu'elles échafaudent de connivence, lors d'escapades nimbées de mystère.
Secrètes
Elles « conciliabulent »
escapades blondes
élancées sur leur tige
Je les soucoupes volantes

Jusqu'au jour où, enfin, il leur semble décoller. En dignes filles d'Icare, elles s'envolent, dans un heureux tourbillon : rêve, réalité ou transport d’allégresse ?

Adieu nos sœurs
le voyage s'ouvre à nous
en lévitation

En-dessous d'elles, le jardin en extase les regarde tourbillonner. D'une saison à l'autre, l'été ouvrant la porte à l'automne, les topinambours s’interrogent. Combien de jours leur restent-t-ils pour s’illusionner avant les premières gelées ?

Dernière valse
avant leur grand sommeil

de leurs nuages
Hiver les décrochera

©ABC







Il est temps d’oublier
Soleil brûlant, mer, maillot
Dans le jardin, les soleils jaunes se font géants pour toucher le ciel

Fleurs jaunes s’étirent
En torticolis du soir
La brume est au sol

Octobre est là, le soir tombe si vite que le temps manque pour cueillir  les dernières pommes du verger.
Des pommes pommes pommes
Tarte gourmande et sur la table
Bouquet rudbeckia

Le vent agite les hautes tiges, la pluie mouille de soulagement les grandes pousses dressées vers le soleil levant dans un ultime effort pour toucher le ciel
Les arbres pleurent leurs feuilles détachées du réel
Feuilles qui volent et dansent sur les notes de la musique du vent

Tout me rappelle que l’automne s’installe confortablement.





  


Quand j'ouvre la porte le petit chat Neoù trouve refuge sous l'hélianthe qui dresse ses grandes fleurs et sous la sauge odorante, il y vit mille aventures, on perd sa trace pour un bon moment, je l’appelle, il fait le sourd, il se joue de moi...
Il est si petit, je ne peux m'empêcher de craindre qu'un prédateur vorace à l'affut n'en fasse qu'une bouchée...

Ce matin d'octobre
les fleurs jaunes ploient leur tiges
toutes en souplesse


Une averse soudaine agite le massif, vite, vite mon chaton, viens te réfugier sur tes coussins et t'accrocher aux rideaux !

 Marine DUSSARRAT           

















Hélios Anthos, Hélianthus

Dans le soir finissant, alors que la lumière irradie l’océan, je marche sur le chemin de grève. Le parfum de quelques épineux m’éveille.
Quel bonheur de vivre !

Un rien qui s’offre
avec le vent complice
et tout est parfait.

Quelques fleurs s’empourprent en cette arrière-saison. Filles naturelles du Dieu flamboyant, enfants de la Terre où elles accrochent leurs racines jusque dans les sols les plus rudes, elles tirent leurs langues d’or au ciel.

Soleils et fleurs
petits astres délicats
magnificence.


©Adamante Donsimoni
http://le-champ-du-souffle.blogspot.fr/







samedi 6 octobre 2018

Proposition 121


Coucou les Brins !

En retard, encore ! 
Pour vendredi prochain à moins que vous ne préfériez le vendremardi qui me conviendrait peut-être mieux, question d'emploi du temps. Mais bon... vu ce que je demande, il serait peut être préférable de voir pour vendredi.
À vos plumes, à vos claviers, à vos délires, voici une photo de Marine. Elle m'a plu, fait rêver. Vers quels cieux guidera-t-elle les pas de votre inspiration ? 
Allez, on écrit sans filet, vers une sur-réalité sans frein (j'en connais au moins une qui déjà jubile) mais, (il en faut bien un, non ?) en haïbun (boum badaboum) ou en faisant une chanson, un tube, de l'été pour se vautrer dans l'herbe en gazouillant par exemple, bref un tube avec refrain et tout le toutim, en hommage au grand Charles Aznavour. Pour les rimes, (ben voui c't'une chanson, un tube) ainsi qu'il le conseillait, ne prenez que le dictionnaire des synonymes. Profitez-en bien, car la semaine suivante les rimes rentrent à l'écurie, plus question de les voir.
Et pour les courageux, les courageuses, les inspirés, les mordus de rhétorique, pourquoi pas un haïbun et une chanson ?

On dirait pour mardi le haïbun et pour vendredi la chanson. Veillez toutefois à m'envoyer la matière le plus vite possible, pour hier par exemple ! ;)))
Bon voyage ! 
AD 








mardi 2 octobre 2018

P 120 Bang ! On dégaine !



 
Un thème difficile cette semaine (qui en fait bien deux). 
Vous aurez remarqué que chez moi le temps parfois s’égare, il est insoumis. Un peu comme ce flingue quelque peu bubble gum. 

Alors voici la page du vendremardi où nous sommes peu à avoir dégainé.


Bang ! et belle semaine à tous les brins de l'herbier. AD


 
  Carl Fredrik Reuterswärd, Non-Violence, 1980, bronze, Malmö © ADAGP, Paris, 2018, photo : François Polito
 


Flinguons les revolvers...


Bang bang
Je tue, il tue, nous tuons...
Bang bang
De guerre en règlement de compte...
Tombé au champ de bataille,
Tombé par homicide,
Tombé même par hasard,
Au coin de la rue, drôle de jeu...

L'humain est devenu gibier
Qu'on abat pour de « bonnes » raisons
Un jour,
Car il y en a toujours une,
Foi de chasseur...

Arme à feu en vente aisée
Au pays de la Liberté, trop libre...
Combien de revolvers
On fait saigner le coeur des mères ou épousées...
Alors imagine un monde sans,
Sans pétoires et leur violence,
Mourrons, d'accord, chantait Brassens
Mais de mort lente, dans son lit, en beau vieillard,
Point en martyr
Pour le drapeau ou autre prétexte...

Flinguons les revolvers...
Clouons leur le bec,
Faisons les taire, pour toujours !






Porte-plume en l'air
l'enfant est loin de la classe,
oreille vagabonde.

Le maître a noté au tableau, de sa belle écriture inclinée, la morale du jour. Puis c'est la leçon d'Histoire. Leurs pères attendent les avis de mobilisation. Les esprits y sont préparés. Ce sera la revanche. S'ils partent "la fleur au fusil", d'ici deux ou trois semaines ils seront de retour pour les moissons.

Offertes par les vieux fusils
l'enfant rêve aux fleurs
dans un champ de coqu'licots.

Le maître a marqué au tableau, d'une belle écriture droite, la morale du jour. Suit la leçon d'Histoire, dont on tire, dit-on, des leçons. Le fils de l'enfant songe à la TSF écoutée avec son père. C'est la drôle de guerre qui ressemble à une drôle de paix, derrière la ligne Maginot. 

Pour sauver la paix
sans guerre et sans déshonneur
ils auront les deux.

Longtemps après l'Indochine, loin des camarades et de l'agent orange, le fils, ancien matelot, cancer brûlant ses poumons, feuillette, tel un carnet de vacances, son album photos : sites paradisiaques, jonques sur l'eau aux marchés aux fleurs, sourires et beauté des temples. Parenthèses hors du temps et des lieux de combats.

Ce samedi la radio égrenait les premiers faux pas de chasseurs, une balle pour sangliers a traversé le salon d'une fenêtre à l'autre. Sans faire d'autre dommage. Une fillette n'a pas eu cette chance.

Violence multiforme
Une enfant se promenait
accident de chasse.

©Jeanne Fadosi



à la version des sunlights je préfère celle-ci





IMAGINES


Non violence
Une arme au canon noué
Imagines....

A New-York, à Paris
Dans la rue
Au café
En concert
Dans ton sommeil
Pendant l'amour
Près d'un berceau
Soudain le feu
Explosions, destructions
Du sang, des morts
L'horreur, la terreur
Inimaginable
Et tu rêvais
Et tu aimais
Et tu riais
Tu chantais, tu dansais
Imagines...


Non violence
No peur
No souffrance
À quand la paix
A quand l'odeur des roses
Peuples soumis, écrasés, méprisés
À quand la douceur de vivre ?

Imagines








L’œil du canon
 
Devant l’œil du canon, l’immensité frémit.
C’est alors qu’une sorte d’ange descendu d’un nuage, de ses mains éthérées l’attrape et le noue.
Demain, s’écrie-t-il, ne devra plus jamais voir le sang imbiber la Terre !








Je rajoute quelques commentaires qui, me semble-t-il, méritent d’être là, qu’en pensez-vous ?


Jamadrou28 septembre 2018 à 13:52

Cette image a tué mon inspiration, je n'ai rien "hé cri"
Réponse
    La Vieille Marmotte30 septembre 2018 à 08:49

    Hé ! crie donc avant le prochain coup, puis expire profondément avant la prochaine inspiration. Cela s'appelle : vivre .....


    La Vieille Marmotte30 septembre 2018 à 08:59

    Bonjour à tous !
    Quelle puissance dans cette image !
    La réalité au service de l'impossible ? Un vrai revolver fait pour tuer qui me dit : mais non, ton imagination peut détourner mon véritable usage !!


ABC30 septembre 2018 à 14:48

Un revolver qui crie vers le ciel son envie d'une poignée de main amicale... Puissent tous les hommes saisir cette chance pour unir leur force vive...