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vendredi 10 novembre 2017

La page 90


 


Jamadrou


Ça tramait dans sa tête...

Déterminée, minée par la ville et ses ors artificiels, grillagée, Amarande partit, en pèlerine, adieu bâton dans les roues, sans regret, cent sous en poche, un matin, sur la route,
ses chemins de terre, de pierraille, le rose au coeur, légère, libre comme l'animal sauvage...
Envie d'ailleurs, besoin de douces heures.
Tomber en amour un beau jour pour un endroit, en vert, garder des oies, des chèvres, épouser un berger charmant, si bon prince...
Elle fit des rencontres comme dans les contes,
de bonnes et de mauvaises, désintéressées, intéressées...
Elle dormit parfois chez les premiers, fuyant les seconds.
Elle coucha aussi à la belle étoile, dans le froid, comme un chien galeux et de mauvais poil qu'on frappe de la botte, mais gardant au chaud son idéal...

Une terre et son eau vive, de rouges pommiers, un toit en ardoises étain, éteinte sa vie d'hier pour retisser une existence neuve comme l'enfant qui vient de naître, point par point...


jill bill


 

C'est drôle, c'est funny,
un patch work de points de croix.
Bizarre et joyeux.

Comme si chaque carré était ajouté par un brodeur passant l'ouvrage de main en main, à une ou un autre et un ou une autre encore. Sans plan d'ensemble.

Pourtant les couleurs,
pourtant cette mosaïque
créent une harmonie

Résisteront-elles ensemble
au patient désassemblage

de Pénélope remontant les aiguilles du temps dans le silence et la solitude de la nuit. Ce temps inexorable ne ramènera pas Ulysse. Elle sait que les fins heureuses n'existent que dans les légendes.

Pourtant rien ne musèle
ses lèvres et le chant d'espoir
de la nuit des temps

surgissant à chaque fois
qu'il faut se lever aussi*.

©Jeanne Fadosi





 
Ouvrage

Assise au coin de la cheminée
Elle tricotait
Comme invitée
Elle ne parlait pas souvent
Elle était parmi nous
Comme invitée
Une Mamée silencieuse
Au coin de la cheminée
J'entends encore le tic-tac de l'horloge
J'entends encore son silence
Lourd de pensées
Une petite Mamée
Qui tricotait
Je la voudrais encore ici
Posée sur sa petite chaise
Sur le parquet ciré
Pour tendrement lui parler



Marine Dussarrat


 
Héraldisme

Au fil du temps
À petits points
Se tisse la vie
Sur la trame des jours

Tant que le vent souffle
L'esprit vagabonde
Pendant que les doigts écrivent
Automatiquement
Ce que l'on ressent

Côté soleil
Côté obscur
Se mêlent se rencontrent
Jusqu'à devenir un blason

Qui saura le lire
Au fil des temps


 Josette                                                                                                                                http://bricbracdejosette.blogspot.fr/





Cent fois sur le métier remets donc ton ouvrage.
De cousu main, en points inachevés,
Du rêve au réel,
La vie passe.

Françoise, la vieille marmotte

http://www.jukebox.fr/jacques-douai/clip,file-la-laine,vz5su.html








De fils de chaîne en fils de trame

L’étendard de Pénélope, fils de chaîne et fils de trame, marque à petits points des secondes égrainées à rêver. Quand s’ouvrira-t-elle la porte caressée du regard le temps d’une pause?
Rectangles, carrés, étoiles, formes incertaines, couleurs, marquent les pages d’un livre de pensées intimes. Des voix, des odeurs, des gouttes de pluie, des rayons de soleil y sont inscrits, des larmes aussi, des désespoirs, des creux de vagues sans sirène, juste les profondeurs grisâtres de la solitude. Mais de fils de chaîne en fils de trame, de point en point, l’aiguille inscrira un jour d’autres moments. Ceux d’un avenir qui se donne déjà par le souffle du vent qui rend fou et vous fait croire que demain peut-être sera un jour de fête. Quand la porte s’ouvrira car, à n’en pas douter, elle s’ouvrira.

L’étendard flotte et me dévoile au grand jour sa géographie de secrets indéchiffrables. Je le regarde. Je plonge dans les verts, me déleste du gris.  Une porte s’ouvre. Je pénètre des espaces infinis qui sont miens, sans attente.

©Adamante Donsimoni

 

Barbara chantant la Pénélope de Brassens 

ou encore

Charles Trenet, autour de pique et coud






Le monde


La multitude comme réalité,
La diversité comme certitude,
Une immensité comme horizon
Un patchwork comme drapeau.


Obscurs desseins, sources d’inquiétude
Je garderai l’éternité pour perspective.
L’unicité de l’être comme évidence...
Un patchwork comme étendard,

Mon drapeau à la trame de l'histoire et la chaîne des vécus pour ADN,
Il s’alimente de l’amour des hommes,  pour combattre la haine.
De la paix du cœur, pour noyer jusqu’aux racines de la guerre
Le patchwork de l’humain est mon ultime étendard.

Serge De La Torre 
  https://plus.google.com/u/0/+SergeDeLaTorre


 

mardi 7 novembre 2017

90 ème proposition de l'herbier



Bonsoir à tous les brins de l'herbier. 

Je me demandais ce matin quoi proposer à vos écrits pour cette future page,  quand j'ai vu, sur notre page google, une image de Jamadrou.

La voici.

J'attends vos écrits pour la publication de vendredi prochain à l'adresse de l'herbier sur free, suivant les modalités habituelle et votre lien. Merci de vos participations.



Création Jamadrou




Et n'oubliez pas de visiter "le coin des retardataires" -  pour le vent ICI




jeudi 2 novembre 2017

le vent deuxième édition




 
Si, ce soir je vous parle du vent,
c’est juste dans l’espoir
qu’il n’oublie pas la bise douce et légère
que j’attends au couchant.
  

ABC

http://jardin-des-mots.eklablog.com/



Mistral, mon tyran fou

Je suis un, je suis deux, finalement trois : aigrelet, égal et menu, je m’engrosse en fortes bourrasques ou, finalement fou, je vire en tempête, suis colère et monstrueuse cavale. Eh oui, eh oui ! Riez ! Mais je reste trois : on me nomme Mistral.

Je vais sur la ville, emmitouflée de murs,
Resserrée en grappes de frileuses masures.
Espiègle et sautillant, je hâte mon chant de bises,
- Braves gens ! -, jusqu’à forcer vos allures.
Je vais sur les chaumes aussi,
Scalpe les frondaisons nues, libérant soudain mon cours,
J’ourle les courants d’air, de mes volutes sans substance,
Roule les nuages, jusqu’au tréfond de l’azur.
Bouche et cœur en avant, je chahute les jupes fines,
Les hauts-cols bien fermés, les foulards de soie.
Et jusqu’aux tendres bienheureux : tous, je les pousse d’un souffle.
Tel une alarme, une évidence à peine sentie, j’entre avec eux dans l’ailleurs :
J’éveille la folle imagination, je glisse sous leurs chapeaux, :
Je suis l’inspiration furtive, l’idée qui va et que rien n’arrête,
Ainsi, en un rien de temps, je rends chacun have et morose.
A présent gonflé, je serai demain le futur essoufflé.
Et finalement, je vous rends fou ! Bon peuple, lorsqu’en tempête, je suis colère et Cavale.
Eh oui, eh oui ! Je suis Mistral

Je dévale, embrasse le fleuve Rhône, et me précipite à la mer.
J’emplis, de mes langues multiples, la vallée, féconde, les vallons ;
Déboule de ci, m’engouffre de là, ne reste, qu’à peine un moment, totalement coi.
Je vais dans les prés où, sous mon haleine, l’herbe ploie.
Je plaque l’habit du moine contre lui,
Et jusqu’à la feuille du charme au nez de la charmante,
Je fouille de mes doigts curieux jusqu’au-dedans des bois.
Vos haies, Humains ! je les contourne, je les plie et les rudoie.
A qui s’oppose, je m’élève droit ou me dresse en fléaux.

Et finalement, je rends fou, lorsqu’en tempête, je suis Colère et cavale. Eh oui, eh oui ! Riez ! Car je suis Roi, on me nomme Mistral.

Je suis tantôt, aquilon doux ou feinte baratte,
Puis sous l’orage, je libère violent, mon courroux.
Tantôt je me lance, tout ignorant de ma force,
Il faut que l’on ploie sous mes nocturnes assauts,
Qu’on ne puisse m’oublier.
Rageur et féroce, je veux rendre cette nuit,
Ses rondeurs à la lune gibbeuse.
Dans le jour toujours trop court, je dicte la fuite des choses,
Je dis le risque de la perte, j’inspire l’éphémère,
Refuse aux amours de mourir de totale aisance.
Dans l’ombre de la nuit, je dépouille le faible
Et soutiens le fort. N’est pourtant pas fort qui croit,
Ne le devient que celui qui ploie.

Je force à la retraite, jusqu’à l’imprudent promeneur : je le malmène, le secoue et finalement le rends fou, lorsqu’en tempête, je mue en colère et cavale. Eh oui ! Eh oui ! On me dit terrible : je suis le mistral

Au sortir des glaçures, je cours dans la nuit,
Et furtif, caresse l’entour. En douceur,
Je flatte Dame Nature - toute en projet, toute en attente.
Je lève, aux matins, ses brouillards qui trainent,
Accrochent partout leurs duvets, réminiscences tardives d’un l’hiver trépassé
Je suis tendresse un temps. Mais parfois, fine lame aussi,
Castratrice, doucereuse et coupante :
Je me fais scalpel, chargé de dernières glaces,
Gonflé d’un reste de frimas, j’emporte en enfer :
Pétales naissants, promesses de fleurs, étamines et vigueur.
Je maintiens l’ivresse printanière dans ses solitudes.
En ses quartiers, ses frontières, je retarde l’assaut de la vie,
Dans ce dernier relent de fraicheur.

Oui, finalement, je rends fou, lorsqu’en tempête, je suis colère et cavale. Eh oui, eh oui ! sachez-le. Je suis Mistral le puissant, l’infatigable…

En été, aux soirs, je comble la nuit sourde,
La punit de lourdeurs. Je la conjugue de chimères,
Donne l’illusion du frais, à mes inspires,
Pour ne que mieux, rependre mes touffeurs.
Comme de râpeuses langues mortelles, je traine mes sécheresses :
Y sèchent les corps en chaleur, y suffoquent les baigneurs.
Je soulève le sable et la fine ramille. Je danse follet et toujours mène le quadrille. 
Si j’ai pris quelque souffle, pris un peu de rigueur, déjà j’agace :
Je lave de mes insipides fraîcheurs, le poids du jour :
Je force à la petite laine qu’on enfile au matin et remet le soir encore.
Du soleil ? Il y en aura bien, mais toi, fol plaisancier,
En vain, tu en guetteras l’enlacement gours,
N’en goûteras que le désir, sans en jouir les douceurs.
Et à qui voulait la chaleur, j’impose l’attente !
À qui voulait la confortable tiédeur, je refuse le cocon !
Je tiens sous sa tente de pacotille le frileux campeur,
À qui l’on avait promis du rêve et qui n’en a que la rumeur.
Je le tiens derrière son muret, s’il voulait jouir sans pudeur.
Je suis le gendarme du temps qu’il fait,
Je presse sous ma loi le paysan, galérien de la terre,
Je porte rarement la pluie et plus souvent la refuse,
Humble, ce midi, je nettoie. Il pleut sans doute ailleurs,

Je courbe jusqu’à leur ombre la gamme verte des feuilles. Je vous rends fou, lorsqu’en sèche cavale, en tempête meurtrière, j’assèche et tue, car je suis Mort et Mistral.

Elle vire déjà la feuille rousse,
Dans le jour devenu si court, je les vois,
Lumières de conscience, toutes faibles et pâlottes.
La bougie, dont s’éclaire le poète, s’étire et tremblote. 
                Écoute-moi dans ta nuit, veilleur assidu !
Car tu crois, m’avoir déjà, entendu mille fois,
Or, je ne suis jamais ni semblable, ni le même :
Je m’égosille, je me déploie un moment,
Puis me retiens, me cherche des ardeurs.
Dans les feuilles venues au bout de leur âge,
Je me trouve des emplois, je balaye.
                Accrochez vos linges, ménagères ! je suis sec : vos brailles, vos chiffons, je vous les évente,
Ou les emporte ! Rien n’arrête une fièvre, rien n’endort mon respire
Je veille même aux sourires des enfants :
Eux, du moins savent lancer dans mes courants,
L’oiseau à ailes d’hélices, le valeureux cerf-volant.
L’oiseau le vrai, lui aussi, vole indifférent, plane, migre, monte et descend.

Mais demain, promis ! j’aurai cœur moins bon, je soufflerai sans raison, et chargé de pluie, tout du long, car je suis fort et fou, je tempêterai en cavale, je m’appelle Mistral.

Quand tout glace - et jusqu’à la lune-,
J’attise le froid, rend la nuit pure aux étoiles,
Aux rêveurs devant la cheminée qui rougeoie.
Au feu, je suis le souffle qui l’inspire, et lui donne sa voix.
On me craint, on tremble même à mon approche.
                Dehors, tout tiendra-t-il ? Murs et bois
La branche de l’arbre qui vieillit ? Qu’en sera-t-il de la tuile ?
Ou bien encore de l’ardoise du toit ?
Faudra-t-il ou pas, sortir affronter les grands froids ?
Elles leur vont comme des injures gelées, mes bourrasques, mes braillées,
J’ai charrié, dans mes reins, jusqu’à la neige des montagnes.
Pas un, qui ne veuille s’abriter,
Pas un, qui ne préfère la couette ou le feu du salon,
Je souffle : misère ! Alors, partout, j’enfle les congères.
Je donne ventre à la peur et parfois sème la mort.
Je suis couteau, et violente glaçure ;
Je crie dans les branches, mais trouve tout vide,
Je cherche fissure. Partout m’engouffre et me faufile.
Ne rencontre jamais que désert, manque ou pas mes cibles, …
Et termine, finalement las, me retire….

Allez, hommes du Sud, pour un temps, osez croire que je ne suis pas ! Croyez que vous êtes, vous les rois !
De mistral, sinon votre poète écrivant Mireille, il n’en est qu’un et c’est moi !


Serge De La Torre
http://instantsdecriture.blogspot.fr
https://plus.google.com/u/0/+SergeDeLaTorre

 

 


Un vent frivole
Qui danse farandole
Le ciel frissonne



Un vent sauvage
Naufrage des nuages
Sculpteur de nues




Un vent mystique
Cantiques guerriers ivre
Arbres en prière


Un vent facétieux
Qui court à perdre haleine
Les feuilles volent



Un vent d’automne
Les corneilles babillent
Cueillette des pommes



Un vent couleur sang
L’automne de la vie
Bruit de la scie



Un vent haletant
Le chasseur tend l’oreille
Première guerre



Un vent de tempête
Voltigent les ardoises
Les cœurs chavirent




Le vent endormi
Sur le sein de la lune
Douce est la nuit

Luciole 83





La fille du vent

L’immensité ne lui suffit pas
Il insiste pour entrer le vent
Je sors pour le calmer
Lui dire qu’il n’est pas seul
Lui expliquer que je ne peux pas passer la nuit dehors
Que je suis une humaine
Qu’il me faut un toit pour dormir
Mais aussitôt il me prend dans ses bras
Il me coupe la parole
Il me pousse, m’étouffe, me bouscule
Et soudain j’ai cinq ans
Je me surprends à rire aux éclats
Il ne faut pas le lui dire
J’adore quand il me fait tourner la tête ! 

Adamante
https://le-champ-du-souffle.blogspot.fr/


On retrouve à la page précédente d'autres poésies autour du vent.



Le coin des retardataires


Alors, si nous parlions du vent

Ça  commence doucement
à peine un souffle d'air
qui fait trembler les cheveux

Ça s’amplifie subitement
et sur le fil le linge
se rêve cerf-volant

L'herbe ondule comme l'océan
Puis le ciel s'obscurcit
Le doux murmure devient vacarme

La forêt gémit bruyamment
dans l’attente d’un répit
des éléments

C'est un bal qui commence
Les nuages valsent
Après la rencontre
Ils se heurtent passionnément
Et leur violence entre amour et haine
Emporte l’écho au plus profond de l'Etre

Josette 
http://bricbracdejosette.blogspot.fr/

vendredi 27 octobre 2017



Le thème fut donné très en retard, j’avais oublié les périodes de vacances scolaires et puis le temps file, file, file… (comme la route qui va vers toi ! clin d’œil à la génération yéyé) et voilà quelques participations en attendant les prochaines (dont la mienne) que je publierai vendredi prochain.
Donc, quinze jours pour le vent. Et pour les herbes, la page reste ouverte.
Pour Uuta aussi. Je publie ce soir la participation de Serge. Bien, vous aurez compris, tout reste ouvert ici.
Quant à moi, j’essaie (promis) de maîtriser mes courants d’air neuronaux et ne rien oublier. On va dire que j’ai la foi.

Allez : musique pour démarrer et imager mon introduction.





Souffle dans la voile
vent fort qui me déracine
Prendre le large

Souffle sur la feuille
vent d'automne qui l'emporte
Libre dans la mort

Souffle sur le mât
vent qui agite mon drapeau
Spectre d'une guerre

Tenir bon et tête
contre les vents et marées
Ne pas en démordre

Du bruit pour rien
tempête dans un verre d'eau
Divagation

Vent d'enthousiasme
qui déchaîne toutes passions
Folie collective

Moulin en ruines
bien ouvert aux quatre vents
Battre de l'aile

Jeter au vent
héritage brûlant les doigts
A nouveau pauvre

Silence radio
N'avoir ni vent ni nouvelle
Envolé l'oiseau

Avec Marguerite
mettre fleurette au vent
Un Vert Galant


jill bill





Sur les ailes du vent
deux colombes en réunion
commentent le monde

Les feuilles murmurent au vent
pour que monte le chant de l'arbre.

Fermons les yeux, imaginons. Un autre monde est-il possible ?

©Jeanne Fadosi






Paysages avec vent

Jean Béraud fait souffler le vent dans les jupes longues des quais parisiens.
Le "coup de vent à Pontoise" a été saisi par Camille Pissarro
René Magritte nous fait entendre "La voix des vents" à travers trois boules argentées surplombant un paysage verdoyant.
Le "vent parmi les roseaux" a été représenté par le poète William Butler Yeats et l'artiste Miro.
Gustave Caillebotte fait sécher le linge sous le vent au Petit Genevilliers.
"Sous le vent" le paysage d'Henri Martin est coloré, jaune et bleu impressionnistes.
Alfred Sisley nous offre un "Coup de vent" un "matin de mai", vert et frais comme les paradis baudelairiens de l'enfance .
L'"Arbre dans le vent" est  peint à larges touches sombres par Chaïm Soutine.
Piet Mondrian a présenté un des moulins à vent vu là-bas aux Pays-Bas: il a le orange de la Hollande.
La "rafale de vent" de Corot courbe une femme dans un paysage vert-de-gris.
Félix Vallotton emporte plusieurs femmes déséquilibrées par "le coup de vent.
Le "Vent de décembre" de Vladimir Kush est représenté par un drap bleu qui s'échappe d'une maison, remplaçant le toit.
Alfred Stevens représente le vent par une femme élégante tenant un parapluie.

26 octobre 2017


Laura VANEL-COYTTE
Auteure,blogueuse,documentaliste






Le vent est tombé
S’est-il fait une bosse ?
A-t-il  cassé son nez?
J’ai voulu le soigner
Que du vent tout ça !
Il s’est moqué de moi
Et m’a soufflé que j’étais trop naïve.
D’un air paternel
Il a ébouriffé mes cheveux
Puis il est parti rire dans le sous-bois.
Les feuilles dans un tourbillon
 Ont su lui faire la fête, « ailes » 
Juste avant qu’il ne parte
Chatouiller les éoliennes !

jamadrou






Si tu me parles de vent,
Je te raconterai Mistral, le Vent de "ma" Provence.
Mistral n'est pas un "vent de Dames", comme on le dit de douce brise.
Mistral, c'est "Fends la Bise".
Mistral, c'est "Vent gagnant".






Mistral n'est pas murmure du "vent dans les voiles, nous voguons vers la lumière"
Mistral, c'est vent hurlant comme les "Quarantièmes Rugissants".









Mistral se fait aussi décorateur !





Je te raconterai le Mistral de Giono :
"Si j'avais un conseil à donner, ce serait de voir le pays par mauvais temps, c'est-à-dire le trois ou le quatrième jour d'un mistral d'hiver qui a encore cinq à six jours à courir. Rien n'est plus bleu que le ciel. Si on veut de l'azur, voila le vrai.C'est loin d'être une couleur de tout repos, comme on l'imagine. L'air est si pur qu'il est devant les yeux comme une loupe.On voit le détail complet des horizons [...] Tous les bruits qui venaient du sud sont emportés ; non seulement le ciel gronde comme la mer, mais ce grondement apporte tous les bruits qui se font dans le nord. On entend sonner l'angélus à des clochers qui sont cachés dans les bois dans les vingt kilomètres d'ici .....
Avant le goudronnage, on voyait ces jours-là l'os des routes ; on avait l'impression de marcher sur de très vieux chemins usés jusqu'à la corde par une civilisation perdue ....."

Françoise la vieille Marmotte
27 octobre 2017





Le SouffLe de la TeRre


La teRre en un long respiR
Écoute muRmurer les souRces
Sous le regaRd de la scabieuse
Et du lieRre qui la préseRve
Dans lequel j’ai tissé mon lit

Le poème se constRuit
À l’ombRe du souveniR
Qui va renaîtRe par bouffées,
Dans les Rayons inteRmédiaires
Des ombRages Reposants…

LoRsque le vent secoue les feuilles
La teRre sait tant de choses
ProtectRice et veloutée
Piquetée de fleuRs pRrécieuses
Fracassée queLquefois
Elle a bu tant de Lumière
Recouvert tant de chemins
Absorbé tant de chagrins…

Marine D
http://emprises-de-brises.over-blog.com/

(Je ne sais si c'est volontaire, Marine, alors je laisse les majuscules. Adamante) 




jeudi 26 octobre 2017

Les herbes (mais aussi le vent) par Jamadrou

Impossible ce soir d'importer des photos, l'administration a des problèmes !!!
Je verrai dès que possible, désolée, Jamadrou






1.

Des jours avec les herbes et le vent.




Il est sournois

il est bruyant

il est bourrasque

il ébouriffe

il fait grincer il fait claquer

il fait du bruit sur les ardoises

il fait courir les nuages

il fait s'agiter les grands cyprès qui crient et parlent avec les mains

ils en perdent leur Breton

et se mettent à parler Italien.

Il fait peur aux oiseaux qui volent de travers

il rend fou les têtes mordorées des hortensias

qui en perdent le nord

les voici  vraiment à l'Ouest!

Les herbes impassibles

se préparent à tendre les bras.

Là-bas  sur la mer

le vent valse au bras des vagues qui l'emportent

on dit qu'elles sont grosses

Vont-elles accoucher d'une tempête?




2.

La mer n'a pas accouché d'une tempête

En mousseline et organdi blanc

J’ai vu le mariage blanc de la mer et du vent...







3.

Pas de tapis rouge
Juste un tapis vert
Pour remercier
La pluie le soleil et l’instant






 



Organdis et dentelle
Le vent fait frémir la mer
Caresse l’herbe verte
Qui se redresse
Monsieur le vent a du toupet !






 


Les brins d’herbe tremblent
Ils savent bien qu’entre la mer et le vent
Ce mariage blanc
Est plus que complaisance
Il est histoire d’amour
Depuis la nuit des temps.










 

Je n’ai pas résisté
J’ai trempé mes pieds dans l’écume
L’herbe tendre m’a dit
« Pour sceller notre amitié
Je suis là pour essuyer tes pieds. »

Je ne mérite pas ce geste de tendresse
M’essuyer les pieds avec tes cheveux verts ?
Me crois-tu prête pour ce rituel ?
L’herbe a souri, elle a chatouillé mes pieds.
Et moi, j’ai compris.



 


4.

Hier le vent soufflait si fort
Aujourd’hui le calme est revenu
Demain sera un nouveau jour

Juste le ciel la mer
S’asseoir sur l’herbe courte
Un instant béni

L’ordre est revenu
Plus de vent et d’écume
Le vent ne rend pas fou

L’écume des jours
Quand l’herbe est ma complice
N’est que remerciements
Prière au vent à la mer au temps.





jamadrou © du 19 au 22 octobre 2017    (A fleur de mer)