Jamadrou |
Ça tramait dans sa
tête...
Déterminée, minée par
la ville et ses ors artificiels, grillagée, Amarande partit, en pèlerine, adieu
bâton dans les roues, sans regret, cent sous en poche, un matin, sur la route,
ses chemins de terre,
de pierraille, le rose au coeur, légère, libre comme l'animal sauvage...
Envie d'ailleurs,
besoin de douces heures.
Tomber en amour un beau jour pour un endroit, en vert,
garder des oies, des chèvres, épouser un berger charmant, si bon prince...
Elle fit des
rencontres comme dans les contes,
de bonnes et de
mauvaises, désintéressées, intéressées...
Elle dormit parfois
chez les premiers, fuyant les seconds.
Elle coucha aussi à
la belle étoile, dans le froid, comme un chien galeux et de mauvais poil qu'on
frappe de la botte, mais gardant au chaud son idéal...
Une terre et son eau
vive, de rouges pommiers, un toit en ardoises étain, éteinte sa vie d'hier pour
retisser une existence neuve comme l'enfant qui vient de naître, point par
point...
jill bill
C'est drôle, c'est funny,
un patch work de points de croix.
Bizarre et joyeux.
Comme si chaque carré était
ajouté par un brodeur passant l'ouvrage de main en main, à une ou un autre et
un ou une autre encore. Sans plan d'ensemble.
Pourtant les couleurs,
pourtant cette mosaïque
créent une harmonie
Résisteront-elles ensemble
au patient désassemblage
de Pénélope remontant les
aiguilles du temps dans le silence et la solitude de la nuit. Ce temps
inexorable ne ramènera pas Ulysse. Elle sait que les fins heureuses n'existent
que dans les légendes.
Pourtant rien ne musèle
ses lèvres et le chant d'espoir
de la nuit des temps
surgissant à chaque fois
qu'il faut se lever aussi*.
©Jeanne Fadosi
Ouvrage
Assise au coin de la
cheminée
Elle tricotait
Comme invitée
Elle ne parlait pas
souvent
Elle était parmi nous
Comme invitée
Une Mamée silencieuse
Au coin de la
cheminée
J'entends encore le
tic-tac de l'horloge
J'entends encore son
silence
Lourd de pensées
Une petite Mamée
Qui tricotait
Je la voudrais encore
ici
Posée sur sa petite
chaise
Sur le parquet ciré
Pour tendrement lui
parler
Marine Dussarrat
Héraldisme
Au fil du temps
À petits points
Se tisse la vie
Sur la trame des jours
Tant que le vent souffle
L'esprit vagabonde
Pendant que les doigts écrivent
Automatiquement
Ce que l'on ressent
Côté soleil
Côté obscur
Se mêlent se rencontrent
Jusqu'à devenir un blason
Qui saura le lire
Au fil des temps
De cousu main, en points
inachevés,
Du rêve au réel,
La vie passe.
Françoise, la vieille marmotte
Françoise, la vieille marmotte
http://www.jukebox.fr/jacques-douai/clip,file-la-laine,vz5su.html
De fils de chaîne en fils de
trame
L’étendard de Pénélope, fils de
chaîne et fils de trame, marque à petits points des secondes égrainées à rêver.
Quand s’ouvrira-t-elle la porte caressée du regard le temps d’une pause?
Rectangles, carrés, étoiles,
formes incertaines, couleurs, marquent les pages d’un livre de pensées intimes.
Des voix, des odeurs, des gouttes de pluie, des rayons de soleil y sont
inscrits, des larmes aussi, des désespoirs, des creux de vagues sans sirène,
juste les profondeurs grisâtres de la solitude. Mais de fils de chaîne en fils
de trame, de point en point, l’aiguille inscrira un jour d’autres moments. Ceux
d’un avenir qui se donne déjà par le souffle du vent qui rend fou et vous fait
croire que demain peut-être sera un jour de fête. Quand la porte s’ouvrira car,
à n’en pas douter, elle s’ouvrira.
L’étendard flotte et me dévoile
au grand jour sa géographie de secrets indéchiffrables. Je le regarde. Je
plonge dans les verts, me déleste du gris. Une porte s’ouvre. Je pénètre des espaces infinis qui sont
miens, sans attente.
©Adamante Donsimoni
Barbara chantant la Pénélope de Brassens
ou encore
Charles Trenet, autour de pique et coud
Le monde
La multitude comme réalité,
La diversité comme certitude,
Une immensité comme horizon
Un patchwork comme drapeau.
Obscurs desseins, sources
d’inquiétude
Je garderai l’éternité pour
perspective.
L’unicité de l’être comme
évidence...
Un patchwork comme étendard,
Mon drapeau à la trame de
l'histoire et la chaîne des vécus pour ADN,
Il s’alimente de l’amour des
hommes, pour combattre la haine.
De la paix du cœur, pour noyer
jusqu’aux racines de la guerre
Le patchwork de l’humain est mon
ultime étendard.
Serge De La Torre
https://plus.google.com/u/0/+SergeDeLaTorre
On se régale comme à chaque fois, et j'ai connu ce genre de grand-mère, silencieuse, tricotant ses bas noirs à 4 aiguilles, merci, JB
RépondreSupprimerune broderie qui donne lieu à "un beau cadavre exquis" !
RépondreSupprimerEncore une bien belle page. C'est étrange. j'aurais du faire le lien avec le poème que j'avais écrit en 2010 et que j'ai réédité la semaine dernière. Une vie de point successifs bien sûr.
RépondreSupprimerComme toujours, de superbes participations... j'ai beaucoup aimé les lire.
RépondreSupprimerMerci pour tout, Adamante.
Passe une douce journée.
Bonjour Quichottine toi qui passes sur la Page Communautaire des "brins d'herbe" généreusement proposée par Adamante.
RépondreSupprimerDouce Journée à tous.
Jamadrou, j'ai aimé le flot des mots qu'a libéré ton ouvrage. Merci à tous les participants ! ;) (clin c'oeil complice à chacun !)
Carrés de vie
RépondreSupprimeren carrés de couleurs
au point du jour
ABC
Une toute petite participation, j'ai loupé le coche, j'espère arriver à me remettre sur les rails...
Je me permets ici de déposer des liens qui vous mèneront vers mes pages qui parlent de cette broderie.
RépondreSupprimerhttps://manager.e-monsite.com/explorer/pages/browse
http://jama.e-monsite.com/pages/novembre-de-l-an-2017/broder.html
http://jama.e-monsite.com/pages/novembre-de-l-an-2017/cherchez-les-differences.html