Bienvenue dans l'Herbier de Poésies. Vers libres, prose poétique, expression libre des profondeurs de l’instant qui se dit sans rime ni métrique imposée. Mais aussi Haïku & famille favorisant le fond plutôt que la forme.
Désir de chevauchées débridées
dans des paysages où la paix arc-en-ciel ensemence la vie en joie et en
couleurs.
Il rêve.
Un autre, pour le
réveiller ? lui murmure à l’oreille ses envies de galops dans des paysages
sans frontière. Invitation à hennir jusqu’à l’infini de la lumière.
Deux crinières flottant jusqu’au
bord du ciel, ivres de libertés.
Le rêve.
De l’autre côté de leur monde, un
peintre les observe.
Il s’identifie à son œuvre.
Il se rêve cheval, assoupi dans
une apothéose mystique de formes et de couleurs.
Rêveur rêvé engendré par le rêve.
Quelques lignes se déforment.
Prémisses d’angles interrompant la courbe, évasion.
Il faut sortir du cadre !
Il faut sortir du cadre !
Il faut vivre la
transcendance.
Les pigments explosent, irradient
la feuille.
Les dimensions s’imbriquent.
S’évader !
Ne plus entendre ces grondements
annonciateurs de ténèbres.
L’éclat, il faut l’éclat.
Mais bientôt, un autre éclat. La
main vaincue déposera la brosse.
Ce sera le grand silence du sang
versé.
Et là, sur le papier, couché,
toujours rêvant, le petit cheval dort.
Je le regarde. Quelle
lumière ! C’est doux comme un regard d’enfant émerveillé.
Mais, couché sur le flanc, son
image m’évoque alors un tout autre sommeil.
Dehors le vent souffle sur ma
nuit blanche sa vaine tentative de me masquer les grondements d’un monde au
bord de la rupture.
Rejouerons-nous encore cette
partition de cauchemar si souvent interprétée jusqu'à l’écœurement ?
Le petit cheval dort et se
confond à l’herbe…
Mon cœur à la fois lourd et ouvert
s’incline ; j’accueille.
Ma seule puissance est l’abandon,
la vacuité de l’amour dans le non agir.
Il est des fraternités qui ne se
construisent pas sur les liens du sang.
Des fraternités qui ont la
couleur du feu, ou de la nuit profonde.
Il est des fraternités choisies
par l'oeil qui épouse les formes douces des collines violettes, la fougue du
cheval bleu, le panache du renard, ou la nostalgie de la note bleue en
demi-teinte.
Il est des fraternités qui n'ont
rien à voir avec les gênes d'un clan, qui se créent au hasard d'une rencontre,
ou à des siècles de distance.
Il est des fraternités plus
fortes que les liens du sang quand se révèle frère celui que l'on
attendaitle moins du monde sur sa
route ...
Un peintre que j'aime beaucoup et que je vous proposerai
sans doute pour d'autres pages car il m'a été difficile de faire un choix. Allais-je vous proposer sa
frise des ânes, ses chevaux bleus, la jeune fille au chat, sa vache jaune, son tigre, son renard, ses biches ?
Eh oui, il peignait surtout la nature et les animaux, ou mieux, la nature des animaux.
Si vous aimez feuilleter, vous pouvez trouver ses œuvres aux
éditions Taschen, personnellement, je ne s'en lasse pas.
Ses couleurs et sa sensibilité sont pour moi un enchantement.
L'art n'est rien d’autre que l'expression de notre rêve
;plus nous nous abandonnons à
elle plus on se rapproche de la vérité intérieure des choses, notre rêve de
vie, la vraie vie méprise les questions et ne les voient pas. Franz Marc
Franz Marc "Chevaux rêvant" 1913 - Aquarelle
sur papier
Franz Marc est né le 8 février 1880 à Munich, mort le 4 mars 1916 à Verdun éventré par un obus.
Voici la page 66,
poésies et méditations philosophiques, de quoi nourrir et questionner. Une page
profonde. Merci pour tous ces mots posés sur mon dessin.
Pardon si je ne passe pas
systématiquement vous rendre visite à chaque parution, je tente de le faire,
même en étant très (très) en retard.
Encore merci de
votre fidélité.Adamante
Une autre communauté que j'aime beaucoup, vous connaissez
sans doute
Tous ces reflets de femmes, au regard
d’infini, regard perdu sur l’impermanence, sont le reflet de la Déesse mère, le
grand reflet primordial, yin absolu. Le vide noir, prolifique qui contient et
exprime les mystères en formes rouge sang pour que soit le mouvement ascendant,
la vie.
Regards insondables sur la vanité des
sociétés humaines. Pas de larmes, ni de cris, juste la certitude qu’au final le
monde retourne à la grand matrice, à la puissance de cette force que l’on ne
peut toucher que par le lâcher prise et l’ouverture du cœur.
Les femmes, qu’elles soient femmes fleurs,
papillons de jour, quand on les emprisonne en cages dorées, réservées aux
choses savantes de l’amour par des dignitaires raffinés, des mille et une nuits
ou des pavillons chinois ;
Qu’elles soient égéries parfaites des gammes
de parfum, des gemmes de la pub ou reines dans le secteur cuisine ou couches-culottes ;
Qu’elles soient femmes papillons de nuit, noircies
de voiles impudiques pour museler la joie et l’harmonie des formes et que l’on
croise depuis peu, cachées dès l’âge nubile, au hasard des grandes surfaces; au bout du chemin la mort par la
négation de la Déesse, négation de la capacité d’être. La mort infligée par la
honte, la culpabilité et le bannissement des libertés, femmes, interdites.
P.S. Selon certaines études menées
sur le placenta, il semblerait que ce soit l’homme qui soit né avec quelque chose en moins…« Ô ! vade retro satanas ! »
Le coin des retardataires :
De chrysalide
elle est devenue papillon
elle est si belle
jeune
radieuse
Elles sont là, tout autour
curieuses
pas envieuses
elles savent qu’un jour
ce sera leur tour
elles ont envie de lui crier
fais attention
car elles ont vu l’ogre
celui qui guette dans l’ombre
toute fille fleur
pour la dévorer
pourtant
quand à leur tour
elles seront devenues filles fleurs
elles auront tout oublié
elles aussi se laisseront piéger
peut-être dévorer
Il écrit chaque jour,
inlassablement, à la gloire de sa mer, en trempant sa plume dans la sueur de
son âme de fond. Jamadrou
Ils
reviennent petit à petit au port, gardant au fond du cœur et dans l’intensité
du regard, les souvenirs des journées de solitude et de crainte.
Gros temps
avis de tempête
tiens bon la vague
Ils
sont partis vent debout, il en fallait plus pour les décourager. Ils ont tous
le cœur bien accroché et le pied marin.
Passer la barre
sans heurter le rocher
capitaines courageux
Le
ciel, comme la mer, se mit en colère, malgré vents et marées ils ont serré les
dents et tenu ferme la barre.
Ciel de plomb
mer furibonde
garder le cap
Un
à un ils touchent au but, le voyage prend fin, l’émotion les submergent. Ils
tanguent en retrouvant le plancher des vaches.
Regard sur la mer
et bain de foule
femme et enfants d’abord
Honorer
ses équipiers, le public, la presse, les sponsors, dans l’attente d’une douche
chaude et d’un lit douillet. Enfin retrouver l’intimité des siens et son pied à
terre.
Que l'ouragan
malmène. Au centre une crête de la vague me dit qu'il y a Droite et Gauche, qu'il
y a Ombre et Lumière, que rien n'est ni tout blanc ni tout noir.
Le trait s’envole, fait rouler
les vagues par la force et le talent d’un maître.
Hugo n’est pas loin qui tempête
la page. L’obscur exprimeici, si
proche du rivage, le fond des gouffres.
Nous plongeons dans les abysses
d’une âme tourmentée de houle, grinçante à force de s’adapter. Le voilier
épouse la vague, apprivoise les vents, gémit et, en petit soldat fidèle à la
vie, avance.
La
difficulté
de
chacun de nos destins ?
accepter
les changements
se
reconnaître de l’eau
maîtriser
la liberté
Rien jamais, en nul lieu, ne
reste figé. La mer est un enseignement qui s’offre dans l’accueil au regard des
voyageurs intemporels. Ce qui s’agite ici s’agite en moi. Ce qui souffre et se
plaint, ce qui lutte et se donne, c’est un cœur sans attache, ouvert sur
l’inconnu.