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vendredi 17 février 2017

Femmes, Dames, Filles, Fleurs... P. 66




 
Voici la page 66, poésies et méditations philosophiques, de quoi nourrir et questionner. Une page profonde. Merci pour tous ces mots posés sur mon dessin.



Pardon si je ne passe pas systématiquement vous rendre visite à chaque parution, je tente de le faire, même en étant très (très) en retard.
Encore merci de votre fidélité.  Adamante



  Une autre communauté que j'aime beaucoup, vous connaissez sans doute 







Fille fleur
au regard myosotis
coincée
en son jardin intérieur
s’encolore
pour prendre racine

Rude travail
au cœur d’elle-même
cultiver le sourire
pour s’épanouir
poings desserrés
en ses propres plates-bandes

Éclore au bonheur
en jardinant
sa vie de femme

ABC











C’était au bord de l’océan dans une pinède que ce trouvait le Pavillon des Fleurs
Chaque année lieu magique des vacances enfantines
Que reste-t-il aujourd’hui des fantômes bienveillants

Dans le Pavillon
Des fleurs blanches au regard bleu
Guettent la jardinière

La serre s’anime enfin
De teintes printanières










Je suis la longue dame...


Je suis
La longue dame rouge
Aux cent parures
Je sais être
La longue dame bleue
La longue dame blanche
La longue dame mauve
La longue dame jaune
Aux yeux assurément azur...

Je suis reine
En mon royaume
Fleur parmi les fleurs
Je prends la teinte
De la rose,
Du bleuet, du lys, du lilas
De l'ancolie, loin de la mélancolie.

Je suis
La longue dame...
Où me trouver, si vous me cherchez...
Là où sont les demoiselles,
Les abeilles, les papillons,
La grenouille
Qui se change en prince,
La citrouille en carrosse,
L'oeuf en or,
A coup de mots magiques...







Surprise au Pavillon des fleurs
Jeune elfe née d'un vieil arbre séculaire
Entourée de poissons-couleuvres
De chevaux ailés et piaffants
De korrigans et de gnomes
Sous tes doigts explosent
Flammes et frissons de lune
Tes pas légers foulent
Un tapis odorant de narcisses
Qui annoncent le printemps









Recueillement et chimères

Faire silence, revient parfois à affronter
L’armée secrète de ses propres ombres.
Chaque pensée y devient un fantôme,
Chaque instant, un souvenir qui vous hante ;
Ne reste qu’à accepter leur vacuité,
Jusqu’à la vaine illusion de leur nombre.
Regards de soi, regards des autres : tous se confondent.
Images d’eux, images du moi en ce cœur perdu qui se leurre,
Âme triste qui s’illusionne et se heurte à elle-même :
Nous ne sommes que nos propres prisons.
Quand notre esprit semble une apparence en transit,
Et notre corps? Une porte ouverte à sa propre rencontre.
L’existence, elle, n’est rien qui puisse s’enfermer
Ni en quelque définition, ni en quelque mesure.

Être est une gageure, jusqu’à l’heure de mourir ;
Quand le temps est une chimère à laquelle
Seule mon insistance inquiète donne réalité.

http://instantsdecriture.blogspot.fr






 


Ce temps de l'adolescence ...
Petite Princesse au visage volontaire et buté, prisonnière de ce Palais des Glaces aux mille regards qui ne reflètent que les bleus de ton âme,
tu l'auras ta revanche.
Petite jeune fille sans mains, toi qui fais encore corps avec le tronc de l'arbre, tu attends de savoir.
Oublie un moment ton reflet.
Se déchirant les rideaux de fumée, les inquiétants fantômes qui te pressent disparaîtront.
Bouge et respire,
Et tu accepteras de troquer ta robe de petite fille contre les formes épanouies de la Jeune Femme.
Bon vent petite Princesse.










Le pavillon des fleurs


Pourquoi cette colère?
Plus de jeunes filles en fleur
Violente défloraison
Elles pleurent
Qui donc a piétiné les fleurs?









Un titre énigmatique
un visage hermétique
Où sont les fleurs ? Où est le pavillon ?
Cyclopes gracieuses
êtes-vous les femmes-fleurs ?

Cette moue étonnée
ce regard insondable
Rien ne semble l'apaiser.
Où sont les fleurs ? Où est le pavillon ?
Peur, ou colère, ou doute ...
Son refuge est une forêt-fleur.


Le temps d'une halte
les rumeurs du monde qui l'assaillent
sont assourdies du bruissement des feuilles.
Les regards l'atteignent jusque-là.
sont-ils mal ou bienveillants
ces regards de dives malines ?

Le murmure de la vie
reprendra enfin des forces
dans son corps éreinté
Survivre ! Espoir désespéré
Espoir indestructible.











Femmes, interdites.

Tous ces reflets de femmes, au regard d’infini, regard perdu sur l’impermanence, sont le reflet de la Déesse mère, le grand reflet primordial, yin absolu. Le vide noir, prolifique qui contient et exprime les mystères en formes rouge sang pour que soit le mouvement ascendant, la vie.
Regards insondables sur la vanité des sociétés humaines. Pas de larmes, ni de cris, juste la certitude qu’au final le monde retourne à la grand matrice, à la puissance de cette force que l’on ne peut toucher que par le lâcher prise et l’ouverture du cœur.

Les femmes, qu’elles soient femmes fleurs, papillons de jour, quand on les emprisonne en cages dorées, réservées aux choses savantes de l’amour par des dignitaires raffinés, des mille et une nuits ou des pavillons chinois ;
Qu’elles soient égéries parfaites des gammes de parfum, des gemmes de la pub ou reines dans le secteur cuisine ou couches-culottes ;
Qu’elles soient femmes papillons de nuit, noircies de voiles impudiques pour museler la joie et l’harmonie des formes et que l’on croise depuis peu, cachées dès l’âge nubile, au hasard des grandes surfaces;  au bout du chemin la mort par la négation de la Déesse, négation de la capacité d’être. La mort infligée par la honte, la culpabilité et le bannissement des libertés, femmes, interdites.




 P.S. Selon certaines études menées sur le placenta, il semblerait que ce soit l’homme qui soit né avec quelque chose en moins…« Ô !  vade retro satanas ! »



Le coin des retardataires :

De chrysalide
elle est devenue papillon
elle est si belle
jeune
radieuse
Elles sont là, tout autour
curieuses
pas envieuses
elles savent qu’un jour
ce sera leur tour
elles ont envie de lui crier
fais attention
car elles ont vu l’ogre
celui qui guette dans l’ombre
toute fille fleur
pour la dévorer
pourtant
quand à leur tour
elles seront devenues filles fleurs
elles auront tout oublié
elles aussi se laisseront piéger
peut-être dévorer

Pimprenelle


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Lauravanel-coytte
Voilà ma participation :
http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2017/02/17/mon-texte-inedit-sur-ce-blog-femmes-fleurs-5910907.html
 

 




vendredi 10 février 2017

Avis de forte mer, page 65





Frêle rafiot...


Fétu de paille
Jouet de la vague
Zigzague un mât
Sous un ciel sombre
En sombrant, peut-être,
Corps et biens...

Pauvres matelots
Modeste coque
Remise à la mer,
Amère vie,
Chaque jour que Dieu fait
Tant que...

Pêcheur de bar
Se donne du courage
A l'autre
Celui de la marine,
Un verre de rhum
Ou deux, cul sec,
Sa femme regard mouillé
Fait fondre un cierge
En larmes de cire...

Elle prie
Retient les siennes,
Les noires veuves
Sont sèches comme morue
D'avoir tant pleuré...

Frêle rafiot
Giflé d'écume
Sur le V de la vague
Culotté dans sa voile,
Combien de marins
Combien de capitaines...












Vent glacé, ciel de plomb
La voile de l'esquif
Se tord et se déchire
La nature en colère
Broie les hommes
Les fracasse et les noie...

Ô combien de marins
Combien de capitaines

Mer déchaînée suspend ton hire
Ouragan calme tes rafales
Dans la petite maison
En haut de la falaise
L'angoisse est dans les cœurs
Une bougie vacille








Ils étaient cent
Ils étaient mille
Sur des bateaux bien trop chargés
Femmes, hommes et enfants
Ils cherchaient un refuge
Ils ont perdu la vie
Et quelque part
Dans le clinquant de sa life
Tignasse rousse
Le fils de Barbe bleue
Se réjouit,
Monte des murs
Fourbit son colt
Joue au cowboy
Signe et rejette
Mais jusqu'à quand ?







Telle plume au vent
Il navigue bravement
Ciel d'encre mer d'écume

Il écrit chaque jour, inlassablement, à la gloire de sa mer, en trempant sa plume dans la sueur de son âme de fond.                          Jamadrou






Ils reviennent petit à petit au port, gardant au fond du cœur et dans l’intensité du regard, les souvenirs des journées de solitude et de crainte.

Gros temps
avis de tempête
tiens bon la vague

Ils sont partis vent debout, il en fallait plus pour les décourager. Ils ont tous le cœur bien accroché et le pied marin.

Passer la barre
sans heurter le rocher
capitaines courageux

Le ciel, comme la mer, se mit en colère, malgré vents et marées ils ont serré les dents et tenu ferme la barre.

Ciel de plomb
mer furibonde
garder le cap

Un à un ils touchent au but, le voyage prend fin, l’émotion les submergent. Ils tanguent en retrouvant le plancher des vaches.

Regard sur la mer
et bain de foule
femme et enfants d’abord

Honorer ses équipiers, le public, la presse, les sponsors, dans l’attente d’une douche chaude et d’un lit douillet. Enfin retrouver l’intimité des siens et son pied à terre.









Embarqué confiant
L’équipage affronte l’orage
Sur la crête des vagues

Un ciel triste et sombre
Eclaire les récifs naufrageurs










Avis de tempête aux
Quarantièmes rugissants
Pour le "Pourquoi pas"

Que l'ouragan malmène. Au centre une crête de la vague me dit qu'il y a Droite et Gauche, qu'il y a Ombre et Lumière, que rien n'est ni tout blanc ni tout noir.

Que souvent gris domine
Dur, Voile est malmenée
Elle résiste

Ne se déchire. Fluctuat nec mergitur.
Demain, l'autre côté de la vague.














Paysages de bateaux

André Derain a peint naguère les Barques au port de Collioure
Tels que tu les vis plus tard, avec ton cousin, en vacances
Comme nous les vîmes ensemble alors que tu me contais ton adolescence
Les couleurs de tes souvenirs étaient toutes aussi vives

Alors que nous visitions le musée Henri Matisse de Cimiez à Nice
La mer et le ciel était loin d’être aussi bleus que le bleu Matisse
Mais la pluie et la fraîcheur n’ont pu entamer notre enthousiasme
A voir musées et paysages sous d’autres aspects que d’habitude

Notre couple connut des tempêtes semblables à celles
Que Turner fait subir à un bateau, perdu dans le vent et les vagues
Mais il garda toujours les couleurs de Derain, fauves et vives
Du port, des barques et bateaux, du paysage et du ciel de Collioure.

Que d’émotions je ressentis en voyant des Barques aux Saintes Marie telles
Que Van Gogh les vit et les peignit lors de son séjour aux environs d’Arles
Je fus la femme au Bord de mer que Munch dépeint regardant au large
Les bateaux et le port dont les teintes ne sont pas celles du Cri, moins violentes









 
Pris dans la nasse des temps déchaînés
le fringant vaisseau qu'il était hier
bringeballe comme frêle esquif.

Là-bas en retrait de la côte
                             le désespoir des mères qui attendent.


en inspiration
Les berceaux, de Sully Prudhomme mis en musique par Gabriel Fauré
http://www.tsf36.fr/hors/faure.htm

Les déferlantes, roman de Claudie Galay
http://www.babelio.com/livres/Gallay-Les-Deferlantes/61847








 
L’enseignement de la mer


Le trait s’envole, fait rouler les vagues par la force et le talent d’un maître.
Hugo n’est pas loin qui tempête la page. L’obscur exprime  ici, si proche du rivage, le fond des gouffres.
Nous plongeons dans les abysses d’une âme tourmentée de houle, grinçante à force de s’adapter. Le voilier épouse la vague, apprivoise les vents, gémit et, en petit soldat fidèle à la vie, avance.

La difficulté
de chacun de nos destins ?
accepter les changements

se reconnaître de l’eau
maîtriser la liberté

Rien jamais, en nul lieu, ne reste figé. La mer est un enseignement qui s’offre dans l’accueil au regard des voyageurs intemporels. Ce qui s’agite ici s’agite en moi. Ce qui souffre et se plaint, ce qui lutte et se donne, c’est un cœur sans attache, ouvert sur l’inconnu.

            ©Adamante Donsimoni (sacem)




 Petit rappel du règlement ici

et n'oubliez pas :
 notez systématiquement, à chaque envoi, votre nom et le lien de votre blog, cela m'évite beaucoup de recherches. Un grand merci.

vendredi 3 février 2017

Il arrive enfin le train de 00heures 02



Claude Monet - la gare St Lazare - 1887



     D’abord les alertes !


« Alerte postée sur G+ ! Tu n'étais pas à l'arrivée du 00:02 ! Mais je ne suis pas inquiète. Tu me trouveras dans le Hall des Pas perdus, à moins que je ne soye dans l'une des deux cours à admirer les oeuvres d'Arman, ces deux structures, au nom enchanteur. Magnifiques, l'une amoncellement de montres, l'autre amoncellement de valises !
Bon, tu as ton portable ? Tu bigophones !! on finira bien par se retrouver. La vieille Marmotte »

« je n'ai pas eu le temps pour ce vendredi je vais m'y "coller" ce soir seulement !  Josette T »

« J'ai envoyé hier soir, mais étais-je en retard ou en avance ????  ABC »

« Zut j'accumule les retards et les mels à lire. Je viens juste d'ouvrir le tien. Je me dépêche de solliciter mes neurones. »

Moi : « je ne sais plus où j’habite, comme dirait Sylvain Tesson, le temps doit avoir quelque chose à se reprocher pour filer aussi vite que ça. »


 suggéré par Jeanne FaDoSi  et rajouté. Merci, Jeanne

Il arrive enfin le train de 00heures 02 !

Fière et ronflante la loco crache ses dernières escarbilles sur d’éventuels poursuivants

et la fumée chasse les pigeons abrutis, assoupis dans les structures métalliques de la gare.

Il était temps ! La salle des pas perdus s’impatientait, le vent du printemps grondait d’impatience et le guichetier affolé se demandait comment la nuit allait bien pouvoir se terminer. Après tout il n’était pas responsable de la gabegie. Il n’était pas responsable du réveil intempestif des Marmottes ni de cette folie qui avait fait voltiger les crêpes dans tout l’hexagone, ralentissant ainsi la progression de la formidable machine en bouchant la visibilité du conducteur. Le vol de crêpes s’avère tout aussi dangereux que le vol d’étourneaux et il n’était pas question de dérailler.

Sécurité, sécurité, sécurité  !

Mais quelle prestance, l’arrivée est triomphale, le monstre de fer tchoutchoutant et grinçant s’impose enfin et se donne à voir par la brosse d’un sieur Monet venu tout exprès lui rendre hommage pour notre plus grand bonheur.

Adamante







La séparation...


A force de zigzaguer
Gare
Notre amour dérailla
Enfumé
Dans la mésentente,
Histoire de fesses, de papier monnaie,
Et puis, le train-train,
Tel celui des voyageurs...
Dès lors, l'arrêt s'imposa,
On plia bagage,
Claude à droite
Moi à gauche,
On se perdit de vue
Quand on perdit la même voie,
Ce chemin qui n'était guère de fer
Sur des sables mouvants...


jill bill
http://jill-bill.eklablog.com









Descendra-t-elle du train
Ou bien y montera-t'elle
J'arrive
Elle attend ou part-elle

Évanescence bleutée
Parfum des escarbilles
Qui chantent le dur labeur des faces rougies
Alimentant le cœur du Cheval-
Vapeur qui s'échappe en un long sifflement
et réverbère sous la charpente métallique.

Regarde. Et si tu cherches bien,
Tu la verras la femme à la robe verte, mon seul amour,
Camille ! Ma lumière
A jamais sous son voile de mariée.
Elle est dans tous mes Tableaux .....

(illustration sonore chez La Vieille Marmotte)
 http://leblogdelavieillemarmotte.over-blog.com/ 









Partir ! Laisser les soucis dans le trou de a serrure et jeter la clef. Ne pas se retourner, ne pas revenir. Quel sédentaire n'a pas un jour envié les nomades aux semelles de vent. Sans terre et sans attache.

Le train entre en gare
ramenant au quotidien
tous ses voyageurs

©Jeanne Fadosi
http://fadosicontinue.blogspot.fr/search/label/l%27herbier%20de%20po%C3%A9sie







Il est en train de...

Sa mémoire n'est plus que petites fumerolles bleues au milieu du flou de sa vie
Fumerolles vagabondes qui veulent prendre congé sans panache
Thérapie du voyage
Il voudrait partir à l'envers de sa vie
Pour se retrouver à un autre endroit
Il voudrait tant oublier pendant quelque temps
Qu'il est en train d'oublier son propre temps
Il est toujours là mais on dit qu'il est absent.

jamadrou © 3 février 2017 
jama.e-monsite.com





De retour à Paris
le train de l’escapade banlieusarde
a arrêté définitivement de fumer
les voyageurs se pressent
dans la salle des pas perdus

Monet peignait une époque
aujourd’hui bien révolue

Rejoignant le quotidien parisien
Je cours sur le quai
pour monter en marche
dans le dernier wagon
de l’herbier poésie

ABC 


J’aime les gares, les vraies, celles où les trains nous prennent
Et  les autres, celles que je peux voir en photo ou en peinture.
Il y a bien-sûr une des plus célèbres, la gare St Lazare
Par Claude Monet     la vapeur et le ciel se confondent


Maximilien Luce a peint ma gare, celle qui  fut ma gare
Pendant plus de vingt ans : la gare de l’Est qui connut mes larmes
De départ et mes joies de retrouvailles : j’y retourne
Pour son parvis, sa façade et sa vie de gare vers mon enfance


Je ne connais pas la Gare à Davos qu’a peint Ernst Ludwig Kirchner
Je ne connais pas ses quais, ni ses caténaires
Mais  son paysage  comme ses couleurs m’attirent
Comme tout lieu de passage et de brassage d’âmes en partance


J’ai déjà pris des trains  dans des gares forestières
Comme celle de Paul Delvaux : son ombre repose
Des verrières des gares du Maroc où le soleil aveugle
Même en plein hiver ; avant le départ, on teste sa patience.

Laura Vanel
http://www.lauravanel-coytte.com/archive/2017/02/03/mon-poeme-inedit-sur-ce-blog-j-aime-les-gares-5906316.html






 
Attention attention
Le train pour Rouen entre en gare
Enfin il était temps
Seul sur le quai
Je suis gelé
J'observe
Cette foule voyageuse
Surchargée de bagages
Où vont-ils ces déserteurs
De la ville
Le serpent d'aluminium
Va les avaler
Les digérer
Dans son estomac
De boa monstrueux
Nourriture inconsciente
Balancée dans la torpeur
Rejetée sur un autre quai
Et le trajet est déjà
L'illusion des vacances
Aujourd'hui partis pour Rouen
Vont-ils revenir avec le sourire ?

Josette