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lundi 17 février 2025

la page 244

     

Oeuvre de Tim Burton - photo JB





Le chat et la mouche



Il sourit, le chat
Il l'aura la mouche
D'un coup de fouet
Il sourit, confiant, ah que oui,
Il l'aura l'insecte
Qui dérange sa sieste... mais !


Bzzz bzzz bzzz bzzz bzzz
Ce qu'elle est acrobatique
Bzzz bzzz bzzz bzzz bzzz
Flatulence vaudra mieux que vinaigre, oh si !
Aussitôt dit aussitôt pet fait
Il sourit, le chat

La voilà qui agonise, sur la moquette
Il a fait mouche !
Bzzz bzzz bzzz bzzz
Bzzz buzzz
Buzzz...


Ci-gît l'insecte
Lui qui croyait
Qu'on ne fait pas de mal, à une mouche !


Félin rancunier
n'éveillez pas chat qui dort
De vie à trépas !


jill bill





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Rires et malice

Dans un petit village au cœur de la campagne, vivait un chat noir nommé Félix. Félix savait très bien que les habitants du village le voyaient comme un porte-malheur et il adorait en jouer.

Avec son sourire malicieux et ses moustaches frémissantes, il préparait toujours de nouvelles farces pour les superstitieux.

Un jour, alors que Madame Dupont, la boulangère, s'activait à préparer des pâtisseries, Félix décida qu'il était temps de faire une nouvelle farce. Il se glissa discrètement dans la boulangerie et se cacha sous la table. Au moment où Madame Dupont se retourna pour attraper un ingrédient, Félix bondit et fit tomber un sac de farine, recouvrant la pièce d'un nuage blanc.


Sous la lune d'or,
Chat noir croise les regards,
Rires sous capes blanches.


Madame Dupont, complètement enfarinée, crut immédiatement que c'était un signe de malchance. Félix, lui, riait intérieurement en voyant son propre reflet blanc dans la vitrine.

Mais ce n'était que le début !

Le lendemain, Monsieur Martin, le fermier, prit son tracteur pour labourer son champ. Félix, bien caché, attendit le moment propice pour surgir devant le tracteur, faisant sursauter Monsieur Martin qui crut voir un fantôme. Le tracteur dévia de sa trajectoire, dessina une énorme spirale dans le champ. Les villageois, voyant le dessin étrange, y virent un présage mystique.

Félix, toujours aussi amusé par ses propres farces, continua ainsi à semer la panique dans le village. Mais un jour, les villageois décidèrent qu'il était temps de changer leur façon de penser. Ils se rassemblèrent pour une grande fête en l'honneur des chats noirs, célébrant leur espièglerie et reconnaissant que Félix n'était pas un chat porte-malheur mais un chat avec un grand sens de l'humour.

Et ainsi, Félix continua ses farces non pas pour faire peur mais pour faire sourire. Chaque farce devenait une légende amusante que les villageois se racontaient autour d'un feu de camp.


Chat noir farceur,
Malheur devenu légende,
Rires sous les étoiles.


MARIE SYLVIE

https://mariesylvie.blogspot.com

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A la pleine lune



Sous la sphère orangée de la lune de Mai, un chat aventureux promène sa disette. C'est qu'il a faim le bougre. Un appétit vorace de conquêtes et d'amour. Il saute d'un toit à l'autre, nez au vent, queue dressée, arrogant et gracieux.

 

A la pleine lune-

        le tigre d'appartement

        joue à chat perché


Noiraud vocalise la balade enivrante des matous affranchis. Celle de ces Mistigris de gouttière qu'il aperçoit parfois, derrière les vitres de sa maîtresse. Mais cette nuit, profitant d'un moment d’inattention de celle-ci, il a filé comme une flèche. Impossible à arrêter. Enthousiaste, grisé, ce Pierrot à fourrure part en quête de sa Colombine.


        Cris et entrechats-

        Roméo cherche Juliette

        joli cœur à prendre


        Martine Madelaine-Richard

        https://martinemrichard.fr/blog

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Chat Pitre

 

Le vieil instituteur, ce soir encore, se plonge dans les livres scolaires ceux qu’il a tant aimés et gardés précieusement. Oh surprise, du livre d’histoire de France tombe un dessin d’enfant ! Le vieil instituteur sourit. Il se souvient :

Il avait juste la trentaine, passionné et autoritaire, il enseignait à l’ancienne. Ces deux gamines dissipées, se cachant derrière leur bureau de bois, qu’avaient-elles donc inventé ce jour-là ? Coutumières des fous-rires et perturbations il avait du mal à les canaliser, pourtant il s’évertuait à les intéresser, en vain… Il s’était approché lentement du fond de la classe, continuant à égrener les tables de multiplication et, sans crier gare, avait attrapé le dessus d’un des bureaux et l’avait claqué violemment. Silence et stupéfaction, suivi d’un cri étouffé « Chat Pitre » !... Un dessin gisait par terre, il le ramassa, alla l’enfermer dans son bureau. Sans commentaires il enchaîna avec la grammaire et les conjugaisons.

Les deux gamines médusées et peu fières se regardaient tristement. Leur petit héros favori, dont elles dessinaient régulièrement les aventures, venait de leur échapper. Elles espéraient bien le récupérer à la fin de la journée. Rien n’y fit… L’instituteur intransigeant décida de le garder jusqu’aux grandes vacances de l’été … Les journées passèrent, et, quand la cloche de fin d’année sonna tous les élèves s’envolèrent vers d’autres horizons. Chat Pitre emprisonné en avait-il pris pour perpétuité ?

Ému, à la vue de ce dessin, le vieil instituteur l’expose sur le manteau de sa cheminée. Ce soir, il aimerait tant savoir si ses petites élèves l’ont oublié…

Chat Pitre, lui, a retrouvé la liberté…

 

A l’école primaire

l’instituteur roi et maître –

Chat Pitre prisonnier


au chapitre des souvenirs

les bons chahuts de l’enfance

 

ABC

https://jardin-des-mots.eklablog.com/


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Escarmouche


La mouche volait partout. Elle se posait un instant sur le rebord de la fenêtre puis filait comme pour taquiner le chat. Elle zigzaguait dans l'air, de plus en plus vite, prête à le défier.


Il l'a guettée,
il l'a frôlée,
l'a pourchassée,
l'a attrapée.


La mouche était coincée dans les griffes du chat. Il la regardait fixement comme s'il attendait qu'elle s'échappe. La mouche battait des ailes mais elle ne pouvait pas s'envoler.


Il l'a croquée
puis recrachée.
Beurk ! Trop amère
pour être mangée !


Mona

https://saisons.over-blog.com


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Le chat et la guêpe


Un chat noire, un peu braque,
Un chat bien fourré, gros et gras,
Dormait tranquillement chez lui...
Le soleil entrait par la fenâtre ouverte
 Il était bien...  
Il rêvait de souris bien charnues
Et de de poissons bien gras.
Un régal de chat !    
Un rêve merveilleux !
Une guêpe qui passait par là,
Entra en bourdonnant dans la pièce,trait par la fenêtre entrouverte
Et le réchauffait
Fit trois petits tours, et...
Fatiguée, se posa sans plus de cérémonie,
Dans la fourrure de notre chat.
Elle s'y trouva si bien, qu'elle s'endormit aussitôt.
Tout le monde dormait !
Mais voilà que notre chat se retourna,
L'aiguillon de la guêpe lui entra dans le gras du râble,
Imaginez donc les miaulements horribles de la pauvre bête
Qui se mit à sauter dans tous les sens ,
Espérant ainsi enlever de sa chair,
Le perfide aiguillon.
L'autre, réveillée en sursaut,
Se sauva en rigolant, par la fenêtre ouverte...

        Livia
        https://liviaaugustae.over-blog.com/


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Chat noir



Je suis le chat noir, queue mobile
Aux yeux fauves aux yeux perçants
De nuit comme de jour
Je ne crains ni les hannetons
Ni les fantômes ni les dragons
Je fais du vent et je mouline
Je balaie les piqueurs et les dérangeurs
Avec ma queue guerrière
Qui m'évente, qui vrombit.

Je fais peur aux souris
Ca me fait sourire
Sur les toits je suis le roi de la nuit
Je suis un chat Celtique invincible


@marine Dussarrat



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Des bzz énervants

 

Des bzz énervants
amples mouvements silencieux
et loopings dans l'air

Chorégraphie impromptue
d'un moustique et d'un chat noir


©Jeanne Fadosi, mercredi 12 février 202


et en guise de clins d'oeil en illustration sonore:






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Le chat aux yeux bleuet



         Noir blanc ou gris peut-être
         le chaton aux yeux bleuet
         emprunte le chemin des solitudes
         Un peu désemparé hésitant
         à affronter les voix du monde
         les herbes hautes des fossés
         la main qui s'approche trop près
         il vit avec sa boule d'angoisse
         apeuré devant tant d'entraves
         Pourtant la mer vogue dans ses yeux
        du bleu qui chavire les âmes
        où glisse un soupçon de tendresse

        Le chat aux yeux de mer
        a posé ses pattes de velours
        sur un morceau de vie
        à cheminer ensemble


        Balaline    

        http://mado.eklablog.net

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Passe muraille


    En regardant l’image, je m’étais endormie. J’avais piqué du nez dans le rêve et m’étais mise à circuler dans quelques nébuleuses. De toute évidence celles-ci ne voulaient pas offrir à ma vue les détails de l’anatomie des personnages qui glissaient en elles comme cerises baguenaudant dans de la Jelly.

    Tout se faisait furtif et cela me mettait mal à l’aise. Je voulais savoir. Mais vouloir n’étant pas pouvoir je restais là, un peu désorientée, dans cette brume fantasmagorique qui me donnait le vertige.

    Le chat ronronnait près de moi, heureux que je le retrouve dans son occupation favorite habituelle : dormir sur le canapé.

    Cela eut-il une influence sur le devenir de mon aventure onirique ? Sans nul doute. Je suppose que l’esprit s’arrime dans notre réalité avant que de s’envoler vers ces contrées confuses où de toute évidence il aime à s’égarer pour vivre des aventures parfois plus que rocambolesques.

    Toujours est-il que soudain je me suis retrouvée dans l’univers de Marcel Aymé.         
   J’aperçus la pièce, ainsi que je l’avais imaginée en lisant, où apparaît pour la première fois l’honorable Monsieur Dutilleul, rond de cuir au Ministère de l’Enregistrement. Des rideaux à grosses fleurs roses, tels qu’en raffolaient le monde au début du XXème siècle, encadrant une fenêtre donnant sur le bleu du ciel. Un chat noir était là qui grattait la moquette de toute son ardeur féline, c’est-à-dire non contenue. Quelque pet s'échappant du matou contraria une mouche.

    C’est alors qu’apparut, semblant sortir du mur à la peinture défraîchie qui me faisait face, le visage d’un homme qui observait la scène.

    Était-ce le fameux passe-muraille qu’aucune densité matérielle ne pouvait arrêter ? Je me mis à vibrer d’impatience à l’idée de connaître son secret...

    C’est à ce moment précis que mon chat décida de me réveiller en manifestant une impérieuse envie de jouer.


        fugacité du rêve
        sur l’infini de l’illusion
        le vent souffle


        Adamante Donsimoni -  25 janvier 2025


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lundi 3 février 2025

Pour la page 244

 

Oeuvre de Tim Burton - photo JB


Textes attendus jusqu'au 14 février (haïbun ou famille) 

pour la page du lundi 17 février 2025.

Belle inspiration ! AD



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en savoir plus :

Tim Burton


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LA PAGE 243

 

Photo adamante



A la Baleine Bleue


Bleus à l'âme

Il s'en vient

A la Baleine Bleue

Noyer sa solitude,

Plonger son regard

Dans celui de la dodue

Qui s'effeuille sous les néons

Bleu, rouge, vert, rose,

Qu'importe son prénom

Qu'importe, juste la regarder

Se déhancher, si sensuellement...


Le vendredi soir

Le vendredi soir, il oublie tout

Sa petite vie,

Métro, boulot, dodo...


Bleus à l'âme

Il s'en vient

A la Baleine Bleue

Noyer sa solitude

Au verre, un Blue Lagoon...


Boîte de spritease

rituel d'un esseulé

Son pays bleu


jill bill

https://jill-bill.eklablog.com

 

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Ombres de possession


Chaque jour, je me réveille avec un poids sur la poitrine, une angoisse sourde qui ne me quitte jamais.

Les murs de ma maison, autrefois refuge, sont devenus une prison silencieuse.
Les regards de mon mari, autrefois pleins de tendresse, sont maintenant empreints de contrôle et de suspicion.

Je marche sur des œufs, chaque mot, chaque geste mesuré pour éviter de déclencher sa colère.

Les moments de calme sont rares et précieux, mais teintés de la peur de l'explosion imminente.

Mes rêves et mes aspirations se sont évanouis, remplacés par une routine oppressante où je n'ai plus de place pour moi-même.

Les rares instants de bonheur sont volés, des éclats de lumière dans une obscurité constante.

Je me raccroche à ces moments, espérant qu'un jour je pourrai retrouver ma liberté.

Mais pour l'instant, j'endure, chaque jour une bataille silencieuse contre la tristesse et la possession.

Sous l'emprise sombre,
Mon cœur cherche la lumière,
Liberté, j'attends


MARIE SYLVIE
https://mariesylvie.blogspot.com


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Fantaisie


— Si on dansait le cha-cha-cha,
le merengue, la bachata,
la kizomba acrobatique ?
Si on dansait la carmagnole,
le rock’n’roll, une gavotte
ou un foxtrot, le laridé
ou bien la ronde des échassiers ?
Si on dansait la mazurka,
un petit zouk ou la rumba,
le boléro, le flamenco…
on sortira les castagnettes !
Préférez-vous le kazatchok,
ou le moonwalk ? Et pourquoi pas

 

une musette ? Ce serait chouette !
Si on dansait la Moresca ?
Allez les Brins ! Toutes avec moi !

— Non, Adamante,
ce soir, on préfère tricoter.


Mona

https://saisons.over-blog.com




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Rayons chatoyants

en étincelles colorées -

son bleu-indigo


dansant sur vitrail

quand darde le soleil

la nymphe s’épanouit


esquissant un pas de deux

fol espoir d’un partenaire

 

rondeur et cadence

d’une chorégraphie naissante -

tout art est offrande

 

ABC


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La Danse


Sur une scène d'un cabaret à la mode,

Elle dansait à demi nue,

Sous les feux des spots de toutes les couleurs.

La musique l'enveloppait tout entière,

Lento de la trompette, sourdine des basses.

Elle était comme électrisée et se laissait aller,

Plus rien ne comptait, rien que la musique !

Son corps sinuait en mouvements amples et souples.

Comme une liane sous le souffle du vent.

Les yeux à demi fermés elle dansait...


Livia

https://liviaaugustae.over-blog.com/


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 Nocturne


C'est une nuit estivale particulièrement chaude. Aenor se tourne et retourne dans son grand lit à baldaquin vide, si vide. Elle n'en peut plus et, excédée, tente de libérer ses jambes prisonnières des draps humides. En soupirant, la jeune femme se lève, va à la croisée grande ouverte.  Respirant profondément, tout en ôtant sa chemise devenue inconfortable, elle contemple le magnifique ciel marine.

 

Nuit caniculaire-

au diable les dentelles

se vêtir de lune


A demi cachée par le fin voilage soyeux n'occultant guère la fenêtre, sa nudité se pare de teintes bleues, rouges, violines. C'est irréel et fort seyant.  "Dommage de ne pouvoir se promener ainsi", pense-t-elle. Aenor imagine en pouffant la tête des gardes du château paternel.

Le pâle reflet argenté lunaire joue sur sa peau par tissu interposé. La princesse agite bras et cheveux telle une zingarelle* voluptueuse. Dehors, criquets et grillons rythment son balancé sensuel.


Fantaisie nocturne-

trémoussements lascifs

la nuit pour témoin

.

Martine MADELAINE-RICHARD

https://martinemrichard.fr/blog

* zingarelle: jeune tzigane, bohémienne.


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Tapie dans les coulisses, la petite fille effrayée et bougonne reprend ses esprits. Elle admire secrètement l'évolution grâcieuse de sa grande sœur sous la lumière blanche des spots. Sa grande sœur adorée, son modèle, son guide, son phare. Sa protectrice de toujours l'a vertement réprimandée, mais pas seulement. Elle a piqué sa crise comme une gamine qu'elle n'est pas, du moins à ses yeux. Et la petite, déconcertée, ne connait pas encore ce vers, cet aveu de Rimbaud "On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans".

Sous la lumière crue
entrechats et arabesques
dansent la musique.

c'est ce que voit le public, depuis les fauteuils en velours rouge de la salle des fêtes. Tout le reste de la scène est plongée dans l'ombre. Mais depuis sa position, allez savoir pourquoi, la lumière s'est difractée, comme sous une loupe. La grande sœur et le grand frère le lui ont montré en lui expliquant les couleurs de l'arc-en-ciel. Et sous les notes joyeuses, la poussière s'est mise à danser de toutes les couleurs. Derrière le rideau, consciente du privilège d'être seule à le voir, 

Sa ballerine danse
en duo et en cadence
avec la lumière.

La grande n'est plus en spectacle,
la petite savoure l'instant.

©Jeanne Fadosi, mercredi 29 janvier 2025





en illustration sonore :
et 


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Fête



Une femme danse sous les flashs, dans la nuit chaude, les éclairs, les feux d'artifice, elle danse à en perdre la tête, à en perdre le nord, au milieu de la foule des fêtards.


En toute insouciance
sous une boule à facette
au rythme des synthés

Ricochets de notes, le rock bat son plein sous les voûtes de pierre, sur la place publique, jeunes et moins jeunes ensemble, pleins de fougue, les musiques mêlées, Chachas et sambas brésiliennes, pour le plaisir et la fête.

En fin de nuit
quand les instruments se taisent
le monde n'a pas changé


@marine Dussarrat
https://dans-les-voiles.over-blog.com


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 Son monde à part


Il aimait tant danser, c'était une des passions de sa vie, de ses jours convalescents entre deux traitements, de tout l'espoir qu'il mettait dans son éventuelle guérison !

Récupérer quelques forces d'abord pour retrouver l'assurance de ses gestes, sa silhouette élégante, son maintien parfait, cette préparation minutieuse lui permettant de se réapproprier son corps avant d'enlacer sa compagne et de s'élancer sur la piste en assumant le plus possible toutes les danses.

J'aimais les voir valser, " tangoter ", swinguer, j'admirais leur merveilleuse harmonie, à la fois gracieuse, inventive, unique.

Il semblait si loin de sa maladie tout à coup, juste dans la musique, leurs corps offerts aux rythmes, les mauvaises images reléguées à l'oubli .

 

La musique s'anime

Oser braver cette nuit

le mal en sourdine


Cela peut paraître incroyable mais pendant presque vingt ans, il a continué de danser, se relevant de ses

souffrances, toujours combatif, animé par cette volonté de revivre ces émotions, ce semblant d'ivresse qui enveloppe le corps et le propulse vers l'irréalité.

Un monde à part dans un rêve d'espace, de bien être, d'ouverture à tous les possibles, un voyage au-delà du malheur .


Balaline 31/01/2025

https://mado.eklablog.net

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La sylphide des bois


Je marchais vers le soir dans les bois près de la maison. Le soleil, généreux durant le jour, tardait à se retirer, il dardait ses derniers rayons au travers de la futaie. C’est alors que je l’aperçus.

Comme ensorcelée, encore inconsciente de ma présence, elle semblait interpréter une danse rituelle, c’était comme si elle s’enroulait dans les derniers reflets de l’astre finissant. Je retenais mon souffle.

Ses voiles étaient de feu, elle ne les ôtait pas, elle en revêtait sa nudité. Je ne voyais là nul besoin de séduire, juste le désir d’honorer qui rayonnait au travers de la délicatesse de ses mouvements. Sous chacun de ses pas, la terre irradiait, l’instant était à la grâce. La moindre mousse, la moindre feuille, le moindre pépiement, il n’était pas jusqu’au silence qui ne participait au sacre de la lumière.

Dans ce bois où commençaient à se faufiler quelques ombres, tout me parut soudain illuminé. J’étais sous le charme. Comme j’avais envie de la rejoindre, de me mêler à la cérémonie glorifiant cette fin du jour !

N’étant pas de la forêt, je résistais de toute mon âme à la force qui me poussait à franchir cette barrière entre nos deux mondes. Je savais bien que ma place était ailleurs, qu’ici je n’étais qu’une intruse, mais j’étais comme hypnotisée, je ne m’appartenais plus.

J’esquissais un pas, une brindille craqua et la belle m’apercevant disparut.


un rideau se tire
un rideau se referme -
c’est déjà la nuit.

Adamante Donsimoni
27 janvier 2
025 
LE CHAMP DU SOUFFLE Chant du souffle

 

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