Oeuvre de Tim Burton - photo JB |
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Rires et malice
Dans un petit village au cœur de la campagne, vivait un chat noir nommé Félix. Félix savait très bien que les habitants du village le voyaient comme un porte-malheur et il adorait en jouer.
Avec son sourire malicieux et ses moustaches frémissantes, il préparait toujours de nouvelles farces pour les superstitieux.
Un jour, alors que Madame Dupont, la boulangère, s'activait à préparer des pâtisseries, Félix décida qu'il était temps de faire une nouvelle farce. Il se glissa discrètement dans la boulangerie et se cacha sous la table. Au moment où Madame Dupont se retourna pour attraper un ingrédient, Félix bondit et fit tomber un sac de farine, recouvrant la pièce d'un nuage blanc.
Sous la lune d'or,
Chat noir croise les regards,
Rires sous capes blanches.
Madame Dupont, complètement enfarinée, crut immédiatement que c'était un signe de malchance. Félix, lui, riait intérieurement en voyant son propre reflet blanc dans la vitrine.
Mais ce n'était que le début !
Le lendemain, Monsieur Martin, le fermier, prit son tracteur pour labourer son champ. Félix, bien caché, attendit le moment propice pour surgir devant le tracteur, faisant sursauter Monsieur Martin qui crut voir un fantôme. Le tracteur dévia de sa trajectoire, dessina une énorme spirale dans le champ. Les villageois, voyant le dessin étrange, y virent un présage mystique.
Félix, toujours aussi amusé par ses propres farces, continua ainsi à semer la panique dans le village. Mais un jour, les villageois décidèrent qu'il était temps de changer leur façon de penser. Ils se rassemblèrent pour une grande fête en l'honneur des chats noirs, célébrant leur espièglerie et reconnaissant que Félix n'était pas un chat porte-malheur mais un chat avec un grand sens de l'humour.
Et ainsi, Félix continua ses farces non pas pour faire peur mais pour faire sourire. Chaque farce devenait une légende amusante que les villageois se racontaient autour d'un feu de camp.
Chat noir farceur,
Malheur devenu légende,
Rires sous les étoiles.
MARIE SYLVIE
https://mariesylvie.blogspot.com
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A la pleine lune
Sous la sphère orangée de la lune de Mai, un chat aventureux promène sa disette. C'est qu'il a faim le bougre. Un appétit vorace de conquêtes et d'amour. Il saute d'un toit à l'autre, nez au vent, queue dressée, arrogant et gracieux.
A la pleine lune-
le tigre d'appartement
joue à chat perché
Noiraud vocalise la balade enivrante des matous affranchis. Celle de ces Mistigris de gouttière qu'il aperçoit parfois, derrière les vitres de sa maîtresse. Mais cette nuit, profitant d'un moment d’inattention de celle-ci, il a filé comme une flèche. Impossible à arrêter. Enthousiaste, grisé, ce Pierrot à fourrure part en quête de sa Colombine.
Cris et entrechats-
Roméo cherche Juliette
joli cœur à prendre
Martine Madelaine-Richard
https://martinemrichard.fr/blog
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Chat Pitre
Le vieil instituteur, ce soir encore, se plonge dans les livres scolaires ceux qu’il a tant aimés et gardés précieusement. Oh surprise, du livre d’histoire de France tombe un dessin d’enfant ! Le vieil instituteur sourit. Il se souvient :
Il avait juste la trentaine, passionné et autoritaire, il enseignait à l’ancienne. Ces deux gamines dissipées, se cachant derrière leur bureau de bois, qu’avaient-elles donc inventé ce jour-là ? Coutumières des fous-rires et perturbations il avait du mal à les canaliser, pourtant il s’évertuait à les intéresser, en vain… Il s’était approché lentement du fond de la classe, continuant à égrener les tables de multiplication et, sans crier gare, avait attrapé le dessus d’un des bureaux et l’avait claqué violemment. Silence et stupéfaction, suivi d’un cri étouffé « Chat Pitre » !... Un dessin gisait par terre, il le ramassa, alla l’enfermer dans son bureau. Sans commentaires il enchaîna avec la grammaire et les conjugaisons.
Les deux gamines médusées et peu fières se regardaient tristement. Leur petit héros favori, dont elles dessinaient régulièrement les aventures, venait de leur échapper. Elles espéraient bien le récupérer à la fin de la journée. Rien n’y fit… L’instituteur intransigeant décida de le garder jusqu’aux grandes vacances de l’été … Les journées passèrent, et, quand la cloche de fin d’année sonna tous les élèves s’envolèrent vers d’autres horizons. Chat Pitre emprisonné en avait-il pris pour perpétuité ?
Ému, à la vue de ce dessin, le vieil instituteur l’expose sur le manteau de sa cheminée. Ce soir, il aimerait tant savoir si ses petites élèves l’ont oublié…
Chat Pitre, lui, a retrouvé la liberté…
A l’école primaire
l’instituteur roi et maître –
Chat Pitre prisonnier
au chapitre des souvenirs
les bons chahuts de l’enfance
ABC
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Escarmouche
La mouche volait partout. Elle se posait un instant sur le rebord de la fenêtre puis filait comme pour taquiner le chat. Elle zigzaguait dans l'air, de plus en plus vite, prête à le défier.
Il l'a guettée,il l'a frôlée,l'a pourchassée,l'a attrapée.
La mouche était coincée dans les griffes du chat. Il la regardait fixement comme s'il attendait qu'elle s'échappe. La mouche battait des ailes mais elle ne pouvait pas s'envoler.
Il l'a croquéepuis recrachée.Beurk ! Trop amèrepour être mangée !
Mona
https://saisons.over-blog.com
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Le chat et la guêpe
Un chat noire, un peu braque,
Un chat bien fourré, gros et gras,
Dormait tranquillement chez lui...
Le soleil entrait par la fenâtre ouverte
Il était bien...
Il rêvait de souris bien charnuesEt de de poissons bien gras.Un régal de chat !Un rêve merveilleux !Une guêpe qui passait par là,
Entra en bourdonnant dans la pièce,trait par la fenêtre entrouverte
Et le réchauffait
Fit trois petits tours, et...Fatiguée, se posa sans plus de cérémonie,Dans la fourrure de notre chat.Elle s'y trouva si bien, qu'elle s'endormit aussitôt.Tout le monde dormait !
Mais voilà que notre chat se retourna,L'aiguillon de la guêpe lui entra dans le gras du râble,Imaginez donc les miaulements horribles de la pauvre bête
Qui se mit à sauter dans tous les sens ,Espérant ainsi enlever de sa chair,Le perfide aiguillon.L'autre, réveillée en sursaut,Se sauva en rigolant, par la fenêtre ouverte...
Livia
https://liviaaugustae.over-blog.com/
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Des bzz énervants
Des bzz énervantsamples mouvements silencieuxet loopings dans l'airChorégraphie impromptued'un moustique et d'un chat noir
©Jeanne Fadosi, mercredi 12 février 202
et en guise de clins d'oeil en illustration sonore:
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Le chat aux yeux bleuet
emprunte le chemin des solitudes
Un peu désemparé hésitant
à affronter les voix du monde
les herbes hautes des fossés
la main qui s'approche trop près
il vit avec sa boule d'angoisse
apeuré devant tant d'entraves
Pourtant la mer vogue dans ses yeux
du bleu qui chavire les âmes
où glisse un soupçon de tendresse
Le chat aux yeux de mer
a posé ses pattes de velours
sur un morceau de vie
à cheminer ensemble
Balaline
http://mado.eklablog.net
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Passe muraille
En regardant l’image, je m’étais endormie. J’avais piqué du nez dans le rêve et m’étais mise à circuler dans quelques nébuleuses. De toute évidence celles-ci ne voulaient pas offrir à ma vue les détails de l’anatomie des personnages qui glissaient en elles comme cerises baguenaudant dans de la Jelly.
Tout se faisait furtif et cela me mettait mal à l’aise. Je voulais savoir. Mais vouloir n’étant pas pouvoir je restais là, un peu désorientée, dans cette brume fantasmagorique qui me donnait le vertige.
Le chat ronronnait près de moi, heureux que je le retrouve dans son occupation favorite habituelle : dormir sur le canapé.
Cela eut-il une influence sur le devenir de mon aventure onirique ? Sans nul doute. Je suppose que l’esprit s’arrime dans notre réalité avant que de s’envoler vers ces contrées confuses où de toute évidence il aime à s’égarer pour vivre des aventures parfois plus que rocambolesques.
Toujours est-il que soudain je me suis retrouvée dans l’univers de Marcel Aymé.
J’aperçus la pièce, ainsi que je l’avais imaginée en lisant, où apparaît pour la première fois l’honorable Monsieur Dutilleul, rond de cuir au Ministère de l’Enregistrement. Des rideaux à grosses fleurs roses, tels qu’en raffolaient le monde au début du XXème siècle, encadrant une fenêtre donnant sur le bleu du ciel. Un chat noir était là qui grattait la moquette de toute son ardeur féline, c’est-à-dire non contenue. Quelque pet s'échappant du matou contraria une mouche.
C’est alors qu’apparut, semblant sortir du mur à la peinture défraîchie qui me faisait face, le visage d’un homme qui observait la scène.
Était-ce le fameux passe-muraille qu’aucune densité matérielle ne pouvait arrêter ? Je me mis à vibrer d’impatience à l’idée de connaître son secret...
C’est à ce moment précis que mon chat décida de me réveiller en manifestant une impérieuse envie de jouer.
fugacité du rêve
sur l’infini de l’illusion
le vent souffle
Adamante Donsimoni - 25 janvier 2025
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Bonjour la compagnie de l'Herbier, et bien, bravo.... mouche, guêpe, moustique, vous avez su donner vie au chat de Tim, non sans une pointe d'humour, réjouissant... merci, amitiés, jill
RépondreSupprimerBonjour à toutes,
RépondreSupprimerUne page sautillante, primesautière et délicieusement saupoudrée d'humour!
Je repars avec un grand sourire. Merci!
:D
J'ai aimé toutes les participations de cette fabuleuse page 244 !
RépondreSupprimerBravo !
Superbe !
RépondreSupprimerLe mosquito de Jo Dassin je suis heureuse de le retrouver !
Quelle bonne idée de revisiter le Passe-muraille, au travers de tes rêves et des excentricités de ton matou qui fait ce que font tous nos chats, il joue, il dort, il mange et quand ils sont dehors ils chassent ! Plus de souris dans la maison, ni de harceleurs piqueurs !
Le chat passe et les plumes entrent en action, l'imaginaire est sans limite...
RépondreSupprimerEncore un excellent moment de lecture en ce lundi matin, merci les brins !
Bonjour,
RépondreSupprimerJ'ai été enchantée par la diversité des interprétations de l'univers de Tim Burton . Chaque plume a su apporter sa propre sensibilité, son humour et sa poésie. On voyage d'un texte à un autre avec toujours autant de plaisir. Merci à toutes pour ce moment de lecture si agréable !
Bien amicalement, Marie Sylvie
Bzzz, ronrons et balades amoureuses, le chat de Tim a ouvert les portes de l'inspiration ; bravo à tous les brins !
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