Photo adamante
A la Baleine Bleue
Bleus à l'âme
Il s'en vient
A la Baleine Bleue
Noyer sa solitude,
Plonger son regard
Dans celui de la dodue
Qui s'effeuille sous les néons
Bleu, rouge, vert, rose,
Qu'importe son prénom
Qu'importe, juste la regarder
Se déhancher, si sensuellement...
Le vendredi soir
Le vendredi soir, il oublie tout
Sa petite vie,
Métro, boulot, dodo...
Bleus à l'âme
Il s'en vient
A la Baleine Bleue
Noyer sa solitude
Au verre, un Blue Lagoon...
Boîte de spritease
rituel d'un esseulé
Son pays bleu
jill bill
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Ombres de possession
Chaque jour, je me réveille avec un poids sur la poitrine, une angoisse sourde qui ne me quitte jamais.
Les murs de ma maison, autrefois refuge, sont devenus une prison silencieuse.
Les regards de mon mari, autrefois pleins de tendresse, sont maintenant empreints de contrôle et de suspicion.
Je marche sur des œufs, chaque mot, chaque geste mesuré pour éviter de déclencher sa colère.
Les moments de calme sont rares et précieux, mais teintés de la peur de l'explosion imminente.
Mes rêves et mes aspirations se sont évanouis, remplacés par une routine oppressante où je n'ai plus de place pour moi-même.
Les rares instants de bonheur sont volés, des éclats de lumière dans une obscurité constante.
Je me raccroche à ces moments, espérant qu'un jour je pourrai retrouver ma liberté.
Mais pour l'instant, j'endure, chaque jour une bataille silencieuse contre la tristesse et la possession.
Sous l'emprise sombre,
Mon cœur cherche la lumière,
Liberté, j'attends
MARIE SYLVIE
https://mariesylvie.blogspot.com
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Fantaisie
— Si on dansait le cha-cha-cha,
le merengue, la bachata,
la kizomba acrobatique ?
Si on dansait la carmagnole,
le rock’n’roll, une gavotte
ou un foxtrot, le laridé
ou bien la ronde des échassiers ?
Si on dansait la mazurka,
un petit zouk ou la rumba,
le boléro, le flamenco…
on sortira les castagnettes !
Préférez-vous le kazatchok,
ou le moonwalk ? Et pourquoi pas
une musette ? Ce serait chouette !
Si on dansait la Moresca ?
Allez les Brins ! Toutes avec moi !
— Non, Adamante,
ce soir, on préfère tricoter.
Mona
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La Danse
Sur une scène d'un cabaret à la mode,
Elle dansait à demi nue,
Sous les feux des spots de toutes les couleurs.
La musique l'enveloppait tout entière,
Lento de la trompette, sourdine des basses.
Elle était comme électrisée et se laissait aller,
Plus rien ne comptait, rien que la musique !
Son corps sinuait en mouvements amples et souples.
Comme une liane sous le souffle du vent.
Les yeux à demi fermés elle dansait...
Livia
https://liviaaugustae.over-blog.com/
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Nocturne
C'est une nuit estivale particulièrement chaude. Aenor se tourne et retourne dans son grand lit à baldaquin vide, si vide. Elle n'en peut plus et, excédée, tente de libérer ses jambes prisonnières des draps humides. En soupirant, la jeune femme se lève, va à la croisée grande ouverte. Respirant profondément, tout en ôtant sa chemise devenue inconfortable, elle contemple le magnifique ciel marine.
Nuit caniculaire-
au diable les dentelles
se vêtir de lune
A demi cachée par le fin voilage soyeux n'occultant guère la fenêtre, sa nudité se pare de teintes bleues, rouges, violines. C'est irréel et fort seyant. "Dommage de ne pouvoir se promener ainsi", pense-t-elle. Aenor imagine en pouffant la tête des gardes du château paternel.
Le pâle reflet argenté lunaire joue sur sa peau par tissu interposé. La princesse agite bras et cheveux telle une zingarelle* voluptueuse. Dehors, criquets et grillons rythment son balancé sensuel.
Fantaisie nocturne-
trémoussements lascifs
la nuit pour témoin
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Martine MADELAINE-RICHARD
* zingarelle: jeune tzigane, bohémienne.
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Tapie dans les coulisses, la petite fille effrayée et bougonne reprend ses esprits. Elle admire secrètement l'évolution grâcieuse de sa grande sœur sous la lumière blanche des spots. Sa grande sœur adorée, son modèle, son guide, son phare. Sa protectrice de toujours l'a vertement réprimandée, mais pas seulement. Elle a piqué sa crise comme une gamine qu'elle n'est pas, du moins à ses yeux. Et la petite, déconcertée, ne connait pas encore ce vers, cet aveu de Rimbaud "On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans".
Sous la lumière crueentrechats et arabesquesdansent la musique.
c'est ce que voit le public, depuis les fauteuils en velours rouge de la salle des fêtes. Tout le reste de la scène est plongée dans l'ombre. Mais depuis sa position, allez savoir pourquoi, la lumière s'est difractée, comme sous une loupe. La grande sœur et le grand frère le lui ont montré en lui expliquant les couleurs de l'arc-en-ciel. Et sous les notes joyeuses, la poussière s'est mise à danser de toutes les couleurs. Derrière le rideau, consciente du privilège d'être seule à le voir,
Sa ballerine danseen duo et en cadenceavec la lumière.La grande n'est plus en spectacle,la petite savoure l'instant.
©Jeanne Fadosi, mercredi 29 janvier 2025
en illustration sonore :et
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Fête
Une femme danse sous les flashs, dans la nuit chaude, les éclairs, les feux d'artifice, elle danse à en perdre la tête, à en perdre le nord, au milieu de la foule des fêtards.
En toute insouciance
sous une boule à facette
au rythme des synthés
Ricochets de notes, le rock bat son plein sous les voûtes de pierre, sur la place publique, jeunes et moins jeunes ensemble, pleins de fougue, les musiques mêlées, Chachas et sambas brésiliennes, pour le plaisir et la fête.
En fin de nuit
quand les instruments se taisent
le monde n'a pas changé
@marine Dussarrat
https://dans-les-voiles.over-blog.com
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Son monde à part
Il aimait tant danser, c'était une des passions de sa vie, de ses jours convalescents entre deux traitements, de tout l'espoir qu'il mettait dans son éventuelle guérison !
Récupérer quelques forces d'abord pour retrouver l'assurance de ses gestes, sa silhouette élégante, son maintien parfait, cette préparation minutieuse lui permettant de se réapproprier son corps avant d'enlacer sa compagne et de s'élancer sur la piste en assumant le plus possible toutes les danses.
J'aimais les voir valser, " tangoter ", swinguer, j'admirais leur merveilleuse harmonie, à la fois gracieuse, inventive, unique.
Il semblait si loin de sa maladie tout à coup, juste dans la musique, leurs corps offerts aux rythmes, les mauvaises images reléguées à l'oubli .
La musique s'anime
Oser braver cette nuit
le mal en sourdine
Cela peut paraître incroyable mais pendant presque vingt ans, il a continué de danser, se relevant de ses
souffrances, toujours combatif, animé par cette volonté de revivre ces émotions, ce semblant d'ivresse qui enveloppe le corps et le propulse vers l'irréalité.
Un monde à part dans un rêve d'espace, de bien être, d'ouverture à tous les possibles, un voyage au-delà du malheur .
Balaline 31/01/2025
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La sylphide des bois
Je marchais vers le soir dans les bois près de la maison. Le soleil, généreux durant le jour, tardait à se retirer, il dardait ses derniers rayons au travers de la futaie. C’est alors que je l’aperçus.
Comme ensorcelée, encore inconsciente de ma présence, elle semblait interpréter une danse rituelle, c’était comme si elle s’enroulait dans les derniers reflets de l’astre finissant. Je retenais mon souffle.
Ses voiles étaient de feu, elle ne les ôtait pas, elle en revêtait sa nudité. Je ne voyais là nul besoin de séduire, juste le désir d’honorer qui rayonnait au travers de la délicatesse de ses mouvements. Sous chacun de ses pas, la terre irradiait, l’instant était à la grâce. La moindre mousse, la moindre feuille, le moindre pépiement, il n’était pas jusqu’au silence qui ne participait au sacre de la lumière.
Dans ce bois où commençaient à se faufiler quelques ombres, tout me parut soudain illuminé. J’étais sous le charme. Comme j’avais envie de la rejoindre, de me mêler à la cérémonie glorifiant cette fin du jour !
N’étant pas de la forêt, je résistais de toute mon âme à la force qui me poussait à franchir cette barrière entre nos deux mondes. Je savais bien que ma place était ailleurs, qu’ici je n’étais qu’une intruse, mais j’étais comme hypnotisée, je ne m’appartenais plus.
J’esquissais un pas, une brindille craqua et la belle m’apercevant disparut.
un rideau se tire
un rideau se referme -
c’est déjà la nuit.
Adamante Donsimoni
27 janvier 2025
LE CHAMP DU SOUFFLE Chant du souffle
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Bonsoir les brins de l'Herbier, voici des textes qui ne manquent pas de "fantaisie" sourire.... bravo ! Amitiés, JB
RépondreSupprimerQuelle page !!! moi qui ai eu immédiatement cette notion de vitrail quand j'ai regardé le tableau d'Adamante, je suis "scotchée" devant toutes vos interprétations. L'imaginaire n'a pas de limite et la diversité est une grande richesse...
RépondreSupprimerBonne semaine à vous toute !
De très belles participations Adamante, et la tienne entre ans le mystère de la nuit où tout est possible !
RépondreSupprimerChez Mona, où je ne retrouve pas sa participation elle a énuméré tant de danses, quel choix !
RépondreSupprimerPas de tricot pour moi !
Bonjour les brins,
RépondreSupprimerLa danse, la musique sont la vie même. Sans elles, celle-ci est bien grise. Aussi, danses et musiques sont une passion, une libération, parfois une vraie thérapie pour certaines personnes. Toutes ces facettes de ces deux arts ont été décrites avec talent par les brins. Bravo!
Bien amicalement
Martine
Bonjour,
RépondreSupprimerLe pouvoir des mots est immense, sublime. Chaque lecture m'a transportée.
Amicalement, Marie Sylvie
Ce tableau a déclencher un kaleidoscope de couleurs et sentiments : tristesse, langueur, rêves et passions !
RépondreSupprimerBravo !
Merci à toutes de vos participations, de vos regards très différents sur cette image où se mêlent ombre et lumière à quasi parts égales.
RépondreSupprimerféerie, danse, musique , lumière et vitrail
RépondreSupprimerquelle page sublime !
Quel riche éventail de vos divers ressentis, vraiment un beau partage !
RépondreSupprimerMerci Adamante, merci à toutes.