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jeudi 24 mai 2018

la Page 112 vogue sur les mots



 
Dessin (non signé ), proposé par Jamadrou,  couverture du livret de présentation de la  21 ème édition du festival de la correspondance de Grignan juillet 2016 ( lettres d’exils)




À la rame
Parfois à la ramasse
Les mots glissent
Les mots s’enfuient
Rebelles
Sur l’onde du papier
Ils m’échappent
Je tends ma voile
J’implore le vent
Voyelles et consonnes
Se jettent à l’eau
Une de trop
Une de moins
Faute ou étourderie
Mauvais hasard
Quelques dents grincent
Des sourcils se plissent
Je verse une larme
L’orthographe résiste
Luttant sans arme
Je m’entête
Ma plume m’impose
Ses imperfections

Au gré du courant
À la rame
Comme à la ramasse      
Sans compassion
Blessures et doutes
Solidement ancrés
Au cœur de soi






En barque.

Affaler les voiles
Se laisser flotter paisiblement sur  mer d’écume
Seules les vaguelettes de mots  donnent le tempo
Naviguer où les flots de mots portent
Dériver mais pas sombrer
La vie n’est qu’embarquement d’aventures mot à mot.

Jama le 19 mai, à fleur d’image.





 

Archives

Patiente et passionnée elle vit émerger des dossiers poussiéreux
des matelots          confirmés ou de pacotille
Conduisant vaille que vaille ou vaillamment
Leur barque jusqu'au port
La vie en elle en témoignait
                          chaque jour

23 mai 2018
Françoise la Vieille Marmotte















Sur l'océan des mots

L'esquif a affalé sa grand voile.
Sur l'océan infini des mots
le sillage impassible trace son empreinte.
Le clapotis les fait danser doucement
et le regard s'apaise à les regarder indistincts.
Juste la beauté de l'image.
S'éviter de comprendre,
se préserver de leurs sens.
Inlassablement, au vent ou sous le vent,
ils poussent la barque vers l'horizon qui se dérobe.
et tout le reste ne serait que conjecture.

©Jeanne Fadosi, mercredi 23 mai 2018
pour l'herbier de poésies 112



suggestion d'écoute : 
Une barque sur l'océan, de Maurice Ravel (Miroirs III)


suggestion de lecture (sans mots)
le roman graphique de Sergio Lzarro et Luca Ferrara Mediterraneo
https://www.arte.tv/fr/videos/082993-000-A/mediterraneo-le-drame-des-refugies-en-bd/
 
 











Le bateau et l'horizon aveugle
Elle va sans voile et sans vent,
Dans les limbes vivants de l’instant insondable.
Qui dira, aux filets de ma pêche,
Quels poissons seront retenus ?
Qui dira demain,
Ce qu’il m’eut fallu faire, ce matin ?
Tout est-il vain ?
Que reste-t-il au sortir de l’ivresse,
Que reste-t-il Li Taï Pé,
Au lever des brumes, du plaisir et du vin ?
J’ai espéré quelque destin
Quand le devenir m’entrainait de formules ternes,
En calligrammes ou en dessins gris.
J’ai voulu endiguer le flot des mots
Or, derrière moi, intacts, ils s’effacent.
Et mon sillage, lui-même,
Indifférent, retourne à l’étal.
Li-po croyait mener sa barque
Et la barque le mène,
Nous pensions, tout à sa façon, fendre les vagues du temps
Et le temps, écran si blanc, nous malmène.
Je hante, aveuglé, l’antichambre floue d’un avenir sans certitude .
Poète, il n’y a nul capitaine ! Poète, sache-le bien !
Il y a mille marins libres, attelés à la barre,
Ficelés aux voiles, à batailler dans les vents contraires
Qu’un seul cap, l’inconnu de toi-même, et la mort, enfin,
Mais surtout, nul capitaine !

https://plus.google.com/+SergeDeLaTorre





 

Sur une mer de mots, le poète 

Sur une mer de mots, une vie de recherche
chemin d’humanité, d’errances, de découvertes
de rencontres,
Bonheur des escales partagées entre amis
quand on lève son verre pour saluer la lune
gommer, d’une lampée, les soucis, les tracas,
et parler
Parler, de ces riens qui rassurent en glissant sur les vagues
en oubliant la terre, la propriété, les contraintes
uni à l’horizon qui absorbe le temps et vous libère l’âme

Liberté des tempêtes qui donnent brusquement sa valeur à la vie
et parler aux sirènes depuis le bastingage
lorsque le temps se fait serein et que le vin vous grise
S’endormir enfin, se laisser dériver,
aller où le vent porte
voguer ainsi sans but et accomplir sa quête
aller là où soi-même on ne s’attend pas
pour se trouver et redevenir
infime étincelle d’espace.





 



D’abord une citation, un extrait qui concerne Li Po qui pourrait être mort sur l’eau, éventuellement un peu ivre, en accord avec notre thème hebdomadaire (Serge de la Torre)

La lune, cette nuit-là, brillait comme en plein jour ;
« Li-taï-pé (Li Po) soupait sur le fleuve, lorsque tout à coup, au sein des airs, retentit un concert de voix harmonieuses qui peu à peu s’approchèrent du bateau.
 Il s’éleva aussitôt un grand tourbillon au milieu des eaux : c’était des baleines qui se dressaient, en agitant leurs nageoires ; et deux jeunes immortels, portant à la main des étendards pour indiquer la route, arrivèrent en face de Li-taï-pé.
Ils venaient, de la part du Maître des cieux, l’inviter à retourner prendre sa place dans les régions supérieures.
Les gens de l’équipage virent le poète s’éloigner assis sur le dos d’une baleine ; les voix harmonieuses guidaient le cortège... bientôt tout disparut à la fois dans les nues »
Contes et Nouvelles traduction. Th. Pavie


Où l’on voit que la légende, communiquée par Serge, prend racine dans un des derniers poèmes de Li Po.
Li Po l’immortel banni, « buvant seul sous la lune » Ed. Moundarren


De Chin Ling, Li Po remonte le Long Fleuve jusqu’à Tang tu. À la fin de l’hiver 761, il se rend à Tsai chi, les Récifs de couleur, au bord du Long Fleuve, chez Li Yang ping, gouverneur de Tang tu, un de ses cousins éloignés. Li Yang ping écrit :


« … Li Po est affaibli. Ses manuscrits sont éparpillés en dix mille rouleaux, ils n’ont pas encore été rassemblés. Allongé, il me les tend et me charge d’écrire une préface… »
C’est à Tsai chi que Li Po compose ses derniers poèmes.

Pensée d’une nuit calme

Devant le lit le clair de lune
comme du givre sur le sol
je lève la tête, contemple la lune sur la montagne
je baisse la tête, songe au pays natal.


Nous sommes en l’an 762,
une nuit de printemps, au bord du Long Fleuve,
dans la crique de l’Îlot du Buffle, près des récifs de couleur
la lune est claire, extraordinairement claire
Li Po, seul sur une barque,
ivre se penche pour boire la lune dans l’eau
il tombe et disparaît dans le Long Fleuve
le miroir des eaux, un instant troublé, redevient calme
juste au-dessus du fleuve, sous la voûte nocturne étoilée,
scintille Tai po, l’étoile blanche.

Son corps est alors inhumé à Tang tu. Quelques années plus tard (…/…) la dépouille de Li Po est transportée sur la Montagne verte où on l’ensevelit conformément à son vœu. Sa tombe s’y trouve encore aujourd’hui.

Peu de temps avant d’apprendre la mort de Li Po, Tu Fu*, son cher ami, lui a dédié un dernier poème où il écrit :

« son pinceau se pose, provoque vent et pluie
son poème achevé, dieux et diables pleurent. »
Tu Fu (un autre grand poète chinois)




Voici le texte de Marine, un peu en retard, mais tout de même fidèle au rendez-vous.

UN PETIT BATEAU BLANC

Il a suivi sa route
Le frêle bateau blanc

Il a marqué la vague

De folles intentions
Je suis sa trace
Je suis le vent

Je sens la vie qui nous bouscule
Comme une mer sans fin
Nous le voyons voguer
Sur les crêtes mousseuses
Lorsque la terre s'effondrera
Sous un ciel d'opale
Il nous conduira
Vaille que vaille
Vers ces contrées lointaines
Où le soleil ne se couche jamais

marine D
http://emprises-de-brises.over-blog.com/

samedi 19 mai 2018

Quelques questions aux brins


Les "règles" de l'herbier.

J'ai reçu ce matin un e-mail me disant :

 "Bonjour,
Si vous ne gardez pas mon commentaire sur "L'herbier"", je vous redis ici que je vais sans doute passer mon tour cette fois sans rimes ,sans poésie chinoise et sans règles avec exceptions

Je ne suis pas non plus la seule à  ne pas comprendre cette nouvelle information.

A bientôt... peut-être"

Ma dernière information par e-mail fut  (j'ai un peu modifié ici pour que ce soit plus clair) :
Afin d'éviter d'égarer un écrit dans les méandres de free, je vous propose de m'adresser vos textes sur l'adresse de l'herbier et sur ma boite personnelle. Que je ne manquerai pas de vous l'adresser dans la journée. Une réponse automatique est prévue sur ma nouvelle administration Gmail qui me permettra de vous accuser réception en un seul clic. Certes, ce ne sera pas de la littérature mais au moins vous saurez que j'ai bien reçu votre texte.
Belle semaine et merci de votre souplesse.   
Et... pas de rime !

 La raison de cette demande :

Deux fois, j'ai failli ne pas publier un texte car il s'était égaré sur une autre boite free, ce vendredi j'ai republié la page car le texte de Serge, (qu'il m'en excuse) qui avait suivi le même chemin avait été oublié.

Pour éviter que cela se reproduise, je vous demandais simplement d'envoyer vos textes sur :
Herbierdepoésies@free.fr et en même temps sur mon adresse gmail.
Je n'exige rien, si cela vous ennuie vous n'êtes pas obligés de faire.  C'est juste une question de sécurité. J'espère que vous me connaissez maintenant assez pour savoir que sur l'herbier rien n'est rigide à ce point. 

Quant à la fin de mon message :
Et... pas de rime !
Je ne fais que confirmer la règle qui fut la raison même de l'existence de l'herbier et précisée à sa naissance.



Un extrait qui dit bien ce qu'est l'Herbier :
Si vous aimez la poésie Chinoise antique ( Li Po, Wang Wei... ), celle du quotidien sans envolée lyrique, sans rime surtout, mais avec du rythme et de la profondeur ;
Si vous aimez la simplicité et pensez qu'inverser l'adjectif ne donne pas obligatoirement une valeur à la poésie ;
Si vous appréciez la prose poétique, celle aussi de l'instant ;

Si vous goûtez l’aphorisme ;
Si pour le haïku vous favorisez le fond plutôt que la forme (5-7-5 d'accord, à condition de ne pas tomber dans la liste des courses)...

Nous avons relâché en nous amusant, avec l'In sou mission.  Une fois n'est pas coutume et il faut parfois jouer d'humour. J'ai personnellement beaucoup apprécié l'exercice qui nous a réunis dans l'humour, car il faut bien l'avouer ce monde a une fâcheuse tendance à se prendre trop au sérieux.

Si le fait de ne pas pouvoir rimer vous contraint, ce que je peux comprendre, il y a plein de communautés de poésie qui peuvent vous convenir. Elles sont plus nombreuses que celle de l'herbier qui se différencie aussi des communautés dédiées au Haïku aux règles quelque peu contraignantes parfois.

C'était un jeu que d'aller dans un sens totalement contraire. Si cette dimension ludique venait à ne plus exister, je passerais le relai immédiatement. Ne pas rimer, s'extraire des règles "à la française" est avant tout un jeu, un défi que l'on s'impose à soi-même en suivant l'Herbier.
L'Herbier c'est exactement ce que dit l'extrait ci-dessus.  Juste une indication pour, comme en dessin, oublier les traits pour retrouver l'esquisse. Rien de plus. 


D'ailleurs, est-il nécessaire de le préciser,  j'ai toujours publié les poèmes en vers, même le petit dernier, malgré l'information publiée ici (à considérer comme un rappel des règles de départ) :
https://imagesreves.blogspot.fr/2018/05/pour-la-page-111.html

Est-ce une erreur que de  laisser une petite place aux poèmes en vers dans la page  ?
Peut-être. Mais, étant respectueuse de l'investissement de temps des auteurs, je sais que je ne réussirai jamais à ne pas les publier. Notre rencontre est avant tout basée sur le partage, le respect et le jeu.
Qui enfreint parfois la "règle" a tout de même sa place dans la page.  Mais... ;-) cela ne signifie pas qu'il faille en profiter.

Dire que cela est une porte ouverte à cette poésie ? Non ! Si cela devenait une habitude, j'arrêterai simplement d'animer cette communauté car je ne m'y retrouverai plus et cela  me montrerai que le jeu n'amuse plus que moi.
Certains ont croisé le chemin de l'Herbier, ont suivi leur route ailleurs. Cela est normal. On ne peut plaire à tout le monde.

Si je dois préciser ma pensée, je préfère de loin la poésie chinoise de l'instant à celle du haïku, car elle lie la contemplation et l'abstraction (pensée)  aux faits du quotidien. C'est une démarche à la fois méditative, contemplative et philosophique. Le haïbun s'en rapproche, mais que diraient les puristes de ceux que je peux écrire ? Sans doute y trouveraient-ils beaucoup à redire car je suis consciente de jouer de la forme en favorisant un fond bien plus chinois que japonais, l'abstraction plutôt que le concret.

Voilà, merci de m'avoir "écoutée". 

Sachez enfin que j'ai beaucoup d'affection pour notre petit groupe de l'herbier et beaucoup de respect pour ses membres qui ont tous beaucoup de talent.
Si l'aventure devait s'arrêter j'en garderai un excellent souvenir, comme je peux conserver un merveilleux souvenir de la communauté des "Croqueurs de mots".

Bien à vous
Adamante

PS. Je ne sais si cela répond à l'interrogation de l'e- mail que j'ai reçu, mais j'ai fait mon possible.
 

vendredi 18 mai 2018

On embarque pour la page 112




À la rame, en prose poétique (façon poète chinois), cela vous va ?



Dessin (sans signature ), proposé par Jamadrou, de la couverture du livret de présentation de la 21 ème édition du festival de la correspondance de Grignan - du 5 au 10 juillet 2016 ( lettres d’exils)




Afin d'éviter d'égarer un écrit dans les méandres de free, je vous propose de m'adresser vos textes sur l'herbier et sur ma boite personnelle. Je ne manquerai pas de vous l'adresser dans la journée. Une réponse automatique est prévue sur ma nouvelle administration Gmail qui me permettra de vous accuser réception en un seul clic. Certes, ce ne sera pas de la littérature mais au moins vous saurez que j'ai bien votre texte.
Belle semaine et merci de votre souplesse. Et... pas de rime !


Exemple de poésies chinoises avec Li Po (ou Li Bai)
L'instant s'exprime au travers de l'expression des actes simples de la vie quotidienne tout en transmettant une pensée philosophique ou spirituelle en relation avec la vie, la nature. 

Tout d'abord ce petit poème intitulé :

Inscrit au temple du sommet

la nuit je loge au Temple du sommet
je lève la main, touche les étoiles
je n'ose parler à voix haute,
de peur de déranger les habitants du ciel.

Ou cet autre (scanné) toujours de Li Po

 
 LI PO L'immortel banni "Buvant seul sous la lune" Ed. Moundarren

jeudi 17 mai 2018

La bannière de Mawangdui P 111

Un détail de la Bannière de Mawangdui

Je publie pour une seconde fois cette page car l'e-mail de Serge s'est égaré dans les méandres de free. 
Le voici donc en première position. Pardon à tous.  Adamante


 
Terre lointaine, territoire d’orient

Je connais un pays où les hommes ne pensaient pas leur corps loin de leur esprit,
Où ils se sentaient un, et dans la possibilité d’agir de l’un sur l’autre,
(du corps sur leur état d’esprit et même sur la sagesse de leur pensée,
de l’esprit sur l’état de ce corps qu’ils se sentaient être ).
Entre les deux, ils ne parvenaient pas à glisser ne serait-ce qu’une feuille de papier.

Marquis’ Ma Wang Dui
En fait de vie éternelle,
Dû mourir pour être.

Dans cette part du monde,
Qui regardait autour d’elle, non pour prendre, asservir et corrompre,
Mais en se souciant de bien-être, de l’ordre des choses, d’être et de bien faire plutôt que de faire simplement, et produire beaucoup-,
Un animal n’était pas que kilos de chair,
Mais noble forme de l’être,
Expression d’une sagesse inscrite dans la trame des formes observables du réel,
Modèle à suivre et exemples de pratique.

Portant dans la mort,
Sa bannière, elle donna vie
Au grand renouveau.

Là, la vie n’était pas que force à dompter,
Mais aussi espace où s’harmoniser :
Dynamique vivante, partout ! en soi et au dehors,
Énergie vitale à laquelle il importait de rendre la possibilité de circuler,
De s’épanouir en toute liberté.

Elle vécut Qi gong
D’une peau de melon mourut ;
Bannière a sauvée

Dans ce coin du monde, vivait une marquise de Dai,
Noble de Ma Wang Dui,
Qui emportant dans sa tombe un trésor,
Nous permet 2000 ans plus tard de lire encore ce qui lui tenait à cœur, à l’époque
Et de le défendre aujourd’hui encore,
Pour qui veut faire de son art, sa pratique.

La marquise de Dai ,
Marquise ou même duchesse,
Valait bien une reine .

Serge De La Torre
https://instantsdecriture.blogspot.fr/

http://www.tao-yin.com/tao-yin/mawangdui_duchesse.htm






Respiration :

J’inspire,
J'expire
Je soupire,
Je bâille

Je respire,
Je m'étire,
Je chante pour les étoiles,
Amorçant les premiers pas,
Du bal de la nuit
Je bâille

Tout mon corps rime
Au rythme de ma vie

En chemin de lumière
Au feu des rayons nocturnes
Je plonge au cœur du bien-être

J’apprends l’épanouissement,
Le chant des mots m’emporte
Sous la bannière du temps
Je vais vers un ailleurs

J’inspire,
J’expire,
Je soupire,
Je bâille,
Sans m’endormir
Un pas de deux
Une course folle
J’explore mes limites
Sur un chemin bienfaiteur

Je danse sous les étoiles
Ce soir je suis au bal

 ABC


 



La bannière de Mawangdui

Ce texte que je vais écrire pour la page 111, oui oui c’est ce chiffre 111 qui m’a invitée à élever mes pensées pour les voir s’envoler telles feuilles au vent en direction de l’Herbier.
Ce chiffre 111 m’a dit d’avoir confiance en ma sagesse intérieure et mes intuitions.
Il m’a dit : vous faites partie d’un tout et vous êtes importante pour l’humanité et son élévation, soyez convaincue que vous pouvez être une source d’inspiration pour le monde.
Pour écrire ce texte, c’est certain,  j’aurais aimé ne rien connaître de cette Bannière,  j’aurais pu alors vous raconter n’importe quoi. Ce n’importe quoi qui fait de moi ce que je suis.
 Je vous aurais dit : à trop voler aux quatre vents depuis si longtemps la soie de cette bannière s’est usée, la voici pleine d’accrocs. Ou alors je vous aurais dit les dessins et couleurs de cette bannière se sont estompés (et non pas estampés) avec le temps pour nous donner à lire l’essentiel.
Je vous aurais dit, regardez les personnages, ils ont l’air de faire leur gymnastique sérieusement mais sans fatigue. Et le fond de l’air dans ses tons de jaune de brun de roux nous laisse penser qu’il fait doux. Vraiment faire ainsi sa gymnastique doit être plus agréable que devant son écran en compagnie de Véronique et Davina.
Recette de gym tonique sur cette bannière ou recette pour préparation du corps à d‘autres jeux plus érotiques et plus coquins ?  On  aurait pu lire tout ça dans les accrocs disparus.
Quoiqu’il en soit, soie, de jolis personnages aux traits sûrs, au geste parfait.
Mais pourquoi donc l’artiste n’a-t-il pas voulu signer son œuvre ? Œuvre qui pourrait faire fureur dans nos musées où l’inachevé est « une fin en soie » !

[Bien sûr, je sais que tout ce que je viens d’écrire n’est que faribole puisqu’en fait je suis bien renseignée sur cette Bannière de Mawangdui, j’aurais dû  la vénérer et être plus sérieuse. Alors je dis à la Marquise de Dai, paix à votre âme Madame la Marquise il n’y a pas feu au domaine, je ne suis que pauvre écri-vaine qui dit n’importe quoi ne sachant parler que le « JAMADIEN FUNICULAIRE » *,  une langue bien pendu parlée par une minuscule communauté installée au sommet de la terre qui penche, là au bout de la terre.]
*Cette langue est expliquée en détail dans mon ouvrage : « Langue vernaculaire et communautés »

jamadrou © 9 mai 18  (A fleur d’images)




 



 La bannière de Mawangdui

Du méthane fuse, enflammé, symptôme d'une décomposition organique. Des archéologues, dépêchés en urgence découvrent un site funéraire de femme noble étonnamment conservé. Parmi les objets, une bannière de soie, peut-être le voyage que devra suivre son âme. L'autre étoffe évoque des postures d'une gymnastique millénaire.

L'art du calligraphe
a décomposé le geste
pour mieux l'expliquer

Que disait ce précieux mémo à l'âme de la défunte, à son corps sublimé ?

Un tissu préservé
un ou des corps en mouvement
puissance de l'image

Que dit par delà les âges, cette découverte improbable de lointaines coutumes ? Les gestes ont traversé le temps, survécu à leur effacement, trouvé une nouvelle vigueur.

Que restera-t-il
de nos époques pressées
et de nos futurs ?

©Jeanne Fadosi, mercredi 9 mai 2018
pour l'herbier de poésies 111

lien vers mon blog sur le mot clé l'herbierde Poésies






La bannière de Mawangdui

Sur la bannière de Mawangdui
Fusionnent des symboles de vie
Empruntés au royaume sacré
Où les ours et les loups cohabitent
Le dragon et la grue vivent en paix
Le singe et le faucon veillent
Les énergies bienfaisantes circulent
Elles font partie d'une danse
Aux gestes lents et codés
Immuable et toujours renouvelée
Autour de la dépouille de Dai
Le Qi Gong s'illustre
En toute sérénité










Fusion cosmique

Danse des corps dans l’espace, l’Univers contient tout. Dans la vibration intemporelle, l’osmose se dit dans la lenteur, le souffle est là.
L’union est un rayonnement, une fusion cosmique totale. C’est le chant des cellules ouvertes sur l’indéfini, la respiration des sphères parcourant le monde originel où l’ascension brûlante de se réaliser, arrivée à l’apex de sa trajectoire, s’accorde de redescendre pour accepter le froid.

yin yang, l’eau, le feu
enchaînement des sphères
le lâcher prise 

©Adamante

 

 

 

 

 

 

 

Je le mets, mais… voilà

c’est la toute dernière fois

 car ici, éblouie ou pas, 

on ne rime pas !



Aujourd'hui
Je découvre éblouie
La Bannière de Mawangdui
Grâce à l'Herbier de poésies
Et à sa créatrice Adamante Donsimoni.

Aujourd'hui
Je découvre éblouie
La Bannière de Mawangdui
La curiosité me conduit
Dans le savoir, je m'introduis

Aujourd'hui
Je découvre éblouie
La Bannière de Mawangdui
Apprendre me séduit
Découvrir contre l'ennui


Laura VANEL-COYTTE
http://www.lauravanel-coytte.com