🍀🍀🍀🍀
Mata
Écouter aux portes
Ou derrière la tenture
Blonde espionne
Espionne la blonde
L'oeil épieur
L'oreille attentive
Plaisir de commérage
S'en suivra...
Connaissez-vous la dernière ?
Non ! Dites-moi Mata, dites-nous...
Mata a ri
En propageant la nouvelle
Mata a ri, mais fusillant du regard
L'incrédule.
Elle promet l'adolescente
Elle promet, déjà si douée
Dans le flicage...
Et dire, qu'on lui donnerait le bon dieu...
Oui, sans confession !
Façon sentinelle
elle épie les faits et gestes
Des vertes et pas mûres
jill bill
🍀🍀🍀🍀
Souffler n’est pas jouer :
Son nom n’apparaîtra jamais sur aucune affiche. Présente et invisible elle est et restera. Les spectateurs l’ignorent par ignorance. Le rideau est son paravent. Réactivité et vigilance sont les atouts en son métier.
ni vue ni connue
chaque soir sa place à tenir
elle souffle des mots
En bouée de secours des trous de mémoire, indispensable béquille des acteurs, parfois elle sauve un spectacle, réamorce celui qui pédale, épaule celui qui se perd…
Chaque soir elle endosse son rôle, discrètement jauge la salle, prévient, encourage, n’attend rien de personne, tous comptent sur elle. Texte en tête, chronomètre en main, elle corrige, redresse, adapte harmonieusement les représentations comme marionnettiste, chef de rang ou d’orchestre…
Concentrée et déterminée, elle sait que jamais elle ne sera sous les feux de la rampe. Seuls auteurs, acteurs, metteurs en scène reçoivent les applaudissements, les standing ovations, les oscars même…
En regardant les autres, en son for intérieur, elle espère juste une once de gratitude.
un œil sur la salle
en soif de reconnaissance -
les acteurs s’inclinent
modestie en coulisses
souffler n’est pas jouer
ABC
https://jardin-des-mots.eklablog.com/
🍀🍀🍀🍀
Tout est à sa place
J’ai fermé les volets. J’ai éteint la radio, mon téléphone, tout ce qui faisait du bruit. J’ai trié, vidé, jeté : des dessins oubliés, des poèmes ébauchés, des jouets abandonnés depuis longtemps. Ils ne sont plus là.
Maintenant, ma chambre est propre, rangée. Mes pensées aussi, je crois.
Personne ne verra mon ombre franchir la porte.
Un dernier coup d’œil
Mon passé n’existe plus
Je disparais là
Mona
https://saisons.over-blog.com/
🍀🍀🍀🍀
Un coin du voile
Non, Armance ne se cache pas derrière le rideau, elle soulève à peine le voile du premier jour de l'an nouveau.
Ce matin le ciel est un peu triste, le jardin défleuri, le silence pesant, les oiseaux assoupis, serait-ce de bon augure pour une année entière ?
De longues heures durant, de semaines en saisons, à espérer, se réjouir ou s'apeurer, à attendre le meilleur, à vivre dans l'insouciance, à récolter quelques petits bonheurs ou à souffrir dans l'ignorance d'un monde perdu d'avance ?
Une page à écrire
pour cet autre royaume
à l'amour enchanteur
Il lui reste ses rêves protégés, au secret, chaque souhait bienveillant qu'il lui tarde d'offrir, ses espoirs un peu fous d'un monde pacifique.
Elle voudrait être peintre pour colorer les jours, raviver les couleurs des quartiers un peu tristes, partager le vert de nos forêts, l'ambre de la résine, les bleus de l'océan, l'or doux des mimosas, l'ocre des dunes sableuses, les parfums des jardins, les sourires des passants, la lumière joueuse dans les yeux des enfants.
En attente fébrile
de regards, de partages
du merveilleux naissant
aller de jour en jour
cueillir les secrets de la Terre
Balaline 13/01/2025
🍀🍀🍀🍀
Au théâtre ce soir
Elle avait le trac !
Un regard au-delà du rideau,
Fit monter la tension encore un peu.
La salle était pleine à craquer.
Elle eut brusquement l'impression,
Que cette salle tournait.
Elle ne se rappelait rien,
Les mots appris et récités
Maintes et maintes fois
S'étaient tous envolés…
Mais quand elle fut sur scène,
Elle n'était plus elle-même,
Devenue Madame De...
Elle retrouva les mots,
Tout les mots qu'elle croyait perdus,
Et évolua avec aisance sur les planches.
Et tandis qu'elle saluait à la fin de la pièce,
Le public debout, l'applaudissait.
Livia
https://liviaaugustae.over-blog.com/
🍀🍀🍀🍀
Enfant de la balle
Dans ce petit théâtre parisien, les murmures de la salle, atténués par le lourd rideau fermé de la scène, arrivent jusqu’aux coulisses. Qui sera là ce soir ?
Une petite blondinette, cœur battant et nœud à l’estomac, observe en toute discrétion les visages des spectateurs venus soutenir la jeune troupe de théâtre. Les siens seront-ils présents ce soir ou lui enverront-ils comme de coutume cet énorme bouquet de fleurs qu’on lui remettra à la fin du spectacle pour lui témoigner de leur attention ?
C’est leur façon à eux, toujours si éloignés, toujours si pris par leur métier, de lui dire je t’aime. Elle le sait, ce soir encore ils seront absents. C’est si loin les États Unis...
Ô s’ils savaient comme elle l’espère ce miracle, comme elle en rêve de cette surprise qu’ils pourraient lui faire ! Sauront-ils jamais à quel point ces bouquets lui font mal, et qu’en elle, à chaque fois, quelque chose se déchire dans sa poitrine lorsqu’elle tend les bras pour les recevoir sous le regard envieux de quelques membres de la troupe. Elle est tellement gâtée !
cœur dans une fleur
mais la chaleur d’un baiser-
parfum volatil
Adamante Donsimoni - 15 janvier 2025
https://le-champ-du-souffle.blogspot.com/2025/01/enfant-de-la-balle.html
Un souvenir de prof de théâtre & de metteur en scène, ce n'était pas une petite fille ...
🍀🍀🍀🍀
Spectacle
Subrepticement
elle entrouvre le rideau
mais pas trop
C'est la Première, de la pièce, une première tout court pour Elodie, son cœur bat à en perdre le souffle !
Pourra-t-elle dire son texte, s'en souviendra-t-elle ? Quelques spectateurs sont installés dans la salle, se remplira-t-elle ? Parmi les personnes déjà présentes elle cherche à entrevoir ses parents, son petit frère. Et si sa prestation longuement répétée tournait au fiasco ?
L'angoisse monte
dans quelques minutes
lever de rideau.
Marine Dussarrat
https://dans-les-voiles.over-blog.com
🍀🍀🍀🍀
Derrière le rideau
Boud'rie de la benjamine,
sa grand' sœur fort dépitée
cherche à l'amadouer :
- Allons, tu vas y'arriver !
- Na, J'suis pas ton fair'valoir !
Derrière le rideau,
vocation tuée dans l'œuf,
ex futur p'tit rat :
Rébellion d'autorité,
rififi entre frangines.
Les projecteurs suivent
le solo de la ball'rine.
Final, révérence.
Applaudiss'ments du public
ignorant d'un drame intime.
©Jeanne Fadosi, vendredi 17 janvier 2025
http://fadosicontinue.blogspot.fr/
En illustration sonore :
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Trinquons
Me voici un peu grise !
Un tourbillon d'opale
M’entraîne vif et gai
Dans sa magie sucrée.
Trinquons !
Je faiblis, m’abandonne…
Entre ses bras velours,
Je contemple les étoiles
D’un monde onirique.
Trinquons !
Une forêt de bras rouges
S’agite en cadence,
Sous la musique fine
De grillons extatiques.
Trinquons !
Des personnages étranges
Dessinent des arabesques,
En chantant les louanges
De cette boisson suave.
Trinquons !
Un cavalier d’argent,
Sur son cheval ivoire,
Parade fièrement,
Foulant un sol turquoise.
Trinquons !
Une sombre sylphide,
À l'éclat métallique,
Agite les rubis
De ses pampres violines.
Trinquons !
Je tourne et je rêve,
Au pays de Bacchus,
Un carnaval doré de
Chardonnay bien frais…
.
Martine MADELAINE-RICHARD
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🍀🍀Et quand les rimes s'invitent sur l'Herbier 🍀🍀
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La fillette et le rideau rouge
Sur les strates d'une scène, j'hésitais,
Dans ma robe verte, mon serre-tête assorti brillait.
Tenant le rideau rouge d'une main tremblante,
Je rêvais de chanter d'une voix scintillante.
À l'école de La Guierche, les souvenirs se ravivent,
Les camarades en groupe, des pièces, des récits,
Molière, Shakespeare, des textes classiques,
Mais moi, une chanson, un rêve magnifique.
-" Comme un enfant aux yeux de lumière,"
Je fredonnais, mes peurs à faire taire.
Le cœur battant, je fais mon entrée,
Sur cette scène, ma voix allait s'élever.
Les premières notes, un frisson partagé,
Ma voix résonna, l'émotion enivrée.
-" Qui voit passer au loin les oiseaux, "
Mes mots portés par un souffle nouveau.
Les applaudissements fusèrent comme une vague,
Les jalousies s'effacèrent sous un ciel sans nuage.
Terrifiée mais courageuse et fière,
J'ai chanté mon cœur en pleine lumière.
Moi, sur scène, un moment gravé,
Un triomphe personnel, un souvenir exalté.
Comme l'oiseau et l'enfant, je me suis envolée,
Sur les ailes de la musique, j'ai brillé.
MARIE SYLVIE
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Bonsoir la compagnie de l'Herbier.... Cette jeune fille a fait parler les plumes, elle a ce jour un bel avenir au théâtre.... ;-) Merci, amitiés, jill
RépondreSupprimerComme le versifie Martine, trinquons aux années qui passent et au bonheur d'écrire ! Encore une très belle diversité d'inspiration née de cette récréanote d'Adamante, plaisir partagé pour débuter la semaine, merci à toutes !
RépondreSupprimerCe rideau rouge derrière lequel se cache cette jeune fille à fait battre le coeur de tout les participants.
RépondreSupprimerBravo à tous
Une nouvelle page de l'Herbier, aussi magnifique que les précédentes.
RépondreSupprimerTout le monde a écrit sur la récréanote d'Adamante. Apparemment, je suis la seule a avoir rebondi sur la chanson des canadiens. C'est ce qui fait la richesse de l'Herbier: Toute cette diversité d'inspirations.
Bravo à toutes et merci pour cet excellent moment de partage
;)
Un lever de rideau sur des plumes inspirées, de beaux partages pour commencer l'année ! Merci à toutes.
RépondreSupprimerUn rideau rouge pour cacher, révéler et émerveiller ... Merci Adamante et merci à toutes !
RépondreSupprimerUne fille et un rideau rouge et les plumes s'envolent...
RépondreSupprimerl'Herbier est une pépinière de talents !
J'ai eu un immense plaisir à vous lire .
RépondreSupprimerUne simple image nous a transportés dans un univers théâtral, développant des mots chargés d'émotions pour exprimer l'angoisse de la première fois.
Merci pour ce beau partage, Adamante, et pour le temps que vous accordez à cet atelier d'écriture créatif
Amicalement, Marie Sylvie