Le lien de Nathalie
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Celui de l'herbier
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Nathalie Guillon-Manaud |
La fleurette
Elle dura
Ce que durent les roses
Ce que durent les fleurs
Au jardin,
D'été en été renouvelée
Puis
À l'automne elle mourut...
Elle dura
Ce que durent les bouquets
Au cimetière
Déposée avec tendresse
Quand jamais
À oublier on ne se résigne...
Elle dura
Ce que durent ces êtres
Le temps d'une saison
Et, penchée sur elle
J'en ai aimé toutes les beautés
De sa naissance à sa mort...
Rendre son âme
dans un zeste de lumière
Teintes mordorées
Fleur :
L’hiver emprisonne sa tige, ses feuilles, ses espoirs de renaissance.
Elle est fleur, résiste. Fragile et forte, elle capte chaque rayon de soleil, chaque clin de lune.
L’hiver se dérègle, coup de chaud, coup de froid.
Fleur, elle endure. Ses pétales absorbent la lumière au cœur de sa coiffe abat-jour.
L’hiver déroule sa saison.
La fleur téméraire jusqu’à son dernier jour éclaire le grand livre de la nature, que, sous son chapeau de lampe, feuille à feuille, je lis.
décor hivernal
en abat-jour naturel
- éclat soliflore
d’une douce lumière
notre herbier s’enrichit
Une image sépia.
convoquer les mots d'antan
je reste muette.
Dans mon petit jardin l'hortensia bien malmené par l'été précédent refait déjà quelques bourgeons, trompé par la douceur et la douce bruine de février.
La plante avait fleuri quelques jours la dernière demeure de maman aux derniers mois du siècle dernier. Je l'ai reçue en partage et emportée dans mon jardin. Année après année, au gré des temps turbulents, elle a passé les étés timidement. Printemps après hivers elle a réussi à surmonter fortes gelées et gel tardif, trop humides ou trop secs . Etés après printemps elle a survécu aux pluies d'orage, redressé ses hampes après la grêle, après l'ardeur du soleil trop cru.
L'image est tendre
comme ces coeurs hésitants
au seuil d'un mois de juin
Je l'avais cru moribond.
Il est trop tôt pour l'audace.
©Jeanne Fadosi, jeudi 23 février 2023
C'était il y a longtemps
C’était il y a longtemps, dans un petit village montagnard.
Jeune citadine fraîchement mariée, elle est un peu déroutée par les mœurs paysannes locales. À commencer par l’accent très différent de ceux croisés au cours de ses nombreux déménagements aux quatre coins du pays. Son oreille doit s’acclimater. Et quelle impression bizarre que de vivre comme en pays étranger parmi ces gens s’exprimant très souvent en occitan. Bien qu’ayant encore quelques notions d’espagnol appris au lycée, de grands pans de conversations lui échappent. Heureusement, un matin, où la fenêtre de la salle de séjour est grande ouverte, une vieille dame souriante s’avance et l’interpelle .
– Bonjour! Je suis madame Agut. Boudiii ! Je pense souvent à vous et je me dis. Pauvre petite, loin de sa famille. Comme elle doit s’ennuyer lorsque son mari travaille en forêt toute la journée. Vous me rappelez ma fille partie très loin elle aussi pour ses études de vétérinaire.
– Enchantée de faire votre connaissance madame. Je m’appelle Cécile. Oui, ce n’est pas toujours facile ici pour une fille de la ville.
– Venez chez moi boire un petit thé. Cela vous fera du bien et nous ferons plus ample connaissance.
C’est ainsi que Cécile se fait une grande amie, presque une seconde mère. Madame Agut et son mari la prennent sous leur aile. Très souvent, vers 16 heures, elle va se réchauffer d’un thé ou d’une infusion , les pieds au plus près possible de l’âtre en hiver.
Reflets de l’été
Sur toasts confiturés-
Pied de nez à l’hiver
Aux beaux jours ils l’emmènent dans leur vieille 4L pour des balades aux alentours. Cueillette des narcisses en mai, des fraises des bois en juillet, des framboises en août, des mûres, noisettes et champignons en septembre/octobre. Ah l’automne! C’est aussi l’époque de la confection de magnifiques bouquets secs tout en écoutant les histoires d’antan contées par Mr Agut.
Loisir créatif-
Le Cers* fulmine aux vitres
Rires au coin du feu
.
*Le Cers: Renseignement Wikipédia:
Le cers, ou çers, (en catalan : el cerç) est un vent venant du nord-ouest de Narbonne, parfois très violent, soufflant dans le Languedoc près de la côte méditerranéenne. Il est toujours sec, mais est froid en hiver et parfois très chaud en été.
Le jardin en hiver garde encore quelques hampes, quelques graines, la rocaille refuse de laisser la place à la terre nue, la moindre plante manifeste sa résistance. Il ne reste que des fantômes de fleurs...
La feuille a perdu
son suc et son velours
restent des brins de gaze
Les fleurs se délitent lentement, en parures ligneuses, jaunies telles d'anciennes photos, la nature garde des zestes de beauté, des dentelles végétales, que le vent, la pluie, la neige magnifient avant de les effacer...
La lumière fait son nid
au travers de la feuille sèche
précieux canevas
D'or et de fils entrelacés
même la fin est experte
@marine Dussarrat -Sur Le Jardin de Titi
Les murmures du futur
Une fleur oubliée sur sa tige séchée, c'est l'adieu à l'été, aux couleurs, à la vie.
Si belle au jardin, la voilà immobile, loin des caresses du vent, loin du chant des oiseaux,
des chuchotis nocturnes, des rayons solitaires.
Son coeur s'est asséché, captif du temps qui passe.
Si loin le renouveau
Son passé sans retour
La fleur est triste
Est-il un jardinier, un poète au grand coeur, pour dessiner son rêve ?
Qui lui écrira une autre histoire à vivre ?
Un soliflore
la lumière glisse
sur ses ailes de soie
La voici entre les bras du jour, dans cette transparence illuminant le rosé des pétales
aux veines brodées de pourpre.
Petite âme espérante ....
Dans ton corset, des graines abritant les murmures du futur.
Des milliers de vies encore en sommeil.
Cette longue attente avant la renaissance.
Voici le chant d'un monde qui ne veut pas mourir !
Balaline - 23/02/2023
Le dernier chant
Au jardin, la douceur est partout. La terre a pris ses tons mordorés piquetés de feuilles, les arbres doucement s’intériorisent. Tout est nostalgie et le vent lui-même n’ose souffler trop fort. Mes pas se font discrets et mon regard caresse ce qui fut un somptueux parterre de fleurs. Mais la beauté n’a pas fui, elle s’est faite plus douce, pacifiée par les saisons et le lent retrait de la sève.
Quelques esprits sont là qui tiennent conférence sur des tiges qui ploient. Une reine incline sa tête vers le sol. Temps est venu pour elle de s’effacer, de libérer son cœur de ses espoirs de germe pour les confier au cocon de l’hiver annoncé. Il les couvera jusqu’au grand réveil de la nature
tout passe tout s’éteint
l’ombre enlace la lumière-
dernier chant d’oiseau
Adamante Donsimoni - 24 février 2023
Cette fleur ne mourra pas, l'Herbier de Poésies portant bien son nom... bravo à toutes, amitiés, JB
RépondreSupprimerTu as raison, elle survivra en image, en mots, en émotions.
SupprimerCette photo magnifique a inspiré des mots non moins magnifiques. J'aime cette fleur à la fragilité poétique, cette délicatesse où la beauté semble s'accrocher encore à la vie.
RépondreSupprimerBonne semaine à tous les brins!
:)
Bonne semaine à toi Martine, à lundi prochain.
SupprimerIl suffit d'une fleur pour que l'herbier ne soit plus que nature et poésie, beauté dans la simplicité !
RépondreSupprimerL'Herbier est comme un grenier plein de merveilles.
SupprimerComme tu le dis la beauté n'a pas fui, elle s'est transformée en oeuvre d'art !
RépondreSupprimerMerci Adamante
J'aime ces regards différents ici, et particuliers sur chacun de nos blogs.
Supprimerje bisse le commentaire de Martine
RépondreSupprimerMerci Josette.
SupprimerTrop belle dans cette lumière, elle garde tout son charme et se laisse admirer ce qui a inspiré joliment chaque brin.
RépondreSupprimerMerci à toutes.
Une belle vitrine chaque semaine ici, et une vue à la loupe chez chaque Brins.
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