Lisière, le texte qui a inspiré tous les autres :
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Lisière
Marchant sur ce chemin
de flaques et d'ombres
Le froid craque sous les pas
craquelle la peau
Un oiseau siffle quelque part
Je vais puiser loin et profond
des joies anciennes
La glace brille et enjolive
la cime des arbres
À la lisière des arabesques
griffent le ciel
en vagues brunes
Donne-moi ce petit rien
ce sourire si attendu
arc en ciel silencieux
quand rôde le doute
je regarde du côté du levant
Tout viendra un jour.
Photo Marine D Neige sur la route de Bagnères
"Ce petit texte pour accompagner les Brins." Marine
Une rangée de peupliers enchâssés dans la neige
noires sur le blanc deux corneilles grattent le sol gelé
Paix et harmonie
une mélodie étouffée
éveil tamisé
La grâce de l'apesanteur, fusain et sanguine, glissent sous nos regards
nos souvenirs anciens refont surface, des contes et légendes oubliés
Blancheur opaline
retombée en enfance
comme un mirage
Photo 16/01/2021 adamante
Froide solitude
À l'orée du bois, au crépuscule, je marche seule,
Quand l'hiver
Fabrique des arbres nus
À croire voir une biche au travers...
Façonne du miroir glacé
Avec une flaque de pluie
Qu'un pied fendra, tel le destin...
Rend avare en vocalises
L'oiseau tout ébouriffé
Qui siffle deux trois notes monotones...
L'hiver est entré dans ma vie,
Froide solitude...
Je suis cet arbre, cette flaque,
Cet oiseau...
Ciel !
Que l'aube nouvelle se fasse
Étincelle, flamme, feu de bois
À sourire et rire à nouveau...
Qu'elle réchauffe mon coeur
Comme un rayon de soleil
Éclaire une pièce sombre, inhabitée...
Photo ABC |
Symbiose
Aube et crépuscule
Immensité silencieuse
Sur la blancheur cristalline
Hiver des doutes
À l’orée de l’espoir
Quelques pas sur la neige
Regard fixé
Vers la transparence
D’un faible rayon de soleil
Sur les sentiers de la vie
Entendre vibrer les paysages
Au diapason de son jardin secret
©ABC
Photo Marine D Neige sur la route de Bagnères |
Rien n'est perdu
Rien n'est perdu
Ni les images fanées ni les voix assoupies
Ni la trame des souvenirs s'égrenant en sourires
Sur la toile blanchie de l'hiver en chemin
Rien n'est perdu
Ni le silence de l'absence
Si prégnant
Qu'il brise de mille éclats
Les visages les regards embués
Les ombres dispersées
Sur les murs désertés
Rien n'est perdu
Puisque au bout de ce long fil de vie
Vivent de jeunes bourgeons
À la sève impatiente
De perpétuer vos rêves vos dons et nos promesses
Tout en posant leurs doigts sur les traces pérennes
De nos racines profondes
Photo Marine D Neige sur la route de Bagnères |
Soleil transi
À la lisière cuivre de l'espoir effrité,
Là où Hiver goulu vampirise la chaleur,
J'écoute des mots neige essoufflés de gelures
Souvenirs du grand nord où dansent les flocons.
Ciel bleu cristal
Soleil transi
Temps indolent
Mélopée râpeuse évadée des hêtraies
Tout en craquements, fracas brusques et soupirs
L'harmonie sylvicole accompagne mes pas
Recueillis sur l'absence d'un bel éclat de rire
Mésange bleue
Champignon sec
Baies rouge vif
Foulant le cuir terni des feuilles défuntes
Mon regard suit la fuite d'un merle effarouché
Caresse la gravure bourrelée d'une écorce
Boit la sérénité sourdant des ramures
Récréanote Adamante
Un petit nuage facétieux
[... ] Tout viendra un jour.
Mais tout est déjà là,
L’aurai-je oublié ?
Enchantée, Désenchantée, j’erre à la lisière
des arabesques du temps
des vagues brunes submergent le ciel.
Sombrerai-je ?
Un
Facétieux petit Nuage
Venu je ne sais d’où
Sauta dedans la flaque sombre
Ma pluie fit des claquettes
Sur le trottoir
©Françoise , la Vieille Marmotte. 12 janvier 2021.
Première neige - Adamante |
Nous courions dans les flaques,
Emmitouflés
Ou débraillés
Sur la route de l'école.
Il y avait des iris dans le ruisseau,
Des nèfles dans les arbres,
Qui nous faisaient rire.
Les garçons bombardaient les filles,
Nous étions insouciants.
J'ai couru tout à l'heure sur ce chemin.
Ces rires ont soixante ans, je les entends,
Je nous revois.
L'avenir est passé.
Et demain j'y retournerai.
©Annette Gueniffey
1er janvier - Jeanne Fadosi |
1er janvier 2021, 10 heures du matin
Nul chant dans la campagne vide,
le givre a tout figé.
Même la serrure du portillon était bloquée.
Vers l'est, la brume s'effiloche en grands lambeaux
devant le soleil blême, comme un voile usé de mariée.
Au loin vers le nord, sur la ligne d'horizon,
les platanes de la grand route suspendent leurs points flous et réguliers.
Le temps bascule d'une année l'autre,
quelques mois imprévisibles que tous souhaitent archiver au passé,
vers un futur aussi indéchiffrable que le paysage.
Dix heures du matin ! Solitude bienvenue même si je la subis.
La lumière tremble et sublime le réel,
la mare, les champs, les éteules, les haies.
C'est dans la nuit insomniaque
que je convoque les vieux souvenirs,
ceux qui mettent du baume sur les plaies,
quand un cauchemar, aussitôt oublié,
m'ont tiré d'un somme et affole mon coeur.
Au spectacle ici et maintenant, je choisis la contemplation.
Un joggeur, qui m'aurait croisée à deux ou trois mètres,
fait un plus large détour sans décrocher une parole.
Je ravale les mots au bord des lèvres.
Un chien court à côté d'une cycliste qui, elle aussi,
répond à peine à un bonjour.
Mon "bonne année" se perd dans son sillage.
Vers l'orient d'où arrive un autre promeneur,
elle sera bien obligée de mettre pied à terre.
J'ai les doigts gourds sous les gants.
C'est le temps du retour à l'abri de chez soi.
L'air est immobile, suspendu à la lisière
entre deux âges, entre deux mondes.
En cet instant fuyant, sourire, juste sourire.
"Tous les matins du monde sont sans retour"*
©Jeanne Fadosi, jeudi 14 janvier 2021
*aphorisme complet tiré du livre de Pascal Quignard et du film de Alain Corneau « Tous les matins du monde », 1991.
Photo Adamante (creuse sous la neige) |
La solitude
Craque la neige…
À chaque pas
Le souvenir
Un rire
Une parole
Quelques mots
D’enfance
Un oiseau chante :
« Souviens-toi ! »
Oui
Je me souviens
Bien plus encore, l’oiseau
Je vis l’absence en compagnie
Il est là
Frissons de joie glacée
N’est-ce pas son pas
Qui fait écho au mien ?
C’est lui
Chantent les arbres rutilants
Reflets argents
Sous le ciel gris
Accroche cœur de lumière
Sur mon cœur orphelin
Sur l’horizon
Il est inscrit
Bientôt nous serons réunis
Déjà ensemble
Là
Sur ce chemin d’hiver
Tant de fois parcouru.
13 janvier 2021
Le coin des retardataires
Solitude mauve
Les ocres et le mauve du soir
Concluent le jour
D’un ciel,
Aux nuages colorés en son dernier éclat.
De sombres ailes déchirent le ciel :
Qu’y veulent-ils donc trouver encore
Ces ultimes oiseaux ?
Leurs vols s’achèvent – enfin ! -
Aux branches sinistres
De ces arbres charbons,
Qui hantent l’air froid
De leurs lignes filasses.
Au loin,
Les badauds se hâtent
Vers des intérieurs plus chauds
Où fument des odeurs de bois,
De crémeux chocolats tièdes,
Ou d’odorants vins chauds.
Je reste seul,
Dans le vent,
Et le trop humide air du temps.
Serge De La Torre
"la tendresse" huile/toile 46x38 - 2010 Adamante
Que dire encore... superbe page... Malgré les coups durs de la vie les beaux jours reviennent, on ne peut être dans la tristesse indéfiniment, un sourire, une main tendue, un geste, baumes sur nos cicatrices... et yallah ! Bravo les Brins, merci Adamante et Marine !
RépondreSupprimerLa Vieille Marmotte ose à nouveau commenter en direct sur le Blog Communautaire que nous offre Adamante.
SupprimerQuelle force dans ton texte Jill . Je la ressens dans l’ellipse, la non-répétition des mots qui entraîne la cadence du poème , en faisant un véritable chant. ....
suite de mon com’ sur L’Herbier :
Par exemple
« Quand l’hiver ... fabrique, ... façonne, ... rend avare ...
Alors,
L’hiver est entré dans ma vie. Et je suis .... » puis : « que l’aube nouvelle ....réchauffe .... éclaire ( c’est une prière, une imploration) »
Le Froid m’étreint. Et Tout à coup, la chaleur, puissance du contraste, sous n’importe quelle forme,
Et la chute, superbe image, trouvaille poétique,
« Comme un rayon de soleil éclaire une pièce sombre, inhabitée »
J’y suis, je l’habite cette pièce sombre. Alors, ma présence l’illuminé et la réchauffe, tel le ferait un rayon de soleil.
Merci Fabienne.
Voilà une belle critique, bien méritée. Une belle initiative, Françoise. AD
SupprimerMerci à toi surtout, d'enchanter nos pages. C'est un vrai bonheur.
SupprimerMerci Adamante, merci à tous les "brins" de l'Herbier, je suis émue, chacune a sa manière a su accompagner mon texte de belle manière, et puis les photos et tes illustrations (un + pour première neige) font un tout que j'apprécie beaucoup !
RépondreSupprimerJe suis très heureuse que cela t'ai plu, je sais comme il est difficile de gérer l'absence parfois, mais il y a la poésie, un arc en ciel vers la lumière. Amitiés.
SupprimerMerci, merci Adamante
SupprimerBonjour Adamante ainsi qu'à tous les brins,
RépondreSupprimerQue dire? C'est d'une beauté cristalline! De magnifiques échos aux mots de Marine
Bien amicalement
De beaux échos, en effet, au-delà de toutes mes espérances. C'est une belle aventure que cet Herbier.
SupprimerL'hiver et toute la beauté qu'il emprisonne pour ses lendemains. Quels beaux textes !!!
RépondreSupprimerL'hiver enceint du printemps, je le souhaite riche cette année, aussi riche que nos pages et en particulier celle-ci.
SupprimerMerci les brins pour ces promenades dans vos paysages et vos souvenirs. Page douce et mélancolique avec le sourire en suspens
RépondreSupprimerComme elle est douce l'effluve d'un sourire partagé. Merci Jeanne.
SupprimerMerci à vous toutes, quels merveilleux textes sur cette page, qui n'en doutons pas fait partie des plus belles de l'Herbier. Encore merci.
RépondreSupprimerLes images et les photos, très belles, les couleurs et les mots se font écho. Et si l’on fait le pas de côté de lire chaque texte dans son écrin privé, le concert, la tonalité unique s’amplifient sur le chemin de la vie. C’est magique ! Merci. Merci
RépondreSupprimerDes poèmes en guise de bougies d'anniversaire, des poésies pour dire merci! Des vers, des rimes peut-être et des silences aussi. Merci, oh oui la vie! Merci Adamante Donsimoni aussi!
RépondreSupprimerPersonne ne savait ici, shut, mais quel cadeau ce 18 janvier. Merci Serge. À très bientôt (texte retrouvé).
SupprimerMerci pour cette inspiration.
RépondreSupprimerQue de beaux textes! Je suis heureuse de partager cette jolie page!
Et nous donc, merci Annette.
SupprimerUn message de Balaline
RépondreSupprimerDepuis Lundi j'essaie de déposer un commentaire sur l'Herbier mais google refuse mon mot de passe et comme j'ai très peu de connexion, c'est impossible. Je souhaitais dire à vous toutes combien chaque poème était sensible et en phase avec celui de Marine, vraiment beaucoup d'émotion en vous lisant.
( J'ai pu commenter sur certains blogs qui je suppose ne sont pas sur google)
Merci pour ce beau choix .
Belle semaine et à bientôt pour d'autres voyages .
Balaline