Image Jeanne Fadosi |
La verrue bleue
« De la verrue bleue
dans la cuisine de sorcière
Secret d'élixir »
Potion contre les maux
Maux de l'hiver,
On ne réveille pas le pharmacien
Dans une nuit de quintes
Il va au bois
Le bourg à l'ancienne
En sabot frapper à la porte
De chez Esméralda...
« De la verrue bleue
et autre bouton à fièvre
Sirop de sorcière »
Un toc toc toc
Sous la lune en blanc manteau
Contre un flacon guérisseur
Recette ancestrale
De sorcière de mère en fille
Au vieux
livre des baumes...
« De la verrue bleue
fruit du perlim'pin'pin
Poudre
ver'tueuse »
jill bill
(pas de lien)
Le
nain devenu géant
Le
grand jour est décidé. Ses yeux tristes lancent au cyprès mille lueurs comme
autant de signaux. Si sa décision est ferme et définitive, elle n'en est pas
moins un crève-cœur. Pourquoi n'a-t-il pas poussé le long d'une route de
Provence ou en bordure d'un champ du plateau ?
D'où
viennent ses ancêtres ?
Ont-ils
servi de modèle
d'une
nuit étoilée ?
Il
avait vu la première lumière du jour dans une sorte de nurserie pour
végétaux. Une main exercée à l'art du bonsaï l'avait taillé en gestes précis.
Main de professionnel nourri davantage au suivi flatteur des tableaux et des
courbes de rentabilité. Si du moins cette main mutilant sans pitié avait été guidé
par quelque beauté !
Esthète
de son art
se
projetant dans son œuvre
en
flattant son chien !
Jamais
il n'ombrerait la tombe d'un cimetière. On l'avait replanté dans un jardinet,
coincé entre un ancien muret de pierres sèches grossièrement jointoyé de
mauvais ciment, le privant du soleil du matin et un pavillon le plongeant dans
l'ombre de novembre au printemps. Entre le sapin de Noël et le vieux pommiers
généreux des deux jardins voisins.
Ils
avaient pris langue,
en
réseaux fins d'entresol,
clôtures
abolies.
Le
vieux pommier à moitié mort avait fait place à un jeune pêcher malingre.
L'arbre de Noël, griffant le toit sous les tempêtes, avait fini par être
sacrifié. Le cyprès ébloui par le ciel en avait oublié son destin de bonsaï. Le
nain voulait devenir géant, pour papoter avec les nuages.
D'une
année à l'autre
toujours
plus haut se hissait
l'ami
des oiseaux.
Le
grand jour est pour demain. Les esprits des arbres animent les fruits généreux,
offerts en pâture aux colonies de volatiles. Tant bien que mal, le territoire
s'organise au fil de la journée. Mais depuis le printemps les pies viennent y
faire leur loi, depuis les branches hautes.
La
lumière du soir
adoucit
leur déchirure
dans
les yeux mutins.
Illustration
musicale
Maxime
Le Forestier, Comme un arbre dans la ville
Poings
gantés de bleu
petits
boxeurs cyprès
tisseurs
de dentelle
Même
pas peur, chantait la cigale
De
quoi aurais-tu peur ? Répondait le cyprès. Mes poings sont de velours,
innocents, jamais ils ne frappent. Au creux de mes mains se tricote ma
grandeur. Demain mon chapeau saluera les étoiles.
S’ouvrir
au soleil
en
camaïeu de verdure
toujours
plus haut
Échelle
vers le ciel, le cyprès, en bordure des tombes, élève le chant de la cigale,
porteur de la complainte des hommes. Elle chante tout le jour, écoute toute la
nuit. Les secrets dont elle se fait écho, unissent terre et firmament.
Silence
au cimetière
respect
des morts et des vivants
les
cyprès veillent
Elle
est allée si loin
Pour
se mettre si près
et
prendre une photo
pour
nous dire combien
l'ombre
et la lumière sont inséparables
Elle
connaît leur mélodie
trois
fruits ronds
trois
notes
fa
do si
Elle
sait la musique
celle
des mots
celle
des photos
celle
de la vie
Pour
elle je monterai cueillir la lune
à
la cime du cyprès.
Petit
peuple
Derrière
la grange s'étale un grand cyprès de l'Atlas, il abrite un petit peuple de
lutins bleus et ronds, qui nagent dans la verdure comme des bouchons sur l'eau
Ils
s'agitent au moindre souffle, au moindre battement d'ailes, et quand croassent
les corneilles ils se rassemblent face à cet oiseau de noir vêtu...
Un
nid de tourterelles
dans
un creux des branches
accueille
un tourtereau
Le
petit peuple au grand cœur , brusquement s'est rassemblé, les corneilles
voulaient attaquer le nid, mais il se sont alors agités si fort que les oiseaux
lugubres se sont envolés
Et
voili-voilà
C'est
l'histoire bien simple
que
la nature m'a conté
Un
jour, j’aurai des ailes
Les
angelots du cyprès observent la prairie. Le feu allume les pistils sous les
grésillements des élytres.
L’été
s’installe
avec
profusion de pluies
-
bottes en caoutchouc
Les
gens passent sans rien voir, qui regarde encore les arbres ? Ils sont bien
trop occupés à courir, est-ce si important ce qu’ils ont à faire ?
Sous
les œillères
le
regard se tient fixe
la
solitude
Une
petite fille s’arrête, luxe de l’enfance que de rêver. Elle observe le cyprès
et, touchant du doigts quelques épines, lui dit :
Tu
sais Cyprès, moi
un
jour j’aurai des ailes
comme
tes anges
je
m’envolerai vers toi
j’espère
que tu m’attendras.
Que d'inspirations autour d'un cyprès, j'aime beaucoup cette page !
RépondreSupprimerJ'aime sa variété et son petit côté joueur.
Supprimertout en légende et poésie que de belles participations avec le cyprès !
RépondreSupprimerBravo à toutes et MERCI
Merci Josette, une page attachante, je trouve.
Supprimerles "anges" ou "lutins" ou "petites graines" de la nature vous font les doux yeux pour vous dire merci
RépondreSupprimerMerci à toi surtout, pour cette photo pleine de charme.
SupprimerMerci à JB, et ses potions hivernales sorties du grand livre de Merlin.
RépondreSupprimerMerci à toutes pour vos merveilleux poèmes et vos petits mots ici.
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