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dimanche 9 décembre 2018

P 128 Chat danse !








La constellation du chat


Lorsque naquit au monde le peuple des hommes, durant des nuits et des nuits, Ils tremblèrent sous le ciel d’été et pire encore sous le ciel d’hiver.
Terrifiés, longtemps, ils y sentirent dangers et présences.
Longtemps, ils n’y regardèrent l’ombre que comme une menace.
Ils avaient si peur : une multitude d’yeux les regardaient vivre.
Une voix, parmi eux, alors s’éleva :

Le ciel est matrice.
Yeux d’hommes hallucinés !
L’Été comme l’Hiver !

La peur dépassée, les regards s’osèrent imagination, et les nuées devinrent giron des possibles.
Elles entrèrent dans un ordre : celui de leurs rêves, celui de leurs désirs.
Les hommes s’arrachaient entre eux les œillères.
La nuit serait leur, ils la liraient selon leur cœur.
Elle ne serait plus noire, ni bleue, elle leur devint scène, et théâtre.

Lion Petit Renard,
Le peuple céleste
Devenait Bestiaire.

Siècles après siècles, ils jouèrent le ballet, les pièces que nos pères y voyaient se développer. Cassiopée y enfantait Andromède.
Le cygne y convolait avec l’Aigle ; Eros s’y cacha souvent, et le Cocher y menait ses Gémeaux.
Un penseur sans âme naquit pourtant un jour, qui hurla :

Les cieux sont froids.
Sans dieux ! Habillés de vide !
Osez la tristesse !

De trous noirs en mystères dévoilés, ils apprirent des savants les chiffres et baptisèrent l’infini de nombres à puissance.
La voute céleste devint carte et raisons, elle perdait en magie.
Masse et diamètre, rayon d’orbite et période de rotation tuèrent bien des regards.
La Voie Lactée se fit lait froid.
 Ne restèrent plus à rêver sous le ciel que l’enfant et l’artiste, qui continuent par temps clair, d’y lire d’étranges bonhommes verts faisant des folies salutaires.

Fée naine, et Barbu
Dans un coin de l’univers
Dansent avec mon chat.







Trois pas de danse
de Duchesse et Thomas O’Malley
leur vie bouleversée

De l’aristochat au chat de gouttière toute barrières rompues, chacun des deux, en un pas vers l’autre, oublie où il est né.

du classique au jazz
sur un registre endiablé
ils foxtrottent

Est-ce réalité ? Est-ce un rêve ? Dans le regard de l’autre se savoir différent et pourtant aimé. Que va dire Madame ? Comment va réagir la bande ? L’amour a de beaux yeux et le sort en est jeté.

danse avec matou
au bonheur des bambins
tout valse

Au risque du valet, à la force des amitiés, arriver à ses fins.  Madame imaginait-elle que sa tendresse câline lui permettrait, à elle aussi, quelques entrechats avec son notaire préféré ?

famille recomposée
entre matou et aristochat
drôle d’héritage








T'cha t'cha t'cha...


T'cha t'cha t'cha
Alors on danse
Pour oublier hier
Ne pas penser à demain
Vers quel devenir
Pour nos t'chatons...

Tournez manège
la vie de hauts et de bas
Coquin de cheval

T'cha t'cha t'cha
Entrons dans la danse
Ma minette
Elle a la couleur
Bleue ou grise
Dans l'tourbillon d'la vie...

Tournez manège
à y perdre pied et tête
 Par le bout du nez

T'cha t'cha t'cha
Mambo matou
Ca tangue, tangue oh
Qu'importe les cancans
Mon vieux Sir Taki
Avec moi Sarah tu bandes...

Tournez manège
toute vie comme un ticket
Un jour des cendres








 










Danses

Dans la lumière chaude du spot de bureau, un moustique s'est mis à danser. La bestiole suceuse de sang se réjouissait déjà de la douceur du temps et se frottait les pattes de la bêtise des humains. Insoucieuse des sagesses orientales préservant les animaux en laissant crever dans la rue les intouchables, la maîtresse des lieux a tenté de l'occire. Sans succès faut-il le dire.

Et le diable ricanait
de son rire jaune et cruel
au banquet des gueux.

A l'autre bout du monde, un violent séisme sous-marin a déclenché quelques heures une alerte au tsunami. Sans dommage mais non sans répliques. Un nouveau-né a vu le jour au service des urgences de l'hôpital Du Blanc privé de sa maternité. Une vieille dame de 95 ans, qui enchantait naguère encore de son talent d'actrice les amateurs de cinéma, est morte au bout de longs mois de maladie et son fils veut relancer le débat sur la fin de vie "parce que là, on est très loin de la dignité et de l'humanité". Or, ailleurs encore, une femme a mis au monde pour la première fois un bébé grâce à un utérus qui lui avait été greffé.

Apprentis sorciers
démiurges d'éternité
pour survivre à quoi ?

Dans la douceur du jardin, un chat ensauvagé danse en jouant avec sa proie. Il ne cherche plus d'abri. Ses faibles miaulements plaintifs ne réveilleront le silence de la nuit qu'au retour d'autres frimas. Est-il noir et blanc avec ce collier rouge, souvenir d'un foyer plus ou moins accueillant ? Est-il jaune comme ceux de cette portée qui prit longtemps ses quartiers dans les granges abandonnées ?

Qu'il soit jaune ou noir,
c'est toujours la même histoire
du matou honnis.

Quand il voit danser les flammes,
il y a ripailles
au banquet du diable.

©Jeanne Fadosi



Le diable de Jacques Brel





















La danse avec le chat 

Ce jour là  *Elle était avec Jupiter tout là haut, dans son grand terrier nuageux.
Elle criait : « quand tout fou’l camp alors je danse sur place et n’importe où. Elle déclamait du Prévert un verre de rouge à la main et du jaune de partout.
Elle n’avait pas oublié son chat, réincarnation Maya de ses espoirs de jeunesse.
Elle se trémoussait tel un vieux singe plein de sagesse qui transforme ce qu’il voit, ce qu’il entend, ce qu’il dit, en alizés nouveaux.
En face d’elle, sans peur et sans reproche il y a Jupiter, le dieu du ciel et de la terre. 
Il veut danser lui aussi et lui serrer la main pour avoir accès au monde d’en bas, là où les petites gens,  les moins que rien étaient selon lui atteint de « La flémingite aigue »

Le Jupiter a comme à son habitude son sourire angélique mais dans ses propos trop beaux,  la belle ne sentait que sa fétide haleine.
Elle a refusé sa main et ses pas de danse.
A la place, dans la main tendue, elle a déposé un caillou brillant qu’il a cru d’or ou d’argent.
En fait ce n’était qu’un amalgame de grains de plomb à implanter dans sa cervelle.
Trop lourd il tombera là où une vague de sable jaune pourra le submerger et l’ensevelir.
Le Monde sans Jupiter choisira le Chat Maya comme assistant ayant droit.
Ayant assisté à la destruction de notre civilisation ce Chat saura regrouper nains et géants ayant pris conscience de la nécessité d’un changement.
Cette prise de conscience que le Nouveau Monde aura en son cœur. Ce ne sera pas une boule de feu mais un grand geyser d’où émergera justement La Nouvelle Conscience.
Ainsi naitra le LNC avec à sa tête un chat qui pourra, parce qu’il a neuf vies, apporter au monde un sang perpétuellement neuf.

Sans n’œuf, la poule ne serait pas née
Sans poule, l’œuf ne serait pas pondu

Alors dans ce monde de la Nouvelle Conscience
Il y aura beaucoup de poules.
Et ce sera ainsi, je vous le dis.
  

* la photo et le début de cet article ont été volés à Adamante en dépit de toutes les lois sur la protection du droit d’auteur.








Dans le bleu sidéral, les invitations de la musique donnent des fourmis dans les jambes  bientôt debout ils tournent...

Langage gestuel
les corps libérés de la parole
dansent dans la nuit

Tournoiement sans fin, cherchent-ils l'extase à l'exemple des derviches aux doigts montrant le ciel d'une main et la terre de l'autre...

Pas improvisés
ou bien danse rituelle
- parade nuptiale

Quand la batterie s'affole en roulement de caisse claire les danseurs se balancent à la limite de la transe. Au centre de ce cercle ardent, agile et sage le matou tourne le dos avec la vélocité du léopard, il fuit le rythme endiablé  battant en retraite pour son refuge favori.




















Chat-rivari

Au grenier dans les vieux placards, sous les échelles et les malles vides les souris et les rats dorment encore, les matous veillent...

Dansent les chats
sous l'orange de la lampe
j'écoute la nuit


Les heures avancent, je ne dors pas

Ronde colorée
la queue en périscope
le chaton gambade 

Il est trois heures, j'entends les sarabandes nocturnes, les rumeurs et tous les charivaris se sont tus,
dans mes oreilles Harvest Moon balance ses airs d'harmonica

Toujours Neil Young
Dans ma tête et dans mon cœur
un peu de bonheur



















Gigue de l’éternelle jeunesse

Claquent les sabots sur la terre battue. Ce soir, rituel : on danse la gigue de l’éternelle jeunesse parfumée au granit. Adieu arthrite et lumbago ! C’est la nuit, des « sans dents », des « plus d’âge », des « riens », des oubliés, des simples, au fond de leur cambrousse.

Dès potron-minet
le chat, griffes endiablées
« tricote-ronron »

le fil « s’empapillonne »
et la laine « s’ensouris »

L’éclat du feu sur une boule de Noël a ensorcelé mes visions. Je rêve !

Ici les possibles
se sont donnés rendez-vous
-quel froid cette nuit !








6 commentaires:

  1. la danse entraîne les brins
    leur plume épouse leurs pas
    ce soir tout swingue
    cadence d'herbier

    Merci pour chaque tempo !

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  2. Je félicite les brins pour leur inspiration au fil des semaines… L'Herbier n'a pas à rougir de ses plumes… bonne soirée la compagnie et bravo,JB

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  3. Ah ah, du fond de ma cambrousse, j'apprécie !!!

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  4. La danse libère corps et esprit.
    à corps perdu des mots pleins d'esprit se sont délivrés ici pour nous offrir de bien belles histoires.
    Bravo à tous.

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  5. Merci Adamante pour cette toile qui a inspiré de grands moments...de danse au bord d'un volcan

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  6. C'est une magnifique page... merci à tous.

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Merci de vos commentaires, ici et sur nos blogs respectifs. Adamante