Le vieux saule de SusiS a parlé
Le vieux saule - photo SusiS |
Il pleure...
Symbole des larmes
Quoi de plus naturel
Pour lui que le cimetière,
Saule pleureur
Pleure
Voilà sa vocation
En ce jardin des morts...
Il pleure
Comme pleurent les pleureuses
Payées à la tâche
Autrefois
Aux funérailles
D'un pauvre hère
Derrière qui âme qui vive...
Il pleure
Depuis si longtemps,
C'est sa croix
Près du calvaire
Au Christ crucifié...
Il pleure
Et ploie
Telle la Vierge
Serrant sur son sein
La dépouille de son fils...
Il pleure
Dès l'automne
Toutes les larmes
De son corps...
Il pleure
Sur les tombes épaves
Sans nom
Sans chrysanthème
De Toussaint
En deux novembre...
Les
mots des arbres
Quel
est cet arbre dont on arrachait l’écorce pour écrire dessus ?
Mon
père avait planté cet arbre et tous les autres et m’avait initié
À
ces mots des arbres sans graver sur un arbre ses initiales, le blesser
Comment
ne pas avoir froid avec l’arbre quand l’hiver, il est nu ?
D’illustres
poètes ont avant moi maîtrisé les mots des arbres
Apprend-on
toujours L’arbre d’Emile Verhaeren à l’école ?
Entendez-vous
comme moi, ses « Lèvres folles et bras tordus »
Jeter
« vers l’avenir » et vers nous un cri immensément tendu »
J’ai
retrouvé les saules pleureurs des jardins de mon enfance
Dans
un tableau de Monet où ils se penchaient harmonieusement
Vers
un sol jaune d’or ; Matisse, lui avait su magnifiquement peindre
Les
palmiers que je voyais osciller de ma fenêtre parfois dangereusement
Apollinaire
pourrait s’être inspiré des sapins plantés par Papa
Alors
que le jardin lui tendait son corps nu pour qu’il y laisse
L’empreinte
de ses désirs arborés ; je choisirais « L’arbre
De
vie » de Klimt pour parler à son ombre d’arbres avec Papa.
Le vieux saule
Non point pleureur
Aux larmes crocodile
Mais discrète pergola
De tendre verdure
Ombrelle sur la berge
Élevant au fil des ans
Ses baleines de ramure
En arc cathédrale
Le vieux saule
Abri des amours improbables
D’un promeneur solitaire
Et d’une biche égarée
Chaque strie de son écorce
S’enrichit en silence
Des mots qui se déposent
À l’ombre de son tronc
Le vieux saule
Immortel ancêtre
D’une saulaie disparue
Paravent des cœurs
Au bord d’un ruisseau
©ABC
L'arbre
séculaire
Parfois
amputé
Souvent
écorcé
Ce
témoin ridé
Reste
un Sage protecteur
Toujours
habité
Il
suffit de l'embrasser
Pour
ressentir les forces
Telluriques
absorbées
Depuis
les racines
Jusqu'aux
moindres rameaux
Pour
s'unir à l'air
Dans le parcCombien de serments d'amourCombien de larmesDe ruptures a t-il entenduLe vieux saule pleureDe toutes ses feuillesL'inconstance humaine
Il baigne sa longue chevelure
Dans l'onde et dans l'ombre
L'arbre centenaire
Combien de temps encore
Abritera-t-il des oiseaux
Des écureuils et nos vies
Parmi tant d'autres
Patchwork
Que le vent malmène
Que le soir transmute
Les éclats du soleil
Lui tissent une cantate
Vibrante et crépitante
Dans les ombres changeantes
Il joue de ses reflets
Le grand saule
L'arbre
de vie
J'aime
le vent soyeux au souffle parfumé
qui
fait frémir mes lianes
et
pleurer mes baisers.
J'aime
l'ombre légère
au
doux chant de ruisseau
levée
à l'aube pâle
endormie
sous mes ailes.
J'aime
quand tu me frôles
ma
crinière aérienne
exhalant
la beauté.
J'aime
les mots des poètes
leurs
paroles en bourgeons
qui
viennent s'épancher
au
profond de la nuit.
J'aime
danser sur l'eau
désaltérer
mes rêves
y
puiser mes silences.
Je
suis l'arbre de vie
le
protecteur des âmes
l'un
des sages de la terre.
J'aime
quand
vous m'aimez !
Caresse
du chemin
au
promeneur téméraire
à
l'ombre du saule
C'est
légende, jamais ne pleure
partition
pour les oiseaux.
Rois,
hommes en peine.
Les
grands rois servent leurs peuples, les grands saules les pleurent.
Non
pas les rois - la plupart manquent d’ailleurs de grandeur
Et
quand bien même, certains, d’un saule, ont fait leur dernier refuge - .
Ils
aiment tout autant les anonymes sujets : ceux-là qui les subissent !
Ceux-là
qui s’égarent, seuls ou par deux amarrés, le long des étangs,
Le
long des cours d’eau. Finalement non ! Balivernes et foutaises!
Ils
me l'ont dit les géants des rivières. Qui est aimé, du grand ou du
simple ?
Qui
se peut dire roi, ou gueux sous le saule ?
Son
ombre, il la donne à chacun. Pour son ombre, il ne veut rien, ne demande rien.
Il
puise aux sources de la terre, et sans orgueil, caresse de sa tête inclinée le
ciel,
Lèche
le vent, puis tombe, épuisé, en pleurs : il est Nous. Immense arbre
de peine.
À
tous, qu’ils soient tristes, ou ne sachent l’être, il dit son infinie tristesse
À
tous, qu’ils sanglotent bas, crie fort ou ne sachent d’ailleurs le faire,
Il
goutte de branches souples en feuilles fuselées, son humide compassion.
À
tous les hommes, il rappelle, que les rois ne sont jamais qu' humains ;
Que
l’on rêve, seulement, sans peine, qu'illusoirement l’on croit sans chaîne.
Le
vieux saule
Il
a touché le ciel
puis, dans un élan d’amour
il
a plongé ses doigts dans la terre
le
vieux saule
et
j’ai pleuré.
Et puis l'accueil du commentaire d'une sylphide qui s'est endormie le crayon à la main ;
Je me suis assise sous le saule pleureur bien à l'ombre pour écrire.
Et puis bercée par le frémissement de ses feuilles, les jeux de lumière,
je me suis endormie
alors l'arbre m'a dit: "je suis bien ainsi, dort mon amie.
Jamadrou
Bienvenue à Suzâme dans l'Herbier
Il était une fois SauleSous sa vaste robe saoule de ventSe réfugiaient renards sans pitancePapillons épuisés, orphelins sauvagesC’était au temps de l’Absence.Saule n’était plus seul près de l’eauSe nourrissaient hérissons errantsTortues abandonnées, enfants perdusC’était au temps de l’Existence.Suzâme(24/06/17)http://suzame-ecriplume.eklablog.comhttp://suzame-ecriture.over-blog.com/
Et bienvenue aussi à Christine
Derrière sa frange trop longue
il pleure
chaque été qui passe
le saule
ou encore :
Caché derrière sa frange
il pleure
L'été lui fait toujours cet effet-là
au saule !
Christine Bourne
Le saule, ah dit pleureur, une fois livré à nos plumes, il est touchant comme le peut l'être un décès, une naissance, merci Adamante, Susis et tous... A plaisir, jill
RépondreSupprimerTu as raison, les arbres ont tant à nous apprendre sur nos vies.
SupprimerRespect et admiration pour ce vieux saule que chacun de nous a vénéré de ses mots. Une très belle page !
RépondreSupprimerJ'ai hâte de la découvrir chez tous, dans la semaine prochaine sans aucun doute. Merci.
SupprimerCette page est magnifique...
RépondreSupprimerMerci Adamante
Merci à toi, Josette, je passerai lire dans la semaine chez vous.
SupprimerDe beaux textes, le vieux saule à jamais se souviendra de vos mots.
RépondreSupprimerLes miens ne sont pas venus au rendez-vous...
Je me suis assise sous le saule pleureur bien à l'ombre pour écrire.
Et puis bercée par le frémissement de ses feuilles, les jeux de lumière,
je me suis endormie
alors l'arbre m'a dit: "je suis bien ainsi, dort mon amie.
Voilà qui est fait. Tout est rentré dans l'ordre dans la forêt.
Supprimer"Je me suis assise sous le saule pleureur bien à l'ombre pour écrire.
RépondreSupprimerEt puis bercée par le frémissement de ses feuilles, les jeux de lumière,
je me suis endormie
alors l'arbre m'a dit: "je suis bien ainsi, dort mon amie."
J'ai bien envie, dès que je le pourrais, de rajouter ces mots dans la page. Ils disent tellement.
Tu me dis si tu en es d'accord.
Merci, Jamadrou.
Oui Adamante et merci, tu peux rajouter ces mots dans la page
Supprimerle saule , je crois, sera d'accord et il sait pourquoi.
Je trouve aussi qu'ils seraient bien sur la page...
SupprimerC'est fait ;-)))
SupprimerMerci Adamante
RépondreSupprimerLa bonne page est
http://marinezou.blogspot.fr/
Très bonne journée
Vos textes tout en tendresse et poésie ont bouturé ici, une belle saulaie.Merci à vous.
RépondreSupprimerBienvenue Suzâme ! poésie garantie !
RépondreSupprimerCaché derrière sa frange
RépondreSupprimeril pleure
L'été lui fait toujours cet effet-là
au saule !
Derrière sa frange trop longue
RépondreSupprimeril pleure
chaque été qui passe
le saule