Le pauvre
orpailleur...
Il avait picolé
Plus que de raison
Le pauvre orpailleur
Refait le monde
Renversé son verre,
saoul,
Sur le zinc du
comptoir,
Vidé ses poches de
ses quelques sous...
Le cuivre du Cognac
En taches d'or
Cet or tant cherché
Qui rend fou...
Lavé et relavé le
sable
Des rivières,
Usé son regard au
tamis
Et sa patience,
Ressemblant à un
Robinson
Maigre et barbu...
Il avait picolé
Plus que de raison
La pauvre
orpailleur...
Il est un pays que je dis
japonisant
Il est un pays où le champ est
estampe
Il est un pays où l’homme a
disparu
Il est un pays où la gravure est
mémoire
Il est un pays où la matrice est
relief du paysage
Il est un pays où les couleurs
coulent dans les creux
Il est un pays où les cerisiers
ne sont plus en fleurs
Il est un pays où l’arbre n’est
gravé que dans le souvenir
Il est un pays que je peux
reproduire à l’infini
Ce pays se trouve autour du point
de fuite
Là juste au bout de mon pinceau.
Paysage d'âme
Quand on me demande d'où je
viens, je réponds que je viens de partout et de nulle part
Bien sûr, je suis née quelque
part et j'aime ce paysage de mon enfance et de ma jeunesse
Mais je suis avant tout du pays
de mon âme qui se trouve entre la littérature et l'art
Mon paysage est un peu là-bas, un
peu ici, un peu ailleurs et surtout dans cette œuvre
D'art que je regarde à cet
instant ou dans ce livre dont je tourne les pages et qui me situe
Partout et nulle part: je suis en
Russie avec Kandinsky, en Afrique du Sud avec Couderc
Demain, je repartirais peut-être
pour le Maroc (où j'ai vécu) avec Moa Bennani ou Chraïbi.
J'ai choisi un pays qui me
convient parce que mon âme s'y est reposée et excitée.
Taches d’encre
Rayons de miel
Au mélange des genres
S’amorce une harmonie
De dilemme en dilemme
Se compose
La mélodie de soi
Au jardin de vie
Ferme les yeux et
dans un demi rêve au-delà du réel voici qu’apparaît le matin du monde.
Un désert de sable et
un lac de mercure occupe l'espace au-dessus d'un orme pleureur.
Les larmes-feuilles
deviennent ruisseau.
Elles s'engouffrent
dans une faille sans même atteindre le lac.
Dans cette plaine aux
ombres improbables, nul animal, nul humain que cet arbre insignifiant
pour rappeler que la vie peut apparaître.
Voici ce que les "apparentes
uniformités" en noir, blanc et orange de Martiros
Hakopian m'ont inspirées.
Il est toujours difficile de
parler de l'âme des autres (et déjà assez difficile de parler de la
sienne!).
Le faire à partir d'une
"image", sans plus connaître la personne, même s'il s'agit d'une
bonne photographie de sa nature foncière, est plus complexe encore : sans
doute une gageure.
Et comment trouver des mots qui
aient quelque chance d'être juste ?
Et comment encore ne pas risquer
de blesser ?
D'ailleurs peut-être est-ce pour
beaucoup ne parler que de ses propres horizons au prétexte de ceux de
l'autre. Mais face à l'impossible, il n'y avait finalement qu'un risque,
être tenté de ne rien oser.
Au-delà de ce point, est advenu
ce qui suit :
Rousseurs
d'émotions dévoilées
Âme de contrastes floutés,
Lieu de projections
fantasmatiques,
Âme de brouillard, de brumes
flottantes et d’horizons lavés,
Âme où les plans se mêlent :
Hiers illisibles, présents
en rupture, et espaces brisés pour des lendemains imprécis.
Âme de roches,
De croûte blessée, où la
rocaille cède par pans, et avec lenteur.
Terre nue bordée de forêts
érigées en futaies incendiées,
Au loin, en ultime palissade.
Âme égale,
Qui flotte en perspective et
pente douce dans un ciel roulé d’ombres et de nuages mêlés.
Âme de failles profondes,
De crevasses, de fissures en
formation, de falaises, enfin, sans pied ni fond.
Âme de coulées sombres,
Où se dessine quelque bête bavante
qui souffle et dégouline : misérable, comme en chacun.
Âme d’encre et de nuit noire
Qui fait un front, une vague
passagère
Que suivent de près des teintes
automnales,
Celle d’un sentiment presque
caché.
Âme finement humaine,
En quête de paix, de douceurs
vernaculaires.
Quand derrière l’apparent
tourment général
Transparaissent les rousseurs
d’une émotion masquée.
©Serge De La Torre
Vision d’une beauté
fantastique
fantasmagorique
couleurs chaudes
froides
attirantes
ne pas rester à
contempler
se sauver
elle emporte tout
sur son passage
la lave
arbres
hommes
bêtes
charrettes
sont balayés
effacés de la vie
Le monde se rêve
Le demi-dieu du printemps préside
au dégel.
Il s’extirpe de la dimension des
eaux, réalise l’arbre et la pierre, cristallise l’or d’un soleil venu
réchauffer la terre, semer la vie.
Dans ce chaos de glace encore à
la dérive, dans ce chaos grinçant livré à la débâcle, des visages surgis du
néant expérimentent la forme, leurs traits sont déjà porteurs de l’esprit.
Certains, paupières closes, surgis des ténèbres intestines d’un lac sont déjà
en quête de sagesse. L’oiseau noir
se prépare à son envol vers la lumière.
De chaque fissure, on pressent le
germe d’une connaissance prête à conquérir le monde. Le ciel enfin différencié
de cette soupe primordiale, pris d’un insatiable désir d’expansion, a commencé
son évasion vers l’infini. Bientôt le premier cri accueillera le souffle et le
monde sera, pour l’instant, il se rêve.
©Adamante Donsimoni
Le coin des retardataires :
Dans l'ocre du désert, ses sables
tourmentés
Le bleu le gris le mauve d'un
ciel toujours fuyant
Les nuages qui font et défont
mille figures
J'aime à regarder se dessiner la
fin du jour
Lentement voir se diluer
Un poisson, un ourson,
Au dessus des rivières sauvages
Au dessus des arbres de cobalt
S'épanouir la beauté des espaces
inviolés
Incroyablement rares,
Occasion invoquée
D'un rêve éveillé
Et même si rien ne nous sourit
Juste pour un instant d'éternité
Juste pour le bonheur
Marine Dussarrat
Chemins d'ocre
mouvant
Où l'irréel prend
vie...
Entre l'azur métal
Et la courbe dunaire
La fuite sinueuse
D'un lézard des
sables
Froisse le silence
Englué de sommeil...
Martine
http://martinemrichard.fr/blog/
http://martinemrichard.fr/blog/
Sous l’œil du cyclone
tous aux abris
calfeutrés
Attendre, juste
attendre.
On l'avait appelé
Cook
son capitaine est le
vent
Après l'ouragan
stupeur et désolation
ou soulagement
Courage et réparation
après l'orage tropical
Bonjour Adamante et tous... Que dire de plus à ces lectures sinon que chacun y a mis sa plus belle plume encore... merci, bonne fin de semaine, jill
RépondreSupprimerOui, toujours un grand plaisir. Amicalement.
SupprimerBonjour Adamante,
RépondreSupprimerj'ai oublié de participer.
J'arrive de chez marine et ses mots ont donné naissance naissance aux miens sous cette belle toile
Chemins d'ocre mouvant
Où l'irréel prend vie...
.
Entre l'azur métal
Et la courbe dunaire
La fuite sinueuse
D'un lézard des sables
Froisse le silence
Englué de sommeil...
.
Magnifique page que ton Herbier Adamante.
bravo à tout les participants
Amitié
;)
Bonjour Martine, Merci pour ce beau poème, je rajoute dès que je le peux. Amicalement.
SupprimerUn grand merci pour cette éblouissante anthologie ... LOIC
RépondreSupprimerMerci pour ce grand adjectif, Loïc, je pense que tous les participants seront touchés.
SupprimerJe suis toujours émerveillée par la diversité des écrits et des interprétations des images.
RépondreSupprimerMerci à tous. :)
Merci à toi surtout, je ne m'avance pas en te disant que tout le monde apprécie ton intérêt à venir nous lire. Amicalement.
SupprimerQuelle lecture ! et pourtant on retrouve dans chaque vision l'intégralité de cette oeuvre ...
RépondreSupprimerTout à fait, Josette, quelle richesse que tous ces regards.
SupprimerPour MarHak qui a eu (et peut-être encore a) une vue imprenable sur le mont Ararat depuis son balcon :
RépondreSupprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=zKcGgYnm6Bs
Belle journée à tous.
J'irai visiter le lien dès que j'aurais un peu plus de temps. Merci, Dame Marmotte.
SupprimerJe n'y suis pas, je l'ai envoyé un peu tard sans doute, hier soir.. J'ai publié sur Emprises.
RépondreSupprimerBelle moisson
http://emprises-de-brises.over-blog.com/2017/04/juste-pour-dire.html
La page était bouclée en début d'après-midi jeudi et après je n'étais plus là pour rajouter. Je le fais dès que possible. Amitié et merci, Marine.
SupprimerIl y a au moins deux plaisirs à fréquenter ce site de l'Herbier:
RépondreSupprimercelui de travailler à écrire à partir de ce qui est proposé à la créativité de tous,
et celui de découvrir, en fin de semaine, le fruit de la créativité de chacun,
Que les œuvres picturales soient à priori faciles ou non, on voit éclore l'expression, chaque semaine, d'une surprenante moisson de regards.
Et c'est deux fois que l'on doit prendre le temps de recevoir sa récompense.
Merci à l'artiste!
Merci à Adamante, pour son site et ses propositions!
Merci à tous les autres participants pour la richesse de leurs investissements partagés!
Et merci à toi, Serge, je me dis depuis quelques temps qu'une prolongation papier pour les plus beaux textes (mais quel choix !) serait vraiment quelque chose de magnifique. Mais patience... j'ai ma petite idée.
SupprimerUne bonne petite idée ? sûrement ! figures-toi que j'y pensais à cette possibilité d'impression sur papier. ça me plairait bien aussi !
SupprimerOn va y penser sérieusement et en prenant le temps, là est la clef de la réussite.
SupprimerCe serait en effet une bonne idée.Je trouve.
RépondreSupprimerJe travaille, moi même, en ce moment, à une idée de ce genre avec d'autres supports (poèmes et nouvelles personnel(le)s et tableaux d'Alvaro De Taddéo).
Bonne continuation!
Je pense personnellement publier mes "lettres à grand père" d'ici les vacances, pas mal de détails à régler encore avec l'éditeur.
SupprimerQuestions
RépondreSupprimerAu bout du pinceau de l'artiste il y a des choses qui surgissent que lui même ignore. Souvent l'artiste une fois l'oeuvre accomplie arrive à l'oublier mais comment faire après avoir lu cette "éblouissante anthologie" ? Peut-être regarder sa peinture comme l'oeuvre de quelqu'un d'autre?
Tu as tout à fait raison, c'est vraiment une richesse que tous ces regards. L'herbier, si nous regroupions les œuvres de MarHack parues pour nos mots offrirait une mini anthologie. Il serait intéressant de voir, aussi pour Susi S ou Selva Veeriah,ou d'autres encore ce qu'il en est.
Supprimer75 parutions déjà, cela fait pas mal de textes et d'images. Je ne doute pas que cela puisse aller plus loin à condition de savoir écouter et de prendre le temps. :))
J'avais eu le temps de lire et j'avais bu des yeux ces paysages d'âme ... sans pouvoir y participer pour cause de défaillance d'Internet. J'ai enfin pu le mettre en ligne. Mais ne t'embêtes pas à revenir sur la page 74. Si ma connection internet tient, je viendrai sur la communauté google le signaler.
RépondreSupprimerAvec aujourd'hui une pensée spéciale pour une très vieille dame qui aimait beaucoup la peinture.
Je suis toujours épatée par tous ces textes prouvant à quel point nous pouvons percevoir les "choses" de manière différente. Il me faudrait un peu plus de mots pour m'exprimer, comme cela, à froid ! Je dis toujours qu'il me faut le temps de maturation pour tout spectacle.
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