Les
déracinés...
P'tit
oiseau, malheureux,
S'est
envolé par vent mauvais
De
son pays, endolori,
Non
par choix...
L'exil,
par contrainte
L'exil,
pour revivre libre,
Mais
une patrie
Ca
reste chevillé au corps
Au
cœur
A
l'âme
A
l'esprit
A
l'accent...
Et
si au pays
On
a oublié le p'tit oiseau
Devenu
grand
Sur
le sol de l'oncle Sam
Le
p'tit oiseau libre
Reste
prisonnier de la branche
Qui
l'a vu naître
Et
en rêve, rêve tel un Brassens
Qui
l'a quitté des yeux...
Le
magicien chante ma nostalgie avec ses mains,
L’oiseau,
étrange, chargé de toutes les tristesses du monde,
S’est,
dans l’espace de mon âme, envolé :
Il crie
des fantômes et des douleurs oubliées.
Il me
parle d’un pays coloré qui n’est pourtant pas le mien.
Or c’est
ce dernier, et lui seul, que j’entends :
Nous
sommes tous chassés, sans racines,
Tous des
exilés de nos certitudes !
Nous
pleurons chacun, au moins,
Nos
refuges passés, nos confiances perdues.
Nous
sommes, nous aussi, des migrants du désir,
Expatriés
d’infinis bonheurs,
D’inoubliables
douceurs enfantines
De nos
premières croyances,
De nos
originelles fulgurances.
Où nous
libérons-nous de ce passé chargé de nostalgies ?
Où
retrouver les mille objets perdus de nos rêves enchantés ?
Ici et
maintenant, dans la merveille du vécu goûté,
Dans
l’émerveillement de l’infime moment.
Déjà,
au fond de moi, s’ouvrent
Dans le
battement d’un cil, entre deux trémolos
Des
espaces sans frontières où vivre, apaisé,
De quiets
silences, d’étranges renouveaux.
Il n’est
plus ce pays de nos rêves, et ne reviendra plus.
Le temps
va, sans attache, ni permanence aucune,
Il court
le long d’un tortueux chemin fou.
Homme au
milieu des hommes, au présent,
Je ne peux
devenir que citoyen, libre, du monde qui va..
Douleur
d'avoir perdu sa terre natale, douceur douloureuse qui fait tenir debout.
Quelle
Terre a-t-il emporté en poussière dans ses poches, l'enfant du voyage né entre
deux rivages, ou dans la boue d'un camp immonde ?
De quelle
Terre se sent-il né, cet enfant de l'errance ballotté de rejets en rejets ?
Vers
quelle Terre peut-il espérer construire son monde dans ce monde ?
A quelle
Terre peut-il se confier, l'enfant de la Terre, d'où qu'il soit, où qu'il
aille, là où il est cet instant, pour quelques heures ou pour l'éternité ?
Pays et
paysages
J'ai crée
mon blog il y 10 ans alors que je vivais au Maroc , à Casablanca, avec
mon mari qui y a monté une usine textile alors qu'en France, nos perspectives
de carrière étaient peu intéressantes. L'employeur de mon mari était un juif
marocain et non une entreprise française. Par conséquent, nous avions une carte
de résident et avons demandé une carte de séjour que nous avons obtenu au bout
d'un an et demi après de multiples visites et démarches à la Préfecture
et autres bureaux. Vivre au Maroc n'était pas spécialement mon rêve mais je
l'ai tout de suite pris-comme je prends tout dans ma vie-comme une nouvelle
aventure à vivre avec mon mari. Nous avions beaucoup déménagé en France,
dans toutes les régions textiles. J'ai aimé voir cette usine (comme j'avais
aimé les autres avant) naître littéralement, grandir et croître à
quelques kilomètres de la capitale économique. Même s'il n'y a pas de
barrière au niveau de la langue, ce fut tout de même un sacré challenge pour
mon mari d'embaucher du personnel et de faire vivre cette usine selon un droit
et une culture étrangère à la nôtre. Pour ma part, j'ai tiré de ces trois ans
de ma vie un livre où j'évoque les « Paysages
marocains » que nous avons parcouru ensemble ( la semaine de
travail étant de 44 heures et mon mari travaillant du lundi au samedi vers 13h,
nous avons eu peu de temps pour voyager) ou séparément. Je conçois les paysages
comme des "états de l'âme" (expression tirée de l'auteur suisse
Frédéric Amiel). Ainsi, lorsque j'ai écrit aussi « Istanbul avec
toi », il s'agissait plus de sensations de voyage à la suite de
mes illustres prédécesseurs que d'un guide pratique. C'était encore plus
difficile avec un sujet autant traité que Venise de sortir des sentiers battus,
d'où le titre: « Oser Venise ».
©Laura Vanel-Coytte
©Laura Vanel-Coytte
La bouche de ma main
n’est pas un trou sans fond
Elle raconte ma terre
écoute :
bouche qui dit oui
bouche qui dit non
bouche qui conte
bouche qui parle d’un
temps
bouche qui se tait
bouche qui laisse
sortir le blanc de son passé
bouche qui fait
silence
bouche qui se
souvient de l'oiseau bleu.
L’œil de ma main voit
par-delà la haine
L’oreille de ma main
entend la musique du vent
Mimer comme toi
l’artiste
C’est sculpter dessiner
écrire tout ce qu'on laisse derrière soi
quand la folie des
hommes nous oblige à quitter notre terre.
Faire parler la main
pour essayer d'avaler l'exil
La main saura
toujours se transformer en caresse.
Dans le creux de ma
main se cachent à jamais mes racines
mes racines sont le
coeur de mon âme
mon âme bat au rythme
de l’amour de mes ancêtres.
Tu m’as tendu la
main, mon vide s’est rempli, merci.
Deux
Je suis Deux à réconcilier.
De la nature me vient la force
Qui est aussi faiblesse
Deux, je suis Deux à réconcilier.
De la mémoire me vient le souvenir
Qui est aussi oubli
Deux, je suis Deux à réconcilier.
Du tendre me vient le ferme
Qui est aussi Tu peux compter sur moi, ou se faire œillères
De mon silence, naît ma musique,
Qui peut la chanter à ma place ?
Hier il en était ainsi
Aujourd'hui il en est ainsi
Il en est ainsi de l'essence de l'Homme
Qui veut incessamment s'épanouir en Trois.
L’exil
L’oiseau
les ailes décharnées
plumes emportées par le vent
quêteur de tendresse
raconte une histoire
déracinée
Lointains
le pays absent
le ciel des premiers désirs
d’envol
le soleil plus rouge
la terre plus vivante
les parfums plus rares
ce qui reste du passé
après la déchirure
c’est la magnificence
par dilatation du cœur
cette partie intime
pas tout à fait morte
mais à jamais perdue
hante les espaces intérieurs
c’est désormais la dimension du
vide
la corde brisée
la note désaccordée
la fêlure
la voix
qui chante
l’absence
en rêvant
de la liberté.
Bonsoir Adamante, quoi de plus légitime que de vouloir sa place au soleil, libre et si possible sur le sol qui vous a vu naître, le quitter par la force des choses est tjs un crève coeur... de bien belles lectures, merci... ;-)
RépondreSupprimeroups ! il semble que mon courriel se soit égaré !
RépondreSupprimerouf ! j'avais copié ma petite participation sur mon blog... elle y sera demain matin
Sans aucun doute car il n'est jamais arrivé dans la boite de l'herbier. J'accuse systématiquement réception, ce qui permet de savoir qu'il est bien arrivé. Belle journée.
Supprimerque de pistes d'exils explorées, douloureuses, résilientes, et même vu du côté des expat' comme on dit plus souvent. Belle page encore vraiment
RépondreSupprimermerci Adamante pour cette proposition
La nuit en levant les yeux au ciel, en regardant la lune et les étoiles je peux me sentir exilée...
RépondreSupprimer" En regardant tout l'univers muet et l'homme sans lumière, abandonné à lui-même et comme égaré dans ce recoin de l'univers sans savoir qui l'y a mis, ce qu'il y est venu faire, ce qu'il deviendra en mourant, incapable de toute connaissance, j'entre en effroi, comme un homme qu'on aurait porté endormi dans une île déserte et effroyable, et qui s'éveillerait sans connaître où il est et sans moyen d'en sortir. " PASCAL.
C'est une très belle page pour un sujet qui me parle beaucoup.
RépondreSupprimerMerci, Adamante.
Passe une douce journée.
Un beau thème Adamante
RépondreSupprimerTrop de soucis en ce moment pour participer
Bises
Bonjour Adamante,
RépondreSupprimerLe défi était très intéressant. Et je vois qu'il a été magnifiquement relevé. Ces lectures sont riches, belles , brodées d'émotion. Très émouvant tout cela.
Merci et félicitations à toutes ces belles participations.
Amitié