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mardi 19 avril 2022

Pour la page 197

 

Coucou les Brins,

 

Voici une photo de Marine pour vous envoler vers les hauteurs. Atterrissage lundi.

 

Belle semaine à vous. 


Photo Marine Dussarrat









lundi 18 avril 2022

La page 196

 

Photo adamante


Reflets


Reflets en miroir

Doubles troubles lueurs

Fenêtre ouverte sur les collines

Arbres qui fusent sous les nues

Léger, un fin rideau ondule...


Un matin comme un autre

Que les rayons ténus éveillent

Sous verre des enluminures

Soiries fondues sur un mur nu

Le coucou et la tourterelle

Symphonisent le printemps

Une odeur de café

Un air de clarinette

Subliment le présent


marine Dussarrat








Effet d'optique



Vision fantomatique

Où des esprits dansent

Légers comme bulles de savon

Derrière une vitre


Et des lutins

En mode farandole

Leurs ombres chinoises

Au cadre vietnamien



Mirage,

réalité ou illusion

Alcool de riz



jill bill








Fenêtre ouverte

sur un autre monde

vision d’ailleurs


Ici, maintenant encadré sur le mur de son salon, entre réalité et fiction, le voile du souvenir d’une longue et rude période…


Flou artistique

sur les routes de la soie

sa mémoire s’égare


C’était si beau là-bas mais la réalité si dure !

Il n’a voulu en sa mémoire ne garder que l’esthétique, cette soierie, une ombrelle pour chacune de ses filles et une impressionnante collection de photos… II évitait avec soin de raconter la guerre. Il a toujours vanté la beauté des lieux et la richesse des rencontres…


Dernier coup d’œil

ses souvenirs s’estompent -

Il n’est plus là


ABC







 










La sentence a été annoncée sans ménagement. De l'autre côté de son bureau, entre dialogue avec l'ordinateur et regards neutres autant que furtifs, Monsieur Lucien avait l'impression d'être transparent au médecin.


Aussi transparent

que les sensations visuelles

de ces derniers mois.


Depuis ces derniers mois, oui. Car avec la nouvelle que son cher confrère et docteur es vue depuis tant d'années avait enfin pris sa retraite sans successeur il lui avait fallu tout ce temps pour obtenir d'être accepté comme nouveau patient et avoir un rendez-vous.


De jours en semaines

la brume avait envahi

son monde familier


Outre son attention captive à ses appareils, les gestes et les mots étaient techniques et efficaces. Le jeune diplômé avait certes des connaissances et des compétences précises alimentées par les disciplines scientifiques et numériques.


Les humanités !

Qui se souvenait encore

de leur primauté.

 

Monsieur Lucien était d'une autre époque. Il était parmi les rares boursiers à avoir passé son bac quand les camarades de sa "classe d'âge" avaient quitté les bancs de l'école dès douze treize ans avec ou sans certificat d'études.


Il tait au blanc bec

ses journées et ses années

médecin de campagne.


DMLA stade 3. Vous auriez dû venir consulter beaucoup plus tôt. Là, il n'y a plus rien à faire. D'ici quelques mois, ce sera le flou complet. Les mots sont précis. Nets et coupants comme des sabres. Monsieur Lucien s'attendait à ce diagnostic. Et à plus de tact.


Un étourdissement

un reflet sur un tableau

lui déchire l'âme.


Réalité ? Illusion ?

Humaine modernité !


©Jeanne Fadosi, samedi 16 avril 2022

ou 

Fadosi continue: l'herbier de poésie


À ne pas prendre trop vite au premier degré et me classer parmi les vieux croûtons qui pensent que "c'était mieux avant"


En illustration sonore, en contrepoint, un extrait du film Knock (celui de 1951) tiré de la pièce Knock ou le triomphe de la médecine, de Jules Romain, 1923-24



 

Knock (film, 1951) — Wikipédia (wikipedia.org)

Knock ou le Triomphe de la médecine — Wikipédia (wikipedia.org)



 



 

Derrière le dragon



Derrière le dragon 

un arbre s’est élancé 

vers le ciel


Une fenêtre se reflète sur une vitre, là un arbre de vie se dessine, un ciel se réplique, deux réalités se croisent. Deux que je vois, que j’aperçois


souvenir brodé

du napalm, sur un carré

de soie… le Vietnam


Quelque part dans la brume invisible de mes souvenirs, j’entends l’écho des bombes défoliantes… une réalité si vite oubliée. Et voilà que les assassins d’alors condamnent ceux d’aujourd’hui. 


folie meurtrière

au nom d’un dieu : le profit

Le même intérêt


L’avidité empoisonne la vie des peuples. Qui livre les armes aurait-il les mains propres ?  Et du côté des peuples, je me demande : certains martyrs le seraient-ils plus que d’autres parce qu’ils nous ressemblent ? 


L’hydre à quelques têtes

pense la mort en milliards

et le peuple  en sang.


Adamante Donsimoni


 



lundi 11 avril 2022

Pour la page 196

 

Réalité ? Illusion ?


Pour la page de lundi 18 avril 2022 - en Haïbun si possible -


Envoi des textes dans le corps du courriel à l'adresse de l'Herbier

(évitez les mises en pages compliquées, double colonnes etc.)



Photo Adamante


jeudi 7 avril 2022

Un zeste de printemps par ABC



Sur une illustration de Jamadrou 







Au jardin papillon                                             Au jardin des rêves

Le printemps batifole                                      Les esprits batifolent

Akènes et pétales                                               Espoirs et doutes

Valsent sous la bise                                           Dansent au vent des tempêtes

Rêvant des fruits                                               Imaginant un bel avenir

D’un amour innocent                                      Dans un monde serein

Leurs larmes de joie                                         Leurs semences de paix

Sèment au petit bonheur                                Égrènent au petit bonheur

Des notes colorées                                             Des pousses colorées

Sous la baguette magique                                Sous la baguette magique

D’un lierre en fête                                             D’un rameau d’olivier

 

Au-dessus de leur tête                                        Au-dessus de leur tête

Tournoient des hirondelles                               S’envolent les colombes

 

ABC

 

 http://jardin-des-mots.eklablog.com/un-zeste-de-printemps-a130433132

http://jardin-des-mots.eklablog.com/


 

LES AUTRES TEXTES DES BRINS ICI : 

et ICI 




 

dimanche 27 mars 2022

Souvenirs P. 195 (105)

 


Doris Salcedo Atrabillarios, 1992-2004, chaussures, mur, bois, fibres animales. 

Musée d'Art contemporain de Chicago - Détail.







Ils allaient se marier à l'été. Pour la robe, elle devait la confectionner avec sa mère au printemps. Allez savoir pourquoi un coup de cœur lui avait fait acheter dès janvier les escarpins de ses rêves. 


Telles ses ballerines

des talons pour la grandir

le jour de leur vie.


La folie des puissants en a décidé autrement. Elle a dû rejoindre sa grand-mère impotente pour tant bien que mal s'occuper d'elle. Il s'est enrôlé dans l'armée pour défendre son pays.


Si leur vie survit

un long dimanche de fiançailles

les fera attendre.


D'autres souliers, d'autres histoires. Renoncement aux bals et aux banquets. Sans habits de cérémonie. Des maires en gilets pare-balles prononcent des unions dans la sobriété et la précipitation. En est-il de même de l'autre côté ?


Unis pour la vie

séparés dans l'engagement

Maudite soit la guerre.


©Jeanne Fadosi, jeudi 24 mars 2022


et en guise d'illustration sonore j'ai pensé à Roméo et Juliette,

 la marche des chevaliers




 




 

Choix de vie...



Jour de noces

Lune de miel

Comme d'autres englobent

Leur bouquet de mariée

Elle aurait conservé ses escarpins...



Seulement voilà

Elle a pris le voile

Celui de religieuse...


Adieu les escarpins d'un jour

La robe qui va avec

Sa vie vouée à son Dieu

Au couvent...



jill bill





 










 

Les pieds du silence



Qui se souvient des pieds qui un jour ont dansé au temps de la joie de vivre ? Voilà que les chaussons s’exposent en souvenir de femmes oubliées, que la terre, quelque part, n’a pas encore toutes rendues.


les pieds du silence-

quelques notes envolées

un peu de poussière


La violence n’a pas de pays, la haine pas de frontière, et le germe du crime est toujours enduré dans le désir de domination, d’appropriation. Il est si facile d’écraser, de contraindre, de mépriser, lorsque l’on se sent fort…


gros nuages noirs

l’avidité est une pluie

acide


Le féminin sacré, si souvent éhonté, bafoué, violé est un hymne à la vie, une ode à la résistance, un exemple de résilience et de combat. C’est cela le corps des femmes, un temple profané, mais à chaque pas de l’Être, à chaque chausson vide, l’inéluctable avancée.


toute liberté

-le sang des peuples trahis-

croît sur des charniers.



Adamante Donsimoni

D'autres textes - page 105  ICI



HISTOIRE :


Dans les années 1990 marquées par la guerre civile, des Colombiens s’opposent fermement au gouvernement corrompu et aux cartels de drogue tout-puissants. La réponse de ces derniers est glaçante : des villages entiers sont décimés.

Au cours de ses recherches, Salcedo réalise que ces meurtres violents visent bien souvent des femmes, presque toujours défigurées par leurs ravisseurs.
Leurs chaussures sont parfois le seul moyen d'identifier les corps.






Par paires, dépareillées, ou orphelines, ces chaussures témoignent avec force de ces crimes.
Salcedo a choisi de présenter des chaussures typiquement féminines, pour bien rappeler au public que les femmes n'ont pas été épargnées par le conflit.





Doris Salcedo, plasticienne, née en 1958 à Bogota, en Colombie
L'artiste  transforme les objets pour qu'ils passent de l'utilitaire au symbolique. Elle ne se montre que très peu et n'aime pas s'afficher.

“J’aimerais m’effacer”, a-t-elle expliqué lors d’une conférence donnée le 6 novembre 2006 au Musée national de Colombie. “ Cela ne m’intéresse pas d’être une figure médiatique.  Je ne raconte pas mon expérience personnelle ; ce qui m’arrive à moi est dénué d’intérêt.”


 








mardi 22 mars 2022

Souvenirs

 Bonjour les Brins,

En attendant que l'ordinateur ait retrouvé tout son allant (surtout tous ses logiciels) je vous propose un petit retour en arrière, un moment fort, les explications ici (sur mon blog car je ne retrouve pas sur l'Herbier la proposition de la page et les explications, désolée).

 

Si cela vous tente, vous pouvez écrire de nouveau et, peut-être par la suite, relire vos textes ici :

PAGE 105 

 

 

Envoyez moi désormais vos textes dans le corps du mail 

à l'adresse de l'Herbier.

 

Doris Salcedo Atrabillarios, 1992-2004, chaussures, mur, bois, fibres animales. 
Musée d'Art contemporain de Chicago - Détail.