Bienvenue dans l'Herbier de Poésies. Vers libres, prose poétique, expression libre des profondeurs de l’instant qui se dit sans rime ni métrique imposée. Mais aussi Haïku & famille favorisant le fond plutôt que la forme.
Angelica Kauffmann, Autoportrait hésitant entre la Musique et la Peinture, 1791, huile sur toile, 147 x 216 cm, Nostell Priory, Nostell
Choisir :
Chance et richesse
D’avoir plusieurs passions –
cordes à son arc
Au royaume des chances, elle
possédait la richesse des passions, en gerbe de talents qu’elle rêvait
d’assouvir. Le temps, la vie, les conseils devaient l’aider dans son choix.
Le temps lui dit d’être patiente.
La vie lui dit de suivre son
chemin.
Le premier conseiller lui dit
blanc.
Le second lui dit noir.
Le troisième préféra se taire…
En son cœur
chantaient les notes de musique
lyre en délire
Au bout de ses doigts
dansaient pinceaux et couleurs
en œuvres d’art
Trottant dans sa tête
joyeuse farandole de mots
richesse d’une plume
Chacun plaidant pour sa cause et
la belle, ayant envie de tout, dut se décider entre tout ou rien. Privilégiant
le pinceau, elle n’abandonna pas pour autant notes et mots qu’elle enfouit dans
son jardin secret, le cultivant avec amour.
Loin d’Angelica
au creux de ses émois
elle se construit
Chaque corde trouvant sa place,
elle trouva son style.
Le temps lui donna raison,
La vie traça sa route.
Le premier conseiller soupira.
Le second fronça les sourcils.
Le troisième garda le silence.
Pour s’épanouir
elle resta toujours elle-même
au risque de ses choix
Si par hasard, tu passes sous ses
fenêtres à la tombée du jour, tu l’entendras chanter ses refrains aux étoiles
éclairant ses états d’âme.
Angelica Kauffmann, Autoportrait hésitant entre la Musique et la Peinture, 1791, huile sur toile, 147 x 216 cm, Nostell Priory, Nostell
Nous sommes en 1760, Angélica Kauffmann a du mal à choisir entre la peinture et la musique.
Son père, peintre, lui conseille de prendre l'avis d'un prêtre.
Angelica Kauffmann, Portrait de Johann Joseph Kauffmann, 1761-1764, huile sur toile, 63 x 50 cm, Musée d'État du Tyrol, Innsbruck
Celui-ci lui déconseille le milieu sulfureux de l'Opéra, où les artistes sont souvent traités en parias.
Angélica suivra donc le chemin de la peinture, deviendra très en vogue dans la seconde moitié du XVIIIème siècle et devînt une portraitiste renommée en Europe.
Le
grand jour est décidé. Ses yeux tristes lancent au cyprès mille lueurs comme
autant de signaux. Si sa décision est ferme et définitive, elle n'en est pas
moins un crève-cœur. Pourquoi n'a-t-il pas poussé le long d'une route de
Provence ou en bordure d'un champ du plateau ?
D'où
viennent ses ancêtres ?
Ont-ils
servi de modèle
d'une
nuit étoilée ?
Il
avait vu la première lumière du jour dans une sorte de nurserie pour
végétaux. Une main exercée à l'art du bonsaï l'avait taillé en gestes précis.
Main de professionnel nourri davantage au suivi flatteur des tableaux et des
courbes de rentabilité. Si du moins cette main mutilant sans pitié avait été guidé
par quelque beauté !
Esthète
de son art
se
projetant dans son œuvre
en
flattant son chien !
Jamais
il n'ombrerait la tombe d'un cimetière. On l'avait replanté dans un jardinet,
coincé entre un ancien muret de pierres sèches grossièrement jointoyé de
mauvais ciment, le privant du soleil du matin et un pavillon le plongeant dans
l'ombre de novembre au printemps. Entre le sapin de Noël et le vieux pommiers
généreux des deux jardins voisins.
Ils
avaient pris langue,
en
réseaux fins d'entresol,
clôtures
abolies.
Le
vieux pommier à moitié mort avait fait place à un jeune pêcher malingre.
L'arbre de Noël, griffant le toit sous les tempêtes, avait fini par être
sacrifié. Le cyprès ébloui par le ciel en avait oublié son destin de bonsaï. Le
nain voulait devenir géant, pour papoter avec les nuages.
D'une
année à l'autre
toujours
plus haut se hissait
l'ami
des oiseaux.
Le
grand jour est pour demain. Les esprits des arbres animent les fruits généreux,
offerts en pâture aux colonies de volatiles. Tant bien que mal, le territoire
s'organise au fil de la journée. Mais depuis le printemps les pies viennent y
faire leur loi, depuis les branches hautes.
De
quoi aurais-tu peur ? Répondait le cyprès. Mes poings sont de velours,
innocents, jamais ils ne frappent. Au creux de mes mains se tricote ma
grandeur. Demain mon chapeau saluera les étoiles.
S’ouvrir
au soleil
en
camaïeu de verdure
toujours
plus haut
Échelle
vers le ciel, le cyprès, en bordure des tombes, élève le chant de la cigale,
porteur de la complainte des hommes. Elle chante tout le jour, écoute toute la
nuit. Les secrets dont elle se fait écho, unissent terre et firmament.
Derrière
la grange s'étale un grand cyprès de l'Atlas, il abrite un petit peuple de
lutins bleus et ronds, qui nagent dans la verdure comme des bouchons sur l'eau
Ils
s'agitent au moindre souffle, au moindre battement d'ailes, et quand croassent
les corneilles ils se rassemblent face à cet oiseau de noir vêtu...
Un
nid de tourterelles
dans
un creux des branches
accueille
un tourtereau
Le
petit peuple au grand cœur , brusquement s'est rassemblé, les corneilles
voulaient attaquer le nid, mais il se sont alors agités si fort que les oiseaux
lugubres se sont envolés
Voici une petite création pour me faire pardonner mon absence, si c'est encore possible.
Vous pouvez la mettre en mots si cela vous tente. J'essaie d'atterrir mais cette fin d'année scolaire est très très très chargée. Vivement les vacances !!!