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samedi 6 octobre 2018

Proposition 121


Coucou les Brins !

En retard, encore ! 
Pour vendredi prochain à moins que vous ne préfériez le vendremardi qui me conviendrait peut-être mieux, question d'emploi du temps. Mais bon... vu ce que je demande, il serait peut être préférable de voir pour vendredi.
À vos plumes, à vos claviers, à vos délires, voici une photo de Marine. Elle m'a plu, fait rêver. Vers quels cieux guidera-t-elle les pas de votre inspiration ? 
Allez, on écrit sans filet, vers une sur-réalité sans frein (j'en connais au moins une qui déjà jubile) mais, (il en faut bien un, non ?) en haïbun (boum badaboum) ou en faisant une chanson, un tube, de l'été pour se vautrer dans l'herbe en gazouillant par exemple, bref un tube avec refrain et tout le toutim, en hommage au grand Charles Aznavour. Pour les rimes, (ben voui c't'une chanson, un tube) ainsi qu'il le conseillait, ne prenez que le dictionnaire des synonymes. Profitez-en bien, car la semaine suivante les rimes rentrent à l'écurie, plus question de les voir.
Et pour les courageux, les courageuses, les inspirés, les mordus de rhétorique, pourquoi pas un haïbun et une chanson ?

On dirait pour mardi le haïbun et pour vendredi la chanson. Veillez toutefois à m'envoyer la matière le plus vite possible, pour hier par exemple ! ;)))
Bon voyage ! 
AD 








mardi 2 octobre 2018

P 120 Bang ! On dégaine !



 
Un thème difficile cette semaine (qui en fait bien deux). 
Vous aurez remarqué que chez moi le temps parfois s’égare, il est insoumis. Un peu comme ce flingue quelque peu bubble gum. 

Alors voici la page du vendremardi où nous sommes peu à avoir dégainé.


Bang ! et belle semaine à tous les brins de l'herbier. AD


 
  Carl Fredrik Reuterswärd, Non-Violence, 1980, bronze, Malmö © ADAGP, Paris, 2018, photo : François Polito
 


Flinguons les revolvers...


Bang bang
Je tue, il tue, nous tuons...
Bang bang
De guerre en règlement de compte...
Tombé au champ de bataille,
Tombé par homicide,
Tombé même par hasard,
Au coin de la rue, drôle de jeu...

L'humain est devenu gibier
Qu'on abat pour de « bonnes » raisons
Un jour,
Car il y en a toujours une,
Foi de chasseur...

Arme à feu en vente aisée
Au pays de la Liberté, trop libre...
Combien de revolvers
On fait saigner le coeur des mères ou épousées...
Alors imagine un monde sans,
Sans pétoires et leur violence,
Mourrons, d'accord, chantait Brassens
Mais de mort lente, dans son lit, en beau vieillard,
Point en martyr
Pour le drapeau ou autre prétexte...

Flinguons les revolvers...
Clouons leur le bec,
Faisons les taire, pour toujours !






Porte-plume en l'air
l'enfant est loin de la classe,
oreille vagabonde.

Le maître a noté au tableau, de sa belle écriture inclinée, la morale du jour. Puis c'est la leçon d'Histoire. Leurs pères attendent les avis de mobilisation. Les esprits y sont préparés. Ce sera la revanche. S'ils partent "la fleur au fusil", d'ici deux ou trois semaines ils seront de retour pour les moissons.

Offertes par les vieux fusils
l'enfant rêve aux fleurs
dans un champ de coqu'licots.

Le maître a marqué au tableau, d'une belle écriture droite, la morale du jour. Suit la leçon d'Histoire, dont on tire, dit-on, des leçons. Le fils de l'enfant songe à la TSF écoutée avec son père. C'est la drôle de guerre qui ressemble à une drôle de paix, derrière la ligne Maginot. 

Pour sauver la paix
sans guerre et sans déshonneur
ils auront les deux.

Longtemps après l'Indochine, loin des camarades et de l'agent orange, le fils, ancien matelot, cancer brûlant ses poumons, feuillette, tel un carnet de vacances, son album photos : sites paradisiaques, jonques sur l'eau aux marchés aux fleurs, sourires et beauté des temples. Parenthèses hors du temps et des lieux de combats.

Ce samedi la radio égrenait les premiers faux pas de chasseurs, une balle pour sangliers a traversé le salon d'une fenêtre à l'autre. Sans faire d'autre dommage. Une fillette n'a pas eu cette chance.

Violence multiforme
Une enfant se promenait
accident de chasse.

©Jeanne Fadosi



à la version des sunlights je préfère celle-ci





IMAGINES


Non violence
Une arme au canon noué
Imagines....

A New-York, à Paris
Dans la rue
Au café
En concert
Dans ton sommeil
Pendant l'amour
Près d'un berceau
Soudain le feu
Explosions, destructions
Du sang, des morts
L'horreur, la terreur
Inimaginable
Et tu rêvais
Et tu aimais
Et tu riais
Tu chantais, tu dansais
Imagines...


Non violence
No peur
No souffrance
À quand la paix
A quand l'odeur des roses
Peuples soumis, écrasés, méprisés
À quand la douceur de vivre ?

Imagines








L’œil du canon
 
Devant l’œil du canon, l’immensité frémit.
C’est alors qu’une sorte d’ange descendu d’un nuage, de ses mains éthérées l’attrape et le noue.
Demain, s’écrie-t-il, ne devra plus jamais voir le sang imbiber la Terre !








Je rajoute quelques commentaires qui, me semble-t-il, méritent d’être là, qu’en pensez-vous ?


Jamadrou28 septembre 2018 à 13:52

Cette image a tué mon inspiration, je n'ai rien "hé cri"
Réponse
    La Vieille Marmotte30 septembre 2018 à 08:49

    Hé ! crie donc avant le prochain coup, puis expire profondément avant la prochaine inspiration. Cela s'appelle : vivre .....


    La Vieille Marmotte30 septembre 2018 à 08:59

    Bonjour à tous !
    Quelle puissance dans cette image !
    La réalité au service de l'impossible ? Un vrai revolver fait pour tuer qui me dit : mais non, ton imagination peut détourner mon véritable usage !!


ABC30 septembre 2018 à 14:48

Un revolver qui crie vers le ciel son envie d'une poignée de main amicale... Puissent tous les hommes saisir cette chance pour unir leur force vive...







mardi 25 septembre 2018

Pour la page 120 Non violence !




Carl Fredrik Reuterswärd, Non-Violence, 1980, bronze, Malmö © ADAGP, Paris, 2018, photo : François Polito


"New York, le 8 décembre 1980 : le chanteur John Lennon, ex-membre du mythique groupe The Beatles, vient d'être assassiné. L'arme du crime ? Un revolver.

Alors que le monde pleure la disparition de l'icône, c'est cette même arme à feu que l'artiste suédois Reuterswärd immortalise sous la forme d’une grande statue de bronze. N’est-ce pas un peu déplacé, comme hommage ?

L’artiste, qui était un grand ami de Lennon, sait très bien ce qu’il fait. Sa sculpture représente un revolver tenant en équilibre sur sa crosse.
Pourtant, l’arme ne risque pas de faire beaucoup de mal : son canon est noué. Il n’est vraiment pas conseillé d’appuyer sur la détente ! Pour conjurer l'assassinat par balle de son ami, Reuterswärd imagine une arme qui ne peut tuer...
L’artiste partage les convictions pacifistes du chanteur disparu. C’est pourquoi sa sculpture dépasse le simple hommage personnel : il l’imagine comme un message universel de paix.

Avec ce nœud qui ne la rend dangereuse que pour celui qui l'utilise, elle appelle à la non-violence (c’est d’ailleurs son titre) et au désarmement.   Aujourd'hui, de nombreux exemplaires de l’œuvre sont exposés à travers le monde. L'un d'entre eux se trouve justement devant une institution chargée du maintien de la paix : l'Organisation des Nations Unies, à New York.

En faisant d'une arme à feu un symbole pacifiste universel, Reuterswärd offre le plus beau des hommages à celui qui chantait : "Imagine tous les gens vivant leur vie en paix"."       Artips



John Lennon et Yoko Ono, 1980, photo : Jack Mitchell
Carl Fredrik Reuterswärd, 1964, photo : Erling Mandelmann    
 






vendredi 21 septembre 2018

page 119 ça brûle !



Claude Monet, Meules, 1891, huile sur toile, 73 x 92 cm, collection privée









Derniers feux

les rayons ultimes
dans un éclat de lumière
incendient les foins

Et bientôt le crépuscule
lancera ses derniers feux

©Jeanne Fadosi








Soleil incendiaire


Soleil incendiaire
Sur les meules de foin,
Le jour est cuisant

A les roussir tels du bricheton

Servi avec la soupe du soir...
La terre rase a des allures de ruisseau,
Avec ses reflets bleutés,
L'arbre d'épouvantail plaintif
Qui penche vers un peu d'ombre...

Fournaise de juillet
La Brousse en prend les couleurs
Chapeau de paille

Soleil incendiaire
Sur les huttes de foin
Avec ses airs d'Afrique,
Si chaude, trop chaude,
Pas âme qui vive,
D'oiseau dans le ciel...
Au loin une bâtisse discrète
Se devine à peine,
Toile tirée aux fenêtres, sans doute...






  

Comme un vent lourd, il vous souffle, l’éclat de la lumière.

Il est mouvement,  
Force illuminante,
Et puis énergie qui sauve.

Quel peintre saurait le rendre sur l’espace d’une toile,
Fusse par ses couleurs, par des touches épaisses ou serrées, et même par tout le détour de son art ?
Quel peintre saura donner la parfaite sensation vécue, sous une semblable flamboyance ?
Mille ont osé, tenté ; certains, bien plus rares ont fait merveille. 
Et pourtant toujours à nouveau, ils y reviennent : Il est des chemins qu’il n’est possible de prendre que seul. 
Et bien au-delà de soi, toujours !
Des quêtes qui valent par l’effort que l’on fait, autant au moins que par le point où l’on arrive

Lumière jaillie d’un invisible foyer,
Et qui au ciel silencieux explose,
La meule comme une pyramide,
Alignée à ses voisines, te fait mur de sa paille sèche.
Et offre un semblant d’ombre
Où l’on s’abrite, voit et se repose.

Comme un vent, éclat de la lumière
Tu vas brisant les limites d’un objet qui finit
Dans celles où l’autre prend son essence,
Opposant simplement, à l’immobile, l’allant.

Dans l’œil qui vieillit la fusion s’opère.
L‘éclat importe plus que ce qu’il éclaire.
Soudain le regard transperce
Jusqu’aux frontières devenues floues de la matière.

L’été brûle, les jours flamboient ;
Rien n’est plus dans ses propres limites.
Tout va un cours, invisible et fuyant,
Où l’empreinte de l’homme est plus grande
Que n’est, visiblement, sa présence.










Sous le pinceau de Monet
les meules ont les couleurs
de la félicité
le piano d'à côté récite
la féerie de l'automne







Le chant du cygne


Ombres tournées vers la lumière par désir insensé de brûlure.  C’est le soir. Le feu, maître et roi, despote sublime et vénéré, grand ordonnateur de la consomption sacrée du végétal offert à la dessiccation, assure son règne sans partage.

Les moissons finies
les meules s’alanguissent
souvenir des grains


Jaunes, oranges et rouges s’élancent du couchant pour incendier une ultime fois la paille dressée vers le ciel par la main de l’homme. La nuit qui s’annonce recouvrira bientôt les artères  surchauffées de la Terre, mais en attendant le flamboiement des lumières bouleverse la réalité habituelle des choses. La chaleur est partout, partout le feu.

Pourpres en fusion
les couleurs crépitent
le chant du cygne.

              ©Adamante
 


et pour terminer une petite moisson avec Marie Laforêt


 


 et puis en savoir plus...

Nadar1. Portrait de Claude Monet, 1899

  1. Nadar un immense photographe à découvrir ici
 
Fin août 1890, à Giverny. Près de chez lui, dans un champ, l’artiste Monet peint de grandes meules de foin. Il s’agite soudain, hurlant des indications à sa belle-fille Blanche :
"Une autre ! Une autre !" Mais que réclame-t-il avec tant d’insistance ?  Une nouvelle toile, tout simplement. Le peintre s’est engagé dans une entreprise ambitieuse : immortaliser toutes les variations de la lumière sur les meules.

Liens vers les autres peintures des meules

  https://artips.us6.list-manage.com/track/click?u=465000eb99&id=ae1beec696&e=ab5acea499 
  https://artips.us6.list-manage.com/track/click?u=465000eb99&id=9068b2ab42&e=ab5acea499
https://artips.us6.list-manage.com/track/click?u=465000eb99&id=356bffe3ad&e=ab5acea499

 Merci Artips !

vendredi 14 septembre 2018

Page 118 le manège des étourneaux


La danse des étourneaux - Noushka



 
Mobbing...


Et tourne, tourne, tourne

Jeune étourneau

Au manège des amours,
Quatre mâles pour une femelle
A l'étourdir
A se voler dans les plumes
A s'égosiller, en pot-pourri...

La demoiselle prend peur
Et la poudre d'escampette,
A tous elle coupe le sifflet,
Bec dans l'eau, adieu la noce !

Le vieil étourneau
s'amuse de la scène au loin
Un silence de mort

Juste un vent d'ailes
un frémissement sur l'onde
Brindilles immobiles







Image
Des sons ténus apparaissent dans le silence
Frôlement d'ailes claquement de bec
Tout disparaîtra
Les minuscules "estornels" retourneront dans le silence de l'immensité 
Et ne parleront plus jamais aux hommes
Les ailes des anges n'ont jamais fait de bruit.

©jamadrou





 
Étranges ballets, Dame Nature !

Dans les profondeurs,
Vos poissons nagent en banc,
Légers et mouvants,

Effets de nuages
Géométrie volatile
Ensembles vibrants,
Au-dessus de nous,
Avancent en processions
De si dignes nuages.

Amas gris de gaze ;
Ordonnés, sans cesse changeants :
Ils vont tous, au vent

Entre les deux,
Dans la roselière
En ronde harmonieuse,
Les étourneaux se tiennent
Dansant, du bout de l’aile 
Et au ras de l’eau,

Me reviennent en mémoire,
D’autres étourneaux, sur l’arbre,
Devant l’hôpital où tu naquis, ma fille ;
À chaque entrée, chaque sortie
S’envolaient en grappes
Ou en multitudes criardes.
De polissons oiseaux,
En cour de récréation.    
 
Serge De La Torre  





















Bonsoir :

Aile à aile
ronde des étourneaux
sur radeau de brindilles
le jour se pose
dans les bras du soir
l’étang s’embrase
en un ultime feu de joie
ocre à pourpre
valse du crépuscule
en guise de bonsoir









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Éventail

Septembre
Ombre à nouveau nos jours
De sa langueur dorée
Un vol joyeux d'étourneaux
Aux reflets d'ambre
Ouvre en éventail une ronde
D'ailes victorieuses
Dans la grâce du soir
Sur les marais


























Volées d'étourneaux
aux banquets d'arbres fruitiers,
animant les plaines

ou dansant sur les étangs
aux heures douces de la baignade.

D'un clic expert, l'alliance du photographe à la maîtrise de son art et de l'outil merveille de technologie ; à la croisée des arts optiques et mécaniques et des logiciels embarqués ...
Tout le talent, la patience et la minutie d'Audubon* auraient-t-ils pu capter sans la figer cette chorégraphie aérienne au-dessus de l'eau ?
Mais combien de temps encore les oiseaux pourront-ils survivre dans le monde technologique que les humains ont inventé ?

©Jeanne Fadosi



* Jean-Jacques Audubon, 1785 - 1851, ornithologue, naturaliste et peintre américain d'origine française naturalisé en 1812 (fiche wikipedia (1)) et aussi poète, explorateur, aventurier, précurseur de l'écologie (fiche Audubon pour l'exposition "Les oiseaux d'Amérique de Jean-Jacques Audubon" en 2006 par l'Ecomusée de la Crau (2))



National Audubon Society

illustration sonore :
Jean Boucault et Johnny Rasse, Chanteurs d'oiseaux 
                                                           (~3 min)


 

Vol au-dessus des eaux



Au-dessus des eaux, on dirait qu’ils dansent, mais quelle danse ? Celle d’oiseaux heureux de vivre, goûtant du bec l’instant présent en le saluant d’un vol, une danse d’amour peut-être, comme une offrande.

Quelques étourneaux
s’égaillent au petit matin
le rire du soleil

Les hommes ont inventé la danse pour s’accorder la protection des Dieux et s’attirer la faveur des Esprits. Danse de la pluie, danse de la guerre, danse de la chasse… Tout est à eux, ils croissent, se multiplient et portent la mort.

La poudre à canon
le fusil en bandoulière
et l’odeur du sang

Les oiseaux n’ont que faire de la protection des Dieux et de la faveur des Esprits, ils sont de ceux de la nature que l’humain foudroie.
A-t-on jamais vu un oiseau chamane ? Ils n’ont pas inventé la danse pour se protéger des maléfices de la nature humaine. Doit-on le regretter ? Ils ont la force des petits, celle de l’abandon, en confiance, à cette vie qui ne cesse de leur être disputée.

Enfants de la terre
les oiseaux caressent le ciel
quelle joie de la vie !






La danse des étourneaux - Noushka