Bienvenue dans l'Herbier de Poésies. Vers libres, prose poétique, expression libre des profondeurs de l’instant qui se dit sans rime ni métrique imposée. Mais aussi Haïku & famille favorisant le fond plutôt que la forme.
Pour vendredi prochain à moins que vous ne préfériez le vendremardi qui me conviendrait peut-être mieux, question d'emploi du temps. Mais bon... vu ce que je demande, il serait peut être préférable de voir pour vendredi.
À vos plumes, à vos claviers, à vos délires, voici une photo de Marine. Elle m'a plu, fait rêver. Vers quels cieux guidera-t-elle les pas de votre inspiration ?
Allez, on écrit sans filet, vers une sur-réalité sans frein (j'en connais au moins une qui déjà jubile) mais, (il en faut bien un, non ?) en haïbun (boum badaboum) ou en faisant une chanson, un tube, de l'été pour se vautrer dans l'herbe en gazouillant par exemple, bref un tubeavec refrain et tout le toutim, en hommage au grand Charles Aznavour.Pour les rimes, (ben voui c't'une chanson, un tube) ainsi qu'il le conseillait, ne prenez que le dictionnaire des synonymes. Profitez-en bien, car la semaine suivante les rimes rentrent à l'écurie, plus question de les voir.
Et pour les courageux, les courageuses, les inspirés, les mordus de rhétorique, pourquoi pas un haïbun et une chanson ?
On dirait pour mardi le haïbun et pour vendredi la chanson. Veillez toutefois à m'envoyer la matière le plus vite possible, pour hier par exemple ! ;)))
Le maître a noté au tableau, de sa belle
écriture inclinée, la morale du jour. Puis c'est la leçon d'Histoire. Leurs
pères attendent les avis de mobilisation. Les esprits y sont préparés. Ce sera
la revanche. S'ils partent "la fleur au fusil", d'ici deux ou trois
semaines ils seront de retour pour les moissons.
Offertes par les vieux fusils
l'enfant rêve aux fleurs
dans un champ de coqu'licots.
Le maître a marqué au tableau, d'une belle
écriture droite, la morale du jour. Suit la leçon d'Histoire, dont on tire,
dit-on, des leçons. Le fils de l'enfant songe à la TSF écoutée avec son père.
C'est la drôle de guerre qui ressemble à une drôle de paix, derrière la ligne
Maginot.
Pour sauver la paix
sans guerre et sans déshonneur
ils auront les deux.
Longtemps après l'Indochine, loin des
camarades et de l'agent orange, le fils, ancien matelot, cancer brûlant ses
poumons, feuillette, tel un carnet de vacances, son album photos : sites
paradisiaques, jonques sur l'eau aux marchés aux fleurs, sourires et beauté des
temples. Parenthèses hors du temps et des lieux de combats.
Ce samedi la radio égrenait les premiers faux
pas de chasseurs, une balle pour sangliers a traversé le salon d'une fenêtre à
l'autre. Sans faire d'autre dommage. Une fillette n'a pas eu cette chance.
"New York, le 8 décembre 1980 : le chanteur John Lennon, ex-membre du mythique groupe The Beatles, vient d'être assassiné. L'arme du crime ? Un revolver.
Alors que le monde pleure la disparition de l'icône, c'est cette même arme à feu que l'artiste suédois Reuterswärd immortalise sous la forme d’une grande statue de bronze. N’est-ce pas un peu déplacé, comme hommage ?
L’artiste, qui était un grand ami de Lennon, sait très bien ce qu’il fait. Sa sculpture représente un revolver tenant en équilibre sur sa crosse.
Pourtant, l’arme ne risque pas de faire beaucoup de mal : son canon est noué. Il n’est vraiment pas conseillé d’appuyer sur la détente ! Pour conjurer l'assassinat par balle de son ami, Reuterswärd imagine une arme qui ne peut tuer...
L’artiste partage les convictions pacifistes du chanteur disparu. C’est pourquoi sa sculpture dépasse le simple hommage personnel : il l’imagine comme un message universel de paix.
Avec ce nœud qui ne la rend dangereuse que pour celui qui l'utilise, elle appelle à la non-violence (c’est d’ailleurs son titre) et au désarmement. Aujourd'hui, de nombreux exemplaires de l’œuvre sont exposés à travers le monde. L'un d'entre eux se trouve justement devant une institution chargée du maintien de la paix : l'Organisation des Nations Unies, à New York.
En faisant d'une arme à feu un symbole pacifiste universel, Reuterswärd offre le plus beau des hommages à celui qui chantait : "Imagine tous les gens vivant leur vie en paix"." Artips
John Lennon et Yoko Ono, 1980, photo : Jack Mitchell
Carl Fredrik Reuterswärd, 1964, photo : Erling Mandelmann
Ombres tournées vers
la lumière par désir insensé de brûlure.C’est le soir. Le feu, maître et roi, despote sublime et vénéré, grand
ordonnateur de la consomption sacrée du végétal offert à la dessiccation,
assure son règne sans partage.
Les moissons finies
les meules
s’alanguissent
souvenir des grains
Jaunes, oranges et rouges s’élancent du couchant
pour incendier une ultime fois la paille dressée vers le ciel par la main de
l’homme. La nuit qui s’annonce recouvrira bientôt les artèressurchauffées de la Terre, mais en
attendant le flamboiement des lumières bouleverse la réalité habituelle des
choses. La chaleur est partout, partout le feu.
Fin août 1890, à Giverny. Près de chez lui, dans
un champ, l’artiste Monet peint de grandes meules de foin. Il s’agite soudain,
hurlant des indications à sa belle-fille Blanche :
"Une autre ! Une autre !" Mais que réclame-t-il avec
tant d’insistance ?Une nouvelle
toile, tout simplement. Le peintre s’est engagé dans une entreprise ambitieuse
: immortaliser toutes les variations de la lumière sur les meules.
D'un clic expert, l'alliance du photographe à
la maîtrise de son art et de l'outil merveille de technologie ; à la croisée
des arts optiques et mécaniques et des logiciels embarqués ...
Tout le talent, la patience et la minutie
d'Audubon* auraient-t-ils pu capter sans la figer cette chorégraphie aérienne
au-dessus de l'eau ?
Mais combien de temps encore les oiseaux
pourront-ils survivre dans le monde technologique que les humains ont inventé ?
* Jean-Jacques Audubon, 1785 - 1851,
ornithologue, naturaliste et peintre américain d'origine française naturalisé
en 1812 (fiche wikipedia (1)) et aussi poète, explorateur, aventurier,
précurseur de l'écologie (fiche Audubon pour l'exposition "Les oiseaux
d'Amérique de Jean-Jacques Audubon" en 2006 par l'Ecomusée de la Crau (2))
Jean Boucault et Johnny Rasse, Chanteurs
d'oiseaux
(~3 min)
Vol au-dessus des eaux
Au-dessus des eaux, on dirait qu’ils dansent,
mais quelle danse ? Celle d’oiseaux heureux de vivre, goûtant du bec
l’instant présent en le saluant d’un vol, une danse d’amour peut-être, comme
une offrande.
Quelques étourneaux
s’égaillent au petit
matin
le rire du soleil
Les hommes ont inventé la danse pour
s’accorder la protection des Dieux et s’attirer la faveur des Esprits. Danse de
la pluie, danse de la guerre, danse de la chasse… Tout est à eux, ils
croissent, se multiplient et portent la mort.
La poudre à canon
le fusil en
bandoulière
et l’odeur du sang
Les oiseaux n’ont que faire de la protection
des Dieux et de la faveur des Esprits, ils sont de ceux de la nature que
l’humain foudroie.
A-t-on jamais vu un oiseau chamane ? Ils
n’ont pas inventé la danse pour se protéger des maléfices de la nature humaine.
Doit-on le regretter ? Ils ont la force des petits, celle de l’abandon, en
confiance, à cette vie qui ne cesse de leur être disputée.