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vendredi 29 juin 2018

Un vendredi blanc



Dessin Adamante



Une semaine de passée
Un vendredi blanc.

Où était-elle ?
Que faisait-elle ?
Pensaient les brins dans la prairie.

Oups ! dessin Adamante


Elle préparait l'avenir
Celui de sa rentrée
Voilà qui est fait
Du moins en grande partie
Vous voulez voir ?
Me dire ?

C'est ici
un nouveau site
pour mon chemin de vie :




Dessin Adamante
 

samedi 23 juin 2018

Page 115, plein Ciel






Et voilà, je suis encore en retard...

Un premier texte pour saluer les printemps qui passent et qui fleurissent.  

Coucou, JB, quelques bougies pour un nouveau printemps et un petit refrain pour les souffler. Merci de ne pas  oublier ta petite famille de brins qui en est tout émue.
 
À très bientôt, ici nous possédons l'éternelle jeunesse, alors les printemps peuvent bien passer, c'est simple, on ne s'en aperçoit même pas !  ;-)

Adamante



Je te salue, fin de printemps...


Le jour s'est levé. Le coq a chanté. Passent moutons blancs dans une prairie bleue avec son vol de corbeaux noirs bavards, de tourterelles gris perle chamailleuses...
Tandis que sur le pavé sec et poussiéreux de ville le pigeon prospecte comme un orpailleur, au p'tit bonheur la chance...
Proie pour un matou qui n'en perd miette ! 
Le soleil ne chasse rien ce mercredi de paresse, il laissera vivre les nuages, faiseurs d'ombre bienvenue ou pas sur la plage qui reprend des couleurs.
Sous ce ciel imparfait, au bord de l'été, sur le rebord de ma fenêtre les boutons floraux daignent s'ouvrir plus volontiers, la vie en rose pour le géranium.
Le clocher ardoise, haut personnage des lieux qui tutoie son Dieu, se détache davantage des autres toits, sonnant les heures avec une pointe d'orgueil...
Légère et court vêtue va la Perrette du coin.
Le toutou en laisse marque son territoire.
La fleuriste colore le trottoir de ses bouquets éphémères.
Dans l'air, pas un souffle de vent.
La vitrine du voyagiste vente d'autres cieux, plus bleus...
Les « il va faire beau » pleuvront avec une note gaie dans la voix...

Le jour s'est levé. Le coq a chanté. Je te salue, fin de printemps, tchin tchin été, à ton règne azur et or, ainsi le soit-il...

jill bill




Paroles des cieux
sur le babillage des oiseaux
un clin de soleil
***
Nuage abandonné
à son dernier rêve nocturne
vaste solitude
***
Un avion au loin
tranche dans le bleu
Le vent cajoleur l’ignore
mon regard s’éloigne
premier voyage matinal


ABC







 Le ciel Mercredi


5 heures, à peine une lueur suffit aux oiseaux, ils appellent bruyamment le jour. Des écharpes colorées pointent à l’est sur le champ embrumé.

 Au fil des heures la chaleur devient étouffante, du bleu le ciel vire au blanc laissant la place à des moutonnements d’êtres fantastiques qui se dérobent au regard. Bientôt les noirs nuages s’entrechoquent d’éclairs imprévisibles délivrant un éclatement de perles inquiétantes.



Jeudi


Fenêtres fermées je n’ai pas entendu les oiseaux. Il fait grand jour. Le ciel est d’un bleu limpide strié par les traînées des avions… à vol d’oiseau l’aéroport n’est pas si loin !

Un moment de rêverie. Sur quel vol partir ? Se souvenir du temps des voyages en Italie, revoir les lacs, méditer à Orta en suivant le chemin du silence, s’émerveiller à Ravenne, revenir à Padoue, trembler à Vérone, découvrir Trévise…

Je ne me lasse pas de cette  écriture hermétique sur le tableau bleu du ciel.


Vendredi


C’est l’image du coucher du soleil qui s’impose avec, les derniers rayons enflammant les nuages. Un instant de plénitude, de remise à distance entre le vivant et les éléments.

Que la nuit soit douce, demain un autre ciel…

 Josette




 

Toujours présent
le Montaigu baigne son nez
dans la lumière






Gloubi-boulga
Casimir appréciera
son petit déjeuner



Portion chantilly
un canard-nuage avale
tout un plat de blanc

Marine Dussarrat




Aube ou crépuscule ?

" Le crépuscule est la lueur qui précède le lever ou qui suit le coucher du soleil. Dans le langage commun, on utilise le terme aube pour désigner le crépuscule du matin."


Quelques images devraient accompagner, je n'ai pas réussi à les ouvrir, 
elles arriveront bientôt je l'espère. AD


Les voilà ! Le ciel rougeoie, " orangeoie ou rosoie ?"


 

Françoise ISABEL, la Vieille Marmotte.




 













Une ou deux journées particulières

20 juin, 8 heures du matin
Quelle journée promet cette brume dense qui se dissipe vers l'ouest ?
"On" nous a prévu grand beau temps et chaleur. Déjà un chat à l'heure de la sieste cherche l'ombre du cyprès.

21 juin, 7 heures du matin
Le ciel est noir et la météo prévoit du gris et de la fraîcheur.
Comment s'habiller pour une grande journée de balade ? Jusqu'au bout j'ai eu envie d'y renoncer.

22 juin, 6 heures du matin.
Quelques pas pour vaincre la douleur d'une crampe matinale.
Grande fraîcheur sur grand beau temps. La rosée a emperlé le carreau.
l'Apn n'a plus de mémoire. La mienne engrangera la journée particulière d'hier en retournant au repos sinon au sommeil,
quelques fragments joyeux, successifs et intenses de vies singulières. Pudeur des apparences.

©Jeanne Fadosi, vendredi 22 juin 2018
pour l'herbier de poésies 115
 en illustration sonore Michel Jonasz, Changez tout
lien vers mon blog sur le mot clé l'herbier de Poésies











Trois jours, trois ciels…



Mercredi

Je me lève, mes pantoufles épuisées longent le corridor, débouchent au radar dans le salon. La lumière du Sud succède à l’ombre. Je lance un regard voilé vers l’extérieur et brusquement je me souviens : la consigne !  Ce matin et durant trois jours, je me le suis promis, je dois regarder le ciel, le raconter !
Je m’approche de la fenêtre et observe. Pas un seul nuage, là-haut tout  n’est que brume violette parfaitement homogène ; pas une seule traînée d’avion, pas un stratus pour interrompre la beauté de cet océan pourtant trompeur. Non ce n’est pas ici l’augure d’une immensité ruisselante de soleil. L’eau se cache partout dans les hauteurs, elle se révèle par l’absence de transparence et cette couleur violine née de la lumière fusant au travers d’innombrables particules de vapeurs humides. Les bruits eux-mêmes sont étouffés. Un chien aboie, un enfant pleure, la porte métallique du portail claque en se refermant tandis qu’une mobylette, sans doute dressée sur la roue arrière, s’époumone à rêver de vitesse en trimbalant son bagage humain. Rêve-t-elle de le jeter, comme on se débarrasse d’une mouche d’un geste machinal ou, comme un chien libérant son résidu de gamelle, au beau milieu du trottoir ?
Je ne cherche pas à savoir. L’idée d’un café s’impose, m’extrait de ma torpeur et fait se diriger mes pas vers la cuisine. Un peu plus alerte, les papilles frémissant déjà de ce petit plaisir quotidien, je salue le jour par le chant de l’eau dans la bouilloire.


Jeudi

Aucune luminosité à travers les persiennes de la chambre ce matin. Le ciel chargé de masses menaçantes n’incite pas sortir et pourtant, il le faudra bien, j’ai rendez-vous. Je me hâte. Une radio éructe un rap tonitruant au passage d’une voiture puis le calme revient, ce n’était rien d’autre qu’une petite vomissure de la rue, une révolte en décibels pour vider le malaise, rien qu’une petite impuissance.
Les arbres se réveillent, ils frémissent et chantent leur chanson d’arbre. C’est la chorale du vent qui accompagne le grand ménage céleste. Nimbus et cumulonimbus s’enfuient. Ils iront un peu plus loin décharger leur trop plein, vomir eux aussi leur excès climatique.  Moi, dès à présent, je peux sortir sans parapluie.


Vendredi

Petit soleil dans la fraîcheur du matin, le jour sourit et s’amuse à dessiner de longs doigts blancs sur le bleu tendre du ciel. Un grand troupeau de moutons chemine doucement sur les plaines de l’azur, peut-être guidé par un Petit Prince devenu berger, qui sait ? Tout est douceur, je ferme les yeux, j’oublie tout, plantée dans mon salon, à rêver de rien.  Mais mon chat lui n’oublie pas, il a faim, il miaule, dressé sur ses pattes arrière il m’implore en joignant ses pattes avant de façon répétitive.
Je te laisse Petit Prince des nuages, c’est l’heure de la gamelle et tu le sais, un chat, ça n’attend pas.

Adamante Donsimoni




mercredi 20 juin 2018

Mon ciel, mercredi, jeudi, vendredi matin


PAGE 115



Et si pour vendredi prochain 

vous racontiez le ciel ?

 ( je publierai vendredi soir )  


Partage des premières pensées qui vous arrivent au premier regard
et  puis les éventuelles association d'idées, réflexions ou méditations 
qui accompagnent ce regard, en accueillant les bruits de l'instant par exemple. 


Mercredi, jeudi, vendredi matin, 
trois jours de découverte à  partager, 
en prose ou autrement,
selon votre ressenti.


Facile !

Une feuille, un crayon 
à garder près du lit pour ne pas oublier 
et, dès le lever, on fonce à la fenêtre, 
 on accueille et on note les impressions.

Facile !
 

Belle semaine les brins, bonne moisson.

Réception des textes dans la journée de vendredi.



jeudi 14 juin 2018

Page 114 Ça sèche !





 
Petit à petit j'ai quitté mes oripeaux
La robe blanche de communiante et de mariée
La robe rouge quand on s'est aimé

La robe grise de monotonie et de mélancolie


Petit à petit j'ai quitté mes oripeaux
Je laisse sur le fil mon fantôme se dessécher
C'est dépouillée l'âme mise à nue
Que je veux m'envoler là-bas dans l'azur







Chemises au vent
Suspendues -
sa vie en rouge

Dire ce qu’elle est, en étant ce qu’elle dit. Silencieusement ses habits la décrivent

Couleurs chaudes
sous la bise légère
elle s’enflamme

Son sourire rouge à lèvres réchauffe le quotidien. Elle l’ensoleille.
Joies, peines, ciel bleu ou grisaille, chacun de ses jours est un oui à la vie.

De l’ocre au rouge
au fil du temps fleurit
son jardin secret



 



Liquettes


Sur un fil, des liquettes flottent
Dans mon jardin de Roussillon
Bordé de falaises ocrées
Qui font mille chapeaux de sable
Où les soirs de fêtes estivales
Les baladines se parent de voiles
Qu'elles laissent au mistral taquin
Quand au matin elles s'esquivent
Dans leur plus simple appareil

Sur un fil des liquettes flottent
Couleur rose et coquelicot
Dans mon jardin de Roussillon





La lessive

J'aime cette image colorée sentant bon la lessive du quotidien quand elle peut sécher au grand air. C'était le temps des vacances. Le point d'ancrage familial parmi d'autres escapades.
Quand de retour de camping rustique, nous faisions une grande lessive.
Quand l'un ou l'une avertissait des premières gouttes, quelques mains se hâtaient de décrocher le linge humide jusqu'à la prochaine éclaircie.
Temps heureux où les voisins ne s'offusquaient pas de ces étendages et qui faisaient le charme des villes du sud même sur les cartes postales.
En regardant cette image plus attentivement, j'imagine d'autres campeurs, qui n'ont pas choisi, faisant sécher leurs vêtements sur des branches faute d'un habitat moins précaire, et qui, coûte que coûte, préservent leur dignité dans ce souci de propreté.
Et cette image en appelle d'autres, faîtes de joyeuses randonnées sur les sentiers du monde, ou d'errances résolues et terrifiées sur les chemins de l'exode.
Et soudain j'ai envie d'écouter Exodus de Bob Marlay.
 
©Jeanne Fadosi, jeudi 31  mai 2018
pour l'herbier de poésies 113










                                           

 Fantômes en cotonnades

Les beaux jours font sortir de nos armoires des costumes empesés de couleurs et d’oublis. 
Spectres vides épris de vent et de soleil

Ils se balancent
Fantômes en rang, perdus
Sous les verts ombrages.

Ils volent comme de vaillants soldats à l’assaut d’un été qui hésite à se montrer

Prudent Ils avancent
Chevaliers de vent portés
Vers de vains combats
Vaincus par les moulins du temps, l’usure des longues trottes et des lessives vigoureuses , ils ne seront rendus à la paix de leur huit-clos sombre que par l’hiver revenu :  les armoires enfin  refermées.

©Serge De La Torre
             http://instantsdecriture.blogspot.fr
             http://decoeuretdencre.blogspot.fr




 

Jour de lessive au soleil



La lessive se balance au vent, sous le soleil, dans cette campagne où les grillons oublient trop souvent de chanter depuis quelques temps.

Caresse du vent
sur les herbes esseulées
mon voisin chante

Comme ils sont gais ces vêtements aux couleurs d’un coucher de soleil, séchant sous le pommier. Ils me parlent de l’été, du voyage, de la lenteur, de la langueur.

Ma pensée chemine
mon regard se retire
un volet claque

Ici, il fut un temps où les vacances bourdonnaient d’abeilles, de chant d’oiseaux. Et l’incessante stridulation des élytres tentait de couvrir la voix de ma mère me criant de mettre mon chapeau.

J’ai toujours sept ans
dans mon cœur de soleil
le vent me nargue

Dansez pour moi habits colorés de juillet, ravissez mes yeux de vos élans retenus par les cintres. Il y a en vous une envie d’envol et en moi le désir de vous suivre, sans but, comme on suit un parfum sur une aile de papillon.



 





lundi 11 juin 2018

Proposition 114


On change de registre, mais c'est toujours la poésie du quotidien.
Prose poétique de l'instant ou haïbun au choix.
Belle semaine à tous.
Adamante


Ça sèche - photo Adamante D













jeudi 7 juin 2018

P 113 Tagore, les fleurs d’antan







" Qui es-tu, lecteur, toi qui, dans cent ans, liras mes vers ?

Je ne puis t’envoyer une seule fleur de cette couronne printanière, ni un seul rayon d’or de ce lointain nuage.

Ouvre tes portes et regarde au loin.

Dans ton jardin en fleurs, cueille les souvenirs parfumés des fleurs fanées d’il y a cent ans.

Puisses-tu sentir, dans la joie de ton cœur, la joie vivante qui, un matin de printemps, chanta, lançant sa voix joyeuse par-delà cent années." 

Rabindranath Tagore



Voilà les réponses, M. Tagore, quelques lettres rien que pour vous, et la joie de les avoir écrites.
Merci, les brins, pour ces textes magnifiques!


Jamadrou



Je ne sais qui je suis, chaque jour je deviens ce que les évènements impriment de caresses ou de blessures.
Aujourd'hui, dans mon jardin sans fleurs, les pivoines dégarnies alourdissent leur fruit, le fuchsia feuille à feuille renaît des morsures du froid de l'hiver et la lavande en bouton attend la fin des orages. Mais au bord de la rue, les pensées de l'automne font toujours la fête.
Sais-tu brahmane d'un autre temps qu'il y a quelques jours, sans connaître tes vers, je contemplais le doux tapis de pétales roses en les reliant à celles des fleurs fanées depuis si longtemps dans la ronde du temps.
Pouvais-tu deviner qu'en un geste, un fragment de seconde, je pourrais en capturer l'image sans avoir à les calligraphier soigneusement de longs moments ?
Que sa vision sur un écran de téléphone provoquerait le sourire malgré notre peine de nous retrouver en un lieu joyeux où la dernière fois nous étions une de plus ?
Qui suis-je ?
Et Toi, poète qui interpelle le lecteur de l'avenir, désignais tu l'humain  et l'humaine lisant ? Imaginais-tu une lectrice ? Savais-tu deviner l'immuable et les métamorphoses du monde ?
J'ai beau ouvrir en grand la porte de mon coeur, je peine à imaginer le devenir de ces mots que je trace en écho, tous ces mots envoyés sur la Toile planétaire, les fleurs des pivoines sans le chant des oiseaux.

©Jeanne Fadosi, jeudi 31  mai 2018
pour l'herbier de poésies 113










Rabindranath Tagore
J'ai écouté ta voix
Avec respect
Admiré cette rose de printemps
Ourlée de lune
J'ai accueilli son parfum subtil
Le temps qui passe ne l'a pas ternie
Au bord du bassin où roucoulent trois oiseaux
L'eau claire source de vie
En notes cristallines
Dit sans cesse son joli chant d'amour
Dans le clair-obscur de nos émotions
Avec ces fulgurances de joie
Toujours vivantes
Qu'il faut à tout prix choyer
Pour les offrir sans partage








 

Parfum du jour :

Cent ans c’était hier
à la page du printemps
mon jardin fleurit

Les fleurs d’aujourd’hui ont perdu le parfum des ans en gardant la beauté des vers qui les chantaient. Le printemps d’hier embrasse celui d’aujourd’hui, les vers se retrouvent, se contemplent, s’étonnent. Les mots sont les mêmes, les rythmes différents.

Un pétale s’ouvre
des vers embaument le jour
sa poésie sans rides

Mon cœur joyeux découvre, au delà des siècles, la joie vivante du poète épousant la renaissance printanière, et son tendre bouquet de fleurs, qui malgré les ans, resplendissent encore du rayonnement d’une plume immortelle.

Jardinier d’amour
nos chemins se croisent
j’hume ton printemps







                                       113 porte-t-il bonheur?




" Qui es-tu, lecteur, toi qui, dans cent ans, liras mes vers ?

Je ne puis t’envoyer une seule fleur de cette couronne printanière, ni un seul rayon d’or de ce lointain nuage.

Ouvre tes portes et regarde au loin.

Dans ton jardin en fleurs, cueille les souvenirs parfumés des fleurs fanées d’il y a cent ans.

Puisses-tu sentir, dans la joie de ton cœur, la joie vivante qui, un matin de printemps, chanta, lançant sa voix joyeuse par-delà cent années."



Rabindranath Tagore


Qui es-tu lecteur, "liseur" de mes tableaux?
Je ne peux t'envoyer ni le parfum de mes fleurs, ni l'esprit du vent qui souffle dans ma jachère fleurie? Pourtant tu reviens et à chaque fois tu laisses trace de ton passage.
Viendras-tu dans cent ans lire ce qui aujourd'hui remplit ma vie et m'emplit moi, d'allégresse?
Peux-tu dès aujourd'hui cueillir le parfum de mes roses et la triste absence  de mes autres fleurs?
Sais-tu combien mon bonheur ne tient qu'au fil de mes pensées, ces petites fleurs pleines de souvenirs, vivaces mais annuelles, cycliques et vivantes parce que traversées par la pluie le vent et le soleil?
Sais-tu tout cela lecteur , le perçois-tu, l'entends-tu à travers mes mots et mes coups de crayon ? 

Puisses-tu ressentir dans ta joie d'être en vie, mon envie à moi de vivre mes émotions au centuple à travers mes écrits.
Puisses-tu ressentir combien est belle la lumière qui précède et qui suit le petit grain qui arrose mes fleurs. Cette luminosité qui donne aux choses la clarté du jamais vu . Cette lueur dans mon regard qui devient neuf et capable de saisir cet instant fugace comme instant magique.

Oui lecteur j'aimerais tant que ce partage ait le sens plein de ce mot magnifique qui veut dire "répartition équitable d'un Tout".
Oui puisses-tu un jour lire mes mots, regarder mes traits et comprendre qui je suis, qui j'étais.

Un jour j'ai vu les roses
j'ai pensé à mes autres fleurs
pivoines
coquelicots
anémones
j'ai dessiné alors
le parfum du jour.






 

Qui es-tu, lecteur ou lectrice de passage ?
Ami. e du passé, esprit du présent, ou de toujours !

Lecteur.trice du matin, lecteur.trice de demain ?
Oh ! Ami.e d’ailleurs ? Compagnon.e de lettres,
 Es-tu libre ? Es-tu plus libre que ne le fut le sage Tagore ?

Sinon trouve ta voie, je te prie !

Bien que nul, comme hier, ne puisse, aujourd’hui, libérer son prochain,
   Ni femme, ni homme, ni amant, ni ami.e - …..
Bien que nul, même, ne puisse vraiment totalement se conduire à lui-même, 
   Bien que tu ne puisses que t’y abandonner…

Je veux te dire, au moins, qu’il existe, le sentier de lumière.
Et y porter tes pas, assurément, tu le peux !

Et parler ce jour, du chemin de poésie nous est un devoir, peut-être.
T’indiquer que là, possiblement se trouve l’un des sentiers, vers un être plus libre !
Te dire d’y courir, sans doute le faut-il !

Alors, quel est-il ce chemin ?

Celui du moindre brin d’herbe, de la moindre rose en bouton.
Celui de la vie qui éclot jusqu’au bout, et qui grandit jusqu’à son terme …
Celui de la mort qui vient un jour, au terme de l’orbe vitale,
Celui de son non-refus, autant qu’il est possible ...

En a-t-on jamais vu, au jardin, des plantes qui secouent le joug de leur devoir,
Le déterminisme de leur essence ?

En a-t-on jamais vu des vivants autres que les humains,
Qui s’interdisent leur croissance, qui nient leur destin ?
L’esprit de l’homme, l’esprit de la femme
Ont parfois ce pouvoir - ou cette possible illusion - :
De tenir loin d’eux, ce qui advient quoi qu’ils fassent.

Devenez aujourd’hui ces fleurs libres qui ravirent le poète il y a cent ans,
Devenez ces brins d’herbe où vous invite la Vie, ce matin.
Devenez donc ces glorieux brins d’herbe où Rivet voit mourir des soleils.

©Serge De La Torre
http://instantsdecriture.blogspot.fr
http://decoeuretdencre.blogspot.fr



 
 
Bonjour, poète,

Le parfum de vos fleurs a traversé l’espace et le temps. Qui sait ce qui nous sépare, vous dans votre passé et moi dans mon présent ? Vos mots sont venus jusqu’ici pour embaumer le lieu où je lis.  Au travers de vos phrases, je perçois ce printemps, pas totalement oublié, qui vous fit penser qu’un jour, si éloignés de vous alors, d’autres liraient vos vers. Je suis au rendez-vous, je respire votre joie, je la fais mienne, et mes mots à leur tour coulent vers l’inconnu.
Quelques lettres, quelques phrases avalées par l’espace qu’il recrachera peut-être, qui sait, un jour plus qu’incertain, au regard d’un hypothétique lecteur. Qu’importe ! Les mots se donnent sans but, tant mieux si quelqu’un les lit, tant pis si ce n’est pas le cas, car tout cela n’est que passage. L’oubli, le vide sont au bout de ce chemin où tout converge et se retrouve.
Nous voilà compagnons de route, poète, sur le sentier des pages qui se tournent et nous emportent loin, là où le temps s’efface pour laisser place au sentiment, à la couleur, à la pensée furtive, glissant sur un rayon de soleil ou s’envolant sur un parfum. Tout est à la fois fugace et intemporel.
Vous êtes-là et ce n’est pas une illusion, certes un souffle nous sépare, mais, je n’en doute pas, ce même souffle nous unit.
Vous êtes si proche dans l’invisible, poète, quand je vous lis à haute voix ces mots qui vous sont destinés, offerts en remerciement de cette cueillette parfumée.
Vos fleurs, sachez-le, ne faneront jamais.

Adamante Donsimoni
En réponse à un poème de Rabindranath Tagore


Tagore - Image BNF

" Qui es-tu, lecteur, toi qui, dans cent ans, liras mes vers ?
Je ne puis t’envoyer une seule fleur de cette couronne printanière, ni un seul rayon d’or de ce lointain nuage.
Ouvre tes portes et regarde au loin.
Dans ton jardin en fleurs, cueille les souvenirs parfumés des fleurs fanées d’il y a cent ans.
Puisses-tu sentir, dans la joie de ton cœur, la joie vivante qui, un matin de printemps, chanta, lançant sa voix joyeuse par-delà cent années." Rabindranath Tagore




 Un clin d'œil à Jamadrou, texte retrouvé dans la Page 56 de l'herbier (sur un tableau de Françoise)


« Je me rappelle qu’un jour dans mon enfance, je faisais flotter un petit bateau en papier sur le ruisseau. C’était par une journée humide de juillet ; j’étais seul et heureux de mon jeu.

Je faisais flotter mon petit bateau en papier sur le ruisseau.

Subitement de gros nuages d’orage s’amoncelèrent, le vent vint en tourbillons et la pluie tomba à torrents.

Des flots d’eau vaseuse submergèrent le ruisseau et coulèrent mon petit bateau.

Amèrement  je crus que l’orage était venu tout exprès pour gâter ma joie ; et qu’il me voulait du mal.



La journée nuageuse de juillet est longue aujourd’hui et je pense à ces jeux de la vie où j’ai toujours été le perdant.

J’allais blâmer ma destinée pour tous les tours qu’elle m’a joués, quand soudain, je me rappelais le petit bateau en papier qui sombra dans le ruisseau. »  Rabindranath Tagore