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vendredi 17 novembre 2017

Page 91, paroles d'écorce







Autrefois...

On a marché sur la Lune,
on y a cru, puis on a crié à la mise en scène...
On a marché sur Mars, Vénus, Mercure, Jupiter, Saturne,
Uranus, Neptune, ah non, mais les hommes en rêvaient, conquérants insatiables...
On a marché sur la Terre, autrefois, autrefois, autrefois, vidée, sucée jusqu'aux entrailles, il en demeure quoi... de la roche, des flaques d'eau, quelques émeraudes, plus âme qui vive, de l'homme, abuseur notable, ne reste que des restes, paix à ses cendres, lui qui brûla cette planète par les deux bouts...

On a marché sur la Terre, hier, verte comme l'Espérance, bleue comme l'Océan.
On a marché sur la Terre, fantômes s'en souviennent...
On a, tout finit par s'écrire au passé !


jill bill
http://jill-bill.eklablog.com







Là où se heurte mon regard,
se posent mes pas…
Entre bleu et noir
sur les rochers d’une plage déserte
Très lentement
je progresse...
Ici, un crustacé,
là, un quartz scintillant,
la vie du rivage m’interpelle…
Pas un bruit, plus une vague,
le monde marin murmure,
sous la plante de mes pieds…
Tous sens en éveil
je me laisse guider…

Là où se heurte mon regard,
sous mes pas,
une fenêtre s’ouvre
              sur un ailleurs à décrypter…

ABC




Regarder
Regarder sans forcément chercher ce que ça représente, regarder
De tous ses yeux, ouvrir son âme, sans comprendre ni analyser
Ce qu’il a voulu dire, faire, laisser l’artiste simplement nous pénétrer
Union de deux âmes, deux regards, deux corps à reconnecter.






Soudain sur l'écorce un visage apparaît
Petit à petit les traits se précisent
Sa coiffe de plumes ne laisse plus de doute

Fils du Nuage
Il a quitté son temple
Pour nous parler du désert et de la pluie
De l'obsidienne et des sacrifices
En son honneur
Lui le Serpent à Plume


 Josette






 

Je voyais une fissure profonde et sombre où s’infiltrait le néant tel une grande phrase creuse. Malaise indescriptible.

Je voyais la roche poreuse grise et triste, pierre de lave, pierre ponce disait la grand-mère aux mains propres. Attente désemparée.

Et puis j’ai vu le bleu, le bleu lagon disait le père. Surprise étonnée.
J’ai cru alors que l’éruption n’avait pas eu lieu.

Seule au milieu de nulle part je me suis remise à rêver que le volcan n’avait jamais existé.

Jamadrou


Qu'est devenue la vie ?

Sillons dessinés par les larmes amères
taries dans l'ombre des paroles
Un coup une marque en bleu ou en noir
le rêve s'est brisé sur ce chemin de peine
Silence et solitude
Seules les traces diluées osent dire la blessure

Qu'est devenue la vie ?

Balaline




As-tu vu Dame Tortue
As-tu bien entendu
Le cric le croc le crac
Du grillon qui grommelle
En mâchant de la réglisse
J'ai une salade bien verte
Pour la tortue gourmande
Qui circule entre les carottes
Les framboises et les fraises
Tu nous en donneras
On pourra faire la nouba !




Sous la mer se dégagent
Des visages et dans ses ombres
Flottent et se reflètent
Des monstres passifs
Des créatures sans paroles
Liquides et transformistes
Qui regardent vers un ciel de verre
Sans jamais pouvoir y accéder...


Marine D





 











L'eau bleue sur le sable
dessine le visage
d'une antique statue maya

Elle a le profil égyptien
au pays d'autres pyramides
le front bombé
l'œil amusé ou las.

Que dit-elle si fort ?
est-ce son souffle
ou sa colère ?

la mouche en cœur
insolante
sur son nez
l'agace.

Un minuscule papillon blanc
de ses ailes froisse
sa matière grise.

Là siège non seulement les limbes de la raison mais aussi toutes les émotions, le berceau des sentiments, l'origine du vivre ensemble.

©Jeanne Fadosi


 









 J'y ai au premier regard vu ce visage et la sensation d'une réminiscence.

La deuxième ouverture a fait tilt et m'a renvoyé à cette statuette vue au musée du Quai Branly en 2011 lors de l'exposition "Maya de l'aube au crépuscule". Statuette qui d'ailleurs figurait sur l'affiche.








La caverne de Xibalba*
 

À Xibalba, le dieu des Mayas trône dans la caverne, entourés de ses multiples.
Et chacun de murmurer à son immense oreille leurs idées autour de la création.
Mais le moustique, dissimulé dans une anfractuosité de la roche, écoute, mémorise
et voilà qu’il révèle au monde les noms secrets des Dieux.

Mais qui connaît le nom des dieux devient lui-même un dieu.
L’empire fragilisé s’effrite
Un geyser d’émeraudes fuse de ses entrailles,
Les hommes s’en emparent.

Connaissant désormais le grand dessous des choses, ils ne vénèrent plus leurs égaux.

Alors, le Dieu des Mayas,  courroucé se venge, 
il leur voile le regard.

Mais que notre monde se rassure ou s’inquiète,
Nous conservons au fond des yeux l’instant où nous étions des dieux.

Adamante


 *Xibalba le monde d'en dessous chez les Mayas Quichés (Popol Vuh)
Quelques infos supplémentaires :   https://fr.wikipedia.org/wiki/Mythologie_maya




 

 






vendredi 10 novembre 2017

La page 90


 


Jamadrou


Ça tramait dans sa tête...

Déterminée, minée par la ville et ses ors artificiels, grillagée, Amarande partit, en pèlerine, adieu bâton dans les roues, sans regret, cent sous en poche, un matin, sur la route,
ses chemins de terre, de pierraille, le rose au coeur, légère, libre comme l'animal sauvage...
Envie d'ailleurs, besoin de douces heures.
Tomber en amour un beau jour pour un endroit, en vert, garder des oies, des chèvres, épouser un berger charmant, si bon prince...
Elle fit des rencontres comme dans les contes,
de bonnes et de mauvaises, désintéressées, intéressées...
Elle dormit parfois chez les premiers, fuyant les seconds.
Elle coucha aussi à la belle étoile, dans le froid, comme un chien galeux et de mauvais poil qu'on frappe de la botte, mais gardant au chaud son idéal...

Une terre et son eau vive, de rouges pommiers, un toit en ardoises étain, éteinte sa vie d'hier pour retisser une existence neuve comme l'enfant qui vient de naître, point par point...


jill bill


 

C'est drôle, c'est funny,
un patch work de points de croix.
Bizarre et joyeux.

Comme si chaque carré était ajouté par un brodeur passant l'ouvrage de main en main, à une ou un autre et un ou une autre encore. Sans plan d'ensemble.

Pourtant les couleurs,
pourtant cette mosaïque
créent une harmonie

Résisteront-elles ensemble
au patient désassemblage

de Pénélope remontant les aiguilles du temps dans le silence et la solitude de la nuit. Ce temps inexorable ne ramènera pas Ulysse. Elle sait que les fins heureuses n'existent que dans les légendes.

Pourtant rien ne musèle
ses lèvres et le chant d'espoir
de la nuit des temps

surgissant à chaque fois
qu'il faut se lever aussi*.

©Jeanne Fadosi





 
Ouvrage

Assise au coin de la cheminée
Elle tricotait
Comme invitée
Elle ne parlait pas souvent
Elle était parmi nous
Comme invitée
Une Mamée silencieuse
Au coin de la cheminée
J'entends encore le tic-tac de l'horloge
J'entends encore son silence
Lourd de pensées
Une petite Mamée
Qui tricotait
Je la voudrais encore ici
Posée sur sa petite chaise
Sur le parquet ciré
Pour tendrement lui parler



Marine Dussarrat


 
Héraldisme

Au fil du temps
À petits points
Se tisse la vie
Sur la trame des jours

Tant que le vent souffle
L'esprit vagabonde
Pendant que les doigts écrivent
Automatiquement
Ce que l'on ressent

Côté soleil
Côté obscur
Se mêlent se rencontrent
Jusqu'à devenir un blason

Qui saura le lire
Au fil des temps


 Josette                                                                                                                                http://bricbracdejosette.blogspot.fr/





Cent fois sur le métier remets donc ton ouvrage.
De cousu main, en points inachevés,
Du rêve au réel,
La vie passe.

Françoise, la vieille marmotte

http://www.jukebox.fr/jacques-douai/clip,file-la-laine,vz5su.html








De fils de chaîne en fils de trame

L’étendard de Pénélope, fils de chaîne et fils de trame, marque à petits points des secondes égrainées à rêver. Quand s’ouvrira-t-elle la porte caressée du regard le temps d’une pause?
Rectangles, carrés, étoiles, formes incertaines, couleurs, marquent les pages d’un livre de pensées intimes. Des voix, des odeurs, des gouttes de pluie, des rayons de soleil y sont inscrits, des larmes aussi, des désespoirs, des creux de vagues sans sirène, juste les profondeurs grisâtres de la solitude. Mais de fils de chaîne en fils de trame, de point en point, l’aiguille inscrira un jour d’autres moments. Ceux d’un avenir qui se donne déjà par le souffle du vent qui rend fou et vous fait croire que demain peut-être sera un jour de fête. Quand la porte s’ouvrira car, à n’en pas douter, elle s’ouvrira.

L’étendard flotte et me dévoile au grand jour sa géographie de secrets indéchiffrables. Je le regarde. Je plonge dans les verts, me déleste du gris.  Une porte s’ouvre. Je pénètre des espaces infinis qui sont miens, sans attente.

©Adamante Donsimoni

 

Barbara chantant la Pénélope de Brassens 

ou encore

Charles Trenet, autour de pique et coud






Le monde


La multitude comme réalité,
La diversité comme certitude,
Une immensité comme horizon
Un patchwork comme drapeau.


Obscurs desseins, sources d’inquiétude
Je garderai l’éternité pour perspective.
L’unicité de l’être comme évidence...
Un patchwork comme étendard,

Mon drapeau à la trame de l'histoire et la chaîne des vécus pour ADN,
Il s’alimente de l’amour des hommes,  pour combattre la haine.
De la paix du cœur, pour noyer jusqu’aux racines de la guerre
Le patchwork de l’humain est mon ultime étendard.

Serge De La Torre 
  https://plus.google.com/u/0/+SergeDeLaTorre


 

mardi 7 novembre 2017

90 ème proposition de l'herbier



Bonsoir à tous les brins de l'herbier. 

Je me demandais ce matin quoi proposer à vos écrits pour cette future page,  quand j'ai vu, sur notre page google, une image de Jamadrou.

La voici.

J'attends vos écrits pour la publication de vendredi prochain à l'adresse de l'herbier sur free, suivant les modalités habituelle et votre lien. Merci de vos participations.



Création Jamadrou




Et n'oubliez pas de visiter "le coin des retardataires" -  pour le vent ICI




jeudi 2 novembre 2017

le vent deuxième édition




 
Si, ce soir je vous parle du vent,
c’est juste dans l’espoir
qu’il n’oublie pas la bise douce et légère
que j’attends au couchant.
  

ABC

http://jardin-des-mots.eklablog.com/



Mistral, mon tyran fou

Je suis un, je suis deux, finalement trois : aigrelet, égal et menu, je m’engrosse en fortes bourrasques ou, finalement fou, je vire en tempête, suis colère et monstrueuse cavale. Eh oui, eh oui ! Riez ! Mais je reste trois : on me nomme Mistral.

Je vais sur la ville, emmitouflée de murs,
Resserrée en grappes de frileuses masures.
Espiègle et sautillant, je hâte mon chant de bises,
- Braves gens ! -, jusqu’à forcer vos allures.
Je vais sur les chaumes aussi,
Scalpe les frondaisons nues, libérant soudain mon cours,
J’ourle les courants d’air, de mes volutes sans substance,
Roule les nuages, jusqu’au tréfond de l’azur.
Bouche et cœur en avant, je chahute les jupes fines,
Les hauts-cols bien fermés, les foulards de soie.
Et jusqu’aux tendres bienheureux : tous, je les pousse d’un souffle.
Tel une alarme, une évidence à peine sentie, j’entre avec eux dans l’ailleurs :
J’éveille la folle imagination, je glisse sous leurs chapeaux, :
Je suis l’inspiration furtive, l’idée qui va et que rien n’arrête,
Ainsi, en un rien de temps, je rends chacun have et morose.
A présent gonflé, je serai demain le futur essoufflé.
Et finalement, je vous rends fou ! Bon peuple, lorsqu’en tempête, je suis colère et Cavale.
Eh oui, eh oui ! Je suis Mistral

Je dévale, embrasse le fleuve Rhône, et me précipite à la mer.
J’emplis, de mes langues multiples, la vallée, féconde, les vallons ;
Déboule de ci, m’engouffre de là, ne reste, qu’à peine un moment, totalement coi.
Je vais dans les prés où, sous mon haleine, l’herbe ploie.
Je plaque l’habit du moine contre lui,
Et jusqu’à la feuille du charme au nez de la charmante,
Je fouille de mes doigts curieux jusqu’au-dedans des bois.
Vos haies, Humains ! je les contourne, je les plie et les rudoie.
A qui s’oppose, je m’élève droit ou me dresse en fléaux.

Et finalement, je rends fou, lorsqu’en tempête, je suis Colère et cavale. Eh oui, eh oui ! Riez ! Car je suis Roi, on me nomme Mistral.

Je suis tantôt, aquilon doux ou feinte baratte,
Puis sous l’orage, je libère violent, mon courroux.
Tantôt je me lance, tout ignorant de ma force,
Il faut que l’on ploie sous mes nocturnes assauts,
Qu’on ne puisse m’oublier.
Rageur et féroce, je veux rendre cette nuit,
Ses rondeurs à la lune gibbeuse.
Dans le jour toujours trop court, je dicte la fuite des choses,
Je dis le risque de la perte, j’inspire l’éphémère,
Refuse aux amours de mourir de totale aisance.
Dans l’ombre de la nuit, je dépouille le faible
Et soutiens le fort. N’est pourtant pas fort qui croit,
Ne le devient que celui qui ploie.

Je force à la retraite, jusqu’à l’imprudent promeneur : je le malmène, le secoue et finalement le rends fou, lorsqu’en tempête, je mue en colère et cavale. Eh oui ! Eh oui ! On me dit terrible : je suis le mistral

Au sortir des glaçures, je cours dans la nuit,
Et furtif, caresse l’entour. En douceur,
Je flatte Dame Nature - toute en projet, toute en attente.
Je lève, aux matins, ses brouillards qui trainent,
Accrochent partout leurs duvets, réminiscences tardives d’un l’hiver trépassé
Je suis tendresse un temps. Mais parfois, fine lame aussi,
Castratrice, doucereuse et coupante :
Je me fais scalpel, chargé de dernières glaces,
Gonflé d’un reste de frimas, j’emporte en enfer :
Pétales naissants, promesses de fleurs, étamines et vigueur.
Je maintiens l’ivresse printanière dans ses solitudes.
En ses quartiers, ses frontières, je retarde l’assaut de la vie,
Dans ce dernier relent de fraicheur.

Oui, finalement, je rends fou, lorsqu’en tempête, je suis colère et cavale. Eh oui, eh oui ! sachez-le. Je suis Mistral le puissant, l’infatigable…

En été, aux soirs, je comble la nuit sourde,
La punit de lourdeurs. Je la conjugue de chimères,
Donne l’illusion du frais, à mes inspires,
Pour ne que mieux, rependre mes touffeurs.
Comme de râpeuses langues mortelles, je traine mes sécheresses :
Y sèchent les corps en chaleur, y suffoquent les baigneurs.
Je soulève le sable et la fine ramille. Je danse follet et toujours mène le quadrille. 
Si j’ai pris quelque souffle, pris un peu de rigueur, déjà j’agace :
Je lave de mes insipides fraîcheurs, le poids du jour :
Je force à la petite laine qu’on enfile au matin et remet le soir encore.
Du soleil ? Il y en aura bien, mais toi, fol plaisancier,
En vain, tu en guetteras l’enlacement gours,
N’en goûteras que le désir, sans en jouir les douceurs.
Et à qui voulait la chaleur, j’impose l’attente !
À qui voulait la confortable tiédeur, je refuse le cocon !
Je tiens sous sa tente de pacotille le frileux campeur,
À qui l’on avait promis du rêve et qui n’en a que la rumeur.
Je le tiens derrière son muret, s’il voulait jouir sans pudeur.
Je suis le gendarme du temps qu’il fait,
Je presse sous ma loi le paysan, galérien de la terre,
Je porte rarement la pluie et plus souvent la refuse,
Humble, ce midi, je nettoie. Il pleut sans doute ailleurs,

Je courbe jusqu’à leur ombre la gamme verte des feuilles. Je vous rends fou, lorsqu’en sèche cavale, en tempête meurtrière, j’assèche et tue, car je suis Mort et Mistral.

Elle vire déjà la feuille rousse,
Dans le jour devenu si court, je les vois,
Lumières de conscience, toutes faibles et pâlottes.
La bougie, dont s’éclaire le poète, s’étire et tremblote. 
                Écoute-moi dans ta nuit, veilleur assidu !
Car tu crois, m’avoir déjà, entendu mille fois,
Or, je ne suis jamais ni semblable, ni le même :
Je m’égosille, je me déploie un moment,
Puis me retiens, me cherche des ardeurs.
Dans les feuilles venues au bout de leur âge,
Je me trouve des emplois, je balaye.
                Accrochez vos linges, ménagères ! je suis sec : vos brailles, vos chiffons, je vous les évente,
Ou les emporte ! Rien n’arrête une fièvre, rien n’endort mon respire
Je veille même aux sourires des enfants :
Eux, du moins savent lancer dans mes courants,
L’oiseau à ailes d’hélices, le valeureux cerf-volant.
L’oiseau le vrai, lui aussi, vole indifférent, plane, migre, monte et descend.

Mais demain, promis ! j’aurai cœur moins bon, je soufflerai sans raison, et chargé de pluie, tout du long, car je suis fort et fou, je tempêterai en cavale, je m’appelle Mistral.

Quand tout glace - et jusqu’à la lune-,
J’attise le froid, rend la nuit pure aux étoiles,
Aux rêveurs devant la cheminée qui rougeoie.
Au feu, je suis le souffle qui l’inspire, et lui donne sa voix.
On me craint, on tremble même à mon approche.
                Dehors, tout tiendra-t-il ? Murs et bois
La branche de l’arbre qui vieillit ? Qu’en sera-t-il de la tuile ?
Ou bien encore de l’ardoise du toit ?
Faudra-t-il ou pas, sortir affronter les grands froids ?
Elles leur vont comme des injures gelées, mes bourrasques, mes braillées,
J’ai charrié, dans mes reins, jusqu’à la neige des montagnes.
Pas un, qui ne veuille s’abriter,
Pas un, qui ne préfère la couette ou le feu du salon,
Je souffle : misère ! Alors, partout, j’enfle les congères.
Je donne ventre à la peur et parfois sème la mort.
Je suis couteau, et violente glaçure ;
Je crie dans les branches, mais trouve tout vide,
Je cherche fissure. Partout m’engouffre et me faufile.
Ne rencontre jamais que désert, manque ou pas mes cibles, …
Et termine, finalement las, me retire….

Allez, hommes du Sud, pour un temps, osez croire que je ne suis pas ! Croyez que vous êtes, vous les rois !
De mistral, sinon votre poète écrivant Mireille, il n’en est qu’un et c’est moi !


Serge De La Torre
http://instantsdecriture.blogspot.fr
https://plus.google.com/u/0/+SergeDeLaTorre

 

 


Un vent frivole
Qui danse farandole
Le ciel frissonne



Un vent sauvage
Naufrage des nuages
Sculpteur de nues




Un vent mystique
Cantiques guerriers ivre
Arbres en prière


Un vent facétieux
Qui court à perdre haleine
Les feuilles volent



Un vent d’automne
Les corneilles babillent
Cueillette des pommes



Un vent couleur sang
L’automne de la vie
Bruit de la scie



Un vent haletant
Le chasseur tend l’oreille
Première guerre



Un vent de tempête
Voltigent les ardoises
Les cœurs chavirent




Le vent endormi
Sur le sein de la lune
Douce est la nuit

Luciole 83





La fille du vent

L’immensité ne lui suffit pas
Il insiste pour entrer le vent
Je sors pour le calmer
Lui dire qu’il n’est pas seul
Lui expliquer que je ne peux pas passer la nuit dehors
Que je suis une humaine
Qu’il me faut un toit pour dormir
Mais aussitôt il me prend dans ses bras
Il me coupe la parole
Il me pousse, m’étouffe, me bouscule
Et soudain j’ai cinq ans
Je me surprends à rire aux éclats
Il ne faut pas le lui dire
J’adore quand il me fait tourner la tête ! 

Adamante
https://le-champ-du-souffle.blogspot.fr/


On retrouve à la page précédente d'autres poésies autour du vent.



Le coin des retardataires


Alors, si nous parlions du vent

Ça  commence doucement
à peine un souffle d'air
qui fait trembler les cheveux

Ça s’amplifie subitement
et sur le fil le linge
se rêve cerf-volant

L'herbe ondule comme l'océan
Puis le ciel s'obscurcit
Le doux murmure devient vacarme

La forêt gémit bruyamment
dans l’attente d’un répit
des éléments

C'est un bal qui commence
Les nuages valsent
Après la rencontre
Ils se heurtent passionnément
Et leur violence entre amour et haine
Emporte l’écho au plus profond de l'Etre

Josette 
http://bricbracdejosette.blogspot.fr/