Le livre de l’Herbier s’étoffe doucement.
Chaque vendredi une page nouvelle, une
dizaine de regards.
De nos convergences, de nos différences, de
nos sensibilités, nous tissons l’herbier et cela est enrichissement. Les
écritures évoluent de ces découvertes.
Si lire ici, déposer un mot sur ce blog
réservé à la communauté (je n’y publie plus jamais à titre personnel) cela fait plaisir à
tous ; visiter les autres, permet de découvrir leurs textes différemment.
Est-ce
le fait de l’écrin de présentation qui modifie notre lecture ?
Je ne sais pas,
mais le regard change et souvent le texte prend une autre couleur.
C’est particulièrement intéressant.
Mais il est difficile de mettre un lien
précis sur le texte sans l’avoir publié avant chez soi.
En suivant le lien, le jour de la parution,
il arrive parfois que le texte ne soit pas au rendez-vous, qu’il arrive plus
tard ou... jamais.
Alors pour les retardataires (comme moi
souvent)
il faut le rechercher.
Certains ont mis dans leur colonne une
rubrique Herbier qui simplifie la recherche, une bonne idée. Ce qui n’empêche
pas de lire d’autres billets, même si on ne laisse pas toujours trace de notre
passage.
Mais selon certaines remarques, les
participants aimeraient bien que l’on vienne leur rendre visite chez eux, c’est
tout à fait légitime et je m’engage
personnellement à faire cet effort de laisser un petit mot, même si ce fichu
temps semble vouloir nous échapper.
Tout va si vite sur le web ! Même les passionnés de poésie ont la sensation de cavaler.
Un comble non ?
En tout cas, merci de votre participation, la
perfection n’est pas de ce monde, acceptons-le.
Je trouve formidable que vous vous
investissiez ainsi malgré parfois mes retards ou mes irrégularités de
parutions et je vous dis un grand MERCI !
Bonne lecture, sur cette belle image de
Jamadrou.
L’herbier consomme beaucoup d’images, si vous
avez des suggestions, n’hésitez pas.
AD
Et voilà... après tous ces mots, je vois ce matin que j'ai oublié de noter la participation de Françoise. Je suis impardonnable. Alors, une page spéciale qui vous ramènera ici, je publie.
Désolée, Françoise, tu vois à quel point je suis faillible.
AD
Il
plut des larmes de roses arc-en-ciel
............
Quatre
akènes virevoltaient. Trois poules caquetaient. Une grenouille plongeait.
Les
synapses synapsaient.
Et
toute la terre craquelée reprenait vie.
Au
jardin papillon Au
jardin des rêves
Le
printemps batifole Les
esprits batifolent
Akènes
et pétales Espoirs
et doutes
Valsent
sous la bise Dansent
au vent des tempêtes
Rêvant
des fruits Imaginant
un bel avenir
D’un
amour innocent Dans
un monde serein
Leurs
larmes de joie Leurs
semences de paix
Sèment
au petit bonheur Égrènent
au petit bonheur
Des
notes colorées Des
pousses colorées
Sous
la baguette magique Sous
la baguette magique
D’un
lierre en fête D’un
rameau d’olivier
Au-dessus
de leur tête Au-dessus
de leur tête
Tournoient
des hirondelles S’envolent
les colombes
©ABC
Souffle de printemps
Ciel gris perle...
Souffle de vent
Envole les akènes
Comme le parapluie
D'une gouvernante magique...
Fleurs de prunus
Comme du parachute
Suivent,
En s'épétalant
Dans la première saison...
Blanche colombe
A perdu
Quelques rameaux
D'olivier
En chemin,
Entre le sang versé
Et les larmes,
En toutes saisons...
Un
dernier souffle du « Printemps » de Botticelli
Alors
que sa Vénus nait doucement de l’onde
« Au
printemps », Chagall pare de bleu les amoureux
Caresses
et baisers sous la lune qui les éclaire.
« Les
derniers jours du printemps », Dali m’emmène
Sur
une plage où il s’assoit pour assister à mon bain
Gauguin
ne sait quel est « Le printemps de nos délices » :
Il
se nomme fraise, cerise, abricot, salade de fruits, joli, joli
A
ces gourmandises de fin de printemps s’ajoute
Chez
Arcimboldo des fleurs qui dessine un portrait-paysage
Au
printemps, l’oiseau plane au-dessus de son nid, Magritte
Le
pare des verdures de la terre dans le bleu du rêve
Un
dernier souffle de printemps sur la femme à l’ombrelle de Manet
©Laura Vanel-Coytte
Printemps Bien-aimé
Poudrées de rêves
Marguerites ou pâquerettes,
Fleurs embaumées d'églantier
Akènes dans le vent
Le printemps sait nous emporter
En bercement de fougères
En gouttelettes colorées
En nuages froissés
Le printemps s'en va
Il était pourtant si enjôleur
Si précieux
Bien-aimé après les jours gris
Et les nuits inquiètes
Si précieux
Une nuée de pétales renverse la terre
Le ciel en est tout retourné
Il pleure un peu-beaucoup
Un mouchoir s'il vous plait
Au revoir
A plus tard
Je me suis envolée...
© Marine Dussarrat
Au
dernier souffle du printemps
Les
pétales s'envolent
Et
les graines se dispersent
Emportées
par le vent
Promesses
d'une fructueuse récolte
Sur
le terreau fertile
de
l'Herbier de Poésies...
Sur le mur de nos dures réalités
Laissons tomber des graines de folie,
Des fleurs de tendre promesse,
Des confettis multicolores.
C’est ainsi que librement
pousseront
Des guirlandes de fougère:
Le présent fou du magicien
De ce temps sur terre
Qui ne se gère pas
Mais demande remerciement quotidien.
Et sur les murs d'incompréhension
Écoutons alors les fougères
pousser...
Pousser nos cris d'allégresse de joie
De reconnaissance et d'émerveillement.
Du rose à l'âme
Une clarté laiteuse,
un ciel de lit
comme ondée printanière
en cotonnade douce.
Peu à peu,
les ombres tristes de l'hiver
aux aquarelles grises
succombent
au charme désuet
du souffle de la vie.
C'est un ballet de joie,
explosion d'insolence
des beautés éphémères
qui roucoulent tendrement
sous les premiers rayons.
Fête du renouveau, du rose à
l'âme,
instants parachevés
pour ces belles impatientes
courant après le temps.
Un jour, des jours
Et puis la vie s' échappe...
Oh !
Printemps, vil marchand de promesses et fadaises.
Au dehors,
l’aube de l’an neuf pleure une étrange lumière,
Promesses
multicolores, gouttes d’un sang de saison qui l’altèrent.
Sur ces
murailles d’enceinte que font, à ma clairière,
Les branches
d’arbres encore teintées du gris de l’hiver,
Elles volent
en rang, ordonnés parachutes, les aigrettes d’une dent-de lion.
A l’œil, le
mien, qui regarde, tu arraches un étonnant frisson :
L’ellébore
noir, ou l’aigremoine, branches autonomes et filaires,
Font un
bouquet de langues vertes, de lierres, qui glissent entre deux matières .
Les fleurs
d’aubépine, de cerisiers sauvages, voguent dans un ciel de lait
Comme une
couvée un peu perdue sur l’infini marais :
Des pétales
s’en détachent, ils se cherchent un destin de confettis.
Pauvres
canetons égarés, perdus : le vent le leur avait pourtant
promis.
Mais aux
marchands de fadaises, c’est connu, les mensonges ne coûtent guère.
Oh !
Printemps, vil marchand de fausses promesses et de troubles mystères.
Serge De La
Torre 05/06/2017
http://decoeuretdencre.blogspot.fr/
Akènes et fleurs de pommiers
Akènes et fleurs de pommiers
danse le printemps danse
akènes et fleurs de pommiers
si loin déjà
Sur une branche d’acacia, l’homme
se rêve
sur une branche d’acacia
quelques pétales sont tombés
L’été dénude le printemps
adieu la robe d’épousée
envie de feu
envie de flamme
envie de fruits
voici la ronde des pistils
et les promesses avortées
jonchent le sol
la Terre se fend
la Terre se ride
sourire meurtri
sa robe déchirée
Akènes et fleurs de pommiers
la vie gémit
l’homme se tait
Akènes et fleurs de pommiers
l’espoir gelé
se change en larmes
larmes de ciel
larmes de sang sacrificielles
Akènes et fleurs de pommiers
dernier soupir du printemps
dernier souffle rendu
et pas un cri
dans un trou de poussière
la folie couve
et c’est la mort
Akènes et fleurs de pommiers
voici le chant de la dernière
abeille.
Fleur
Elle
flotte sur le Temps
Ignorant
le nuage
De
pensées ardoisées
.
Elle
se laisse porter
Par
le rythme enivrant
D'un
ruisseau de senteurs
.
Elle
tangue et oscille
Papillon
éphémère
Sur
la brise printanière...
.
Poétiser,
une question de regard ?
Un
titre énigmatique
Pour
cette image poétique
"éponge
trois" ultime barouf d'honneur
Trois
petits tours et s'envolent les fleurs ...
De
six à douze
de
cinq à sept ou neuf ou onze,
Des
rythmes binaires
pas
cadencés ou quadrilles
aux
valses impaires,
Tout
est affaire d'alchimie
entre
musique et danse et sens ;
Et
par delà les querelles vaines et sans fin, par delà toutes les frontières
mentales, l'image sans les mots s'offre au regard de qui sait s'arrêter, juste
un instant, juste pour "l'intuition de l'instant"*.
*
Gaston Bachelard, L'intuition de l'instant, 1932