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mardi 5 juillet 2016

L'herbier, page 48




 Une moisson "doudou", une moisson tendresse, une moisson magique. 
Un grand merci à vous.








La Madonne monstrueuse à l’enfant endormie

Elle donne à voir une belle tendresse
La Madone monstrueuse.
Elle porte comme  un livre ouvert
Cette enfant-poupée qui sommeille bouche ouverte :
Cheveux nourriciers, tête des poupées de maïs,
La fillette enseigne le ciel à la mère aux traits immatures,
 Quand  celle-ci  découvre la maternité de l’informe devenir,
L’émotion de l’innocence découverte.
Dans son manteau de tendresse  mauve,
Elle  offre un lieu de repos à celle qui vient de naître.
Toute d’écoute et de compassion,
La régente médite les mondes à venir :
Dans sa musette les épis d’or nourriciers
S’amoncellent comme les symboles d’une récolte future
À ses pieds comme des univers dans un cosmos
Des sphères translucides l’environnent de couleurs  
La tendresse est au-delà de l’apparence,
Le bras  maternant a quelque chose d’une aile d’ange.
Derrière la ride, sur son visage ébauché le bleu de l’azur,
Le rouge d’une bouche et l’infini d’un regard.  













L'ours et la poupée...

« Moi je dors
Avec nounours
Dans les bras »
Chantait Margot, hier encore...
Puis un soir
Gros soupirs
Elle est arrivée
Avec une fanfreluche
A la houppette jaune
Aux lèvres carmin,
Violette de son prénom...
Jaloux
J'ai cru le devenir
Moi le roi Colargol, détrôné...
Mais mise dans mes bras ;
J'en suis tombé en amour !

Depuis inséparables
Nous le sommes,
Elle aime mes yeux outremer
J'aime sa mèche canari...
L'ours et la poupée
La poupée et l'ours,
Il était une fois...
Encore et toujours amoureux
Même sans Margot
Devenue grande fille
Dans les bras d'un prince charmant...

















Sans titre
mais non sans tendresse

À la fête de l'école
doudou ourson
rencontre
doudou joli bec
belle plume
yeux de velours
de valse en slow
émus
cœurs battant
les voilà subjugués
envoûtés
demain ils se marient
pour ne plus se quitter

Ce soir à minuit
deux enfants dépités
ont perdu leur doudou
                             au bal de fin d'année











 

L'ours enlace la poupée, il voudrait qu'elle lui réponde.
Mais, perdue dans ses rêves, elle ne voit pas son regard tendre et ne sent pas non plus la douceur de ses bras.
Gardera-t-il son sourire malgré tout ?












Le rêve magique emporte l'enfant
Être maternel nourricier
Nounours providentiel
Vers le haut, vers les cieux
Là où les étoiles brillent toujours
Là où les bulles s'entrouvrent
Et découvrent un monde arc en ciel
Révélant des foyers secourables
Un univers sans violence et sans peur
Où une main secourable
Élève au-dessus des fureurs
Au-dessus des flots glacés
Dans la forêt profonde des simples
Au-delà des rejets nauséabonds
Là où un cœur d'amour
                                            Offre le meilleur de son être...


Marine 











- Écoute Seccotine, j'ai fait un rêve !
"Je suis toute ouïe Spirou, mais je ne peux te le dire !"
- Écoute ma douce, j'étais le naufragé.
Et toi Nausicaa, surgie des entrailles de la mer,
tu me berçais, me réchauffais à ton sourire
pendant que les autres femmes riaient en jouant au ballon.
               Un instant qui durerait l'éternité ...














À l’heure où les étoiles font descendre les rêves jusqu’au lit des enfants,
le sage tend l’oreille vers l’espace. Perplexe il s’interroge sur la finalité du monde. Sa grande main exprime un désarroi aussi profond que le vide après la douleur.
Venue du fond de sa conscience, comme une fée jaillissant de son âme et prenant forme juste pour lui, une voix lui murmure qu’il lui faut accueillir sans juger ni désespérer. Alors ses yeux se voilent, il se retire dans l’infini de la compassion, au-delà des sentiments qui bouleversent l’humanité.

Adamante







                                Les retardataires :




Au bout de mes nuits

Au bout de mes nuits sans sommeil
tu restes l'image apaisante
le ciel de lit de mon enfance
cocon tendresse
aux douceurs chatoyantes.
Ta main a le visage de l'absence
ce doux effleurement de tes doigts sur ma joue
avant tes longs voyages.

J'avais cinq ans
et le coeur en morceaux.

Balaline 




Au bal des saisons Été et Automne ont tant dansé, "temps" tourné
Qu’Été, étourdi par cette valse endiablée, a rendu l'âme dans les bras d'Automne éberlué.
Avez-vous saisi le pourquoi de ce début d'été pourri ?


Jamadrou




Quand on est tout petit, qu'on a la chance d'être né dans une famille et un environnement confortables, on ne sait pas l'immensité du monde, ni la cruauté humaine. Mais le bébé qui naît non désiré, qui naît, au milieu des décombres engendrés par des bombes, qu'éprouve-t-il ? Je ne sais et j'en suis profondément affligée. A-t-il au moins un nounours, une poupée pour se rassurer ? Et quelques visages tendres et des mains caressantes ? Pour le bébé, quel que soit l'endroit où il naît, le centre du monde, c'est lui-même. Il ne sait pas la course des planètes ni le cosmos qui prolonge ses mystères sans fin, dont il n'est qu'un minuscule grain.

Avant d'apprendre l'existence des planètes, le bébé qui a de la chance peut-être voit-il d'abord les boules de Noël, du sapin, qui s'impriment sur sa rétine ? Je repense à moi, petite fille, sujette à de longs moments d'insomnie dans mon lit, petite lampe allumée parce que je ne supportais pas l'obscurité. Déjà j'avais appris que la Terre tourne autour du Soleil et qu'elle tourne sur elle-même, et vite ! Cette nouvelle m'avait donné le tournis, ben oui, et je méditais là-dessus, parfois, dans mon lit. Et tout à coup, mon lit, la maison se mettaient à filer, j'en sentais la prodigieuse vitesse, justement, dans ces moments de la nuit où tout semble calme et immobile. Lorsque je confiai cette sensation à mes parents, je vis papa perplexe dans un premier temps, puis son esprit de "physicien" reprit le dessus et doucement il m'affirma que cela ne se pouvait pas, qu'on ne pouvait pas ressentir ces immenses mouvements, nous, posés sur notre planète. Je le crois et pourtant, maintenant encore je le ressens.

Et mon moi d'adulte vient de vérifier : la Terre tourne sur elle-même à la vitesse de 1100 km/h pour la France (les vitesses diffèrent selon l'endroit du monde où l'on se trouve), autour du Soleil à la vitesse d'environ 1750 km/h. Nous voyageons donc tout le temps, plus vite qu'un TGV ou qu'un avion de ligne, même quand nous sommes posés, sur un banc, dans un fauteuil ou un transat !

Telles sont les pensées que la superbe composition d'Adamante m'a inspirées. Quand tout vacille, ou tourne autour de nous, et que nous tournons aussi, emportés par des mouvements qui nous dépassent, rien de tel qu'une oreille amie attentive, un sourire tendre, une main enveloppante et le souvenir de notre plus ancien confident, un doudou poupée de chiffon, un nounours qui sait garder des secrets.

Lenaïg 




Tu as revêtu
ta grande cape de sauveteur du monde
Avec tes grandes oreilles
tes petits yeux rieurs
ta langue qui se tire sous l'effort
on voit bien Dumbo
la douceur de ton geste
pour relever la belle tombée dans les épis de maïs
crois-tu qu'au réveil
elle veuille bien de toi



Pimprenelle









 

mardi 28 juin 2016

L'herbier proposition 48





Sans titre - Recherche picturale©Adamante Donsimoni




L'herbier page 47




Avec vos mots, j'ai composé une petite comptine à sautiller sur un pied,
ce mardi, dès potron-minet :






Sais-tu ce que font les oiseaux de Selva, la nuit ?


Au pays de nulle part
Au pays
À part
Posés sur la portée
D'une partition griffée
En silence
Nourris d'étoiles
Tandis que Dame Nature
Renouvelle sa garde-robe
Ils préparent la bonne heure
Pour un réveil en douceur
La mélodie du jour suivant
Comptine du petit matin
À raconter aux enfants.

Qui te l'a dit ?

Le Rossignol Do Fa Do Si
Ou peut-être l'ami Pierrot
Do Mi Sol Do !







Les oiseaux de Selva...

Le soir tombe
Dame la Lune tarde
Il fait tout sombre
Les oiseaux l'attendent
En silence...

C'est que dame Lune
Les nourrit d'étoiles
Comme d'autres
Cassent la graine...

Sages tels des images
Entre feuilles et fleurs
Les oiseaux de Selva
Patientent
Au pays de nulle part
Au pays
A part...

Dame la Lune
Est patraque
Dit tout bas l'ami Pierrot
Son médecin à la chandelle ;
Voici pour vous
Des notes de musique
Do ré
Fa si la manger
Mi ne de rien
À même le sol...







Sais-tu Adamante ce que font les oiseaux la nuit ?
Ils préparent la mélodie du jour suivant
Tracent les portées
Sautent de fleur en fleur comme les compositeurs
Arrêtent quelques instants les balanciers du temps
Questionnent les fleurs sur les bonnes odeurs
Parfums qu’elles couvent la nuit et qui éclatent au matin.
La nuit les oiseaux sont fort occupés
A préparer la bonne heure
Celle où tu te réveilles émerveillée par cette mélodie du bonheur :
Mélodie de l’oiseau qui aime se lever tôt
Parce qu’il a pris plaisir à embrasser le noir de sa nuit.


















C’était l’automne,
C’était l’hiver,
Ce fut le printemps
De la feuille à l’oiseau
De l’oiseau à la fleur
Discrètement
Naît l’été
Gazouillis
Taches de couleur
Notes de vie
Notes de charme
Dame Nature renouvelle
Sa garde-robe







Posés sur la portée
Trois oiseaux sont musique
Trois oiseaux sont violons
Trilles et vocalises
Ont fait danser la fleur

Un petit ange blond
Profite du moment
Funambule comète
Suspendue un instant
Dans la moiteur du soir.




 



Je n'entends plus le rossignol
sous le velux
il s'est tu
C'était un réveil en douceur.

Je n'entends plus que la moto
d'un pseudo-coq
qui l'arrache au macadam
à pas d'heure.

A-t-il trouvé un autre havre,
l'oiseau de mes nuits blanches ?
Ce n'est plus le bruit du moteur
Juste mon coeur, en chamade.


 
















Partition griffée

L’oiseau chante
électrise la nuit
elle s’éveille
ondule de plaisir
chatte en chaleur
elle s’enroule à l’été
module ses cris rauques
sur une partition griffée de feuilles
tout bascule
la couleur vorace d’une fleur perdue
confisque la lumière
et le monde s’éteint
sur des rêves inavouables.






Le coin des retardataires :

Cette nuit a le goût du mystère
du clair-obscur
des chemins de poussière
Oiseaux de neige
oiseaux du sortilège
vous distillez un rêve
Les ombres viennent jouer
la partition-lumière
de la venue
d'une aube souveraine:

Un coquelicot est né
sur le noir des terrils.

Balaline

vendredi 24 juin 2016

L'herbier rappel proposition 47


Petit rappel pour mardi prochain 

Textes à envoyer avant lundi soir - sans oublier de noter l'adresse de votre lien-

À bientôt le plaisir de vous lire.



 

une toile de selva Veeriah



lundi 20 juin 2016

L'herbier, proposition 47

 Chers brins de l'herbier,

Me voici encore,  toujours  en retard. De plus en plus me direz-vous.
Oui, de plus en plus.

Dimanche, non déjà lundi et je n'ai pas encore mis l'image en ligne alors qu'elle attend dans mes dossiers depuis 15 jours.

Pour ce mardi ? C'est sans doute un peu juste, je ne suis pas la seule à courir après le temps.
Pour mardi, l'autre, quand nous serons déjà en été et que le soleil sera enfin revenu.

Cela vous convient-il ?


M'excuser encore ? Je n'ose même plus. Je compte sur votre compréhension et je vous remercie pour tout, votre patience, votre fidélité, votre talent . Oui, merci.

Belle semaine à vous tous.
AD


L'image est de selva Veeriah
On note une évolution dans son art et pour nous, toujours autant de plaisir.



mardi 14 juin 2016

L'herbier page 46



MarHak nous fait rêver, un rien Miro sans aucun doute, sur Procol Harum, jusqu'au bout de la nuit.
Le grand  livre est ouvert, la joie comptée, mais allez donc débattre des goûts et des couleurs lorsqu'il s'agit d'une danse rituelle, à moins qu'une couleur arc en ciel sur un pot de confiture...

Allez encore merci, merci, merci à tous et bonne semaine !



MarHak - Partition de la vie 
Hymne à Miro - Formes funambules
acrylique sur toile 24x30





Le Klein caprice...

Dans une galerie d'art
Son regard se braqua
Sur un Braque...
Un rien Miro
Je me Courbet
Pour en voir le prix...
Pas de la p'tite Monet
Que j'en de Vinci... pâle oh !
Envie de crier
Tel un Munch !!
Ma Wallis, ne désires-tu pas
À la place un Buffet
La Klimt
Ou une Cabane pour le jardin ?
Non, mon ange Michel !
Soupir, ça va faire du Degas
Dans notre trésorerie
On finira aux œufs Bacon
Au Boudin sans pomme
Aux pissenlits du Chardin !
Je suis Modigliani...
Le Martiros du mois passé
Déjà dépassé... Jeaurat tout vu
Avec toi mon Poussin !







À livre ouvert
Dans un verre de glace
S’enflamment ses idées
En volutes colorées
Chaud-froid étincelant
D’une âme passionnée

















La commode.

Je me souviens
Dans le coin de ta chambre
Une commode blanche
Au mur un papier peint années 60
(nos jeunes le trouverait kitch à souhait)
Ton tourne disque était rouge
Tu écoutais les Bee Gees, les Beatles...
Quand j'arrivais
Tu mettais Procol Harum
Je me souviens bien de ce premier baiser...
Ferme les yeux, clique ici et écoute.


              Jamadrou






Tu vas danser, tu vas chanter
Belle gitane
Ton corps palpite
Au rythme des séguédilles
Rouge sang et notes d'ors
Jusqu'au bout de la nuit
Frappent les zapateados
Résonnent les guitares
Un tango langoureux
Terminera en beauté
Cette nuit de miel et de ferveur...

Marine

           
Et un autre pour ce beau tableau de M. Hakopian


Le grand livre est ouvert
Sous un vent de lumière
Porteur du son fluté
Des musiques berbères
Des mélopées andines
Des rondeaux, des cantates
Des appels, des grelots
Des poèmes effacés...

Le pages savent dire
Les moissons attendues
Les soirs couleur de jade
Et les ciels mandarine
Le grand livre est ouvert
Aux flammes de l'extrême
Chaque voie est inscrite
Chaque joie est comptée 
















Des goûts et des couleurs

"Quelle est ta couleurs préférée ?"
La question avait surgi comme un cheveu sur la soupe.
Vite, trouver une réponse ...
Ses yeux balayèrent le salon, s'accrochèrent au tableau, au dessus de la cheminée...
"Rouge"
C'était une réponse de hasard.
Il s'en empara pour reprendre son monologue dans une litanie hallucinée, lui attribuant ses pensées délirantes.
Échapper au filet de ses mots piège. Mobiliser sa propre pensée, en liberté.
Par chance son cerveau était capable de faire deux choses à la fois. Les mots entendus glissaient...
Écouter attentivement et se poser la seule question qui vaille : comment et pourquoi isoler une seule des couleurs de l'arc-en-ciel quand toutes se complétaient, se nuaient, se mêlaient sur la palette de la vie ?
Mobiliser les ressources de ses sens à l'appui de son imaginaire.
Rouge ...
Rouge coquelicot des talus bordant les blés dorés.
Soyeux de la robe velours de cette rose pourpre au parfum enivrant. Odeur plus délicate et sucrée de celles qui grimpaient en rouge vermillon à l'assaut du vieux mur.
Goût suave des cerises cueillies à même les branches au milieu du bourdonnement des insectes et des trilles des merles s'empiffrant dans la cime pour nous inatteignable.
Les rouges des fraises, des framboises, des groseilles, tous différents, et la bonne odeur de confiture envahissant la maison avant que l'écume encore tiède ne régale les gourmands petits et grands.
Enfin les mûres virant du rouge au noir et les premières calvilles rouges annonçant la rentrée des classes ...

       















Le livre blanc

Un gros livre tout blanc
à la portée du monde
soudain surgi du néant
Il faut chercher deviner croire surtout
pour découvrir la formule magique
Quelques tours de passe-passe
pour émerveiller les yeux des mécontents
libérer les couleurs de la vie
le jaune d'or des tournesols
les rouges coquelicots des blés mûrs
le blanc éclatant de l'innocence
puis danser danser danser
aimer aimer aimer
jusqu'au bout de la vie




         



Danse rituelle. 

Au lointain le rythme des percussions nous entraîne vers nos racines, et ça résonne au cœur du corps dans la chaleur d’une nuit universelle. Les notes s’envolent, se délient, serpentent, les peaux ruissellent leur parfum primitif. Les corps se cherchent, le trouble remonte du profond des âmes où le savoir disparaît sur l’autel des espèces. L’inexplicable en chemin s’écrit en arabesques de feu et d’eau sur les pages glacées d’un livre des origines. Le sacré se nourrit d’humeurs, de sang répandu sur la pierre, du martèlement hypnotique des tambours chaman explorant la Terre mère, exprimant la mémoire des abysses primordiales où le premier frisson fit exploser la vie. 
Livre toujours ouvert et pourtant invisible, révélé par l’expression spontanée de quelques lignes de soleil tracées sur l’expression architecturale d’une œuvre.