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vendredi 10 février 2017

Avis de forte mer, page 65





Frêle rafiot...


Fétu de paille
Jouet de la vague
Zigzague un mât
Sous un ciel sombre
En sombrant, peut-être,
Corps et biens...

Pauvres matelots
Modeste coque
Remise à la mer,
Amère vie,
Chaque jour que Dieu fait
Tant que...

Pêcheur de bar
Se donne du courage
A l'autre
Celui de la marine,
Un verre de rhum
Ou deux, cul sec,
Sa femme regard mouillé
Fait fondre un cierge
En larmes de cire...

Elle prie
Retient les siennes,
Les noires veuves
Sont sèches comme morue
D'avoir tant pleuré...

Frêle rafiot
Giflé d'écume
Sur le V de la vague
Culotté dans sa voile,
Combien de marins
Combien de capitaines...












Vent glacé, ciel de plomb
La voile de l'esquif
Se tord et se déchire
La nature en colère
Broie les hommes
Les fracasse et les noie...

Ô combien de marins
Combien de capitaines

Mer déchaînée suspend ton hire
Ouragan calme tes rafales
Dans la petite maison
En haut de la falaise
L'angoisse est dans les cœurs
Une bougie vacille








Ils étaient cent
Ils étaient mille
Sur des bateaux bien trop chargés
Femmes, hommes et enfants
Ils cherchaient un refuge
Ils ont perdu la vie
Et quelque part
Dans le clinquant de sa life
Tignasse rousse
Le fils de Barbe bleue
Se réjouit,
Monte des murs
Fourbit son colt
Joue au cowboy
Signe et rejette
Mais jusqu'à quand ?







Telle plume au vent
Il navigue bravement
Ciel d'encre mer d'écume

Il écrit chaque jour, inlassablement, à la gloire de sa mer, en trempant sa plume dans la sueur de son âme de fond.                          Jamadrou






Ils reviennent petit à petit au port, gardant au fond du cœur et dans l’intensité du regard, les souvenirs des journées de solitude et de crainte.

Gros temps
avis de tempête
tiens bon la vague

Ils sont partis vent debout, il en fallait plus pour les décourager. Ils ont tous le cœur bien accroché et le pied marin.

Passer la barre
sans heurter le rocher
capitaines courageux

Le ciel, comme la mer, se mit en colère, malgré vents et marées ils ont serré les dents et tenu ferme la barre.

Ciel de plomb
mer furibonde
garder le cap

Un à un ils touchent au but, le voyage prend fin, l’émotion les submergent. Ils tanguent en retrouvant le plancher des vaches.

Regard sur la mer
et bain de foule
femme et enfants d’abord

Honorer ses équipiers, le public, la presse, les sponsors, dans l’attente d’une douche chaude et d’un lit douillet. Enfin retrouver l’intimité des siens et son pied à terre.









Embarqué confiant
L’équipage affronte l’orage
Sur la crête des vagues

Un ciel triste et sombre
Eclaire les récifs naufrageurs










Avis de tempête aux
Quarantièmes rugissants
Pour le "Pourquoi pas"

Que l'ouragan malmène. Au centre une crête de la vague me dit qu'il y a Droite et Gauche, qu'il y a Ombre et Lumière, que rien n'est ni tout blanc ni tout noir.

Que souvent gris domine
Dur, Voile est malmenée
Elle résiste

Ne se déchire. Fluctuat nec mergitur.
Demain, l'autre côté de la vague.














Paysages de bateaux

André Derain a peint naguère les Barques au port de Collioure
Tels que tu les vis plus tard, avec ton cousin, en vacances
Comme nous les vîmes ensemble alors que tu me contais ton adolescence
Les couleurs de tes souvenirs étaient toutes aussi vives

Alors que nous visitions le musée Henri Matisse de Cimiez à Nice
La mer et le ciel était loin d’être aussi bleus que le bleu Matisse
Mais la pluie et la fraîcheur n’ont pu entamer notre enthousiasme
A voir musées et paysages sous d’autres aspects que d’habitude

Notre couple connut des tempêtes semblables à celles
Que Turner fait subir à un bateau, perdu dans le vent et les vagues
Mais il garda toujours les couleurs de Derain, fauves et vives
Du port, des barques et bateaux, du paysage et du ciel de Collioure.

Que d’émotions je ressentis en voyant des Barques aux Saintes Marie telles
Que Van Gogh les vit et les peignit lors de son séjour aux environs d’Arles
Je fus la femme au Bord de mer que Munch dépeint regardant au large
Les bateaux et le port dont les teintes ne sont pas celles du Cri, moins violentes









 
Pris dans la nasse des temps déchaînés
le fringant vaisseau qu'il était hier
bringeballe comme frêle esquif.

Là-bas en retrait de la côte
                             le désespoir des mères qui attendent.


en inspiration
Les berceaux, de Sully Prudhomme mis en musique par Gabriel Fauré
http://www.tsf36.fr/hors/faure.htm

Les déferlantes, roman de Claudie Galay
http://www.babelio.com/livres/Gallay-Les-Deferlantes/61847








 
L’enseignement de la mer


Le trait s’envole, fait rouler les vagues par la force et le talent d’un maître.
Hugo n’est pas loin qui tempête la page. L’obscur exprime  ici, si proche du rivage, le fond des gouffres.
Nous plongeons dans les abysses d’une âme tourmentée de houle, grinçante à force de s’adapter. Le voilier épouse la vague, apprivoise les vents, gémit et, en petit soldat fidèle à la vie, avance.

La difficulté
de chacun de nos destins ?
accepter les changements

se reconnaître de l’eau
maîtriser la liberté

Rien jamais, en nul lieu, ne reste figé. La mer est un enseignement qui s’offre dans l’accueil au regard des voyageurs intemporels. Ce qui s’agite ici s’agite en moi. Ce qui souffre et se plaint, ce qui lutte et se donne, c’est un cœur sans attache, ouvert sur l’inconnu.

            ©Adamante Donsimoni (sacem)




 Petit rappel du règlement ici

et n'oubliez pas :
 notez systématiquement, à chaque envoi, votre nom et le lien de votre blog, cela m'évite beaucoup de recherches. Un grand merci.

mardi 8 mars 2016

L'herbier page 36 - E. Munch

Encore une moisson généreuse d'histoires. Merci, c'est une belle aventure que cet herbier, la neige était au rendez-vous, sur la toile comme un peu partout chez nous.
Merci encore. Belle semaine, il paraît que le printemps revient.






 




La course folle...

Pris de panique
Au milieu de la foule
Comme fou
Cinglé de coups de fouet
Par un cinglé
Peu emballé par la chose
Cheval s'emballe
L'homme s'entête à le voir en tête...

Allez hue bourrin
la victoire ou l'abattoir
-Marcher à la trique-

Sur son passage
Les gens en ont peur
Ils crient, ils hurlent
Et claque le fouet
Et claquent les fers
Sur le pavé romain...

En faire baver
Un enfer que ce galop
-A bride abattue-

Abattu mais vainqueur
Lauriers pour le maître
Avoine pour l'esclave,
Des deux qui est le plus animal...

jill bill




La journée semble propice, se dit-il, sur le seuil du chalet. Fougueux, en pleine possession de sa jeunesse, il décida.

La jument sortit
oui l'hiver s'annonçait long
ses naseaux frémirent

Sac à dos, il contourna l'abri. Le traîneau était là. Il s'arrêta un instant. Des stalactites tombaient du toit. Quel froid pensa-t-il.

Soleil aveuglant
sur les sommets enneigés
Beauté du monde

Sa contemplation fut fugitive. Il fallait descendre au village chercher des vivres pour le mois à venir...

Jamais l'attelage ne passait inaperçu, villageois, villageoises et enfants leur faisaient une haie dans la rue principale.De loin on les entendait toujours arriver.

Le traineau glissait
vitesse de la flèche et
tendre admiration.

L'inconnu de passage n'avait plus qu'à bondir sur le côté pour ne pas se faire piétiner par un cheval lui arrivant de face, qui n'obéissait qu'aux injonctions de son maître.

Chacun rentrait chez soi, un sourire intérieur illuminant ses traits.

<< C'est bien notre François !
Toujours aussi vaillant ! >>
Journée illuminée .....

La vieille marmotte








Un cheval aux sabots de vent, fend la bise, il s'est emballé, la neige gicle à chaque foulée, crins en bataille et l'œil fou, il n'entend pas les cris sur son passage, jusqu'où ira sa course ?

Sur la steppe
sous le froid aigre de mars
un bai-brun s'enfuit
Marine D





Jadis au galop
effrayant les paysannes
il sort du village ;


celui-là partit bientôt
à la guerre.



Une foule mutique
si lasse
désespérée
suivent ceux-ci
qui avancent au pas.


Sur le pont de jadis
un cri.
Désespoir ou révolte,
mains sur les oreilles
en rempart dérisoire.


Aujourd'hui
des errants
déracinés
maltraités
sans mots.


Et des bouches cousues.


Jeanne Fadosi





Le retour au village

Ils ont traversé la montagne, un long voyage à travers la neige. Le fouet durci par le gel, les mains raidies de froid, il encourage son cheval pour qu’il aille plus vite.

La neige crisse
le traîneau glisse, vite plus vite
menace du temps

La bête se donne. À son arrivée, le commis commencera par la bouchonner puis il lui offrira sa ration d’avoine. Elle ressent déjà la chaleur de l’abri, la bonne odeur du foin, le réconfort qui clôturera cette longue course hivernale. Alors ses sabots s’endiablent projetant des boulées de neige tout autour d’elle sur son passage.

Rêve de chaleur
malgré les dents de l’hiver
déjà le réconfort

Le souffle fumant du cheval, les crissements du traîneau, annoncent bruyamment leur arrivée au village. On se pousse pour leur laisser le passage. Les hommes et les enfants  les regardent filer. Encore une fois, le facteur aura pris la tempête de vitesse.

Ce soir, à la nuit
le vent furieux hurlera
eux, bien au chaud, dormiront.

Adamante 







Une course folle en traîneau, un cheval fougueux, des passants affolés crient leur angoisse.

Chemin verglacé
Temps compté pour une vie
Naissance d'un bébé

jamadrou  









Et sur l'herbier google, ce texte :



Comme un monstre échappé de l’enfer,  
Kaminheï le facteur arriva aux premières maisons.

Sur sa schlitte infernale,
Il volait sur la glace, ébouriffait la neige de ses patins,
La levait, même, en nuages de fierté.

Il avait franchi la montagne et vaincu la passe maudite. 

Il avait été plus fort, avec son cheval,
 Que la nuit mortelle et glacée ; 
Plus fin et rapide qu’elle,
 Parmi les traîtres rochers ;
Plus puissant même que l’hiver,
 Et plus courageux que la Mort. 

Les femmes lui offrirent des vivats,
Les hommes, haves, en tricornes et pleins de faiblesse, leur respect. 

Cet homme était un Seigneur et sa bête un Lion sans limite.
Dans son sac, brinquebalaient les fioles précieuses : 
Il venait de sauver les cinquante malades du village.

Pourtant, le Brave, ne sut se sauver lui-même.
Il mourut le premier : le lendemain à peine. 

- La guerre, ma mie, la guerre ! 


    Ce n’est pas avec du courage,
    Que l’on arrête... la balle d’un fusil !  




Serge de la Torre





vendredi 20 mars 2020

Voici la page 160 E.Munch

"Deux femmes sur le rivage" 1898 -gravure sur bois - coll.privée- 
Issue du livre "Edvard Munch ou l'anti cri" Ed. Pinacothèque de Paris



Sans cri, sans rage...

Printemps, été, automne, hiver
Du rose tendre au noir nuit
Sans appui, avec bâton
Nous traversons l'existence
D'aube en aube
Avec ces joies, avec ses peines
Avec ses rires, avec ses larmes
De l'arbre vert à l'arbre nu
Que nous sommes et devenons
Nous les humains
De chair et de sang
Coeur
Façonnés de mille émotions
Dans la richesse comme dans le mésaise
Dans la santé comme dans les plaies ;
La vie ne vaut rien
Mais rien ne vaut la vie
On s'y accroche
Comme Pierrot sur la Lune
Rêveur
Devant un arc-en-ciel
Un flocon de neige
Une brise douce heure
 Une abeille libre d'aimer toutes les fleurettes
Un cygne fidèle
 Une chenille, tantôt papillon...
    Comme Narcisse
     Trouvons-nous beaux
   Ayons confiance
        Marchons sur l'eau, marchons sur l'eau 
     Si la jeunesse donne des ailes
   La vieillesse a le savoir apprécier...
 







Sur le rivage


Une jeune et gente dame
tout de blanc vêtue
crinière flamboyante
regard fixe sur l'horizon
par-delà l'océan.

Une vieille dame en noir
assise ou cassée par les ans
bienveillante veuve ?
sorcière aux tristes oeuvres
pomme, rouet, sortilèges ?
faucheuse noire à l'heure inattendue ?

La mer étale caresse doucement le sable
indifférente à la marche des humains,
veuve noire humaine et spectrale,
fiancée virginale au coeur battant.

La mer caresse la poussière d'étoiles,
conversation muette entre onde et lune.
Sur la ligne d'horizon la jeune voit
un vaisseau encore invisible,
cale aux trésors
coeurs en soif des leurs délaissé(e)s.

Tandis que la vieille déplore ou espère
en son pré carré de pouvoir
un vaisseau porteur de fléaux
rapportés d'autres rivages.

Tandis que le fruit assassin
est pourri de l'intérieur.













Elle  et  On.  Aujourd’hui   ou  demain.

Lola. ...  Lolita ...  Maria-Lolita ...
Comment....
COMMENT Se nomme -t’- elle déjà ? 
Comment la nomment-on ?
Quelle image a-t-elle d’elle-même ? 
Quelle image a-t-on d’elle ? 
Quelle image a-t-on forgé d’elle, avec ou sans son consentement? 
Est-elle vraiment la douzième merveille du monde que l’on dit-on d’elle,
ou vraiment cette nullité, 
comme elle se ressent parfois, 
ce vide qu’elle ressent aujourd’hui tout au fond d’elle, lové au creux de ses entrailles .....
Elle saisit son pinceau, et rageusement 
macule la toile blanche. Elle abandonne le combat, quitte le ring sous les huées. Elle reprendra
 l’œuvre,
le chef d’oeuvre ? 
commencé.e ...         demain.  
Demain ...  Il n’est pas dans sa nature d’abandonner, ni de baisser les bras. Son œuvre,
Tout comme celle d’Edouard ...
Lequel déjà ?  Manet ? Munch ? Un autre Édouard ? ....
Lola ne sait plus 
aujourd’hui.
Demain ... Elle sait que demain lui permettra de juxtaposer les plages de couleurs. Sereinement. Quand elle aura apprivoisé ce double. Noir . Allégorie de la mort. 
La peur ...
Cette voix, ce on-cuirasse,         
qui lui répète sans cesse : 
« tu te poses trop de questions pour être heureuse ! »

Françoise, la Vieille Marmotte. Mars 2020.
(N.b. Lire à haute voix, en respectant le rythme respiratoire)














Passage de témoin :


Son ancre marine
aimantée par le rivage -
suivre son horizon

Elle revient encore, elle revient toujours, la vieille, au bord de l’eau, scruter la ligne d’horizon qui chaque jour, de marée en marée, s’approche pour mieux s’éloigner, jusqu’à sa dernière vague qui l’emportera sur l’autre rive.

Racines et relais
érodés par les vagues
transmettre sans cesse

Elle est la souche, elle est la mémoire, la vieille, jusqu’au bout elle plantera les racines nécessaires à la croissance des jeunes pousses.

Une génération l’autre
ensemble au bord de l’eau
vers leur lendemain

Elle est le présent, elle est le futur, elle est femme, elle écoute, emmagasine, s’abreuve au tronc qui la structure. Demain elle prendra la barre et à son tour arrosera les radicelles de leur arbre de vie. 

Passé et futur
entrelacés
les semences germeront

Côte à côte, elles sont deux, elles ne font qu’une. Tout a été dit. Le temps s’écoule. La première va larguer les amarres, la seconde assurera le relais. 

les mots sont inutiles -
sans artifice
le témoin passe –
en silence
leur vie s’articule

Hier, aujourd’hui, demain, construisent l’avenir… La vie est un long et beau voyage !






       



Entre ombre et lumière

L'ombre s' est faite dense, insidieuse, maléfique, accrochant ses haillons aux arbres des chemins, obscurcissant le ciel, l'éclat des boutons d'or, les chants d'oiseaux et nos petits bonheurs. 

Deux femmes,  deux chemins de vie, entre ombre et lumière

L'une attendait au bord du lac, enveloppée de noir, ce noir qui dérobe l'espoir. 
Comme un naufrage sur la rive, une coulée de peur, une sombre déchirure. 

L'autre avançait dans un sourire, les bras chargés de son monde de soleil, de dunes blondes et de pinèdes, gardienne d'un jour serein. 

Il n'y eu pas de mots
Juste respirer cette odeur mouillée de la terre, écouter le frémissement des eaux,  le vent dans les roseaux, laisser vagabonder les rêves
Tant de vie dans ces instants
tant de communion dans ce silence
tant d'amour glissé dans ce partage
Soudain la course vers la vie, vers le beau, vers l'essentiel des jours !


Balaline






Sur la rive du lac noir

Debout sur le rivage, elle observe la nuit. Le ciel se confond aux eaux sombres du lac. Mais où sont donc les astres ?

Lumière avalée
le mutisme des eaux,
quelle lourdeur !

La mort est à ses pieds, mère douce et fidèle qui veille sur sa vie, berce son abandon. Cette solitude sans solitude c’est la paix.

Elle est étoile
lumière dans le noir
la jeune fille

Elle rayonne la vie et le calme des eaux, son sang rouge, force de création, palpite. Elle pressent le chemin qui est le sien à travers les paroles du silence.

Déesse fière
elle affronte sans peur
sa destinée

elle en connaît l’issue
ce qui brille un jour s’éteint.





LE COIN DES RETARDATAIRES



Éphémère



Regarde la mer
Puis vois aussi ta terre :
La vie est un continent fragile !

Destin, sans visage,
Nous avançons seuls, 
Aveugles dans la nuit noire.

La joie est un luxe 
Qui ne tient qu’à un seul fil :
Sais-tu, humanité qui te hèle ?

Nos regards au loin
Nous font ignorer cette mort 

Qui pourtant nous tient la main.

Serge de la Torre




TANGAGE



Sur la grève deux femmes attendent
Le flux et le reflux bercent l'incertitude
Reviendront-ils ?

Contre vents et marées
Certains espèrent
D’autres ont perdu le gout de la lutte
Dans la nuit opaque
Tourne le monde
Sphère vertigineuse
Tanguent et ploient
Les espoirs hasardeux
Le bout du tunnel
S’éloigne

Demain elles rejoindront leur bien-aimé
Ici-bas ou parmi les astres
Sous la cendre de leur amour

Au soir couchant une petite étoile
Leur fera signe




                                                                                      




samedi 14 mars 2020

Pour la p.160



    Je vous propose une image pour résister à la peur qui empêche de vivre l’instant magique qui, quelle que soit la période de la vie, peut être notre dernier. Il n’est pas d’âge ni de moment pour tirer sa révérence.
    Il n’y a rien là de dramatique, notre chemin de vie, j’en ai l’intime conviction, est un chemin de découverte, un voyage. Qui en nous est venu parcourir les sentiers de la terre ? À chacun de donner sa réponse en se penchant sur le lac de sa vie pour en pénétrer les profondeurs.
    Aucun instant ne ressemble à l’autre, si nous ne le cantonnons pas dans le réduit de nos pensées trop souvent centrées sur ce qui nous fait mal ou nous dérange, obnubilés que nous sommes par ce que nous désirons et que nous n’avons pas. Nous nous privons ainsi de ce qui nous est offert et que l’on ne voit pas.
    Mais, regardons autour de nous, cela commence par la lumière, portons notre attention sur le ciel, voyons comme il se plait à nous faire des clins d’œils, toujours présent, jamais le même. Mais les voyons-nous ces transformations parfois tellement subtiles qu’elles nous échappent lorsque, pourtant de bonne foi, l’on regarde sans voir ?
    Ici, avec l’Herbier, nous capturons les instants que d’autres ont captés et traduit au travers de leur art, nous y mettons des mots, y portons des regards singuliers.
    Que ces mots soient mus par le regard du cœur, le seul capable de s’affranchir de l’illusion.
    Belle semaine à vous les Brins, que notre amour de la vie, de la découverte nous porte encore une fois vers la beauté.

                                                                                                                    Adamante


"Deux femmes sur le rivage" 1898 -gravure sur bois - coll.privée-
Issue du livre "Edvard Munch ou l'anti cri" Ed. Pinacothèque de Paris

mercredi 25 mars 2020

Série des jardins 1



L'herbier, grâce à L'enthousiasme suscité par les jardins, ouvre ses pages à des textes venus seuls se poser ici.  
Si cela vous tente, j'aurai le plus grand plaisir à publier votre image et votre texte ici, dans la série des jardins.

Voici aujourd'hui celui de notre amie Jill Bill sur une image de Axelle Bosler



Jardin au printemps - Axelle Bosler -





Mon Eden 


Fermer les yeux
S'inventer un Eden
Luxuriant
Cascade qui dégringole la roche
Jusqu'au pied de l'oiseau de paradis
Végétal à crête mandarine
Fruits exotiques en cocktail
Allongée au hamac
Pour éventail la palme...

De la douce heure
sur une île méconnue
Juste dans ma tête

Fermer les yeux
S'inventer un Eden
Luxuriant
Eau aigue-marine
Ciel caeruléum
 Soleil fleur de soufre
Lune nacrée
Délicieux jour et nuit
Prière de ne pas me déranger...

 Un monde à soi
  soyeux comme cette étoffe   
 Juste un beau rêve

Il m'attendra encore
Pour oublier les heures mauvaises
D'un monde qui se veut Goliath
Mis à mal par un David...