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jeudi 3 mars 2016

L'herbier de poésie proposition 36


Cette semaine je propose à vos mots une toile d'un peintre que j'aime par dessus tout, Edvard Munch.

À mardi donc, et pourquoi pas en haïbun qui allie prose et haïku ?
À vous de voir...

Pensez à remettre vos textes pour lundi dernier délai.




Edvard Munch - Galopperende hest [Cheval au galop], 1910-1912
Huile sur toile, 148 x 120 cm - Munch-museet, Oslo, Norvège




"Si la peinture d’Edvard Munch témoigne d’une volonté de retranscrire une vision intérieure et de s’éloigner du rendu fidèle de la réalité optique, celle-ci va, paradoxalement, trouver dans les nouveaux appareils optiques tout un registre de déformations qui permettront à l’artiste d’amplifier l’expression de la subjectivité.

Dès 1882, alors qu’il est encore étudiant, Munch aurait eu recours aux dispositifs de la camera obscura et de la camera lucida25 pour composer ses perspectives. En exacerbant les effets de loupe qui caractérisent les images saisies à l’aide d’objectifs grand-angle, il amplifie les déformations naturellement produites par l’œil humain et souligne le point de vue adopté. C’est moins la vue du paysage qui est mise en évidence que le regard de celui qui voit. Le caractère subjectif du point de vue, dramatisé par l’amplification des perspectives, souligne la dimension existentielle de la présence du regardeur au monde, irrémédiablement seul en son centre.

C’est ainsi que dans Cheval au galop, de 1912, le réel surgit à la face du spectateur sous les traits d’un animal en pleine course : la perspective enneigée, de même que la trajectoire du cheval et l’œil que celui-ci tourne vers lui, pointent dans sa direction. Aussi, n’est-ce pas un hasard si l’emplacement de l’œil correspond à celui du point de fuite, si l’on devait en placer un.
L’effet produit par ce surgissement n’est pas sans rappeler celui d’un autre cheval, à vapeur celui-là, qui nourrira la légende des premières projections des frères Lumière. Bien que le cadrage du plan de L’arrivée d’un train en gare de la Ciotat, tourné en 1895 et projeté en 1896, soit bien différent, la toile de Munch atteste, par la mise en scène spectaculaire du mouvement qu’elle suggère, de l’intérêt que l’artiste accorde également à la représentation cinématographique."



mardi 19 juillet 2016

L'herbier page 49


Danse et nostalgie, la ronde de la vie inscrite dans nos rituels, des textes profonds.



Je rajoute aujourd'hui ces mots de Jeanne Fadosi qui accompagnaient son poème, car il est, depuis le 14 juillet, un bord de mer dévasté par le crime, la haine et la bêtise :



Le coeur lourd mais vaille que vaille.


J'avais écrit ma participation dans la journée du 14 juillet, pas tout à fait convaincue par la dernière strophe. Ce midi de dimanche ne me souvenant plus exactement des mots écrits, je pensais le mettre à la poubelle comme dérisoire et hors sujet d'actualité.

Mais à sa lecture j'ai sans avoir à réfléchir complété juste les deux derniers vers par "vaille que vaille" et "plus que présent"






          En robe blanche
          Bras ouverts mains offertes
          Sur l'esquisse d'un sourire

          En robe noire
          visage crispé sur son chagrin
          Résignée mains jointes

          En robe rouge
          dans la danse vaille que vaille
          dans l'instant plus que présent

          Jeanne Fadosi








Madame Munch...

De la robe blanche
À la robe noire
La vie
L'a fait valser
De berceau en berceau,
Puis de mariage en mariage
Les enfants
Petit à petit
Ont ouvert leur bal...
Et l'automne à sa fenêtre
La laisse bien seule,
Edvard est mort...

Elle retient un cri
Parfois
Au fond de son gosier
Quand la solitude
Fait si mal
Fidèle à Ed
Comme une ombre...

Il était une fois
Un 14 juillet,
L'année n'a aucune importance,
Elle demoiselle
Lui jeune homme...
Vous permettez monsieur,
Quelques danses
Un p'tit baiser,
Les bans à la mairie...
Que c'est triste Venise
Quand on y repense sans l'autre...

jill bill



et un second poème



La veuve...

La veuve
Tient sa fille
À l'oeil,
Quand l'ivresse
Tient ses beaux messieurs...

La veuve
Donne ses conseils
D'un regard
Quand les cavaliers
Donnent à redire sur leur conduite...

La veuve
Et sa rosière
Dix-sept printemps,
De l'agnelle pour le loup
Quand plus de père pour berger...











Au bal des bruyères **

Danse endiablée
Danse joue contre joue
Danse découverte des corps
Attente du cavalier ou inutile attente nostalgie noire
La vie sous nos yeux se dévide
Eh ! vis, danse tes jours, danse tes nuits
Au loin la mer sera toujours bleue
Ce bleu que le ciel gris aspire avec envie
Sur la ligne d’horizon le soleil sera boule de bilboquet ou phare
Suivant les vagues de ton âme
La vie est un pas de danse une danse à deux temps
Où le hasard joue le rôle de Disc Jockey
Marée haute marée basse
Profiter c’est grandir avec la vague bleue
Celle qui dialogue avec les corps
Celle qu’on appelle « la danse de la vie. »

** Dans le langage des fleurs, la bruyère exprime combien un amour peut être profond et fort.
Elle peut aussi exprimer le plaisir des rêveries solitaires.













Passage de relais :

En blanc et noir, en noir et blanc, la vie se valse à quatre temps. Les uns, les autres, eux, nous, vous, moi, d’autres encore, au rythme de leurs battements de cœur dansent leur partition…
Comme un coureur de relais qui passerait le dernier témoin de la course, j’amorçais les pas de mon ultime tango. Je jetais un regard en arrière laissant se dérouler le film de mes souvenirs qui s’estompaient. Sur la piste, la vie tournoyait, chacun y écrivant sa propre chorégraphie…
De la valse à la zumba, mon sablier s’était écoulé. L’heure sonnait pour moi de déposer, en au revoir, un point sur le i de ma fin…



















La vie danse.

Sur la musique des vagues, alanguis, ondulants, ils dansent.
Ombres colorées, ils tracent sur les herbes la marque fantomatique de leur passage.
Ici le silence de l’avant se conjugue à leurs pas. Ici d’autres ont dansé. Ici d’autres danseront. 
Le temps pour eux est à l’instant. Ils dansent, oublieux de tout sauf de l’harmonie des corps en contact quand un et un ne fait plus qu’un. Sorcellerie d’un air qui les emporte le temps d’une soirée.
La mer indifférente rejette à leurs pieds la mousse de son éternel ballet. Eux perpétuent la parade de la séduction codifiée par les pas.

Une femme en noir, mains crispées sur l’absence, regarde un couple avec tristesse. Alluvion  solitaire rejeté par la vie. Est-ce son pendant cette jeune fille en blanc qui s’avance comme pour sortir du tableau ? Deux face d’un souvenir placé là par le peintre pour conjurer l’absence peut-être. Deux gardiennes d’une porte ouverte sur un bal où s’agite le rêve inassouvi de l’union sacrée.










Bonheur de la danse
j'attends le prince charmant
avec ma belle robe
j'espère tout de la vie...

et aussi



Viens danser ma mignonne
Le fond de l'air est soie
Nos corps exultent enfin
L'accordéon et la trompette
Ont unis leurs accords
Pour la fête estivale
Qui oublie les tumultes
La grisaille passée
Viens valser ma jolie
Pour un instant d'oubli... 
Marine D 


mardi 14 juin 2016

L'herbier page 46



MarHak nous fait rêver, un rien Miro sans aucun doute, sur Procol Harum, jusqu'au bout de la nuit.
Le grand  livre est ouvert, la joie comptée, mais allez donc débattre des goûts et des couleurs lorsqu'il s'agit d'une danse rituelle, à moins qu'une couleur arc en ciel sur un pot de confiture...

Allez encore merci, merci, merci à tous et bonne semaine !



MarHak - Partition de la vie 
Hymne à Miro - Formes funambules
acrylique sur toile 24x30





Le Klein caprice...

Dans une galerie d'art
Son regard se braqua
Sur un Braque...
Un rien Miro
Je me Courbet
Pour en voir le prix...
Pas de la p'tite Monet
Que j'en de Vinci... pâle oh !
Envie de crier
Tel un Munch !!
Ma Wallis, ne désires-tu pas
À la place un Buffet
La Klimt
Ou une Cabane pour le jardin ?
Non, mon ange Michel !
Soupir, ça va faire du Degas
Dans notre trésorerie
On finira aux œufs Bacon
Au Boudin sans pomme
Aux pissenlits du Chardin !
Je suis Modigliani...
Le Martiros du mois passé
Déjà dépassé... Jeaurat tout vu
Avec toi mon Poussin !







À livre ouvert
Dans un verre de glace
S’enflamment ses idées
En volutes colorées
Chaud-froid étincelant
D’une âme passionnée

















La commode.

Je me souviens
Dans le coin de ta chambre
Une commode blanche
Au mur un papier peint années 60
(nos jeunes le trouverait kitch à souhait)
Ton tourne disque était rouge
Tu écoutais les Bee Gees, les Beatles...
Quand j'arrivais
Tu mettais Procol Harum
Je me souviens bien de ce premier baiser...
Ferme les yeux, clique ici et écoute.


              Jamadrou






Tu vas danser, tu vas chanter
Belle gitane
Ton corps palpite
Au rythme des séguédilles
Rouge sang et notes d'ors
Jusqu'au bout de la nuit
Frappent les zapateados
Résonnent les guitares
Un tango langoureux
Terminera en beauté
Cette nuit de miel et de ferveur...

Marine

           
Et un autre pour ce beau tableau de M. Hakopian


Le grand livre est ouvert
Sous un vent de lumière
Porteur du son fluté
Des musiques berbères
Des mélopées andines
Des rondeaux, des cantates
Des appels, des grelots
Des poèmes effacés...

Le pages savent dire
Les moissons attendues
Les soirs couleur de jade
Et les ciels mandarine
Le grand livre est ouvert
Aux flammes de l'extrême
Chaque voie est inscrite
Chaque joie est comptée 
















Des goûts et des couleurs

"Quelle est ta couleurs préférée ?"
La question avait surgi comme un cheveu sur la soupe.
Vite, trouver une réponse ...
Ses yeux balayèrent le salon, s'accrochèrent au tableau, au dessus de la cheminée...
"Rouge"
C'était une réponse de hasard.
Il s'en empara pour reprendre son monologue dans une litanie hallucinée, lui attribuant ses pensées délirantes.
Échapper au filet de ses mots piège. Mobiliser sa propre pensée, en liberté.
Par chance son cerveau était capable de faire deux choses à la fois. Les mots entendus glissaient...
Écouter attentivement et se poser la seule question qui vaille : comment et pourquoi isoler une seule des couleurs de l'arc-en-ciel quand toutes se complétaient, se nuaient, se mêlaient sur la palette de la vie ?
Mobiliser les ressources de ses sens à l'appui de son imaginaire.
Rouge ...
Rouge coquelicot des talus bordant les blés dorés.
Soyeux de la robe velours de cette rose pourpre au parfum enivrant. Odeur plus délicate et sucrée de celles qui grimpaient en rouge vermillon à l'assaut du vieux mur.
Goût suave des cerises cueillies à même les branches au milieu du bourdonnement des insectes et des trilles des merles s'empiffrant dans la cime pour nous inatteignable.
Les rouges des fraises, des framboises, des groseilles, tous différents, et la bonne odeur de confiture envahissant la maison avant que l'écume encore tiède ne régale les gourmands petits et grands.
Enfin les mûres virant du rouge au noir et les premières calvilles rouges annonçant la rentrée des classes ...

       















Le livre blanc

Un gros livre tout blanc
à la portée du monde
soudain surgi du néant
Il faut chercher deviner croire surtout
pour découvrir la formule magique
Quelques tours de passe-passe
pour émerveiller les yeux des mécontents
libérer les couleurs de la vie
le jaune d'or des tournesols
les rouges coquelicots des blés mûrs
le blanc éclatant de l'innocence
puis danser danser danser
aimer aimer aimer
jusqu'au bout de la vie




         



Danse rituelle. 

Au lointain le rythme des percussions nous entraîne vers nos racines, et ça résonne au cœur du corps dans la chaleur d’une nuit universelle. Les notes s’envolent, se délient, serpentent, les peaux ruissellent leur parfum primitif. Les corps se cherchent, le trouble remonte du profond des âmes où le savoir disparaît sur l’autel des espèces. L’inexplicable en chemin s’écrit en arabesques de feu et d’eau sur les pages glacées d’un livre des origines. Le sacré se nourrit d’humeurs, de sang répandu sur la pierre, du martèlement hypnotique des tambours chaman explorant la Terre mère, exprimant la mémoire des abysses primordiales où le premier frisson fit exploser la vie. 
Livre toujours ouvert et pourtant invisible, révélé par l’expression spontanée de quelques lignes de soleil tracées sur l’expression architecturale d’une œuvre.