Translate

vendredi 9 juin 2017

page 78, un zeste de printemps

 
Le livre de l’Herbier s’étoffe doucement. 
Chaque vendredi une page nouvelle, une dizaine de regards. 
 
De nos convergences, de nos différences, de nos sensibilités, nous tissons l’herbier et cela est enrichissement. Les écritures évoluent de ces découvertes.

Si lire ici, déposer un mot sur ce blog réservé à la communauté (je n’y publie plus jamais à titre personnel) cela fait plaisir à tous ; visiter les autres, permet de découvrir leurs textes différemment. 
Est-ce le fait de l’écrin de présentation qui modifie notre lecture ?  
Je ne sais pas, mais le regard change et souvent le texte prend une autre couleur.
C’est particulièrement intéressant.
Mais il est difficile de mettre un lien précis sur le texte sans l’avoir publié avant chez soi.
En suivant le lien, le jour de la parution, il arrive parfois que le texte ne soit pas au rendez-vous, qu’il arrive plus tard ou... jamais.
Alors pour les retardataires (comme moi souvent) il faut le rechercher.
Certains ont mis dans leur colonne une rubrique Herbier qui simplifie la recherche, une bonne idée. Ce qui n’empêche pas de lire d’autres billets, même si on ne laisse pas toujours trace de notre passage.
Mais selon certaines remarques, les participants aimeraient bien que l’on vienne leur rendre visite chez eux, c’est tout à fait légitime et  je m’engage personnellement à faire cet effort de laisser un petit mot, même si ce fichu temps semble vouloir nous échapper. 
Tout va si vite sur le web ! Même les passionnés de poésie ont la sensation de cavaler. 
Un comble non ?

En tout cas, merci de votre participation, la perfection n’est pas de ce monde, acceptons-le.
Je trouve formidable que vous vous investissiez ainsi malgré parfois mes retards ou mes irrégularités de parutions et je vous dis un grand MERCI !

Bonne lecture, sur cette belle image de Jamadrou.

L’herbier consomme beaucoup d’images, si vous avez des suggestions, n’hésitez pas.

AD

Et voilà... après tous ces mots, je vois ce matin que j'ai oublié de noter la participation de Françoise. Je suis impardonnable. Alors, une page spéciale qui vous ramènera ici, je publie.
Désolée, Françoise, tu vois à quel point je suis faillible.
AD

Il plut des larmes de roses arc-en-ciel
............
Quatre akènes virevoltaient. Trois poules caquetaient. Une grenouille plongeait.
Les synapses synapsaient.
Et toute la terre craquelée reprenait vie.






Au jardin papillon                       Au jardin des rêves
Le printemps batifole                  Les esprits batifolent
Akènes et pétales                         Espoirs et doutes
Valsent sous la bise                      Dansent au vent des tempêtes
Rêvant des fruits                         Imaginant un bel avenir
D’un amour innocent                 Dans un monde serein
Leurs larmes de joie                    Leurs semences de paix
Sèment au petit bonheur            Égrènent au petit bonheur
Des notes colorées                      Des pousses colorées
Sous la baguette magique           Sous la baguette magique
D’un lierre en fête                      D’un rameau d’olivier

Au-dessus de leur tête                 Au-dessus de leur tête
Tournoient des hirondelles         S’envolent les colombes

            ©ABC





 
Souffle de printemps

Ciel gris perle...
Souffle de vent
Envole les akènes
Comme le parapluie
D'une gouvernante magique...

Fleurs de prunus
Comme du parachute
Suivent,
En s'épétalant
Dans la première saison...

Blanche colombe
A perdu
Quelques rameaux
D'olivier
En chemin,
Entre le sang versé
Et les larmes,
En toutes saisons...






 
 
Un dernier souffle du « Printemps » de Botticelli
Alors que sa Vénus nait doucement de l’onde
« Au printemps », Chagall pare de bleu les amoureux
Caresses  et baisers sous la lune  qui  les éclaire.
« Les derniers jours du printemps », Dali m’emmène
Sur une plage où il s’assoit pour assister à mon bain
Gauguin ne sait quel est « Le printemps de nos délices » :
Il se nomme fraise, cerise, abricot, salade de fruits, joli, joli
A ces gourmandises de fin de printemps s’ajoute
Chez Arcimboldo des fleurs qui dessine un portrait-paysage
Au printemps, l’oiseau plane au-dessus de son nid, Magritte
Le pare des verdures de la terre dans le bleu du rêve
Un dernier souffle de printemps sur la femme à l’ombrelle de Manet

               ©Laura Vanel-Coytte







Printemps Bien-aimé

Poudrées de rêves
Marguerites ou pâquerettes,
Fleurs embaumées d'églantier
Akènes dans le vent
Le printemps sait nous emporter
En bercement de fougères
En gouttelettes colorées
En nuages froissés
Le printemps s'en va
Il était pourtant si enjôleur
Si précieux
Bien-aimé après les jours gris
Et les nuits inquiètes
Si précieux
Une nuée de pétales renverse la terre
Le ciel en est tout retourné
Il pleure un peu-beaucoup
Un mouchoir s'il vous plait
Au revoir
A plus tard
Je me suis envolée...
  

© Marine Dussarrat


 








 



Au dernier souffle du printemps
Les pétales s'envolent
Et les graines se dispersent
Emportées par le vent
Promesses d'une fructueuse récolte
Sur le terreau fertile
de l'Herbier de Poésies...











Sur le mur de nos dures réalités

Laissons tomber des graines de folie,

Des fleurs  de tendre promesse,

Des confettis multicolores.

C’est ainsi que  librement pousseront
Des guirlandes de fougère:
Le présent fou du magicien
De ce temps sur terre
Qui ne se gère pas
Mais demande remerciement quotidien.

Et sur les murs d'incompréhension
Écoutons alors les fougères  pousser...
Pousser nos cris d'allégresse de joie
De reconnaissance et d'émerveillement.









Du rose à l'âme




Une clarté laiteuse,
un ciel de lit
comme ondée printanière
en cotonnade douce. 
Peu à peu,
les ombres tristes de l'hiver
aux aquarelles grises
succombent
au charme désuet
du souffle de la vie. 
C'est un ballet de joie,
explosion d'insolence
des beautés éphémères
qui roucoulent tendrement
sous les premiers rayons. 
Fête du renouveau, du rose à l'âme,
instants parachevés
pour ces belles impatientes
courant après le temps. 

Un jour, des jours
Et puis la vie s' échappe...












 

Oh ! Printemps, vil marchand de promesses et fadaises.

Au dehors, l’aube de l’an neuf pleure une étrange  lumière,
Promesses multicolores, gouttes  d’un sang  de saison qui l’altèrent.
Sur ces  murailles d’enceinte que font, à ma clairière, 
Les branches d’arbres encore teintées du gris de l’hiver,
Elles volent en rang, ordonnés parachutes, les aigrettes d’une dent-de lion.
A l’œil, le mien, qui regarde, tu arraches un étonnant frisson :
L’ellébore noir, ou l’aigremoine, branches autonomes et filaires,
Font un bouquet de langues vertes, de lierres, qui glissent entre deux matières .
Les fleurs d’aubépine, de cerisiers sauvages, voguent dans un ciel de lait
Comme une couvée un peu perdue sur l’infini marais :
Des pétales s’en détachent, ils se cherchent un destin de confettis.
Pauvres canetons  égarés, perdus : le vent le leur avait pourtant  promis.
Mais aux marchands de fadaises, c’est connu, les mensonges ne coûtent guère.
Oh ! Printemps, vil marchand de fausses promesses et de troubles mystères.


Serge De La Torre 05/06/2017
http://decoeuretdencre.blogspot.fr/











Akènes et fleurs de pommiers




Akènes et fleurs de pommiers
danse le printemps danse
akènes et fleurs de pommiers
si loin déjà

Sur une branche d’acacia, l’homme se rêve
sur une branche d’acacia
quelques pétales sont tombés

L’été dénude le printemps
adieu la robe d’épousée
envie de feu
envie de flamme
envie de fruits
voici la ronde des pistils
et les promesses avortées jonchent le sol
la Terre se fend
la Terre se ride
sourire meurtri
sa robe déchirée

Akènes et fleurs de pommiers
la vie gémit
l’homme se tait

Akènes et fleurs de pommiers
l’espoir gelé
se change en larmes
larmes de ciel
larmes de sang sacrificielles

Akènes et fleurs de pommiers
dernier soupir du printemps
dernier souffle rendu
et pas un cri
dans un trou de poussière
la folie couve
et c’est la mort

Akènes et fleurs de pommiers
voici le chant de la dernière abeille.







Fleur


Elle flotte sur le  Temps
Ignorant le nuage
De pensées ardoisées
.
Elle se laisse porter
Par le rythme enivrant
D'un ruisseau de senteurs
.
Elle tangue et oscille
Papillon éphémère
Sur la brise printanière...
.








 
Poétiser, une question de regard ?

Un titre énigmatique
Pour cette image poétique
"éponge trois" ultime barouf d'honneur
Trois petits tours et s'envolent les fleurs ...

De six à douze
de cinq à sept ou neuf ou onze,

Des rythmes binaires
pas cadencés ou quadrilles
aux valses impaires,

Tout est affaire d'alchimie
entre musique et danse et sens ;

Et par delà les querelles vaines et sans fin, par delà toutes les frontières mentales, l'image sans les mots s'offre au regard de qui sait s'arrêter, juste un instant, juste pour "l'intuition de l'instant"*.



* Gaston Bachelard, L'intuition de l'instant, 1932




 

 

vendredi 26 mai 2017

Herbier 77 une goutte...



Image Adamante



Il pleut...

La pluie
Telle un chagrin d'enfant
Gros sur la pomme,
Larmes qui coulent
Sur la joue
Gouttes qui perlent
Sur la vitre,
Ni la mère ni les dieux
N'y font rien,
Il pleure
Il pleut...

Il pleut, averse
Ballet de pébroc
Sur le pavé flaqué...
La pluie dégringole
Sur la vitre,
Fait son cinéma...

J'y vois un bœuf
Qui rumine
Sa mauvaise humeur...

Ah il pleut, il pleut
En pomme d'arrosoir,
L'heure est au pépin...









Sur une feuille aux lignes pures
dessine quelque chose de joli
quelque chose de simple
ta vie.
Tu le sais
pour grandir et s’épanouir
le vivant a besoin de pluie.
Alors ton travail fini
pose ta feuille sous la pluie
Tu verras
des gouttes vont  illuminer ton dessin
véritables parures de diamants
véritables notes de musique
posées juste là
sur la portée de ta vie.

C’est ainsi que tu n’auras plus jamais besoin de parapluie.






 

Poisson de lune

Ombre fantomatique
De nageoires ailées
De bulles et de remous
De fluides zébrures
Le poisson-lune
Accompagne la musique
En lentes chorégraphies
Entre deux eaux
Poursuit son manège
Sa danse interrompue...

Peut-être une chimère
À tête d'éléphant
Surgira des abysses
Accusant l'homme
Sa prédation
Son aveuglement
Honte à ceux qui ont tout
Et qui prennent encore
La nature a des droits

Elle réclamera








 
Quelques gouttes


Quelques gouttes qui coulent sur ton visage
Gouttes de pluie ou larmes dans le paysage ?
Quelques gouttes qui brouillent le ciel de Baudelaire[1]
Larmes de pluie que j’essuie avec ma tendresse


Quelques gouttes de sang à donner aux autres
Un peu de soi, un peu de temps qui peut faire la différence
Quelques gouttes qui coulent de ton corps moins jeune
Mais qui peut encore servir, aimer, s’ouvrir à l’autre

 
Quelques gouttes de sperme qui lavent mon angoisse
Un peu de toi, de sexe qui régénère à chaque acte
L’amour  comme les mots et les lèvres qui disent
La douceur et la violence d’un désir qui excite et apaise


Quelques gouttes de sueur qui rafraîchissent la douleur
De vieillir, le corps qui étouffe ou respire la souffrance
Quelques gouttes de parfum pour réchauffer mon âme
D’un poème des « Fleurs du Mal[2] » au charme vénéneux.


Laura VANEL-COYTTE










Chants de vie

En gouttes d'ombre
lentement transcendées
par la lumière des aubes,
une vie se dessine:
l'image un peu floutée
aux formes imparfaites
où bat un coeur d'amour.
Le miroir d'eau frissonne
aux sons ténus
de ce chant prénatal.
Dans la quiétude
des matins silencieux
où somnole le rêve,
pas à pas,
mûrit le fruit.











Cette journée avait été ensoleillée et douce.
Un aller à Paris par le RER sans fausse note. Train à l'heure. A l'heure à mon rendez-vous. Déjeuner sympathique et savoureux.
Une visite au musée Guimet à la découverte de merveilleux kimonos.
Avec une interrogation restée sans réponse. Comment était-on dessous (nu ou avec d'autres vêtements et lesquels ?)
Au retour, le train s'est enfoncé dans le mauvais temps.
Aussi vaillant que le petit cheval de Paul Fort, il m'a mené à bon port.
Me laissant juste apercevoir entre les gouttes, le quotidien morose des millions de voyageurs qui subissent ces trajets tous les jours et par tous les temps.




Georges Brassens et Nana Mouskouri Complainte du petit cheval blanc - Paul Fort









 

Derrière la vitre
L’ombre d’un menhir
Le noir souriceau  s’abrite
Des larmes du jour
Les gouttes s’accumulent
En grise mine
Oserais-je encore
Rêver au soleil nouveau
D’un jour sans chagrin









Détestables fumées

Sur la vitre éclaboussée de pluie,
Des gouttes faisaient d’étranges bavures.
Dans l’air vicié de nos hallucinatoires effluves,
Sous un ciel noir, encore, de l’orage enfin  passé
Un dernier grêlon à demi fondu,
Libérait son jus sale et morveux.
Dans une soudaine éblouissante lumière,
Sur fond d’une prairie de hautes herbes,
Deux bêtes diaboliques prenaient chair,
Elles étaient  jetées sur un corps de femme,
L’embrassaient de leurs gueules affalées et voraces.
La pauvresse nue, déjà trépassée,
Levait au ciel un regard sans vouloir.
Alors que ses cheveux ondulés
Se mêlaient à la lande inondée.
Maudit déluge, maudite fumée !
Bad trip !
Pour nous, le cauchemar ne faisait que commencer.




La pluie avait essayé d'effacer sa trace,
Vainement.
L'ombre du chien veillait encore sur la maison vide.











Un conte de perles d’eau

Apparitions aquatiques sur le bord de l’évier. Un conte de perles d’eau.
Une femme élancée, sorte de rémanence d’une cité interdite, glisse doucement vers l’oubli ; tant oubliée déjà et pourtant si présente. Seule avec les fantômes à peine esquissés de sa solitude, un doigt sur le menton, elle semble méditer. Elle passe. Elle ne fait que passer, elle ne sait que passer.
Dans les plis de sa robe, quelques ébauches de silhouettes hésitent à se montrer, la crainte les contraint bien plus que la lumière, mais elles l’ignorent.
- « Tu ne seras point.»
Il en faut du courage pour bousculer un tel précepte ! C’est écrit si profondément en soi. Comment s’en départir sans perdre ses repères et risquer de se dissoudre dans un néant supposé pire que la prison dont on connaît chaque mur ?
Le profil d’un Moaï, dans la certitude de sa solidité, domine ces chimères. Le poids est sa puissance. Il méprise la force de l’eau, cette patience qui un jour le couchera irrémédiablement.
Ici, tout n’est que silence. Rien pour troubler la paix d’ombre de l’horizon incertain vers lequel les herbes, bercées par le courant, s’inclinent.
Tout se dessine dans l’instant, l’instant qui n’en finit pas d’être et de se transformer.



 


vendredi 19 mai 2017

Pour la page 77 de l'Herbier







À votre inspiration, belle fin de semaine et à vendredi prochain

ici pour la page de notre précieux livre
(notre anthologie)

ailleurs dans le  décors personnalisé de chacun
(ça change parfois beaucoup notre regard)

pour la découverte des textes
(une petite visite, un petit mot, ça fait toujours plaisir, non ?) 


N'oubliez pas, envoyez vos textes avant la dernière limite, le jeudi midi
herbierdepoesies@free.fr

AD 











jeudi 4 mai 2017

Herbier en pause



Je crois qu'une petite pause m'est indispensable, nous sommes déjà jeudi et je n'ai pas encore eu de temps pour chercher une image et la mettre en ligne. 
Je suggère la reprise dans la semaine du 15 au 21 mai.
Merci de votre compréhension.
Adamante