Bienvenue dans l'Herbier de Poésies. Vers libres, prose poétique, expression libre des profondeurs de l’instant qui se dit sans rime ni métrique imposée. Mais aussi Haïku & famille favorisant le fond plutôt que la forme.
Annick et Martine ont composé « avec beaucoup de plaisir » (je les cite)ce premier renga en duo. Elles ouvrent donc le bal du renga en réunion libre, c'est-à-dire sans que j'impulse la demande.
Être en affinité, en harmonie, il n’en faut pas plus pour créer et nous plaire.
Alors, bonne lecture, les Brins et fans de l’Herbier de Poésies.
En espérant ne pas déjà l'avoir proposée à vos idées, mais ce serait il y a longtemps, alors... nous avons déjà tout oublié et il n'est pas impensable de recommencer, n'est-ce pas ?
Elle n'a plus de larmes. Elle est l'Humanité faite Douleur, dans ses bras l'Enfant son bébé encore trois ans il était déjà à l'école maternelle un Homme possédé par La Bête Immonde et féroce a fracassé des Innocents des mères des pères des Frères des Sœurs des Amis. Il a lui-même une mère un père des frères des sœurs une Épouse peut-être des enfants
chœur de filles St. Stanislav du gymnase classique diocésain de Ljubljana, capitale de la Slovénie
Un rêve récurrent, d'hier et de maintenant,
de par le monde ...
Cosmic Voices from Bulgaria & Sofia Philharmonic Orchestra
La bouche du ciel
C’était comme l’ouverture de la bouche du ciel. Le son des astres peut-être, une vibration qui montait et emplissait tout.
Il y avait là comme une invitation à tout abandonner pour s’abandonner à soi-même, un détachement où chaque cellule du corps pouvait enfin connaître la paix.
Il n’y avait rien mais il contenait tout. C’était un espace respirant qui me laissait entr’apercevoir l’exhalaison de la terre remontant du plus profond de son centre pour m’envahir et me rappeler à ma dimension végétale. Je m’enracinais.
Oubliant le mouvement désordonné du quotidien aveugle, je me sentais portée par la voix des anges. Je voguais dans une vibration de lumière animée par le souffle de leurs ailes.
Par les mots devenus sons, quand la langue nous est inconnue, et qui traduisent plus que le langage une appartenance à une dimension bien plus vaste que la représentation étriquée que s’en fait notre esprit limité, je vivais le poids dans la légèreté. Je faisais l’expérience de l’envol des masses libérées de l’illusion, j’étais une planète épanouie portée par le vide sidéral. J’avais cette sensation parfaite du cocon retrouvé qui m’attendait de l’autre côté du miroir.
À l’écoute, j’ai choisi de ne pas comprendre le texte. Fort heureusement pour moi car la traduction de l’araméen -recherchée après- ne m’aurait jamais entraînée où je suis allée.
Tout comme les Égyptiens de l’ancienne Égypte, après la cérémonie de l'ouverture de la bouche, pas de mea culpa, pas de notion de péché, de faute et de honte :
« Je suis pure ! »
déclare sans cesse la momie face au tribunal du Véridique afin de passer les douze portes la conduisant jusqu'aux champs d'Ialou. La douzième porte débouche sur la pesée de l’âme, cette dernière se tient sur un plateau de la balance et sur l'autre plateau se trouve la plume de Mâat.
Il est révolu le temps de la cape des relevailles qui faisait de la femme une pécheresse devant être purifiée après avoir enfanté.
Autant cette musique et ces voix me touchent, autant ce texte me révulse.
- Psaume 50 - David
Traduction de l’araméen
Aie pitié de moi, ô Dieu, selon ta bonté:
Selon l’abondance de tes miséricordes, efface mes transgressions.
Lave-moi de mon iniquité et purifie-moi de mon péché.
Car je reconnais mes transgressions, et mon péché est toujours devant moi.
Contre Toi, Toi seul, j’ai péché et fait ce qui est mauvais à tes yeux:
Pour que Tu sois justifié quand Tu parles, et sans reproche quand Tu juges.
Voici, j’ai été engendré dans l’iniquité; et dans le péché ma mère m’a conçu.
Voici, Tu désires la vérité dans l’être intime,
Et dans la partie cachée Tu me feras connaître la sagesse.
Aie pitié de moi, ô Dieu, selon ta bonté:
Selon l’abondance de tes miséricordes, efface mes transgressions.