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lundi 28 octobre 2024

La page 237



 


    Merci les Brins d'avoir répondu à cette proposition après ce long intermède. Une belle page !

    Comme vous l'allez voir, je me suis amusée à renseigner le nom de vos écrits, dans la japonaiserie s'entend car il n'y a pas dans cette page de poèmes de l'instant à la façon des grands poètes chinois. L'herbier en quelques mots. 

    Ainsi vous trouverez noté : haïku, tanka, haïbun, tanka-prose et aussi haïbun libéré. Je me réfère en cela à certaines qualifications de la poésie (poésie libre, ou encore poésie libérée -ne sachant pas vraiment la différence-).  J'ai opté pour libéré puisqu'un haïku clos le poème et que la prose a décidé de laisser place à la forme d'une poésie libre. L'art est fait d'innovations, ne soyons pas rigides et acceptons ce qui nous rend heureux en réinventant. 

    J'ai aussi rajouté des titres où il n'y en avait pas en reprenant le premier vers, ce qui se pratique souvent pour le haïku, n'en soyez donc pas offusquées, mais vous pouvez aussi ne pas être d'accord, après tout comme le disait mon maître chinois avec un certain sourire  : "Nous sommes en France !"

    Bonne lecture et prenez du plaisir, car la joie maintien la jeunesse du cœur et évite les aigreurs. 

Adamante 


Et pour ouvrir la page voici un partage de notre Vieille Marmotte adorée 

qui nous a déniché une vraie perle.

Une petite merveille de chant classicochamouristique.

Quel talent les filles ! 


 

          

Adamante Donsimoni© - acrylique sur papier froissé - Chamiliale -



Le sacrifice



Terres aux moines

Encapuchonnés, ténébreux,

Un soir de lune rouge

Faisant offrande, d'un mouton noir


Invocation, en chœur,

Invocation, pour faire venir la pluie

Invocation, au dieu Hideragami, dieu de la sécheresse


Soudain, le ciel s'inonde de nuages

Soudain

Enfin, tel le sang qui a coulé

Du sacrifice

Enfin, les nuages crèveront,

Coulera l'eau douce, enfin...


Assemblée mystique

don d'une vie à un dieu

Autel de nuit



jill bill

(haïbun libéré)





 

Rêve intemporel

 

rêve intemporel

sur un nuage nocturne –

se tenir au chaud

 

quelques femmes veillent

« chatleureusement » leur

- intense chatterie

 

Qu’il pleuve, qu’il vente ou que le soleil brille, à chacun sa place au cœur du refuge : « à chats ouverts », au bonheur d’une douce litière en partage…

 

ABC  (haïbun)

P.S. N’ayant pu résister au plaisir d’y mettre ma patte, voire ma griffe, je me retire à pas feutrés… Les jeux de mots, je crois, n’ont rien de japonisant !!!

 



Je me souviens

 

    Je me souviens de cette maison de retraite. Disait-on déjà Ehpad en cette fin de siècle dernier ? Ehpad, cet acronyme qui n'évoque rien sinon depuis quelque temps un parfum de scandales financiers et l'isolement de leurs pensionnaires pendant les confinements sanitaires de la Covid. 

    L'établissement était situé en bord de Seine. Les crues du fleuve menacent-elles d'envahir son jardin ? voire le bâtiment ? La mère de ma cousine y était hébergée, à la suite d'une fracture du col du fémur dont elle ne se remettrait pas. 

    Je ne sais plus si c'est ma cousine qui me l'avait demandé ou si je le lui avais proposé, il m'est arrivé plusieurs fois de l'emmener, voire d'y aller seule pendant ses vacances.


Un dicton disait

que l'enfant devient adulte

quand les rôles s'inversent


Et que le temps est venu

d'être père, mère d'un parent.


    Je me souviens de ce parc arboré aux bien jolis parterres de fleurs, qui offrait aux résidents quelques moments de plein air et des allées adaptées aux déambulateurs et aux fauteuils roulants.

    Et ce spectacle surprenant : un large coin de pelouse  servait de lieu de conciliabule à tous les chats du voisinage. Je n'en avais et n'en ai jamais revu autant au même endroit, paisiblement assis, vivant leur vie tels une colonie de petits singes, comme si les humains n'existaient plus autour d'eux. Combien étaient-ils ?     Je les avais comptés, dépassant la vingtaine ou la trentaine. La vérité est sans doute que c'était aussi un lieu de gourmandise, les vieilles dames leur apportant en douce des restes de leurs repas. Sans oublier les autres petits habitants du parc, rongeurs et oiseaux. Un peuple de chats de gouttière, sans façons, se moquant bien des idées de leurs maîtres quand ils en avaient. Réunis là dans un coin de paradis.


L'assemblée des chats

offrait un tableau vivant

dans ce jardin zen


Instant suspendu de paix

hors des chahuts et des bruits.

 

©Jeanne Fadosi, mardi 22 octobre 2024 (tanka prose)

 



 

Sous une lune rougeâtre

 

Sous une lune rougeâtre,

Bruissements d'eau

Chuchotements


Voix dans la nuit bleue

Ombres mouvantes...


Livia (commentaires ici, pas de blog) - (tanka)


 


 


Chatteries et matous


La ronde des heures

Encagoulées de nuit

Contemple, silencieuse

L'étrange performance.


Roulades, sauts et soins,

Coups de griffes ou ronrons,

Miaulements à la lune

Sourde aux appels félins.


C'est la fête aux minets,

Harets et Mistigris.

Chaque chat chorégraphe

Sa fantaisie soyeuse.


Martine Madelaine-Richard

 



 


Des Chats et des Dames

 

    Cachée dans la grange, au chaud dans le foin, nous avons découvert une petite famille de chats, alertés par les miaulements nous approchons et surprise, une maman chatte noire et blanche avec le masque de Zorro s'est enfuie, effrayée, j'ai conscience que sa vie sauvage n'est pas facile...


Piaillants de concert

sur un mode suraigu

quatre petits chats


    Nous en avons déjà adopté deux, et ce sont des chenapans, impossible de garder ces chatons, le maître de maison n'est pas d'accord, il ont déjà délabrés des chaises presque neuves en skaï blanc, un montant de canapé et fait tomber le vase couleur jade un cher souvenir de ma grand-mère...


La question m'obsède

que faire de ces petits

qui veulent vivre?


    Je fais le tour du voisinage, mon voisin est allergique aux poils de chats, plus loin dame Madeleine a fait le plein, et sa copine Isa a un chien qui déteste les matous...         Au marché du canton on me parle d'une dame au grand cœur qui prend en charge ces petits ...

    On sait que très vite ils seront abandonnés par cette chatte sauvage toute maigre et au poil terne que j'ai vu passer dans le jardin à la recherche de pitance, promise à d'autres portées, elle rase les murs, si je m'écoutais ...


Je confierai donc

a des âmes généreuses

ces jolies peluches


Marine (haïbun) 

 


 


D'une parole à l'autre


    Est-ce la lune de sang qui préside ce soir, l'envol des parfums terre et eau, le silence soudain venu cueillir le crépuscule, toutes ces forces unies à l'appel de cette nuit si particulière ?

    L' océan roule son chant, l'oiseau erre sur la grève, les cris de leur douleur nous parviennent, feutrés mais bien réels.


    Alors ils sont venus, de loin parfois, ils sont bien là, elles drapées de noir, gardiennes du bon cheminement  de ces  heures d'écoute, d'encouragement, de partage, de promesses.



Sous la lueur rouge

d'une parole à l'autre

cette incantation  

les enfants de la Terre

chassent leur désespoir


Balaline   25/10/2024

 (tanka-prose)




 

 


Horizon bavard



Debout au bord de la nuit, le front tourné vers l’horizon, ils observent le ciel. Sages et chats contemplent les ombres qui s’y découpent. La voûte céleste est un miroir où chacun se cherche et se reconnaît dans les constellations. Leur avenir y est écrit, ils décryptent le moindre signe.

Ô combien d’histoires s’y racontent ! Combien de vies y sont inscrites à l’encre invisible des ans qui passent. Il semble que tous les temps s’y confondent, regards présents, regards d’antan, y laissent ou ont laissé leur marques bousculées de vents et de nuées. 

« C’était hier, soliloque un nuage,  hier ou peut-être avant hier ou encore bien avant, j’ai oublié. J’ai l’esprit bien trop embrumé ce soir, un mauvais rhume sans doute, et me voici la goutte au nez. Presse-toi, presse toi, il te faut trouver un sommet où te mettre à l’abri, il ne faut pas t’appesantir ici si tu ne veux pas disparaître, il y a bien trop de passage, de fantômes et courants d’air. »


Sous la lune rousse

des nuages en débandade

le réveil des anges


l’oubli marie la mémoire

le vrai amoureux du faux.



Adamante Donsimoni

25 octobre 2024 

 (tanka-prose)



 



dimanche 20 octobre 2024

pour la page 237



 

Coucou les Brins 


Un long silence estival

Un long parcours d'eau 

Un trop long moment sans vous.

 

Je vous propose donc ce tableau pour la page du lundi 28   

(remise des textes vendredi 25 au plus tard) 

 

En Tanka prose ou Haïbun 

 

Adamante


 

dimanche 30 juin 2024

LA PAGE 236

 

Merci à Françoise pour cette photo



En choeur


De bonnes volontés

Pour faire bouger ce monde

Dans le bon sens

L'union fait la force

Qu'importe l'âge et sa race

Ensemble, encore et encore,

Sculpture symbolique

Précieuse Terre, source de vies

L'enfant déjà le comprend

Ecologiste en devenir

Consommateur raisonné

Il faut sauvegarder notre royaume

Mariant ses efforts à ceux des adultes

Nul besoin d'être un Hercule

Un Superman,


Les simples ruisseaux font les amples rivières

Amener sa pierre à l'édifice

Pour une herbe plus verte...

Fais faisons fête

à cette chic planète

L'affaire de tous


jill bill

http://jill-bill.eklablog.com




*

*    *    *

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Tombée du ciel :

 

La terre un beau jour de printemps est tombée sur elle-même. Le ciel n’y peut mais. Le soleil s’assombrit, la lune se désespère… Au parc de l’humanité quelques enfants tentent de la dégager pour lui rendre sa liberté…

« Venez les amis, venez nombreux, seule, je n’y arriverai jamais… »

Ils sont deux, ils sont trois, ils sont quatre, …

La vitalité enfantine fera-t-elle des miracles ?  L’enfant n’a pas de doute. Sa confiance communicative attire.

« N’hésitez pas, je vous espère, seule, ma volonté ne suffit pas… »

Ils seront des centaines, ils seront des milliers, ils seront des millions, …

Quand tous les enfants du monde se donneront la main, la terre en son univers tournera rond sur elle-même, autour du soleil…


abandon terrestre
au parc de l’humanité -
manège à l’arrêt

 

retrouver son orbite
par l’énergie de l’enfance

ABC

http://jardin-des-mots.eklablog.com/




*

*    *    *

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Si forte, si fragile


    Poussez, poussez, faites tourner la boule, cette planète ronde, merveilleuse, en résistance.

    Gaïa notre mère universelle veille et nous offre la vie.

    Que serait notre terre sans la coccinelle, le coucou des bois, le chant si plein d'entrain de la grive, l'arbre qui donne son ombre, le papillon et son vol hésitant?
    Elle vous dit chaque jour: n'abusez pas de vos pouvoirs d'apprentis sorciers, soyez vigilants, tout trésor est fragile!


Réfléchissez bien

un jour elle n'en pourra plus

de nos extravagances


    On a souvent besoin d'un plus petit que soi, vos enfants avertis vous le disent, on doit les entendre.

    Rassemblez votre force, partagez vos idées, vos convictions, chaque geste compte !

    Notre terre-mère est notre seul ancrage.


Elle est votre amie

cette petite fille

qui a tout compris


@ marine Dussarrat

https://marinezou.blogspot.com/



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Ô Monde échoué !

 

Ô Monde échoué !

Tous réunis dans l'effort

de l'urgence à vivre


dans un espoir d'avenir :

car "le plus beau reste à faire"


©Jeanne Fadosi, samedi 29 juin 2024


http://fadosicontinue.blogspot.fr/








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Le bousier sacré


Un scarabée d’or, un bousier sacré croisé en chemin, poussait sa boule de bouse vers son terrier. Quelle force il développait ! Il luttait contre les inégalités du sol, roulant parfois, se reprenant mais animé de l’absolu désir d’avancer. J’avais sous les yeux l’image du dieu Khépri, symbole en son temps de la renaissance du soleil, de la lumière, divinité protectrice de l’Égypte ancienne sensée aider les morts à se réincarner. 

Mais la Terre ? Cette boule orbitant autour de son soleil, cette nourrice désacralisée par des générations ayant changé leurs dieux par l’argent, pourra-t-elle être relevée par des enfants nés du rêve d’un artiste ? Ils étaient là, dans leur tenue originelle, lumineux et purs, déployant leurs efforts pour aider la mère Terre à sortir de l’ornière, tandis qu’une petite fille, toute palpitante de vie, illuminée par un sourire, leur apportait soutien, poussant de tout son poids la bien trop lourde planète coulée dans le béton. 

Que peuvent les petits d’Hommes coupés de leurs racines et du temps convenant à leur nature ? On ne leur laisse en héritage que des eaux déchainées, que des feux consumant et la raréfaction de la diversité.



Il est un espoir

trouver la force en la faiblesse-

l’amour peut tout 



©Adamante Donsimoni - 29 juin 2024

LE CHANT DU SOUFFLE

 






mercredi 26 juin 2024

Pour la page 236

 Coucou les Brins et bonjour les fans de l'Herbier,

Le temps passe, ça se bouscule, quelque retard... mais voici une photo proposée par Françoise VM. 

Cela fait peu de temps, mais que diriez-vous pour le lundi  1er juillet, après on se met en vacances. 

 Alors ? On pousse !





lundi 10 juin 2024

Suite de la page 235

 

Lorsque des soucis informatiques -ou autres- arrivent, il serait dommage de laisser un texte hors des pages de l'herbier. 

Voici donc un bel haïbun pour compléter la page.  Merci Balaline



 

Une si belle nuit

 

    Au rendez-vous de cette nuit étoilée, glissant à pas de velours sur les toits, ils se sont soudain découverts dans une flaque de lumière, enfin délivrés des bruits assourdissants de la ville, gourmands de ce calme entrevu.

    Une si belle nuit pour deux coeurs en errance, deux jeunes esseulés, peut-être à la recherche de l'âme soeur.


les hommes sommeillaient

deux boules douces feutrées de noir

quatre yeux papillonnent


    Leurs têtes étaient tout près, leur regard pétillait, quel beau cadeau du soir cette rencontre inopinée !


    J'ai quitté ma fenêtre, rêveuse de ces instants où tout parait si simple quand deux jeunes chats noirs s'aventurent sans crainte dans un monde de possibles.

    Pourquoi pas les humains ?


audace et tendresse  

nos félins amoureux

la vie s'illumine


Balaline 

http://mado.eklablog.net


*

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*

 

Je profite de l'opportunité pour rejoindre le coin des retardataires ! 

Merci de me prêter un peu de place Balaline !


 

Chat ne fais que veux

Mais c'est Chatte qui gouverne

attentions minous


    Non mais je rêve ! Qu'as-tu le Chat à me regarder de haut ? Tu te prends pour le chat du rabbin ? (1) ou pour celui du Bouddha ? (2) Tu t'y méprends mon ami : c'est Chatoune qui gouverne. Vous allez faire des petits minous et ils ne vont plus rien y comprendre : c'est papa chat ou maman chat qui commande ?

    Non, ce n'est pas Madame qui porte la culotte (3) ! C'est conne ça. Tout naturel. Elle est tout , tout à la fois, mère sainte et putain (4).

    Et que fais-tu Maître Chat pendant ce temps là ? Tu te tournes les pouces ? Faut que ça change ça !


Ni femme ni homme

Ni ceci ni ce là ni

Être humain c'est tout


1 - Le chat du Rabbin de Joann Sfar. Combien de tomes combien de films ? Me fait bien rire !

2 - Le chat du Dalaï Lama de David Michie . Tout drôle et attendrissant.

3 - certaines sociétés reconnaissent le matriarcat.

4 - La mère la sainte et la putain de Wendy Delorme. Ed.Au diable Vauvert en "poche"


Et en illustration sonore, bien sûr le duo des chats ou des chattes ....... 

 

Françoise vm 

http://leblogdelavieillemarmotte.over-blog.com/